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Docteur CAC

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Tout ce qui a été posté par Docteur CAC

  1. Bien sur que la croissance économique a un rôle important dans l'histoire mais concernant la bulle internet et la révolution TIC j'aimerais vous faire remarquer que les conclusions de Cohen et Debonneuil, ou de Curien et Muet relativisent ce que vous dites (et la encore je prends des pincettes ...) mais bon je vais pas vous contrariez hein :smile2: De toute façon il y a toujours eu polémique sur les chiffres alors bon nous n'allons pas les régler ... Mais surtout vous raisonnez en terme de chômage moi je vous parle d'emplois créés et a ce niveau nous avons un écart oui mais très petit, rien qui peut relier cette réformes à un effet négatif. Ensuite je vous parle sur une période de 4 ans vous savez une économie ca crée et détruit de l'emploi, étonnant non ? le tube des 35h c'est surtout pour faire danser les zoros de la politique et de l'économie ... Ne caricaturez pas le propos, c'est vraiment ridicule et l'inverse et tout aussi vrai pourquoi ne pas être à 80h/semaine ? tenez juste pour votre information vous devriez vous renseigner sur ce qui a être fait en Allemagne pour maintenir l'emploi dans les années 90 et les accords en 2005 ... Avant de tirer quelque conclusion vous devez d'abord vous astreindre à une rigueur méthodologique pour comparer des chiffres sinon éviter alors de les citer, vous n'en serez que plus crédible. Je veux bien tenter de comprendre mais bidouiller salement des chiffres comme vous l'avez fait, c'est effectivement idiot. Un chômage incompressible et une hausse de la productivité pour vous c'est aussi réaliste que le mouvement perpétuel ? En gros ce qui ne vous arrange pas vous le balayer d'un revers de main , je ne nie pas la réalité, je répondais juste à votre allégation et le constat est la : le système peut tenir longtemps si tout le monde travail. Ce sera dur oui mais c'est bien possible, plus que les considérations que vous avez bien pu exprimer sur la société sur ce forum, la par exemple c'est du domaine de l’imaginaire. le problème ici c'est votre vision purement productiviste (Say est votre ami ?), vous n'imaginez même pas une minute que ce que vous allez produire personne n'en voudra en période de crise. L'individu ne décide pas de l'activité économique et il ne peut rien faire à son échelle. Mais là on basculerait dans l'économie de la demande et je vais pas vous faire attraper des boutons. Surtout que je ne relève que l'aspect complémentaire de se dispositif maintenir dans l'emploi les deux extrémités d'age des salariés qui sont dans le dure, on est bien loin de votre sophisme que vous me collez. Je présuppose de rien du tout je me dis que l'idée de Rocard est intéressante et trouvera écho à vos yeux quand vous serez plus vieux. Il me semble qu'il y a quelque chose à creuser.
  2. Comme souvent dans l'Histoire une crise touchant profondément l'ordre économique et social fait ressurgir les volontés protectionnistes (s'accommodant pour cela très bien du regain nationaliste en Europe et du refus de la mondialisation économique). Face à l' "agression extérieure" souvent pointée du doigt la réponse serait le protectionnisme pour épargner l'économie nationale. Mais à l'heure où le leitmotiv du courant de l'économie politique dominant est le très connu " laissez-faire, laissez-aller, laissez-passer", le protectionnisme semble un recours qualifié d'anachronique et en dehors de toute réalité économique à première vue. L'objet de cette réflexion sera de clarifier la véritable théorie ayant appliquée le protectionnisme, par qui elle a été porté, ce qu'elle a voulu faire en Europe, dans quel(s) but(s) ?, et les leçons tirées de cette expérience pour finalement étudier si elle peut-être d'un quelconque intérêt à notre époque. Le mercantilisme, le proto-protectionnisme où l'économie est au service du souverain Le XVIème siècle est un siècle important dans l’histoire aussi bien au niveau des chambardements sociaux (avec par exemple le mouvement des enclosures en Angleterre) qu'au niveau de la pensée économique qui va réfléchir sur la façon d'accompagner la création des États-nations et le mouvement de centralisation conséquence des guerres qui vont toucher tous les pays sauf l'Italie et l'Allemagne qui vont rester sous la forme de petite cité-état jusqu’à la date de leur unification. Ce besoin de maintenir une armée (constituée à cette époque essentiellement de mercenaires) va demander au Prince de contracter des emprunts auprès des villes financières florissantes qu’il va rembourser grâce à l’impôt, ce qui va conduire à la monétarisation croissante de l'économie. A partir de ce moment, le Prince a vocation à s'enrichir au détriment des seigneurs. Les mercantilistes doivent donc répondre à une question "Comment le Prince peut-il s'enrichir ?" et non "Comment rendre l'Homme heureux ?". Cette question va aboutir selon les pays à des réponses différentes du fait des situations tout aussi différente des pays, il n'y aura donc pas 1 mercantilisme mais plusieurs mercantilisme, ce qui fait penser que le mercantilisme n'est pas un courant économique unifié mais il recoupe un ensemble de pratiques au niveau de l’État. Ainsi nous pouvons distinguer 3 mercantilismes intéressants qui vont pendant près de trois siècles définir la politique économique : le mercantilisme Ibérique mettant l'accent sur l'accumulation d'or (le bullisionisme) ; le mercantilisme Français fondé sur la valeur travail (le colbertisme) ; le mercantilisme anglais basé sur le commerce extérieur (le commercialisme). Globalement, la mentalité mercantiliste se rejoint et se caractérise par : percevoir l'économie comme statique et antagoniste (on dit que l'on se trouve dans un jeu à somme nulle ) : ce que l'un gagne l'autre le perd en contrepartie ; une volonté de diriger le flux de la monnaie puisque la richesse se mesure à la quantité de métaux précieux possédée , il faut alors lutter contre la sortie de l'économie des métaux précieux. La mauvaise expérience Ibérique Il est important de parler de ce mercantilisme en premier pour comprendre pourquoi il y a ce besoin impérieux d'accumuler de l'or. La découverte de l'Amérique en 1492 s'accompagne de son paillage et du génocide de sa population (près de 90% de la population du Mexique et 95% de la population du Pérou sont décimés). De plus, la puissance de l’Espagne et du Portugal déjà importante sera renforcée par l'unification des deux empires entre 1580 et 1640. Le pillage de ce continent va entrainer un afflux massif d'or sur le continent européen. En Espagne on va prendre des mesures pour maintenir un monopole commercial sur l'Amérique du Sud et maintenir sévèrement l’interdiction de la sortie de l'or de son économie tant et si bien qu'il y aura surabondance de pièce d'or qui aboutira sur l'augmentation des prix (inflation) ainsi les marchandises étrangères deviendront plus compétitives. Mais là n’est pas la seule conséquence et nous allons êtes en présence d'un véritable paradoxe : l'Espagne richissime et pourvue d'or va connaitre la pénurie du fait de l’avarice généralisée nuisant profondément à l'industrie et à l'agriculture. En l'espèce tout est à revoir ! Le succès du mercantilisme français En France nous avons le contre-exemple de l’Espagne grâce notamment à la politique menée par Jean-Baptiste Colbert (intendant des finances de Louis XIV) qui appliqua les recettes mercantilistes en gardant un regard lucide sur les travers de cette pensée. Le mercantilisme français n’a pas débuté avec Colbert mais il est d’usage regrouper sous le colbertisme toutes ces pratiques de mercantilisme français.Le colbertisme oriente l’économie sur la qualité du travail et la France devient spécialiste de l’industrie du luxe en créant des manufactures et en faisant venir en France le savoir-faire étranger : la porcelaine, l’armement ou la dentelle. De même la pensée mercantiliste est riche en France notamment avec la controverse de la monnaie entre Jean de Malestroit et Jean Bodin (connu pour son aphorisme « il n’y a de richesse que d’Homme ») : Jean Bodin développera la théorie quantitative de la monnaie encore actuellement utilisée. Le mercantilisme utilisé comme outil pour assoir son hégémonie L'Angleterre va peu à peu s’imposer comme puissance dominante après les guerres contre la Hollande grâce à la Royal Navy outil de son hégémonie autant militaire qu’économique. L’idée du commercialisme est de porter l’effort de l’économie sur l’exportation quitte à limiter la consommation intérieure et l’Angleterre va tirer parti de son empire colonial et notamment la compagnie des Indes. Pour pouvoir appliquer cette idée l’Angleterre a besoin d’augmenter le rendement de son agriculture, c’est ce que l’on va appeler le mouvement des enclosures qui consiste en la privatisation des terres libres laissant peu de choix aux pauvres, ce qui va entrainer un afflux vers les villes. L’Angleterre va développer son industrie vers des biens dont le prix ne varie que très peu. Premier succès du libre échange avant le retour du protectionnisme D'abord philosophie, le libéralisme se nourrit de la pensée des lumières du XVIIIème. D'ailleurs c'est en France que l'on trouve la première ébauche en économie avec le courant physiocrate qui inspira Adam Smith (qui développe aussi l'idée de l'avantage absolue plus tard compléter par Ricardo et les avantages comparatifs) et le courant libéral classique. Avec la révolution industrielle et sous l’ère Victorienne, l'Angleterre devient LA puissance ultra-dominante sur l'ensemble des plans grâce à son empire colonial qui assure des débouchés extraordinaires. Ainsi l'idée du libre échange (et libérale) avance soit par traités : c'est le cas en Europe avec en 1860, la signature du traité Cobden-Chevalier entre la France et l'Angleterre (ce qui entrainera la signature d'accord similaire entre la Belgique, l'Italie, le Zollverein - alliance douanière allemande -, l'Autriche) soit par la force (la politique de la canonnière et les guerres de l'opium en sont des exemples parfaits). L'Angleterre a aussi une division internationale du travail bien défini : elle importe les matières premières et exporte les produits manufacturés. On retrouve cette idée de considérer ces territoires comme de nouveaux débouchés également en France : Le capitalisme se développe autour de cette libéralisation (qui profite surtout à l'Europe dominante) et du doux commerce mais la croissance économique n'est pas linéaire et est entrecoupée de crises qui vont tenter les États à réguler le système productif. Parallèlement, l’industrialisation va créer la classe laborieuse qui va être plongée dans la misère et créer des tensions sociales (c'est dans ce contexte que la pensée socialiste et communiste se développe à partir de 1850 environ). Mais même après ce repli protectionniste, l’Angleterre reste libre-échangiste et une véritable tradition libérale s’installe. Mais ces succès de la pensée libérale vont être atténués par la Longue Dépression (crise de 1873 à 1896) et la montée du nationalisme aura pour conséquence un retour du protectionnisme (le tarif Bismarck en Allemagne, le taxe Méline en France par exemple). Loin du Krach de 1929, cette crise est plutôt un ralentissent général de l'économie. Joseph Schumpeter (figure importante de l'école autrichienne) expliquera la venue de cette crise par l'intermédiaire de sa vision de l'économie en cycle : la crise correspond à un moment du cycle ou il y a besoin de nouvelles innovations pour soutenir la croissance. Cette crise participa au regain de tension en Europe déjà bien amorcé par la guerre franco-prussienne de 1870 et n'aura pour dénouement que la fin de la seconde guerre mondiale qui sonnera le début d'un ordre nouveau et la volonté d’appliquer la pensée du libre échange. La réalité actuelle complexe Ce qui importe pour la suite de la réflexion est de voir qu'il y a aussi un paradoxe : on a globalement, d'un côté, une domination de la pensée libérale et d'un autre côté, on observe le maintien de mesures protectionnistes. Et la crise de 2008 ne fait que confirmer ce que nous avons pu constater dans l'histoire : une crise économique génère un comportement protectionniste, malgré tout le protectionnisme change de nature (il devient moins agressif, en tout cas pour l’instant...) du fait des instances internationales (OMC, FMI, ect...), de la mondialisation et de l'ouverture des économies qui tendent à limiter un retour violent du protectionnisme. En conclusion, avec tous ces éléments, on peut quand même se dire que les répétitions de l'Histoire ne sont pas non plus uniquement dues au hasard et le protectionnisme peut aussi être considéré comme un tampon au moins temporaire au niveau social. Il y a une autre chose que je trouve gênante c'est que l'on voit bien que le libre échange a été imposé par les puissances dominantes dans un esprit d’expansion et purement économique (et non pour accorder des libertés), la crise du libre échange assez récurrente est peut être souvent un signal de l'économie qui a besoin de nouveaux territoires permettant de nouveaux débouchés. On dériverait sur une autre question du genre "est-ce que l'efficacité économique sous-entend une efficacité sociale ?". J'espère avoir donné des éléments pour nourrir la réflexion, le but étant d’ouvrir la pensée et trouver (peut-être) un point d'équilibre.
  3. Plusieurs réflexions juste comme ça : Selon l'Insee et la DARES les 35h on crée environ 350 000 emplois entre 1998 et 2002 (les effets négatifs sont ailleurs). Concernant la pauvreté, il est complétement idiots d’appliquer un revenu médian d'un autre pays. Il n'y a qu'a regarder le taux de pauvreté après redistribution,et a distribution inégalitaires des revenus (mais la on va encore me sortir un complot étatiste dans ce cas ?) au état-unis. Concernant les retraites avec un chômage à 4.5% et une croissance de la productivité de 2 % le régime serait bénéficiaire selon le COR. Faire travailler plus un jeune et moins un vieux ne fait pas baisser la production c'est la répartition qui change, et c'est du bon sens on ne travaille pas à 20 ans comme à 50. Travailler plus longtemps oui a certaines conditions mais pas dans un contexte ou l'économie n'est pas capable d'absorber les chômeurs. C'est bien de vouloir produire mais encore faut il une demande et l'activité qui va avec... Le dialogue social peut permettre des changements mais actuellement il ressemble plus un monologue social et une vision rigide de l'économie et le même disque qui tourne depuis 10 ans. Oui je sais ! mon propos est décousu mais face à des arguments 1000 fois discutés je me lasse...
  4. Docteur CAC

    Abus de mathématique en économie

    c'est un des problèmes fondamentaux : l'économie entre science dure et science molle.
  5. C'est une question légitime et on peut se la poser après la signature de l'accord entre syndicats de salariés et syndicat patronal attendu comme 'historique'. Cet accord sans faire de démagogie n'est ni un accord historique ni un accord de pacotille mais là n’est pas la question de mon propos. Ce qui est intéressant d’observer c'est qu’à cette occasion on a pu voir la social-démocratie enfin à l’œuvre (depuis le temps que l'on attendait). Quèsaco la social-démocratie ? A l'origine la social-démocratie se pose comme une alternative au courant révolutionnaire de gauche : c'est avec l'économie sociale de marché une tentative de concilier deux courants de pensées économiques avec d'un coté la logique de l'économie de marché régissant les aspects économiques et sociaux dans le cadre d'un état minimal ,et de l'autre coté, la logique marxiste de la révolution prolétarienne et d'un État planificateur . Ainsi la discussion rendue possible par la loi va permettre de trouver un équilibre autrement que par l'intervention de l’État en matière de législation du doit du travail. C'est une belle histoire (dans le sens noble, si j'avais voulu être ironique j’emploierais l'expression 'conte de fée') puisque dans ce cas a peu près tout le monde semble trouver son compte : l'état a un domaine d'intervention restreint et la lutte des classes se trouve transcrite dans une lutte des négociations. La social-démocratie, un modèle ? Dit comme cela, la social-démocratie apparait comme un exemple de démocratie représentative : les composantes de la société (regroupées en organismes collectifs) négociant directement entre-elles pour arriver à un compromis. Les citoyens régissent leurs règles sans le politique (et notamment le législateur d’une certaine manière), que demande le peuple ! De même, ce mode d'organisation très poussé en Allemagne et dans les pays scandinaves a permis aux économies de ces pays de très vite s’adapter à la crise et permettre une relance de l'activité économique comme celle de l'Allemagne qui avait dépasser tous les pronostiques de l'époque. Alors la mode en Europe était de transposer ce modèle à d'autres pays. Mais ou la belle histoire prend fin ? En même temps si ça marche pourquoi s'en priver alors ? en plus nous avons au pouvoir des sociaux-démocrates convaincus (convainquant là c’est une autre question...), pour preuve le comportement du gouvernement après la publication du rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (COR) qui ne joue qu’un rôle de transmetteur (de courroie), et franchement la France aurait beaucoup à gagner au vue de ce que la social-démocratie a apporté dans d'autres pays. La France est donc social-démocrate à sa tête (qui a vraiment envie de jouer le jeu), elle agit comme tel avec ces discussions entre partenaires sociaux, mais les signes ne trompent pas et la méfiance était de mise dans les discussions de l'exemple que nous avions pris en introduction. Et en plus comme autre preuve d'une France social-démocrate, la réforme Larcher de janvier 2007 avait tant promis pour développer le dialogue social. A quand la France à l'Allemande si ce n'est pas déjà fait ? Le très gros problème de la France c'est qu'elle n'a pas la culture de la négociation, ce qui est vous l’avouerez est un problème en l’espèce ! L'histoire nous renseigne lorsque l'on veut comparer la construction administrative de la France et de l'Allemagne : la France est un pays qui depuis longtemps se caractérise par une forte centralisation qui date de Louis XIV ( et Richelieu) avec l'application sur le plan politique de l'absolutisme royal et sur le plan économique du colbertisme (adaptation de la doctrine mercantiliste en France), à l'inverse la culture Allemande est beaucoup plus fédérale situation la aussi hérité de l’histoire avec le Saint Empire Romain Germanique et a du composer avec la multitude des petits états allemands. Conclusion, on se trouve face à deux lames de fond historique tout simplement contraire ! Et en France au XXème siècle on a développé l’État providence (qui pourrait faire l'objet d'un billet avec la lecture de François Ewald qui mérite d'être connu) parangon d'un état très large qui s'immisce dans beaucoup de replis de la société. Après l’élément culturel et historique passons à l'état des forces en présence : même si c'est un chiffre à relativiser le taux de syndicalisation permet au moins d'avoir une idée sur la culture syndicale et l’intérêt qu'il représente pour les salariés : Taux de syndicalisation en France (2008) : 7.6 % | Taux de syndicalisation en Allemagne (2008) : 19.1 % (Source OCDE). Cet élément est important : la social-démocratie ayant tendance à traiter syndicats de salariés et syndicat patronal de manière égale (évidemment pour ne pas influencer les négociations) et à négliger la position de faiblesse des salariés (et par voie de conséquence les syndicats de salariés) vis-à-vis du patron (du fait de lien de subordination présent dans le contrat de travail) qui est normalement admise par le droit social (mais aussi par le droit privé en général). Dernier point qui traduit peut être mon intérêt pour la philosophie marxiste (et vous pouviez le voir dans le fait que je mettais syndicats salariés au pluriel et syndicat patronal au singulier) : dans la philosophie marxiste il y a bien l'idée que les capitalistes (celui qui possède l'outil de production) sont beaucoup plus 'coalisés' que les prolétaires (syndicats de salariés). Le rapport de force qui influence directement le résultat de la négociation est faussé : face à un patronat uni, les syndicats de salariés sont divisés et réduisent en même temps leur pouvoir de négociation. La social-démocratie, une impasse en France ? Répondre à cette question n'est pas facile mais il est clair que la réponse toute simple visant à copier le modèle allemand et faire semblant que la France peut l'adapter sans sourcilier est un peu curieuse. Appliquer les pratiques de la social-démocratie allemande sans avoir une société adaptée serait contre-productif et créateur d'une instabilité sociale et économique contraire à la philosophie social-démocrate, mais ainsi sous couvert de faciliter le dialogue, l’État se dégage de ses responsabilités laissant un déséquilibre dans les négociations ayant pour conséquence peut être une précarisation du salariat. Finalement, bien que je ne puisse trancher, il me semble à mon humble avis que faire référence à un système où nombre de points ne peuvent être adapter en France n'est peut-être pas une grande idée. Ainsi diriger la France vers une social-démocratie à l'Allemande semble être une impasse. Il semble alors nécessaire encore de réfléchir et ne pas éluder cette question qui apparemment a trouvé une réponse bien trop facilement sans véritable réflexion de fond. Voici qui conclut mon premier véritable billet, j’espère que sa lecture sera intéressante. Maintenant il me reste qu'à trouver d'autres sujets : j'aimerais vous parler aussi du protectionnisme et de l'histoire de cette doctrine économique qui revient à la mode, j'aimerais aussi aborder la décroissance avec un analyse du livre de Nicholas Georgescu-Roegen, enfin vous l'aurez compris sortir un peu des sentiers battus.
  6. Plus je suis ici plus j’apprécie ce site ! On peut même avoir un espace de réflexion rien qu'à soi où on peut prendre ce que l'on a bien envie ! Et moi ce dont j'ai envie c'est de parler économie et même d'en parler intelligemment ! Pourquoi intelligemment ? parceque bien souvent elle permet plus de défendre des idéologies, de gonfler les égo, de faire l'apologie de la mauvaise foi et finalement de rendre toutes positions irréconciliables. Parler d'économie c'est d'abord avoir une démarche humble où il faut allier conviction et ouverture d'esprit, mais très souvent c'est bien le contraire et plus on en sait moins sur la chose plus le dogmatisme est présent. Alors on se navre de penser que l'économie est la chose que l'on pratique le plus souvent (en bon Homo œconomicus que nous sommes) mais ou la réflexion intellectuel (basé sur l’apprentissage et l'utilisation de concept) est la plus pauvre ... Vous l'aurez donc compris le but sera de faire comprendre que la richesse des réflexions en économie fait sa richesse et sans mauvaise foi on peut trouver des choses intéressantes même en sortant du courant dominant. Mais alors pourquoi utiliser cet espace ? je le ferais sur des sujets sur j'affectionne un peu vite passé à la trappe et sur des réflexions qui méritent peut être plus de développement que ce que l'on peut faire sur le forum. Alors prochain sujet de billet : une réflexion sur la social-démocratie en France.
  7. L’intérêt de cette théorie c'est qu'elle donne des droits individuels à une époque ou la société bride toute initiative privée. C'est le libéralisme dans un sens classique : droit de propriété, droit d'initiative privé, droit d'entreprise. Le Libéralisme de Smith c'est une prolongation du courant physiocrate, c'est la défense de ces droits par l'état après dans la sphère économique il n'a plus a intervenir et à favoriser les monopoles et les corporations, à mettre en place des taxes douanières ... Pendant longtemps la santé des gens n'a pas été quelque chose d'important alors je crois pas que Smith y pensait, mais dans le sens classique la santé n' appartient pas aux fonctions régaliennes de l'état. A cette époque soit tu pouvais te payer des soins soit tu faisais l’aumône et en matière de pauvreté il n'y a qu'a lire Malthus pour se rendre compte comment il considérait les pauvres... Jusqu’à très tard dans notre histoire il n'y aura que le minimum vital assurer par l'état dans ces domaines là. Ce sera d'ailleurs un des points de la critique marxiste qui verra là un instrument de l'oppression subit par la classe prolétarienne. L’état qui s'occupe de la santé c'est déjà l'état providence qui est la réponse aux effets négatifs de la révolution industrielle.Mais ça c'est un autre sujet je crois.
  8. J'ai l'impression aussi que le libéralisme est utilisé a toutes les sauces pour expliquer un peu tout et n'importe quoi. Même si nous sommes dans la section économique, je me permets de penser que le libéralisme est d'abord un libéralisme philosophique et politique en réaction aux mutations sociales de l'époque, et même Smith avait rédigé son ouvrage en ce sens. C'est pour cela que lorsque l'on taxe une personne d’être antilibérale en se référant à Smith vous sous-entendez qu'elle est contre les libertés, c'est complètement idiot ... La référence à Smith n'est absolument pas pertinente pour décrier le libéralisme, le libéralisme économique au sens classique n'est pas le libéralisme décrié actuellement alors a quoi bon l'utiliser pour un antilibéral ? Surtout lorsque ce même auteur avait bien clairement dit que l'Etat se devait d'intervenir pour garantir les droits des individus et assurer la sécurité envers les agressions extérieurs, en gros l'héritage de pensée de l'Etat du moment. Mais non on préfère vider de sa substance les propos et les retourner à son avantage, de toute façon personne ne vérifia, on est dans en face d'un propos limite anachronique et de mauvaise foi ... Si on veut torpiller le libéralisme, on le fait par sa branche néoclassique "prétentieuse" avec Walras, Jevons, Pareto qui ont essayé de créer un modèle physique de l'économique, la microéconomie. Et puis, bêtement, on va reprendre ça pour argent content, le prendre a son compte sans trop regarder alors que les axiomes de bases sont dès le départ discutable, mais bon c'est tellement beau et ca donne l'air tellement intelligent mais en fait en pratique c’est inapplicable mais ça n'en pas moins intéressant et ça ne demande qu'a être complété ... A coté de ce paradigme néoclassique (concurrence pure et parfaire, les anticipations rationnelles, l'autorégulation des marchés, l'optimum de premier rang, ect ...) l'idée de Smith un peu bizarrement formulé de la main invisible c'est rien du tout, et l'auteur de l'article du début montre bien qu'il répond a des bêtises par d'autres, et qu'il n'est lui même pas capable de faire une citation a peu prés pertinente et n'admet même pas pourvoir remettre en cause le libéralisme.
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