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Blaquière

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Tout ce qui a été posté par Blaquière

  1. Tu as bien fait de le noter : Entièrement d'accord. Un corps vivant est une chose, une nation (j'aime pas : ) un pays en est une autre. Enfin... on voudrait qu'il en soit ainsi. Le défaut des gens gentils (nous) c'est aussi de prendre nos désirs pour des réalités. Non ! c'est pas un défaut c'est un principe général humain. De l'autre côté ils ont dans le même type d'"idéalisme" mais inversé. Ils ont juste un idéal misérable et égoïste. "Qui peut le moins peut le plus", ça s'appelle aussi la sublimation. Même ce "pauvre" J-C s'en émerveillait ! Pour en revenir à la mise en garde de Nietzsche, c'est selon : On mange un bif et on en fait une crotte ou un poème. Un immigré entre et le pays en fait un poète, un prix Nobel ou un intégriste. ...Ou un rappeur ! (ça c'est une question de goût ou de non-goût personnel!) Le mal s'insinue partout, ça me fait rire. Jaune. Dans la réalité, je crois qu'on mange un bif et on en fait une crotte ET un poème. (Et les végétariens, ils font des crottes bio et des mauvais poèmes ?) Manque de calories ! Mais je le reconnais : on est loin du sujet du sexe prison ! Car si on ne peut que constater que toutes nos activités, tous nos désirs ne peuvent être que des sublimations de nos désir sexuels, et de ce fait être considérés comme des névroses, en rester au sexe proprement dit, serait plutôt une libération... Logiquement parlant. (Putain, ce que j'ai pas dit !)
  2. Etudions donc cette fameuse pulsion de vie ? Je la comprends comme une évolution de la surtension (et de la sous-tension) de la cellule primordiale au niveau de sa membrane... Pour réduire la surtension, on pisse, défèque, éjacule, accouche, (procrée), crée... Pour réduire la sous-tension, on boit, mange, se fait "engrosser", apprend... Un tout petit problème "mécanique" de surpression, et sous-pression peut donc nous mener bien loin. La vie, c'est "qui peut le moins, peut le plus" ! J'en reviens toujours pas... L'origine de tout est à chercher dans la membrane ! (Je crois bien que Lacan disait un truc de ce genre?...)
  3. Oui ! Tout le mal vient de Mai 68 ! (En voilà une idée qui est à la mode !) Les gens y ont connement pensé qu'au lieu de vivre sous les contraintes de tous poils Il vaudrait mieux vivre à poil... Non ! C'est pas ça que je voulais dire : les mots m'entraînent où je ne voudrais pas... Ils ont pensé que plutôt que de vivre sous des contraintes perpétuelles, ce serait plus sympa de s'épanouir. Personnellement, individuellement et collectivement. Peut-être que c'est impossible. "Un individu sain dans une société saine" comme disait tonton Juvénal. Peut-être que c'est une folie. Savaient-ils ce que c'était que de s'épanouir ? Je crois que oui. Mais aussi que c'était pas très rentable. Pas très rentable... à qui de droit. Peut-être que seules la contrainte et la souffrance (et le labeur) mènent quelque part ? Et contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, c'est pas ceux qui labeurent le plus qui vont le plus loin : il faudrait définir qui va pouvoir aller quelque part et qui n'y aura pas droit. On serait moins d'accord. J'ai un peu l'impression que ceux qui disent le plus de mal de Mai 68 sont surtout ceux qui veulent/voudraient profiter du labeur... DES AUTRES... C'est ainsi qu'au lieu de s'épanouir, le beau rêve s'est évanoui. On a tout raté à une lettre près ! Au lieu de se faire "une certaine idée de la France", les gens voulaient se faire une certaine idée des français. D'eux-mêmes. Non, mais, ils se prenaient pour qui ? Poterie et fromage de chèvre !... La "Civilisation des loisirs". Vous vous souvenez ? Au village il nous en est resté "la Maison Du Temps Libre". Mais ça c'était bien vu : y'en a de plus en plus qui en ont du temps libre !
  4. Blaquière

    Mes mémoires

    Bonjour à toi, gamine ! Tu me redonnes du courage. Y'a quelques jours, j'ai relu depuis le début et j'ai trouvé que c'était ni fait ni à faire. Et qu'il fallait tout reprendre, tout reformuler... (ça doit être le syndrome de la première relecture !) (je continue donc encore quelques pages?...) C'est donc du côté de Tonton Camille, (sa soeur était Androline, la mère de mon père que je n'ai pas connue) que peut me venir en plus du goût de la chanson, partagé par un peu tout le monde dans la famille, celui plus précisément de la musique. La musique avec des notes et des cordes (ou des pistons)... De ma grand mère Androline, je sais bien peu de chose si ce n'est que comme toute mère ou grand mère, elle était nécessairement une sainte femme. Très gentille, intelligente, travailleuse. Mais petite, fluette et... bossue ! Et pourtant très jolie ! Et aussi grande amie de Laurence (la Laurence du beau chat) que j'ai un peu plus connue, elle. Mère elle-même de Fernande et de Paul qu'il faudra que je vous raconte. Mais tout d'abord c'est de la maison de Laurence que je dois parler. Elle était à trente mètres de chez nous tout au plus. (Dans la petite rue qui longeait la maison après celle d'Astoin, le coiffeur ; et celle de la mère Michel !) La porte en bois dur et foncé était lourde à pousser avec une poignée ronde en laiton au milieu. Il fallait ensuite suivre un long couloir très sombre d'au moins vingt pas pour arriver tout au bout dans la cuisine ou plutôt la salle à vivre, tout aussi sombre que le couloir. Sombre et encombrée. Mais dès le premier pas dans ce couloir, c'est l'odeur qui vous saisissait. Une odeur puissante, étonnante et complexe... Du jamais senti ailleurs ! Un mélange de foin, d'ail, de cheval, de fumée et de linge propre... (Puisqu'à gauche au bout du couloir, un escalier descendait à l'écurie et un autre montait vers les chambres.) La pièce du fond était obscure, je l'ai dit et très encombrée. Les papiers qui tapissaient les murs pouvaient représenter des motifs géométriques des années dix-neuf cent vingt ? Mais tout était brun, enfumé. jusqu'au plafond. Et la seule fenêtre donnait au nord avec une maison en vis à vis à seulement quelques mètres. Je ne saurais dire si c'était un poêle ou la cheminée qui enfumait et assombrissait tout à ce point. Mais le personnage principal de cette pièce et qui à chacune de mes visites me subjuguait totalement, c'était l'horloge contre le mur. Une grande horloge comtoise, d'un bois brun rougeâtre avec son balancier de cuivre jaune qui claquait lentement. Inlassablement. Comme pour témoigner des heures qui au dehors continuait de s'écouler. Ici, au fond du couloir, le temps s'était perdu et arrêté. Fernande, la fille de Laurence, aux yeux piquants et au sourire brillant et malicieux qui éclairait son visage, était une belle femme. Grande, enfin, pas petite, et plutôt jolie. Et bien en chair. Elle était plus âgée que mon père de quelques années. Mais ils avaient l'un pour l'autre à l'évidence beaucoup d'estime et de complicité. (Et c'est tout ! Je ne sais rien de plus !) Le fils de Fernande, Raymond, surnommé plus tard l'Emir', pour son baratin invraisemblable plus que pour son train de vie malgré tout excessif, était marchand de voiture d'occasion à Toulon. Il sera le parrain de ma soeur et c'est lui qui nous vendra la Vedette Ford alors même que personne de la famille n'avait le permis de conduire !... C'est aussi chez Fernande qui tenait une épicerie au Canadel que nous sommes allés plusieurs années passer des vacances au bord de mer. (Ma mère adorait et la mer et nager.) Avec Jean-Paul, l'autre fils de Fernande nous partions explorer l'extrémité gauche de la plage, où se trouvait la fameuse Grotte Dangereuse. Il nous fallait traverser entre deux rochers, quelques mètres sur des pierres instables avec de l'eau jusqu'aux genoux, au risque d'être déséquilibrés par une vague inattendue. Mais sans oser vraiment regarder sur le côté ce trou sombre où l'on n'avait peut-être pas pied ? C'était de la vraie aventure. Du vrai risque. Puisqu'on nous déconseillait absolument d'aller rôder par là-bas. Le soir, on allait au cinéma en plein air au Lavandou. On suivait la route de la côte à pieds, dans une demie obscurité. Après quelques centaines de mètres et une petite montée, depuis un virage vers la gauche, les lumières du Lavandou étaient soudain visibles en contre bas ("c'est donc si près que ça ?!"). Légère, la nuit d'été n'osait pas s'affirmer, l'air restait transparent et nos pas clappaient étrangement sur le goudron... c'était hier. Il y a soixante ans. Mais il semblerait bien possible d'y retourner à l'instant... Juste pour s'assurer qu'on n'y a rien oublié... Jean-Paul nous avait appris un tour magique pour "endormir" les copains. C'était le même principe que le triste jeu du foulard mais sans (trop) de danger. Il fallait être deux. Ou plutôt trois en comptant celui à endormir. Le magicien meneur de jeu, ne faisait que le laïus : c'était un comparse qui faisait tout le boulot ! On faisait asseoir le "patient" sur une chaise. Le magicien devant lui, lui demandait de respirer trois ou cinq fois bien à fond et de retenir sa respiration. Le comparse qui se tenait derrière, serrait les deux côtés de son cou entre ses avant-bras en partant des coudes et remontait lentement jusqu'au poignets. Quand il arrivait aux poignets, il relâchait son "étranglement". Le "patient" se retrouvait alors plus évanoui qu'endormi. Mais c'était pas très malin puisqu'il s'agit de ralentir la circulation du sang dans le cerveau et de jouer sur son oxygénation. Et l'on doit rester vraisemblablement tributaire de la solidité des vaisseaux sanguins et d'une variation de la pression qu'il vaudrait mieux éviter . L'avantage par rapport au jeu du foulard, c'est que ce ralentissement n'était que sur un temps très limité, le temps de monter des coudes jusqu'au poignets. Je me souviens de l'avoir fait au collège sur un copain Pied Noir qui devait être particulièrement nerveux. Une fois endormi, il avait littéralement fait des bonds et tombé de sa chaise... Preuve s'il en fallait une qu'on ne maîtrise rien dans ce genre d'expérience. Une expérience à proscrire, donc. Impérativement ! Paul Brémond, le frère de Fernande était assez petit et tout rond. La tête, le nez, les joues, le ventre, tout était rond chez lui. Et sa casquette qu'il ne quittait jamais s'était elle-même arrondie sur sa tête. Un vrai de vrais pince sans rire, ce Paul ! Son bon mot préféré, quand je revenais du lycée en fin de semaine c'était : "Alors, Manu, ça se passe bien au séminaire?" Puisque le Séminaire c'était l'endroit où l'on pouvait être sûr que des vrais "rouges" comme nous (de nos deux familles) ne mettraient jamais les pieds !... Mais il m'avait déjà joué un tour bien pire. Et bien plus tôt. Je pouvais avoir trois ans ? quatre au maximum, puisque j'étais ce dimanche là en belle barboteuse... BLANCHE. La fantaisie d'aller voir mes grand parents à leur maison du mûrier en bas, au quartier bas m'avait pris, il faut croire. Qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête d'un petit de trois ans ? (Mais il est à noter qu'un petit de trois ou quatre ans pouvait errer tout seul dans le village sans vraiment courir de danger.) Un peu avant d'arriver cher ma mémé, il me fallait passer devant la remise de Paul qui avait pu faire brûler quelques vieilles bricoles contre son mur les jours précédents. Il était là d'ailleurs Paul, devant sa remise. Il et me dit en me montrant les quelques morceaux de charbon refroidis qui restaient : "Si tu veux faire plaisir à Maman, tu devrais lui apporter un peu du charbon pour allumer la cuisinière !" Vous pensez combien j'ai pu trouver l'idée excellente. Il m'a alors expliqué que le mieux serait de bien bourrer de charbon la poche de ma barboteuse (qui en fait ne pouvait servir qu'à ça). Vous voyez ? Ces poches que portaient sur le devant les barboteuses, à cette époque. J'ai donc suivi les instructions de Paul et suis remonté tout fier à la maison, la poche du devant bien bourrée de charbon, et encharbonné des pieds et des mains, jusqu'à la tête dans ma belle barboteuse blanche du dimanche. On me l'a raconté souvent cette histoire. Paul le premier. Mais je crois bien m'en souvenir, véritablement. C'est simple : ces morceaux de charbon je les revois encore ; et l'endroit très précis où je les prenais... ( Mon petit fils --cinq ans-- adore cette histoire. Il me l'a redemandée, hier. Même s'il ne sait pas trop ce que c'est une barboteuse, le nom lui plaît. Et il comprend bien que le "bébé pépé" avait fait une grosse bêtise. On est repassé dans la rue et il m'a demandé tout excité : "y'en a plus du charbon ?" ) Quand Paul avait passé son Certificat d'Etudes, il y avait une épreuve de dessin. Le sujet cette fois là avait été libre : "Dessinez ce que vous voulez". Ce n'était pas le genre de liberté à donner à Paul, ça : "ce que vous voulez"! Il prend donc sa règle et trace un petit trait de cinq ou six centimètres de longueur, pose sa règle et son crayon et croise les bras. Le surveillant, étonné de le voir les bras croisés vient le voir : "Tu ne dessines pas ?" "J'ai fini !" lui répond Paul. J'examinateur regarde le trait sur sa feuille et lui demande : "C'est quoi ?" Paul lui répond : "Une aiguille à tricoter les bas !" Pour dessiner une aiguille à tricoter ordinaire, il aurait fallu faire un trait avec au moins un point au bout, pour symboliser la petite boule. Ce malin de Paul avait trouvé encore plus simple : l'aiguille à tricoter les bas n'a même pas de boule au bout : juste un trait ! Il va de soi que Paul a réussi à son Certificat d'Etudes.
  5. Eh ? Les filles émancipées ? Tant qu'à vous bagarrer, vous pourriez le faire en bikini dans la boue ?
  6. Quand j'ai vu cette histoire de plug anal, je me suis dit qu'effectivement il ne méritait que le clou pour le crever. Et Quand j'écoute Hildegard Von Bingen, je me dis que c'était vraiment (je parle du plug anal) une oeuvre d'art ! (Je pense être pile dans le sujet !) Anna et Nietzsche ? Pour ce qui est du fou et du tarot, laissez tomber ! C'est juste des conneries ! C'est pas de votre niveau (mille milliards de km en dessous.) Vous fatiguez pas pour RIEN. Vous donnez pas de fausses émotions...
  7. C'est bien ce que vous dites, je voudrais participer, mais j'y arrive pas. Je sais comment je fonctionne. Non ! Je sais, c'est beaucoup dire : juste je constate/ Quand j'arrive au bout d'un truc, quand j'ai fini, je m'effondre. J'ai plus envie de rien, je me sens vide. Comme un accu déchargé. Il faut attendre que ça reparte. Que ça se recharge. Est-ce du sens, un but qui recharge ? ou simplement le temps et un genre d'électricité électrostatique (ce qui revient au même) Au bout d'un temps variable, des fois deux jours, des fois quelques heures, on arrive à focaliser sur ce qui en fait n'a pas été atteint, sur ce qu'on peut améliorer, on fait le tri du réussi et du moins réussi... ou alors sur tout autre chose "d'avant" qui vous rattrape et on peut repartir... Là, j'en suis là je sais rien de ce à quoi je vais m'accrocher demain. Tiens : bonne nuit !
  8. Blaquière

    Mes mémoires

    (Tant que la tête va, tout va. ) Mais oui ! Parce que sa mère, elle l'avait un peu perdu la tête en vieillissant. Je ne l'ai pas connue, elle, mais on m'a raconté qu'elle "épluchait" les oeufs avec un couteau ! Disons qu'elle faisait semblant de les éplucher. En les grattant comme on fait des pommes de terre nouvelles. Et ce faisant, elle improvisait en vers. Elle faisait des rimes. C'était pas du Victor Hugo, plutôt du vers automatique ! Et en provençal. Du genre : "Biou es pas Guiou é Guiou es pas iou !" (Biou n'est pas Guy et Guy n'est pas moi.) Un gazouillis. Si en français ça rimait pas, en provençal ça rimait... vraiment à rien ! Mais on en a gardé la légende que quand on parle en rimes, c'est la preuve qu'on est fou". Donc, Tonton pouvait bien avoir peur de perdre la tête. Par simple raison génétique. Un matin, il entre dans le fournil et il dit à mon père : "Ca y'est, Paul, je suis plus fou !" Il faut dire que le jour précédent, il avait pas mal "déraillé", ce qui ne lui était jamais arrivé. Et pour le coup, en pensant aussi à sa mère (la mère de Tonton), mon père s'était dit " Cette fois, c'est sûr, il est complètement "fadat". "Puisque quand on dit qu'on n'est plus fou c'est qu'on l'est totalement." (Théorème de mon père). Mais Tonton avait insisté : " Non, non ! Si hier, ça n'allait pas du tout, maintenant, c'est fini, tout ba bien !" Et on avait dû se rendre à l'évidence. Tonton était redevenu tout-à-fait normal. On s'est donc mis à chercher ce qui avait bien pu lui arriver. Qu'est ce que Tonton avait bien pu faire la veille qui l'ait mis dans cet état ? Il avait fait une ventrée de cerises. Bon mais ça, ça rend pas fou, les cerises ? Après il avait bu quelques pastis... Voilà ! C'était ça ! A tous les coups ! Boire du pastis sur les cerises, ça rend fou ! Ainsi est née cette autre légende familiale qu'il serait vraiment dommage d'oublier. Personne n'a cherché à savoir COMBIEN DE PASTIS Tonton avait bu pour être dans cet état, non ! La vérité c'est que si vous mangez des tonnes de cerises, et qu'après vous buvez ne serait-ce qu'une seule gorgée de pastis, vous devenez fou. C'est mathématique. Ou chimique. C'est le mélange des deux. C'est pas le pastis. En premier ce serait plutôt les cerises... C'était comme pour mon grand père. Quand il lui arrivait d'être malade, qu'il avait la tête qui tournait et mal au coeur --un genre de crise de foie--... c'est que la veille, il avait attrapé froid EN SORTANT DU BISTRO ! Anna, ma Grand mère l'aurait juré. Pour elle, André, mon grand père, c'était le Bon Dieu. On disait ça dans la famille. Ou alors, c'était peut-être qu'elle était plus fine qu'elle voulait bien le laisser paraître. Puisque lui se disait si intelligent, à quoi bon chercher à le critiquer ? Mais cette idée que de parler en rime serait un signe de folie correspondrait peut-être plus à une tradition populaire et culturelle provençale bien ancrée qu'à une légende familiale. Bellaud de la Bellaudière, au XVI ème siècle, expliquait bien de cette façon son inspiration poétique : "Noun sabi qualo veno mi toumbet dau cerveou, Si bèn qué l'èndéman fagueri sènso péno dé rimaillouns tout un plèn magasin ! (Je ne sais quelle veine me tomba du cerveau Si bien que le lendemain je fis sans peine de rimaillons tout un plein magasin.) Précisons que la veine en question était sensée lui être "tombée du cerveau", au Bellaud, le lendemain d'une bonne cuite... Le père de Tonton était musicien. Musicien professionnel. Il était cornet à pistons soliste, au Casino de Marseille vers la fin du XIX ème siècle. Je me souviens d'une malle ensevelie sous la poussière de "bourres" de platane, pleine de partitions au grenier. On y a retrouvé son cahier de chansons, avec, recopiées de sa main à la plume (forcément), entre autres, les paroles de... l'Internationale ! Ce qui ne l'empêchait pas d'être un joyeux farceur. Voilà qu'un jour, un marchand ambulant, s'arrête sur la placette de la boulangerie. Il envoie deux coups de son cornet (à pistons, bien sûr et vous devinez un peu où je veux en venir !) pour attirer les clients... -- Pouêt ! Pouêêêt ! (Deux notes.) Grand père Brun s'approche : -- C'est quoi votre instrument ? Le marchand fait son savant, du genre qui vient apporter l'intelligence citadine à ces ploucs de village : -- Ca s'appelle un cornet à piston, c'est un instrument de musiciens ! Le grand père : -- On peut essayer ? Le marchant hésite un peu mais finit par lui passer le cornet. A pistons ! Grand père le prend et souffle comme dans un tuyau : -Fffffffffff ! Le marchand ricane et explique : -- C'est pas comme ça ! Il faut pincer les lèvres ! C'est difficile, il faut prendre le coup... Il reprend le cornet, et : -- Pouêt ! Pouêêêt ! Deux notes. Grand père Brun : -- Je peux réessayer ? Vous dites qu'il faut pincer les lèvres ? L'autre lui retend le cornet avec un sourire un peu méprisant. -- Si vous y tenez ! Mais là Grand père attaque un morceau de bravoure de Tchaïkovski ou de Berlioz... "Pali pa pam pali palipalipapam, pa, pali, palipa, pa !..." (Ca c'est mon père qui mime à sa façon, la virtuosité de son grand père au cornet à pistons. Il a mis sa main droite devant la bouche et remue les doigts tendus de la main ouverte, en toute décontraction, pour symboliser leur danse facile sur les pistons : ils n'ont même pas besoin d'appuyer...) Il faut imaginer la tête du marchand. Grand père Brun lui rend le cornet : -- Ah ! Oui ! c'est mieux comme vous m'avez expliqué ! Commentaire final de l'anecdote : "A vi( r )at lou cuou é l'avèm plus pas vist !" (Il a tourné les talons et on ne l'a plus jamais vu.)
  9. Et si la vie ne valait pas la peine ou si peu Qu'on se survive juste par habitude... Et pour quelques menus plaisirs ? Ce serait une mascarade En rade. Au rade ! Non ! Vous savez ce que je viens de corriger ? J'avais écrit : "Qu'on se survive juste par habiture !" Tout est dit ! Le lapsus rêve elle ailleurs. Car ce soir j'ai l'inspiration ! Deux, trois minutes. Inspiration-expiration. Et J'ai pissé dehors ! En liberté. Et j'ai levé le nez dans les étoiles. Vu le Signe au zénith. Les deux étoiles qui brillent à côté C'est quoi ? Véga et Altaïr ? Un con pérore à la télé qu'il est presbyte. Dieu l'entende ! Véga de la Lyre. Gling, gling ! Je tape Véga : la belle étoile ! Elle est entourée d'un disque de débris !... M'en fous ! Altaïr en arabe, c'est l'aigle. Tout moi ! Hic !
  10. Il y a quelque chose de positif dans ce que tu dis. Tu prends un texte religieux, le Coran. Bon, en français, d'accord et c'est du coup tiré par les cheveux... [Eve le "v", la Vitesse... or le "v" n'existe pas en arabe. j'imagine qu'ils peuvent dire "Eoua" ou "Aoua" ? Il faut donc que ton "V", vitesse soit l'équivalent de "ou", O+U soit "poussière". Si les deux sont vitesse Eve-Aoua devient la vitesse de la vitesse ou la vitesse au carré, définition EXACTE de l'insaisissable. Si les deux sont poussières, Eve-Aoua devient la poussière de la poussière ou la poussière au carré, définition EXACTE de l'inamalgamable. Dans tous les cas, Eve serait néant ce qui est démenti par l'expérience, puisque la femme pécheresse existe bel et bien.] Donc, tous tes raisonnements sont un peu faux. Mais ils partent d'une bonne intention : trouver un sens à un texte religieux, qui comme tous les textes religieux n'en a pas d'un point de vue structuraliste. (Il faut sortir de la structure religieuse pour en trouver un, comme par exemple le sens marxiste d'asservissement d'un peuple. Si l'on reste à l'intérieur de la structure religieuse, il n'y a pas de sens, pas de raison : seulement la Foi qui est leur négation.) Je veux dire que le principe de toute religion est une forme de non-sens, d'abolition du sens vrai. Ta foi à toi c'est que la forme graphique des lettres elle même fait sens. Ce qui est très peu vraisemblable. Simplement parce que la forme actuelle de nos lettre est le résultat d'une évolution. Si je prends la phrase : "voilà par exemple comment aurait été écrite cette phrase il y a 500 ans", cela donnerait ça : D'un point de vue créatif, j'ai beaucoup apprécié le "Z" électrique. Quand au N majuscule, je maintiens qu'il est réversible et se retrouve semblable à lui même après un demi tour de 180°. Tu devrais en tenir compte pour tes futures interprétations. Sans oublier qu'il est "électrique" lui aussi après un quart de tour seulement... Te rends-tu compte qu'en faisant tourner d'un quart de tour la première lettre et la dernière de NEZ, on obtient : ZEN ! Ce qui n'est pas rien. En plus si on fait aussi tourner le "E" du milieu, On obtient quelque chose proche de : ZmN. Qui malgré la difficulté de prononciation ne veut plus rien dire du tout. Ce qui est plus grave.
  11. Blaquière

    Un Univers Probabiliste

    "C'est un peu comme d'utiliser de l'argile pour faire du pain." Mon père était boulanger et moi céramiste. Je sais donc faire les deux...
  12. Jeandin ? Tu devrais t'attaquer à Nostradamus : tu vas te régaler ! Et pour le coup, si tu y trouves du sens, tu vas épater tout le monde.
  13. C'est bien le mépris d'un universitaire pour les autodidactes ça... Comme quoi y'a pas que du bon chez Sartre. Mais je m'en doutais même si je l'aime bien. Pour le sens, c'est à l'esprit, à la pensée de l'inventer. Il n'est pas un en soi. (Mais une intentionnalité transcendante à ce dont il est le sens.) Et donc frappé du sceau de l'erreur comme toute pensée ? (Dans la mesure ou on le prend pour un a priori qu'il ne peut être) Et si c'est le vivant qui invente (ou produit) l'esprit ; il (le sens) ne peut précéder ce vivant. En effet, Dentelle de mots. Il "vaut pour". Pour quoi ? Le sens (de la vie) vaut pour sa finalité. S'il n'y a pas de finalité il est là pour la remplacer. Pour nous tromper, donc. J'en arrive à des conclusions que je n'aime pas !... Parce que j'aimerais bien que la vie ait un sens mais pas l'affubler d'une quelconque finalité. Pour m'en sortir je reviens au début. Et distingue deux points de vue. En soi la vie n'a pas de sens, mais pour moi (ma vie) il me revient d'en décider. En toute bonne erreur. PS: je ne crois pas que LouiseAragon élude la question, Elle tombe au contraire sur le seul sens que l'on puisse objectivement donner à la vie à savoir qu'elle est elle même son propre sens. Quand on aura tout détruit par nos raisonnements, il nous restera ça. C'est le plus sûr ou en tout cas le plus solide.
  14. Moi, je suis ébahi par les découpages des mots et la symbolique des lettres de Jeandin. l'Y est hYpocrite, le G est Gros... Le A rieur ? (Ah ah !) Le O admiratif ? (Oh !) Le Z endormi ? (Zzzzzzzzzzzzzzzzzz...) Le CH silencieux : CHut ! Le B : Bruyant (Boum !) Le "i" moqueur : Hi ! Hi ! Le N, Négatif (Non, Ni Nul, Nuisible) Ou positif ? bieN, boN Net, Naturel, Nickel, Nourrissant... ça y'est, pigé : le N est réversible ! faites tourner le N de 180 degrés et vous obtenez ? Un N ! Napoléon, et.... Nelson ! Tout un monde qui m'avait échappé...
  15. Ici quand on va nourrir les poules on dit : "Je vais gouverner"...
  16. Voulez-vous m'accorder cette danse ? ...... ...... "Adios muchachos, companeros de mi vida, Barra querida, d'aquellos tiempos, Me toca mi hoy emprender la retirada, Debo alejarme de mi buena muchachada Adios muchachos ya me voy y me resigno...."
  17. Les partisans d'une finalité générale (divine) de la "création" et de la vie, devraient achopper sur la contradiction manifeste entre l'évolution du point de vue de l'espèce (humaine) qui "veut" que l'unité soit le couple alors que du point de vue de l'évolution générale, c'est l'individualisation des éléments qui prime. L'avenir (à longue échéance) qui synthétiserait et unifierait ces deux mouvements contradictoires serait peut-être alors "l'hermaphroditisme"? (Si l'individualisation prime.)
  18. "Dans d'autres conditions, le penseur pourrait penser autrement !" oui ! C'est de ce point de vue que je me place. Il est vrai que dans leur majorité respectives les hommes et les femmes n'abordent pas les questions sur/et la vie par le même bout. Mais je répète : potentiellement les facultés femmes-hommes restent très proches. Dans nos conditions (sociales) actuelles, les femmes et les hommes jouent autant et même plus leur rôle de femmes et d'hommes qu'ils le sont vraiment. (Je suis clair ?!!!) On peut parler aussi de l'accouchement. Bon, c'est une expérience que les hommes ne peuvent pas avoir. Mais pour ce qui est de la souffrance, déjà on peut connaître. Dentelle a bien dit : la concupiscence masculine, c'est pas rien non plus comme pression. Mais quand bien même la pure physiologie est pressante, le moi et l'idéal du moi restent imaginaires et rectifient de façon importante les données naturelles. (Et nous jouons nos rôles pas souvent consciemment.) Je ne peux pas m'empêcher de penser que quand une femme juge une autre femme ministre à sa toilette, elle joue à la femme. Estimé-je trop les femmes ?
  19. Pro-créer ? (Je ne sais pas si l'humour doit avoir une fonction philosophique ; mais moi, quand j'éclate de rire, ça me fait un bien !... Même si ce n'est qu'un petit bonus, je prends. ) Dentelle de mots : "Leurs cabrioles sont à la culture ce que la moulée est à la gastronomie." c'est quoi la moulée ?
  20. Blaquière

    Le roman de Je Humble

    28 Les jambes nues de la boulangère Sur la terrasse des cocotiers, en haut du cours, devant le bar et sur le banc où s’asseyait d’habitude le vieux monsieur aux yeux bleus, était assis le vieux monsieur aux yeux bleus. C’était donc un jour ordinaire. (Quid Erat Demostrandum.) De ces jours où le bonheur est lourd de ce que tout y est concentrique, prévu, irrémédiablement conforme à ce que l’on attend. Casquété de gris clair, la tête légèrement inclinée vers la gauche et le menton appuyé sur ses deux mains croisées au pommeau de sa canne piquée au sol entre ses pieds vaguement écartés, le vieux laissait s’écouler une poignée de minutes autour de onze heures, onze heures trente. (Onze heures et demie ! l’heure du coup de feu à la boulangerie !) JE HUMBLE : Hòou!... LE VIEUX : Hòou!... Et la conversation s’engagea sur le temps... Le beau temps ou le froid. Les deux aussi, pas toujours incompatibles et parfois même alliés, compte tenu des quartiers de la lune... and so on... LE CHŒUR : Je aime bien parler du temps avec le vieux aux yeux bleus. Mais le temps atmosphérique, ce n’était qu’une façon de se mettre l’envie de parler en bouche, qu’une façon de s’assurer qu’on était bien toujours sur la même longueur d’onde depuis la dernière fois. Le vieux, maître du jeu, estima que c’était le cas... Il se mit alors à raconter son temps à lui, son jeune temps. C’était du temps aussi, mais du qui coule en continu, pas du qui pleut en morceaux... LE CHŒUR : Quand il se ruralise, le Locuteur prend parfois de ces accents gionesques !... JE HUMBLE : C’est le poétiquement correct... Peu à peu l’esprit du vieux s’échauffait, son visage s’éclairait. Il parlait des moulins, des couffins, des grignons, des olives qu’on "défaisait"...Tout ce qu’avait cru vivre Je Humble dans ses laborieux déchiffrages de vieux grimoires, tout ce qu’il n'avait pu qu’imaginer1, le vieux, plus jeune de cinq siècles, le lui expliquait en clair et dans les mêmes termes, au mot le mot. C’était son passé proche, au vieux, son passé bien vivant, un passé où Je redécouvrait comme un lointain futur... antérieur... LE LOCUTEUR : La concordance des temps est très surfaite ! Je Humble était aux anges et le vieux, heureux. La parole douce et calme du vieux condensait autour d’eux une dignité simple de mots argentés. — Dins lou tèmps, l’avié uno grando amitié ! conclut le vieux aux yeux célestes (dans le temps, il y avait une grande amitié) . Et dans sa bouche, ce mot français d’amitié, ce n’était pas un mot, c’était de l’amitié : du pur provençal. ... Le cœur soulagé, Je descendit la Grand’rue en frôlant les façades des maisons, la tête enfoncée entre les épaules : il s’efforçait de protéger sa joie nouvelle... Or par mégarde, il accrocha du coude le volet d’une fenêtre qui se referma en claquant. La fenêtre s’en trouvait éborgnée ! Je s’arrêta, rouvrit bien ostensiblement le volet, l’accrocha avec précision... (Il tenait à ce que le moindre de ses gestes restât aussi limpide que les phrases du vieux.) LE CHŒUR : Je est méticuleux, bravo ! Mais il n’a pas le sens de la discrétion pour réparer ses maladresses ! Dr FREUD : C’est le symptôme minimal de l’exhibitionnisme... « Si à l’intérieur de la maison pénombreuse, des gens m’ont aperçu rouvrir leur volet sans m’avoir vu précédemment — et par inadvertance — le rabattre, ils vont certainement se dire : — Hé ! Pourquoi diable, celui-ci ouvre-t-il notre volet ?!!! » Hypothésa Je Humble à l’esprit d’autant-plus-enclin-à-la-complication-que-c’était-inutile... Peu après, il arrivait sans plus d’encombres à la boulangerie. La boulangère, déballait ce jour-là des objets à mettre en vente. (Je était donc descendu pour l’aider ?). Elle venait à peine d’extraire d’un grand carton, deux cruches ventrues, l'une jaune, l'autre verte. (Aujourd’hui, dans les boulangeries, comme dans les pharmacies, on trouve vraiment de tout...) Elle en cherchait peut-être une troisième ?... « Je ne pensais pas qu’elle serait intéressée par ce genre d’objet. » se dit Je qui compte tenu des deux pièces déjà choisies, pouvait à présent se faire une idée claire des désirs de la boulangère. Il l’aida donc à chercher... LE CHŒUR : Je Humble apprend, s’adapte, évolue, IMPROVISE... LE CHŒUR DES FEMMES ADMIRATIVES : Il sait tout faire, cet homme ! VICTOR HUGO : Je est une force qui va... UN FARCEUR : et vient... De part et d’autre des cartons, Je et la boulangère déballèrent ainsi de conserve, sur le carrelage miroitant, bien d’autres céramiques. Et les feuilles froissées de journaux qui les enveloppaient voltigeaient en tous sens. Et ce faisant se mélangeaient leurs jambes... Or ils n’y pouvaient rien. Car l’usage est de déballer les cartons, couché au sol du magasin, les jambes entrelacées. De forme plutôt cylindrique et couleur lie de vin, le troisième vase que proposa Je Humble à la boulangère, ne correspondait pas —mais alors, pas du tout — à son attente. Qu’à cela ne tienne, il en chercherait d’autres, des tout blancs, à petits dessins faïenciques bleus (il en avait toute une collection, chez lui)... À cet instant précis "i", Je remarqua le petit garçon immobilisé sur le seuil du magasin. Un petit garçon qui, suspendant son premier pas vers l’intérieur, contemplait Je et la boulangère, se rouler sur le sol, ébahi au point de n’en pouvoir lâcher la poignée verticale chromée, montée sur le cadre métallique coupant de la porte vitrée où se dédoublait son image... N’allait-il pas, ce gamin, se méprendre sur leur attitude ? Mais soyons clairs et ne nous leurrons pas, se dirait plus tard Je Humble: de nos jambes fraîches et nues qui se frôlaient à même le carrelage glacé, la sensation était bien trop douce et agréable pour être due au seul hasard... ou à la nécessité de déballer des cartons comme il se doit ! (1) Voir plus loin "Le guet-apens de couleur locale".
  21. En résumé, on est tous à peu près d'accord ? Bon. Alors pour en revenir au sujet : Dieu est-il plutôt un ôme ou plutôt une phame ? Et les filozoffes ? Pluto oms ou phams ? Et pourkoi ? Et à la venir ? Sa va changé ?
  22. Blaquière

    Voyage

    Si on retranche le sens, il reste : Ka Maeu Bant Gur Mant Nière : ça fait comme de la musique...
  23. Toi aussi, tu préfères une petite femme à un gros Bon Dieu ? C'est le bon choix !
  24. Blaquière

    Vérité et réalité

    Je ne sais plus vraiment si la bi-univocité autoréférentielle est confuse ou contradictoire. Je vais quand même essayer de survivre jusqu'à ce soir... Les premiers safrans sont sortis.
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