Métamorphose (2)
Si la situation de crise, renforcée par l’absence de consensus quant à une issue, laisse redouter l’échec, le potentiel représenté par le progrès technique, encore présent, par l’organisation, largement perfectible, et avant tout, par l’être humain lui-même, évoquerait plutôt des lacunes à combler.
Qu’en est-il ?
Lorsqu’un individu présente des virtualités d’adaptation sociale, mais joue avec sa santé et ne se soucie pas de son entourage, c’est qu’il veut vivre comme bon lui semble, sans s’occuper du lendemain.
Cependant, à l’occasion d’un sérieux revers, il n’est pas impossible qu’il revienne sur cette attitude et décide de se donner une règle de vie ou au moins, des repères pour son jugement.
Sur cette prise de conscience, en recouvrant de la lucidité, il peut reprendre le contrôle de lui-même et, s’il le désire, parvenir à exercer quelque maîtrise sur son comportement.
Il lui suffit, pour cela, d’utiliser son cerveau.
Mais, problème : l’ensemble comprenant le monde vivant et son substrat terrestre, auquel nous participons, n’est pas aujourd’hui doté d’un dispositif global de régulation ou de référence, tel le cerveau de l’être humain.
Dans ces conditions il est impossible à la communauté mondiale, bien qu’elle soit pourvue d’une multiplicité de mécanismes technologiques et sociaux, de s’adapter autrement que par réaction aux évènements, sans pouvoir les anticiper _ et cela devient, faute d’un contrôle approprié de ces mécanismes, de plus en plus difficile à réaliser.
C’est ce qui la distingue d’une personne, ou d’une organisation unifiée ou fédérée qui, l’une disposant de son cerveau, l’autre, d’un gouvernement ou d’un directoire, sont susceptibles d’une adaptation autre que réactive, dans les limites qui leur sont propres, sinon dans celles qu’elles sont susceptibles de s’assigner collectivement.
La question posée par la crise concerne les évolutions respectives de ces deux catégories de limites et la manière dont peut s’en trouver affectée la répartition des contraintes pour tous :
Vers plus de stress ou vers plus d’autonomie ?
Si l’on s’en tient au statu quo, où le monde ne peut se réguler seul et que, à l’instar des individus, chaque structure de la société _ en panne de dialogue _ ne cherche alors qu’à évacuer des contraintes en recourant systématiquement au déni, le stress ne cessera de s’accumuler partout et la crise de s’enrichir de conflits et de s’amplifier.
La crise générale présente est bien une crise du développement de notre monde. Comment éviter la panne ?
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