Issue ?
Dans une société, quelle qu'elle soit, les conflits sont inévitables : ils font partie de son fonctionnement ordinaire et participent à son développement, dans la mesure où leur issue appelle, et peut amener, de nouvelles perspectives d'organisation. Ce qui apparaît inquiétant dans la conjoncture actuelle, c'est l'impression largement partagée que nombre d'entre eux, non seulement restent sans issue, mais s'amplifient et en alimentent de nouveaux : un effet «boule de neige» créateur de stress pour tout un chacun. Impression qui s'appuie sur le fait, confirmé quotidiennement, qu'il n'existe de par le monde aucune institution possédant quelque efficacité pour enrayer au plus haut niveau ce processus potentiellement autodestructeur.
Or, à l'heure actuelle, notre conception _ universellement admise _ du développement, repose essentiellement, pour toutes les entreprises, et pratiquement pour l'ensemble des personnes morales, sur l'absolue priorité à donner, avant tout autre impératif, à la recherche de bénéfices, sous menace de liquidation. D'où notre conviction profondément ancrée que la réussite, pour toute collectivité, ne puisse s'apprécier autrement qu'au rythme d'évolution du taux de profits que constitue la «croissance». Laquelle n'a de chances d'être maintenue qu'à la condition, aujourd'hui devenue incontournable pour tous ces acteurs, de se montrer «compétitifs».
Ce qui explique que, dans tout secteur d'activité, chaque partie prenante, pour subsister, demeure tributaire de la conquête de parts de marché sur ses concurrents. Et qui dit gagnants, dit perdants… Ce qui fait que la croissance ici repose sur la régression ailleurs et vice-versa. Petites entreprises, ménages modestes, territoires délaissés doivent, au mieux, se contenter de végéter sans autre perspective. Et en outre, le plus souvent, de subir les innombrables dégâts collatéraux provoqués par le sous-équipement et les pollutions et nuisances en tous genres, quand ce ne sont pas les conflits armés…. A ce jeu, le développement général n'est qu'une illusion.
Aussi longtemps qu'aucune limite de quantité, de durée, de domaine, ne semble devoir être fixée à l'arbitraire comptable, nous nous trouverons confrontés, sans alternative, dans une compétition générale où l'enchaînement des conflits ne connaît nulle trêve. Humainement parlant, il s'agit d'une guerre.
La lucidité, ce serait de se rendre compte que les institutions décidantes ont perdu de vue le principe conducteur du développement, à savoir le service des populations.
La perte de repères provient de ce que les outils de contrôle, qui se sont diversifiés avec les techniques, n'ont pas été régulièrement étalonnés par rapport aux exigences de ce service. Pour des raisons de commodité, ces étalonnages n'ont été réalisés que par l'application de critères logistiques, les critères qualitatifs requérant beaucoup trop d'investissement.
Comment sortir de l'impasse, dans l'hypothèse d'une lucidité et d'un volontarisme revenus au sommet ?
Quelle issue ?
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