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Blogapart-14


Reo

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29/03/2009

Croissance

 La croissance, c’est cette période de la vie où l’organisme, à l’épreuve du milieu, évolue vers la plénitude de ses fonctions. On désigne aussi par ce terme une situation économique où la production et les échanges de biens et de services sont en constante augmentation. Pour en prendre la mesure, rien de plus facile : l’enfant, puis l’adolescent, passe périodiquement sous la toise et sur la bascule ; quant aux données économiques,  elles aussi sont scrupuleusement comptabilisées.

 En vérité, attentifs, comme il se doit, à la santé d’une personne en devenir ou d’une société en évolution, nous ne saurions nous contenter de repères purement quantitatifs. S’il est vrai qu’un arrêt prolongé de prise de poids ou de taille est préoccupant, par contre, une enfance obèse, voire une adolescence par trop longiligne, n’engagent pas à un optimisme sans réserves. Cela  devrait valoir aussi, en principe, pour l’économie de toute collectivité.
 

 L’attention vis-à-vis du jeune se justifie par la maturation à laquelle il est appelé, facilitée sans doute par une bonne forme physique, mais s’appuyant surtout sur son mental, particulièrement l’affectif ; en effet, le passage à l’état adulte, avec ses exigences, requiert contrôle et recherche d’équilibre pour une indispensable revue des objectifs et de leurs priorités respectives.


 Existe-t-il ou non un phénomène similaire, sinon parallèle, à l’échelle de la société humaine et, à son image, des groupes d’individus qui la constituent ? Si on reprend le concept de croissance, aujourd’hui appliqué  essentiellement à des analyses économiques, il émane de bilans financiers ou logistiques ; c’est en quelque sorte un indicateur du « métabolisme » du corps social, mais qui reste insuffisant pour fournir à lui seul tout pronostic, par nature qualitatif (même étayé par des chiffres), pour nos devenirs et notre commun futur, planétaire ou sidéral.

La croissance doit-elle, peut-elle s’arrêter ?
 Pour tous les êtres vivants, il y a, à ce stade, ou sous cette désignation, des limites à leurs dimensions, leurs rythmes de prolifération individuelle ou cellulaire et, à d’autres stades, dont celui d’adulte, l’absence de toute croissance (tout au moins définie comme telle). Aussi, pour la plante ou l’animal, pour la faune comme pour la flore, stabilisation quantitative ne se confond nullement avec mort ou extinction ; loin de correspondre à une phase d’immobilisme ou de stagnation, elle caractérise bien au contraire un processus de maturation, c’est-à-dire l’évolution vers une meilleure adaptation à l’environnement.

 Ce qui est observable, pour les sociétés comme pour les organismes vivants, ce sont des phases successives différentes qui marquent leur développement, ponctuées de crises dont certaines accompagnent le passage de chacune à la suivante. Ces crises correspondent à l’apparition d’impasses dans la reproduction de certains phénomènes jusque-là impliqués dans leur vie : les modifications progressives du milieu et des êtres ont amené un changement qualitatif, auparavant non perçu, donc ressenti comme brutal.
 Qui dit impasse dit restriction des options, d’où conflit issu de la recherche répétée de l’option souhaitée, mais manquant à l’appel ; l’accumulation de conflits non résolus amène la crise, symptôme d’échec. Le recours à des approches inédites ou antérieures sans changer de configuration peut toutefois s’avérer inadéquat à la sortie de crise. Dans une telle situation, une issue définitive ne peut s’obtenir à terme que grâce à une reconfiguration des options pour pallier les manques, fondée sur des démarches nouvelles, entraînant de nouvelles formes d’organisation.

 La crise que nous vivons est peut-être de celles-là, qui marquent la fin d’une croissance au sens strict et l’entrée dans l’étape suivante de notre développement.

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