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Verglas


konvicted

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Verglas

Ce jour-là, je marchais contre grands vents et froid

Me pressant pour rentrer au plus vite chez moi

Puissamment animé par une humeur fougueuse

Dont un bête accident voulut sonner le glas

Quand par inattention, glissant sur le verglas,

Je me suis rétamé la gueule,

Je me suis rétamé la gueule.

Une passante me surprenant sur le cul

Me tendit une main que j’acceptai vaincu

Par ce temps où Goldman n’oserait marcher seul,

Et me recommanda des chaussures de ski

En me toisant du haut de talons rikiki

Comme pour se payer ma gueule,

Comme pour se payer ma gueule.

Quand elle eut demandé : ça va, rien de cassé ?

Je ne pouvais laisser cette occasion passer,

Je lui dis : rien pour l’instant mais comme l’avenue

Est à n’en plus finir, je conserve l’espoir

De ne pas tarder à tutoyer son trottoir,

À moins que quelqu’un m’offre une aide bienvenue.

Elle me prit le bras, appelez-ça magie,

Pour m’assurer bon pied, bon œil jusqu’au logis

Et je suis de nouveau tombé, oui, mais des nues,

Quand après lui avoir proposé un kawa,

Un verre d’eau, un thé, un kir, n’importe quoi,

J’en fis faire le tour à la belle inconnue.

Je ne puis tolérer aucune indiscrétion,

Ne me demandez pas dans quelle position

La nuit-même elle n’eût pu se trouver plus nue.

Je ne suis plus jamais tombé sur le verglas,

C’est simple, je ne sors plus depuis ce jour-là

Sans mes chaussures de montagne.

9 Commentaires


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Bah ça ne rime pas trop avec gueule... Tu pouvais placer une humeur veule, ou une humeur tilleul, c'était certes primesautier puis tu prenais le risque de perdre dès le début tes lecteurs les plus casaniers, mais fougueuse ça ne va pas non plus, même si c'est sans doute proche de la réalité. Ou alors il aurait fallu faire rimer ça avec : je me suis rétamé la gueuse ???

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Veule et gueule, ça ne rime pas vraiment non plus, sauf peut-être dans le sud-ouest ou avec un autre accent à la con. Mais comme les mots qui riment avec gueule ne courent pas les rues, surtout de peur de se la casser par temps de verglas, je me suis accordé la même liberté que Brassens dans Sauf le respect que je vous dois, exemple de la première strophe :

Si vous y tenez tant parlez-moi des affair's publiques,

Encor que ce sujet me rende un peu mélancolique,

Parlez-m'en toujours, je n'vous en tiendrai pas rigueur...

Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule,

Sauf le respect que je vous dois.

à la différence sans doute que Brassens l'a prise délibérément et non par dépit.

Cela dit, honnêtement, cette non-rime me fait un peu mal, mais je préfère sacrifier une rime au sens.

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