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Soit


Jedino

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Parfois, tu as juste besoin de te poser et de réfléchir. De repenser à tout ce qui est arrivé, à tout ce qui a fait que tu en es là, maintenant. Tu penses, tu penses, tu penses. Tu te souviens. A ces trucs qui obsèdent ta cervelle, à ce que tu crois avoir vécu mais n'a jamais su si tu l'as réellement vu. T'aimerais que tout ça soit justifié, donc tu creuses pour trouver des raisons. Tu creuses. Tu creuses, pour ne rien déterrer. Pas de quoi comprendre, en tous les cas. Est-ce seulement possible ? Et préférable ?

Certains parlent d'une nature. D'une chose, sorte de malédiction, que tu portes en toi depuis ta naissance. Y a-t-il des gens qui naissent heureux ? J'ai donc dû naître avec la mémoire courte. Je ne sais plus même ce que je comptais écrire. Une qualité, possiblement. Pourquoi tant de mélancolie, si je ne connais la raison de celle-ci ?

Enfin ! Inutile de s'étaler. Les mots ne réparent pas les faiblesses d'une âme. Pas davantage les maladresses d'un corps. A peine quelques tristesses. Pas suffisamment longtemps pour les ranger à côté, cependant.

Alors tu t'endors. Tu fermes les yeux, fermes ton coeur. Tous les mauvais vents passent et s'en vont. Il suffit d'attendre. De le laisser détruire plus loin, dans l'inconnu. Ah ! Nous aimerions bien nous en convaincre, mais nous ne parvenons pas même à nous persuader de nous y intéresser, à ce qui vient s'écraser sur le pauvre voisin ratatiné. Nous souffrons, un jour, deux jours, et mettons le pied en avant. Et voilà, la machine est relancée. Les sourires reviennent, la joie fleurit.

Sauf que ma mémoire a flanché. Vide, lessivée. Ce qui y rentre dès à présent est l'orogenèse de regrets ineffables. J'aurais aimé, oui, que ces maux ne soient que des fables, que le masque de ces pupilles dilatées me viennent d'un passé mal traité. Mais il n'en est rien. Rien qui puisse s'offrir à la pitié, à la raison de celui qui tenterait d'y pénétrer les secrets.

Je ne me connais pas et ne me connaitrai jamais. L'unique explication que je puisse formuler est celle d'une naturelle inanité. Ma peau est ce coffre, cet obstacle à toute vérité. Un voile déposé sur ce visage : celui d'un enfant gai, s'oubliant à des jeux niais. Loin, très loin, des couleurs de l'apathie et des saveurs de la morosité. Loin, très loin, de cette incapacité à se faire accepter et d'échapper aux cailloux des déceptions. Il en faut peu, pour glisser. Il en faut peu, pour profondément se blesser.

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