Bonnet phrygien, phrygien bonnet
I
Personne ne saurait nous prendre en main,
C'est à celui qui nous laisse tomber
Sans voir la faute alors lui incomber
Et hier n'est pas pire que demain.
Deux mains maladroites pour chef d'orchestre,
Gauches, parkinsoniennes, arthritiques,
Dans des gants de cuisine siliconiques,
Le système entier est ambisenestre.
Sinistre jeu de chaises musicales
Auquel le peuple perd à chaque fois
Sans jamais vouloir arrêter : "Pourquoi ?
Ces pontes-là sont vraiment amicales !"
Des potes despotes et branquignols,
Un peu d'recul et la vue est sublime,
Admirez un peu la mise en abyme,
Des pantins contrôlés par des guignols.
II
Chuis pas de ces connards qui vont aux urnes *,
J'aurais le sentiment d'aller aux putes,
Et en plus sans accréditer mes burnes,
Mais des incapables qui se disputent
Comme des gamins ou comme des chiens
Le droit de cuissage sur Marianne,
Doutant de leurs intentions, je m'abstiens,
Y a un nœud coulant à leur fil d'Ariane.
Je ne suis ni disciple ni apôtre
Pour suivre un gourou comme un benêt ;
Une bande de cons ou bien une autre,
C'est bonnet phrygien et phrygien bonnet.
* Renaud, dans Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ? :
"C'est pas demain qu'on m' verra marcher
Avec les connards qui vont aux urnes
Choisir qui les f'ra crever,
Moi, ces jours-là, j' reste dans ma turne,
Rien à foutre de la lutte de crasse,
Tous les systèmes sont dégueulasses."
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