Je suppose que nous avons tous rencontré ce phénomène. Que nous en soyons la victime ou que nous en soyons le culpabilisateur, éventuellement sans nous en rendre compte. Culpabiliser plutôt que résoudre revient à réagir en prenant la pente du reproche plutôt qu'en prenant la pente de la résolution d'une solution à un problème. Par exemple, si on mentionne un problème, on nous reproche d'en parler. Ou bien si autrui mentionne un problème, on lui reproche d'en parler. Ou encore, si autrui mentionne un problème, on se culpabilise au lieu de se demander comment le résoudre. Inversement, si on mentionne un problème à autrui, celui-ci se culpabilise plutôt que de rechercher une solution.
Cela rend la discussion difficile. Tout problème semble devenir insoluble, et on en vient à considérer que c'est un problème d'avoir des problèmes. Or un problème, cela se résout. Culpabiliser plutôt que résoudre transforme les problèmes en montagne de culpabilité alors que simplement la vie est un peu complexe et nous pouvons quotidiennement résoudre nos problèmes. Cela peut même être motivant.
Pour la religion, c'est une aubaine. Si les gens se noient dans la culpabilité, ils ont besoin d'un sauveur pour résoudre leurs problèmes. On insiste donc sur le péché, et si l'on ne trouve pas de raison de se sentir coupable, de toutes façons, la vie est une punition divine pour le péché originel. Mais notre inconscient cherche des solutions de toutes façons. On aboutit à une sorte de dédoublement, où les solutions apparaissent comme révélées, alors que nous ne semblons pas les chercher. Notre aptitude à chercher des solutions se retrouve projetée dans le personnage imaginaire divin. On se retrouve dans un sentiment de nullité, puisque toutes les qualités semblent être à l'extérieur de nous-mêmes.
Ayant l'habitude de la culpabilisation, on finit par rejeter autrui et le culpabiliser de nous parler de ses problèmes. La situation est délicate. Si on aide autrui, on devient son sauveur, alors que l'on ne fait pas grand chose. Si on n'aide pas autrui, on devient un lâcheur. Le fond du problème est simple, c'est qu'on se culpabilise plutôt que de faire confiance à son inconscient pour trouver des solutions.
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