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un jour... un poème

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chirona

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Membre, Posté(e)
Etrange Membre 2 065 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Le Mal.

Tandis que les crachats rouges de la mitraille

Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;

Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,

Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu'une folie épouvantable, broie

Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;

- Pauvres morts dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,

Nature, ô toi qui fis ces hommes saintement !... -

- Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées

Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;

Qui dans le bercement des hosanna s'endort,

Et se réveille quand des mères, ramassées

Dans l'angoisse et pleurant sous leur vieux bonnet noir,

Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

Arthur Rimbaud

Modifié par Etrange
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Membre, Posté(e)
Etrange Membre 2 065 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

On ne saurait s'improviser traducteur d'Emily Dickinson, aussi il a été retenu quelques traductions essentielles.

Je me dis : la Terre est brève –

L’Angoisse – absolue –

Nombreux les meurtris,

Et puis après ?

Je me dis : on pourrait mourir –

La Meilleure Vitalité

Ne peut surpasser la Pourriture,

Et puis après ?

Je me dis qu’au Ciel, d’une façon

Il y aura compensation –

Don, d’une nouvelle équation –

Et puis après ?

Traduction Claire Malroux

On apprend l'eau - par la soif

La terre - par les mers qu'on passe

L'exaltation - par l'angoisse -

La paix - en comptant ses batailles -

L'amour - par une image qu'on garde

Et les oiseaux - par la neige

traduction Guy Jean Forgue

Les êtres d’Épreuve, sont Ceux

Que signale le Blanc –

Les Robes Étoilées, parmi les vainqueurs –

Marquent – un moindre Rang –

Tous ceux-là – ont Conquis –

Mais ceux qui vainquirent le plus souvent –

Ne portent rien de plus commun que la neige –

Nul Ornement, mais des Palmes –

La Reddition – est un genre inconnu –

Sur ce sol supérieur –

La Défaite – une Angoisse surmontée –

Remémorée, tel le Mille

Tout juste franchi par notre Cheville en fuite –

Quand la Nuit dévorait la Route –

Mais nous – chuchotant à l’abri dans la Maison –

Nous bornions à dire – « Sauvé » !

Traduction Claire Malroux

La distance que les morts ont prise

N'apparaît pas d'emblée ;

Leur retour paraît possible

Et consume mainte année.

Et puis, nous nous doutons plus qu'à moitié,

Que nous les avons suivis,

Tellement nous sommes devenus intimes

Avec leur chère mémoire

La tombe est la chaumière

Où m'activant pour toi

Je mets en ordre mon salon

Et prépare le thé de marbre.

Pour deux séparés, pas longtemps,

Un cycle, peut-être,

Que la vie éternelle mettra

Vraiment face-à-face.

Le seul Fantôme que j aie jamais vu

était vêtu de Dentelles - donc -

Il n'avait pas de sandales aux pieds -

Et allait comme flocons de neige -

Son Allure - inaudible, comme l'Oiseau

Mais rapide - de Chevreuil -

Ses manières, étranges, Hybrides -

Ou peut-être de Gui -

Sa conversation - rare -

Son rire - comme la Brise

Qui s'éteint en Fossettes

Dans les Arbres pensifs -

Notre entretien - éphémère -

Lui, par moi, rendu timide -

Et Dieu m'a interdit de regarder en arrière

Depuis ce Jour terrible !

Voici ma lettre au Monde

Qui ne M'a jamais écrit -

Les simples Nouvelles que la Nature disait -

Avec une tendre Majesté

Son Message est confié

À des Mains que je ne vois pas -

Pour l'amour d'Elle - Doux - compatriotes

Jugez-Moi avec - tendresse

Les Mourants se contentent de peu, Chère,

Un Verre d'Eau suffit.

Le Visage discret d'une Fleur

Pour habiller le Mur,

Un éventail peut-être, le Regret d'un Ami

Et la Certitude que quelqu'un

Ne verra plus dans l'Arc-en-ciel

Aucune couleur, quand tu seras partie.

Je suis personne! Qui êtes-vous ?

Etes-vous —personne —aussi ?

Alors nous faisons la paire !

Silence ! on nous chasserait —vous savez !

Que c'est pénible —d'être— quelqu'un !

Que c'est commun —comme une grenouille –

De dire son nom —tout au long de juin—

Au marais qui admire !

Abaisse les Barrières, Oh Mort -

Les Troupeaux fatigués rentrent

Dont on n'entend plus le bêlement

Dont l'errance est suspendue -

À toi la nuit la plus calme

À toi le Bercail le plus sûr

Trop proche pour qu'on Te cherche

Trop tendre pour être dite.

Traduction Patrick Reumaux (Lieu-dit L'éternité, Points Poésie)

J’étais morte pour la Beauté – mais à peine

M’avait-on couchée dans la Tombe

Qu’un Autre – mort pour la Vérité

Etait déposé dans la Chambre d’à côté –

Tout bas il m’a demandé « Pourquoi es-tu morte ? »

« Pour la Beauté », ai-je répliqué

« Et moi – pour la Vérité – C’est Pareil –

Nous sommes frère et sœur », a-t-Il ajouté –

Alors, comme Parents qui se retrouvent la Nuit –

Nous avons bavardé d’une Chambre à l’autre –

Puis la Mousse a gagné nos lèvres –

Et recouvert – nos noms –

Emily Dickinson, 1992, Escarmouches, Orphée-La Différence

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
Etrange Membre 2 065 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pablo NERUDA ou Martha Medeiros

Pablo Neruda, de son vrai nom Neftalí Ricardo Reyes Basoalto,

était un poète Chilien

né le 12 juillet 1904 à Parral (Province de Linares, Chili,

mort le 23 septembre à Santiago du Chili.

Née au Brésil en 1961, Martha Medeiros y est très connue pour ses livres de poésie

et ses nombreuses chroniques, en particulier dans le journal 0 Globo.

Divan, son premier roman, s'est vendu à plus de 80 000 exemplaires au Brésil.

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l'habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à porter une nouvelle couleur

Ou qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement celui qui fait de la télévision son guide

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

celui qui préfère le noir au blanc, les points sur les 'i' à un tourbillon d'émotions

celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu'il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n'a fuit les conseils sensés.

Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâce à ses yeux.

Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement celui qui passe ses jours

à se plaindre de sa mauvaise fortune ou de la pluie incessante.

Il évite la mort celui qui se rappelle qu'être vivant requiert un effort bien plus important que le simple fait de respirer…..

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Membre, Piment doux, 103ans Posté(e)
Out of Paprika Membre 22 120 messages
103ans‚ Piment doux,
Posté(e)

Les Amours de Psyché – Éloge de l’Amour

Tout l’Univers obéit à l’Amour ;

Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.

Les autres dieux à ce dieu font la cour,

Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.

Des jeunes coeurs c’est le suprême bien

Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.

Sans cet Amour, tant d’objets ravissants,

Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,

N’ont point d’appâts qui ne soient languissants,

Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.

Des jeunes coeurs c’est le suprême bien

Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.

Jean de LA FONTAINE

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Membre, Posté(e)
Etrange Membre 2 065 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

???

LA FONTAINE, ça date. Non? Comme auteur de FABLES.

Ou dans un VRAI bordel , peut-être???

Modifié par Etrange
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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Louis Aragon.

Nous étions faits pour être libres

Nous étions faits pour être heureux

Comme la vitre pour le givre

Et les vêpres pour les aveux

Comme la grive pour être ivre

Le printemps pour être amoureux

Nous étions faits pour être libres

Nous étions faits pour être heureux

Le temps qui passe passe passe

Avec sa corde fait des nœuds

Autour de ceux-là qui s'embrassent

Sans le voir tourner autour d'eux

Il marque leur front d'un sarcasme

Il éteint leurs yeux lumineux

Le temps qui passe passe passe

Avec sa corde fait des nœuds

On n'a tiré de sa jeunesse

Que ce qu'on peut et c'est bien peu

Si c'est ma faute eh bien qu'on laisse

Ma mise à celui qui dit mieux

Mais pourquoi faut-il qu'on s'y blesse

Qui donc a tué l'oiseau bleu

On n'a tiré de sa jeunesse

Que ce qu'on peut et c'est bien peu.

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  • 2 semaines après...
Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Le monde est plein de gens qui se demandent ce qu'a voulu dire le poète. Or, ce qu'il a voulu dire, qui peut savoir ? Lui seul le sait, lui-même est le seul à le savoir, et encore l'a-t-il probablement oublié. A la vérité, ce qu'il a voulu dire est sans importance. sans aucune importance.

Reste ce qu'il a dit.

Ce qu'il a dit dans les mots qu'il a dits. Et ces mots-là, avec les espaces et les temps qui les séparent, n'importe qui sachant lire cette langue peut les lire, ces mots qui ont un sens, plusieurs sens, quantité de sens, n'importe qui peut les apprécier. Et je ne conseille à personne de chercher un autre critère que son propre goût, mais comme on savoure une sauce, ou un fruit, ou l'air du large, oui, savoure,savoure longuement l'inépuisable arôme, soit attentif à la réponse de tous les sens, ceux du poème et les tiens aussi.

Alors peut-être que tu aimeras, tu aimeras, tu aimeras le poème. Ou bien, comme on crache, l'auras-tu rejeté depuis longtemps.

Reviendras-tu à ta vomissure? A ce qui te surprend ? Te déplaît ? Te dégoûte ? T'agresse ? Te provoque ? Il se pourrait bien, passé un temps, que tu y reviennes. Il se pourrait bien !

Il y a tant d'amertume au fond des sucreries. Tandis que certains mets, qui parurent âpres, mûrissent dans la bouche de si merveilleuses délices...

Est-il besoin d'être Rimbaud?

de Marcelle Delpastre (une sincère pas-poète ...)

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

« Etat de siège »

Un poème inédit de Mahmoud Darwich. Ramallah, janvier 2002

Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps

Près des jardins aux ombres brisées,

Nous faisons ce que font les prisonniers,

Ce que font les chômeurs :

Nous cultivons l’espoir.

* * *

Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents

Car nous épions l’heure de la victoire :

Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.

Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière

Dans l’obscurité des caves.

* * *

Ici, nul « moi ».

Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.

* * *

Au bord de la mort, il dit :

Il ne me reste plus de trace à perdre :

Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.

Bientôt je pénètrerai ma vie,

Je naîtrai libre, sans parents,

Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur...

* * *

Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,

Pas de temps pour le temps.

Nous faisons comme ceux qui s’élèvent vers Dieu :

Nous oublions la douleur.

* * *

Rien ici n’a d’écho homérique.

Les mythes frappent à nos portes, au besoin.

Rien n’a d’écho homérique. Ici, un général

Fouille à la recherche d’un Etat endormi

Sous les ruines d’une Troie à venir.

* * *

Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,

Buvez avec nous le café arabe

Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous

Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons

Sortez de nos matins,

Nous serons rassurés d’être

Des hommes comme vous !

* * *

Quand disparaissent les avions, s’envolent les colombes

Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel

Avec des ailes libres, elles reprennent l’éclat et la possession

De l’éther et du jeu. Plus haut, plus haut s’envolent

Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel

Etait réel [m’a dit un homme passant entre deux bombes]

* * *

Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant

Le ciel de l’affaissement. Derrière la haie de fer

Des soldats pissent - sous la garde d’un char -

Et le jour automnal achève sa promenade d’or dans

Une rue vaste telle une église après la messe dominicale...

* * *

[A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime

Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre

A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil

Et tu aurais changé d’avis : ce n’est pas ainsi qu’on retrouve une identité.

* * *

Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches

Epluchées par l’orange et la femme pleine de promesses.

* * *

Le siège est attente

Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.

* * *

Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie

S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.

* * *

Nous avons des frères derrière cette étendue.

Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.

Puis ils se disent en secret :

« Ah ! si ce siège était déclaré... » Ils ne terminent pas leur phrase :

« Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »

* * *

Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.

Et dix blessés.

Et vingt maisons.

Et cinquante oliviers...

S’y ajoute la faille structurelle qui

Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.

* * *

Une femme a dit au nuage : comme mon bien-aimé

Car mes vêtements sont trempés de son sang.

http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/DARWICH/8722

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  • 2 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Quand la nuit est brillamment éparpillée

Lorsque la pensée est intouchable

Je dis fleur de montagne pour dire

Solitude

Je dis liberté pour dire désespoir

Et je vais bûcheron de mes pas

Egarer les mensonges

Dans une forêt de bois

Pleine de justice et de romances ***

Georges Schehadé (1905-1989)Poésies II (1948)

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  • 1 mois après...
Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Bonjour du soir Dame Lucy ^^ … cool.gif

Poésie à 2 mi-mots

Étrange poésie, qui s'attache exclusivement à l'aspect visuel du mot écrit, c'est à dire à un aspect du mot normalement dépourvu de signification, puisque seul le son d'un mot indiquerait son sens. La lettre, l'aspect visuel, ne faisant que noter le son

485167TempsNumerique5.jpg

Amant

Horloge

Passage

Silence

ob_6c4f1e_compagnie-alis.jpg

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  • 3 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour du matin Cajou :)

L'étranger

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.

- Tes amis ?

- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

- Ta patrie ?

- J'ignore sous quelle latitude elle est située.

- La beauté ?

- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.

- L'or ?

- Je le hais comme vous haïssez Dieu.

- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"

Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

robertparkeharrison1-23287_481x230.jpg

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  • 2 semaines après...
Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)

Si vous n’avez rien à me dire,

Pourquoi m’appelez-vous ce soir ?

Pourquoi me faire ce sourire

Qui au plus fou rendrait l’espoir ?

Si vous n’avez rien à me dire,

Pourquoi m’appelez-vous ce soir ?

Si vous n’avez rien à m’apprendre,

Pourquoi me jeter sur le coeur

Vos rêves et vos souhaits si tendres,

Qu’ils me remplissent de bonheur ?

Si vous n’avez rien à m’apprendre,

Pourquoi me torturer le coeur?

Si vous voulez me voir mourir,

Alors, ne venez plus ici

Quand votre voix me fait frémir

Renaissent en moi, joie et soucis.

Si vous voulez me faire mourir,

Alors, ne venez plus ici.

Modifié par azad2B
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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

Joli !! Et souvent tellement vrai! :bo:

Et je ne veux plus te voir

Et je t'attends tard le soir

Ne plus rien savoir de toi

Mettre de la paix sous mon toit

De la paix dans mon coeur

Dans mes yeux du bonheur

Dans mes mains la sagesse

Pour tenir sans faiblesse

De toi, ne plus rien savoir...

...Mais je t'attends tard le soir.

Modifié par Petit pois
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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)

… presque une réponse, merci.

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

:) C'était le but, artistiquement parlant, bien sûr ! Et vite jeté comme ça...je ferai mieux une autre fois ..

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

"J'ai décidé de ne plus rien décider,

d'assumer le masque de l'eau,

de finir ma vie déguisé en rivière,

en tourbillon, de rejoindre à la nuit

le flot ample et doux, d'absorber le ciel,

d'avaler la chaleur et le froid, la lune

et les étoiles, de m'avaler moi-même

en un flot incessant."

Jim Harrison

402144river2.jpg

Modifié par Lucy Van Pelt
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  • 1 mois après...
Invité Simplicius
Invités, Posté(e)
Invité Simplicius
Invité Simplicius Invités 0 message
Posté(e)

Un peu de Verlaine...

Les sanglots longs

Des violons

De l'automne

Blessent mon coeur

D'une langueur

Monotone.

Tout suffocant

Et blême, quand

Sonne l'heure,

Je me souviens

Des jours anciens

Et je pleure

Et je m'en vais

Au vent mauvais

Qui m'emporte

Deçà, delà,

Pareil à la

Feuille morte.

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  • 1 mois après...
Membre, Conteuse aux fils d'argent, 93ans Posté(e)
Ludwige Membre 788 messages
Forumeur alchimiste ‚ 93ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

Un peu de Léo Ferré

La solitude

Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude.

Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants.

Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure.

Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés.

Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...

La solitude...

La solitude...

Les moules sont d´une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin.

Si vous n´avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c´est derrière, la nuit c´est le jour. Et...

La solitude...

La solitude...

La solitude...

Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d´arrêt ou de voie libre.

Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...

La solitude...

La solitude!

Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l´appellerons "bonheur", les mots que vous employez n´étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...

La solitude...

La solitude...

La solitude, la solitude, la solitude...

La solitude!

Le Code Civil, nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l´incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties. Je voudrais m´insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité.

La lucidité se tient dans mon froc!

Dans mon froc!

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Membre, Posté(e)
bena11 Membre 3 087 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

BELKIS

Nizar Qabbani

:coeur:

Le poème Balkis fut écrit à la mémoire de sa seconde épouse, Balqis al-Rawi, une enseignante irakienne qu'il avait rencontrée lors d'un récital de poésie à Bagdad, morte dans un attentat contre l'ambassade d'Irak en 1981 à Beyrouth, où elle travaillait pour la section culturelle du gouvernement irakien. Il se compse de plus de 100 vers.

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Nizar Qabbani (1923-1998), immense poète syrien, transcivilisationel, intemporel poète de l'amour et de la femme, combattant de la liberté de penser, a écrit ce poème à l'occasion de l'assassinat de son épouse irakienne Balqis, tuée le 15 décembre 1981 dans l'explosion de l'ambassade d'Irak à Beyrouth. Maudits soient les lâches assassins de Balqis ! Ils ont tués un corps, mais ils ne tuerons pas cet amour éternel qui survit à la mort, dans le cœur de son poète amoureux !

Quel dommage, la traduction de l'arabe au français perd de sa saveur

Merci à vous,

Merci à vous,

Assassinée, ma bien aimée!

Vous pourrez dès lors

Sur la tombe de la martyre

Porter votre funèbre toast.

Assassinée ma poésie!

Est-il un peuple au monde,

-Excepté nous-

Qui assassine le poème?

O ma verdoyante Ninive!

O ma blonde bohémienne!

O vagues du Tigre printanier!

O toi qui portes aux chevilles

Les plus beaux des anneaux!

Ils t'ont tuée, Balkis!

Quel peuple arabe

Celui-là qui assassine

Le chant des rossignols!

Balkis, la plus belle des reines

Dans l'histoire de Babel!

Balkis, le plus haut des palmiers

Sur le sol d'Irak!

Quand elle marchait

Elle était entourée de paons,

Suivie de faons.

Balkis, ô ma douleur!

O douleur du poème à peine frôlé du doigt!

Est-il possible qu'après ta chevelure

Les épis s'élèveront encore vers le ciel?

Où est donc passé Al Samaw'al?

Où est donc parti Al Muhalhil?

Les anciens preux, où sont-ils?

Il n'y a plus que des tribus tuant des tribus,

Des renards tuant des renards,

Et des araignées tuant d'autres araignées.

Je te jure par tes yeux

Où viennent se réfugier des millions d'étoiles

Que, sur les Arabes, ma lune,

Je raconterai d'incroyables choses

L'héroïsme n'est-il qu'un leurre arabe?

Ou bien, comme nous, l'Histoire est-elle mensongère?

Balkis, ne t'éloigne pas de moi

Car, après toi, le soleil

Ne brille plus sur les rivages.

Au cours de l'instruction je dirai:

Le voleur s'est déguisé en combattant,

Au cours de l'instruction je dirai:

Le guide bien doué n'est qu'un vilain courtier.

Je dirai que cette histoire de rayonnement (arabe)

N'est une plaisanterie, la plus mesquine,

Voilà donc toute l'Histoire, ô Balkis!

Comment saura-t-on distinguer

Entre les parterres fleuris

Et les monceaux d'immondices?

Blakis, toi la martyre, toi le poème,

Toi la toute-pure, toit la toute-sainte.

Le peuple de Saba, Balkis, cherche sa reine des yeux,

Rends donc au peuple son salut!

Toi la plus noble des reines,

Femme qui symbolise toutes les gloires des époques sumériennes!

Balkis, toi mon oiseau le plus doux,

Toi mon icône la plus précieuse,

Toi larme répandue sur la joue de la Madeleine!

Ai-je été injuste à ton égard

En t'éloignant des rives d'Al A'damya?

Beyrouth tue chaque jour l'un de nous,

Beyrouth chaque jour court après sa victime.

La mort rôde autour de la tasse de notre café,

La mort rôde dans la clé de notre appartement,

Elle rôde autour des fleurs de notre balcon,

Sur le papier de notre journal,

Et sur les lettres de l'alphabet.

Balkis! sommes-nous une fois encore

Retournés à l'époque de la jahilia ?

Voilà que nous entrons dans l'ère de la sauvagerie,

De la décadence, de la laideur,

Voilà que nous entrons une nouvelle fois

Dans l'ère de la barbarie,

Ere où l'écriture est un passage

Entre deux éclats d'obus,

Ere où l'assassinat d'un frelon dans un champ

Est devenu la grande affaire.

Connaissez-vous ma bien aimée Balkis?

Elle est le plus beau texte des œuvres de l'Amour,

Elle fut un doux mélange

De velours et de beau marbre.

Dans ses yeux on voyait la violette

S'assoupir sans dormir.

Balkis, parfum dans mon souvenir!

O tombe voyageant dans les nues!

Ils t'ont tuée à Beyrouth

Comme n'importe quelle autre biche,

Après avoir tué le verbe.

Balkis, ce n'est pas une élégie que je compose,

Mais je fais mes adieux aux Arabes,

Balkis, tu nous manques… tu nous manques...

Tu nous manques...

La maisonnée recherche sa princesse

Au doux parfum qu'elle traîne derrière elle.

Nous écoutons les nouvelles,

Nouvelles vagues, sans commentaires.

Balkis, nous sommes écorchés jusqu'à l'os.

Les enfants ne savent pas ce qui se passe,

Et moi, je ne sais pas quoi dire…

Frapperas-tu à la porte dans un instant?

Te libéreras-tu de ton manteau d'hiver?

Viendras-tu si souriante et si fraîche

Et aussi étincelante

Que les fleurs des champs?

Balkis, tes épis verts

Continuent à pleurer sur les murs,

Et ton visage continue à se promener

Entre les miroirs et les tentures.

Même la cigarette que tu viens d'allumer

Ne fut pas éteinte,

Et sa fumée persistante continue à refuser

De s'en aller.

Balkis, nous sommes poignardés

Poignardés jusqu'à los

Et nos yeux sont hantés par l'épouvante.

Balkis, comment vas-tu pu prendre mes jours et mes rêves?

Et as-tu supprimé les saisons et les jardins?

Mon épouse, ma bien aimée,

Mon poème et la lumière de mes yeux,

Tu étais mon bel oiseau,

Comment donc as-tu pu t'enfuir ?

Balkis, c'est l'heure du thé irakien parfumé

Comme un bon vieux vin,

Qui donc distribuera les tasses, ô girafe?

Qui a transporté à notre maison

L'Euphrate, les roses du Tigre et de Ruçafa?

Balkis, la tristesse me transperce.

Beyrouth qui t'a tuée ignore son forfait,

Beyrouth qui t'a aimée

Ignore qu'elle a tué sa bien aimée

Et qu'elle a éteint la lune.

Balkis! Balkis! Balkis!

Tous les nuages te pleurent,

Quidonc pleurera sur moi?

Balkis, comment vas-tu pu disparaître en silence

Sans avoir posé tes mains sur mes mains?

Balkis, comment as-tu pu nous abandonner

Ballottés comme feuilles mortes par le vent ballottées,

Comment nous as-tu abandonnés nous trois

Perdus comme une plume dans la pluie?

As-tu pensé à moi

Moi qui ai tant besoin de ton amour,

Comme Zeinab, comme Omar?

Balkis, ô trésor de légende!

O lance irakienne!

O forêt de bambous!

Toi dont la taille a défié les étoiles,

D'où as-tu apporté toute cette fraîcheur juvénile?

Balkis, toi l'amie, toi la compagne,

Toi la délicate comme une fleur de camomille.

Beyrouth nous étouffe, la mer nous étouffe,

Le lieu nous étouffe.

Balkis, ce n'est pas toi qu'on fait deux fois,

Il n'y aura pas de deuxième Balkis.

Balkis ! les détails de nos liens m'écorchent vif,

Les minutes et les secondes me flagellent de leurs coups,

Chaque petite épingle a son histoire,

Chacun de tes colliers en a plus d'une,

Même tes accroche-cœur d'or

Comme à l'accoutumée m'envahissent de tendresse.

La belle voix irakienne s'installe sur les tentures,

Sur les fauteuils et les riches vaisselles.

Tu jaillis des miroirs

Tu jaillis de tes bagues,

Tu jallis du poème,

Des cierges, des tasses

Et du vin de rubis.

Balkis, si tu pouvais seulement

Imaginer la douleur de nos lieux!

A chaque coin, tu volettes comme un oiseau,

Et parfumes le lieu comme une forêt de sureau.

Là, tu fumais ta cigarette,

Ici, tu lisais,

Là-bas tu te peignais telle un palmier,

Et, comme une épée yéménite effilée,

A tes hôtes tu apparaissais.

Balkis, où est donc le flacon de Guerlain?

Où est le briquet bleu?

Où est la cigarette Kent?

Qui ne quittait pas tes lèvres?

Où est le hachémite chantant

Son nostalgique chant?

Les peignes se souviennent de leur passé

Et leurs larmes se figent;

Les peignes souffrent-ils aussi de leur chagrin d'amour?

Balkis, il m'est dur d'émigrer de mon sang

Alors que je suis assiégé entre les flammes du feu

Et les flammes des cendres.

Balkis, princesse!

Voilà que tu brûles dans la guerre des tribus.

Qu'écrirais-je sur le voyage de ma reine,

Car le verbe est devenu mon vrai drame ?

Voilà que nous recherchons dans les entassements des victimes

Une étoile tombée du ciel,

Un corps brisé en morceaux comme un miroir brisé.

Nous voilà nous demander, ô ma bien aiméme,

Si cette tombe est la tienne

Ou bien celle en vérité de l'arabisme?

Balkis, ô sainte qui as étendu tes tresses sur moi!

O girafe de fière allure!

Balkis, notre justice arabe

Veut que nos propres assassins

Soient des Arabes,

Que notre chair soit mangée par des Arabes,

Que notre ventre soit éventré par des Arabes,

Comment donc échapper à ce destin?

Le poignard arabe ne fait pas de différence

Entre les gorges des hommes

Et les gorges des femmes.

Balkis, s'ils t'ont fait sauter en éclats,

Sache que chez nous

Toutes les funérailles commencent à Karbala

Et finissent à Karbala

Je ne lirai plus l'Histoire dorénavant,

Mes doigts sont brûlés

Et mes habits sont entachés de sang.

Voilà que nous abordons notre âge de pierre,

Chaque jour, nous reculons mille ans en arrière!

A Beyrouth la mer

A démissionné

Après le départ de tes yeux,

La poésie s'interroge sur son poème

Dont les mots ne s'agencent plus,

Et personne ne répond plus à la question,

Le chagrin, Balkis, presse mes yeux comme une orange.

Las! je sais maintenant que les mots n'ont pas d'issue,

Et je connais le gouffre de la langue impossible;

Moi qui ai inventé le style épistolaire

Je ne sais par quoi commencer une lettre,

Le poignard pénètre mon flanc

Et le flanc du verbe.

Balkis, tu résumes toute civilisation,

La femme n'est-elle pas civilisation?

Balkis, tu es ma bonne grande nouvelle.

Qui donc m'en a dépouillé?

Tu es l'écriture avant toute écriture,

Tu es l'île et le sémaphore,

Balkis, ô lune qu'ils ont enfouie

Parmi les pierres!

Maintenant le rideau se lève,

Le rideau se lève.

Je dirai au cours de l'instruction

Que je connais les noms, les choses, les prisonniers,

Les martyrs, les pauvres, les démunis.

Je dirai que je connais le bourreau qui a tué ma femme

Je reconnais les figures de tous les traîtres.

Je dirai que votre vertu n'est que prostitution

Que votre piété n'est que souillure,

Je dirai que notre combat est pur mensonge

Et que n'existe aucune différence

Entre politique et prostitution.

Je dirai au cours de l'instruction

Que je connais les assassins,

Je dirai que notre siècle arabe

Est spécialisé dans l'égorgement du jasmin,

Dans l'assassinat de tous les prophètes,

Dans l'assassinat de tous les messagers.

Même les yeux verts

Les Arabes les dévorent,

Même les tresses, mêmes les bagues,

Même les bracelets, les miroirs, les jouets,

Même les étoiles ont peur de ma patrie.

Et je ne sais pourquoi,

Même les oiseaux fuient ma patrie.

Et je ne sais pourquoi,

Même les étoiles, les vaisseaux et les nuages,

Même les cahiers et les livres,

Et toutes choses belles

Sont contre les Arabes.

Hélas, lorsque ton corps de lumière a éclaté

Comme une perle précieuse

Je me suis demandé

Si l'assassinat des femmes

N'est pas un dada arabe,

Ou bien si à l'origine

L'assassinat n'est pas notre vrai métier?

Balkis, ô ma belle jument

Je rougis de toute mon Histoire.

Ici c'est un pays où l'on tue les chevaux,

Ici c'est un pays où l'on tue les chevaux.

Balkis, depuis qu'ils t'ont égorgée

O la plus douce des patries

L'homme ne sais comment vivre dans cette patrie,

L'homme ne sait comment vivre dans cette patrie.

Je continue à verser de mon sang

Le plus grand prix

Pour rendre heureux le monde,

Mais le ciel a voulu que je reste seul

Comme les feuilles de l'hiver.

Les poètes naissent-ils de la matrice du malheur?

Le poète n'est-il qu'un coup de poignard sans remède porté au cœur?

Ou bien suis-je le seul

Dont les yeux résument l'histoire des pleurs?

Je dirai au cours de l'instruction

Comment ma biche fut tuée

Par l'épée de Abu Lahab,

Tous les bandits, du Golfe à l'Atlantique

Détruisent, incendient, volent,

Se corrompent, agressent les femmes

Comme le veut Abu Lahab,

Tous les chiens sont des agents

Ils mangent, se soûlent,

Sur le compte de Abu Lahab,

Aucun grain sous terre ne pousse

Sans l'avis de Abu Lahab

Pas un enfant qui naisse chez nous

Sans que sa mère un jour

N'ait visité la couche de Abu Lahab,

Pas une tête n'est décapitée sans ordre de Abu Lahab

La mort de Balkis

Est-elle la seule victoire

Enregistrée dans toute l'Histoire des Arabes?

Balkis, ô ma bien aimée, bue jusqu'à la lie!

Les faux prophètes sautillent

Et montent sur le dos des peuples,

Mais n'ont aucun message!

Si au moins, ils avaient apporté

De cette triste Palestine

Une étoile,

Ou seulement une orange,

S'ils nous avaient apporté des rivages de Ghaza

Un petit caillou

Ou un coquillage,

Si depuis ce quart de siècle

Ils avaient libéré une olive

Ou restitué une orange,

Et effacé de l'Histoire la honte,

J'aurais alors rendu grâce à ceux qui t'ont tuée

O mon adorée jusqu'à la lie!

Mais ils ont laissé la Palestine à son sort

Pour tuer une biche!

Balkis, que doivent dire les poètes de notre siècle!

Que doit dire le poème

Au siècle des Arabes et non Arabes,

Au temps des païens,

Alors que le monde Arabe est écrasé

Ecrasé et sous le joug,

Et que sa langue est coupée.

Nous sommes le crime dans sa plus parfaite expression;

Alors écartez de nous nos œuvres de culture.

O ma bien aimée, ils t'ont arrachée de mes mains,

Ils ont arraché le poème de ma bouche,

Ils ont pris l'écriture, la lecture,

L'enfance et l'espérance.

Balkis, Balkis, ô larmes s'égouttant sur les cils du violon!

Balkis, ô bien aimée jusqu'à la lie!

J'ai appris les secrets de l'amour à ceux qui t'ont tuée,

Mais avant la fin de la course,

Ils ont tué mon poulain.

Balkis, je te demande pardon;

Peut être que ta vie a servi à racheter la mienne

Je sais pertinemment

Que ceux qui ont commis ce crime

Voulaient en fait attenter à mes mots.

Belle, dors dans la bénédiction divine,

Le poème après toi est impossible

Et la féminité aussi est impossible.

Des générations d'enfants

Continueront à s'interroger sur tes longues tresses,

Des générations d'amants

Continueront à lire ton histoire

O parfaite enseignante!

Les Arabes sauront un jour

Qu'ils ont tué une messagère

QU'ILS...ON...TU...E...UNE...MES...SA...GERE.

QUAND ANNONCERA-T-ON LA MORT DES ARABES?***

:bad:

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