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On trouve dans une chanson d'Emilie Autumn cette phrase, qui pourrait servir de mot d'ordre au RN ces jours-ci : "La vengeance est un plat qui se mange... maintenant." Vengeance du mépris que l'ensemble de la classe politique témoigne au FN, puis au RN, depuis des années; vengeance de ce pseudo "front républicain" qui a empêché le RN d'obtenir une majorité, au 2e tour des dernières législatives; vengeance d'une justice partisane, qui veut rendre Marine Le Pen inéligible. De quoi donner très envie aux députés lepénistes de voter la motion de censure que le NFP va certainement déposer en début de semaine prochaine. Il est certain que faire sauter le gouvernement LR-macroniste de Barnier procurera beaucoup de joie à plein de gens, à gauche comme au RN. Mais que se passera-t-il après? On risque de retomber dans la situation d'avant Barnier, en pire, c'est-à-dire qu'il sera très compliqué de nommer un nouveau Premier ministre. Il n'est toujours pas possible de dissoudre l'Assemblée, et en plus le budget ne sera pas voté, ce qui ne va pas améliorer notre situation économique et financière - sans tomber dans le catastrophisme de certains. L'espoir d'une partie de l'opposition est que Macron donne sa démission. Ça serait évidemment la solution la plus logique, ce qui ne veut pas dire du tout que l'homme qui a décidé la dissolution le 9 juin la choisirait. Et même dans ce cas, un nouveau président serait certes élu, mais il se retrouverait, pour encore de longs mois, face à une Assemblée divisée en trois parties presque égales, avec toujours le même problème pour constituer un gouvernement. Par contre, si le RN ne vote pas la censure, il peut obtenir pas mal de concessions de Barnier, qui est bien obligé de céder au chantage exercé sur lui. La gauche traitera encore une fois le RN de vendu à Macron - et Barnier de vendu au RN -, mais ça n'a guère d'importance. Dès lors voter cette censure revient à lâcher la proie pour l'ombre, et à aggraver encore la crise actuelle. Ce qui ne veut pas dire que ça n'aura pas lieu.

Vous n'aimez pas le RN? C'est votre droit. Mais alors, attendez-vous au pire... Vous croyez vraiment que Macron, qui n'a pas supporté la Chambre telle qu'elle était depuis juin 2022 (pour mémoire : 250 députés macronistes et apparentés, 151 de la Nupes, 89 Rassemblement national, 62 Républicains, 16 divers et 9 non inscrits) et n'a jamais été capable d'élargir sa majorité très relative, vous croyez vraiment qu'il va supporter une Chambre qui, d'après les sondages actuels, comporterait environ 250 députés RN, 160 de gauche, 50 Républicains et seulement une centaine de macronistes? Ou alors, ce qui est aussi possible, une majorité absolue RN? Qu'est-ce que va faire Macron, à votre avis? Dans le 2e cas, nommer Bardella Premier ministre? Franchement, vous y croyez? Je ne parle même pas du premier cas, car alors la la France serait carrément ingouvernable. Non, je pense que dans les deux cas il va donner sa démission, et donc que des élections présidentielles seront organisées aussitôt après. Avec une bonne chance d'avoir un second tour Le Pen-Mélenchon (le cauchemar absolu des commentateurs de droite et du centre), le très impopulaire Macron étant éliminé dès le premier tour. Et comme les Français ne voudront sûrement pas envoyer un islamo-gauchiste excité à l'Élysée, Marine Le Pen sera élu présidente. Ce qui me fait penser que Macron prendrait une telle décision, c'est son attitude, incohérente depuis le début de l'année. Je ne vais pas refaire l'histoire de ses deux mandats, dont le 2e est en cours, mais manifestement il a pété un plomb. Déjà son obstination à faire passer la très impopulaire réforme des retraites à coups de 49.3, en refusant tout débat à l'Assemblée, frisait la pathologie. Ensuite il a multiplié les discours bellicistes à l'égard de la Russie. Aider l'Ukraine face à l'agression russe, c'est très bien, mais envisager sereinement un conflit avec une grande puissance militaire, disposant d'un imposant arsenal nucléaire, c'est juste de la folie. Surtout quand on appartient à la famille néo-libérale, qui depuis 30 ans a fait de son mieux pour réduire le budget de la Défense et casser notre armée (ainsi que nos autres services publics, d'ailleurs). Surtout quand, dans le même temps, on ne fait rien pour préparer la France à un éventuel conflit, ni mobilisation, ni appel de réserves, ni construction d'abris etc. Et le passage à l'"économie de guerre" est purement théorique : du vent, comme bien souvent avec Macron. Enfin, à la veille des élections européennes, il multiplie les déclarations provocatrices, notamment à propos de la réforme du chômage. D'autres mesures antisociales du même genre étaient d'ailleurs attendues. Comme s'il voulait vraiment dégouter les électeurs de voter pour ses listes. Il peut être content, c'est ce qui est arrivé. L'incroyable et suicidaire dissolution du 9 juin est de la même veine. Alors pour moi, ce type n'a plus les nerfs pour supporter une Assemblée où siègeraient plus de 200 députés RN. Donc je m'attends à sa démission après le 7 juillet, à moins bien entendu que ces élections ne ramènent à la Chambre une majorité macroniste, mais reconnaissons que dans l'état actuel des choses et de l'opinion, c'est très peu probable. Ce qui nous amènerait à des élections présidentielles dans le cours de l'été, et Marine Le Pen à l'Élysée. A moins que ce ne soit Jordan Bardella? Et alors ce serait au Rassemblement national de se confronter aux innombrables difficultés qui pèsent sur la France, difficultés qui bien entendu ne datent pas toutes des mandats d'Emmanuel Macron, même s'il n'a pas fait grand-chose pour arranger la situation.

Grande nouvelle, Marine Le Pen fait renaitre le, "Rassemblement National populaire...." On notera quelques fâcheux points de ressemblance avec le RNP des années noires, franchement M. Le Pen pouvait trouver mieux mais il est vrai qu'au FN, l'imagination n'est pas au pouvoir ! "Rassemblement national populaire (RNP) (1941-1944) est un ancien parti politique français fasciste et collaborationniste, fondé par Marcel Déat en février 1941. Sa ligne politique était néo-socialiste et embrassait le projet d'Europe nazie unifiée"

Macron - Le Pen : les enjeux du débat Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont, ce soir, face-à-face sur TF1 et France 2 pour une dernière joute avant le scrutin de dimanche. Avec, pour chacun, des objectifs bien distincts. Une tension particulière À élection imprévisible enjeux inédits. Le débat de l’entre-deux-tours, devenu depuis 1974 une tradition de l’élection présidentielle, n’a pas pour habitude de bouleverser les dynamiques enclenchées. Le favori des enquêtes d’opinion, désigné vainqueur du débat, est élu Président quelques jours plus tard. Mais cette année, la campagne déroutante va redonner « un peu de poids politique » au rendez-vous cathodique du soir, estime Philippe Moreau Chevrolet, président de l’agence de communication MCBG Conseil. « Il y a une tension particulière car aucun des deux candidats, pour des raisons différentes, ne suscite un enthousiasme populaire », poursuit-il. (...) La suite : http://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-macron-le-pen-les-enjeux-du-debat-4964487 ========= A ceux qui le souhaitent, rendez-vous ce soir pour vos commentaires en direct.