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Un mur implacable

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de ghoul

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Oui,  la rencontre se fera au Caire le 12 juin.

- Mais qui a initié ce genre de manifestation ?

- un groupe d'organisation de différents pays
 dans le monde.

Je ne pouvais renier cette joie juvénile. Ma fille voulait participer à cette marche vers Rafah via le Caire. Je savais très bien que l'Égypte refusera cette marche, surtout symbolique, à partir de son territoire. Quand il s'agit d'Israël, ce pays baisse le ...... . Mais je lui avait promis un voyage en Turquie pour avoir décroché son diplôme en médecine. Mais elle avait opté pour le Caire.

 J'ai joué le jeu et elle aussi. son intelligence lui suggérait que cette marche sera un fiasco, mais elle ne pouvait pas déroger à cette règle générale du devoir envers autrui.

À suivre

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 1 735 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, de ghoul a dit :

Oui,  la rencontre se fera au Caire le 12 juin.

- Mais qui a initié ce genre de manifestation ?

- un groupe d'organisation de différents pays
 dans le monde.

Je ne pouvais renier cette joie juvénile. Ma fille voulait participer à cette marche vers Rafah via le Caire. Je savais très bien que l'Égypte refusera cette marche, surtout symbolique, à partir de son territoire. Quand il s'agit d'Israël, ce pays baisse le ...... . Mais je lui avait promis un voyage en Turquie pour avoir décroché son diplôme en médecine. Mais elle avait opté pour le Caire.

 J'ai joué le jeu et elle aussi. son intelligence lui suggérait que cette marche sera un fiasco, mais elle ne pouvait pas déroger à cette règle générale du devoir envers autrui.

À suivre

De quel mur parles-tu...

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Membre, Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...", 62ans Posté(e)
BadKarma Membre 14 788 messages
62ans‚ Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...",
Posté(e)
Il y a 1 heure, G6K972 a dit :

De quel mur parles-tu...

:mur:

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 1 735 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
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il y a 20 minutes, BadKarma a dit :

:mur:

Ah je redoutais que ça soit celui-là... En quoi est-il implacable, de ce fait...

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Membre, 58ans Posté(e)
Témoudjine Membre 1 616 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, de ghoul a dit :

Mais je lui avait promis un voyage en Turquie pour avoir décroché son diplôme en médecine. Mais elle avait opté pour le Caire.

 J'ai joué le jeu et elle aussi. son intelligence lui suggérait que cette marche sera un fiasco, mais elle ne pouvait pas déroger à cette règle générale du devoir envers autrui.

Mais son intelligence ne lui pas suggéré qu’au Congo, en Erytré, ou en Éthyopie, et dans des dizaines d’autres endroits, l’on assassine chaque jour des milliers de personnes. Pas des dizaines, des milliers. Et qu’au Soudan ces dernières années l’on y a assassiné dans les pires conditions, en quelques années, entre deux et trois Millions de personnes au bas mot.

 

Pour aider les habitants de tous ces endroits, sans parler des népalais  ou des ouïghours, combien de fois ta fille, ou toi, ou tes copains, êtes allés manifester dans les capitales de ces pays ? Au nom du « devoir » envers autrui » que tu évoques.

 

Dans ces cas-là toi et ta fille vous n’aviez pas encore rencontré votre « devoir envers autrui » ? Pourquoi ? Parce que les gens contre lesquels il aurait fallu s’opposer n’étaient pas des israéliens ou des juifs ?

 

Si c’est vrai, si le « diplôme de médecine » dont tu parles est bien celui que tu veux suggérer et non un diplôme d’aide-soignante, alors il n fallait pas opérer de cette manière.

 

Il y a au moins vingt organisations pro-palestiniennes ou pro-islamistes qui se serait faîtes un plaisir d’offrir le billet d’avion à une jeune médecin. Laquelle aurait eu la chance de passer à la télévision et d’avoir sa photo dans la presse.

 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 192 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

C'est triste à dire mais...Se déplacer  en groupes sur de telles distances en avion pour aller brasser du vent ne peut qu'aggraver le réchauffement climatique...

Modifié par querida13
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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Témoudjine a dit :

Mais son intelligence ne lui pas suggéré qu’au Congo, en Erytré, ou en Éthyopie, et dans des dizaines d’autres endroits, l’on assassine chaque jour des milliers de personnes. Pas des dizaines, des milliers. Et qu’au Soudan ces dernières années l’on y a assassiné dans les pires conditions, en quelques années, entre deux et trois Millions de personnes au bas mot.

 

 

 

Pour aider les habitants de tous ces endroits, sans parler des népalais  ou des ouïghours, combien de fois ta fille, ou toi, ou tes copains, êtes allés manifester dans les capitales de ces pays ? Au nom du « devoir » envers autrui » que tu évoques.

 

 

 

Dans ces cas-là toi et ta fille vous n’aviez pas encore rencontré votre « devoir envers autrui » ? Pourquoi ? Parce que les gens contre lesquels il aurait fallu s’opposer n’étaient pas des israéliens ou des juifs ?

 

 

 

Si c’est vrai, si le « diplôme de médecine » dont tu parles est bien celui que tu veux suggérer et non un diplôme d’aide-soignante, alors il n fallait pas opérer de cette manière.

 

 

 

Il y a au moins vingt organisations pro-palestiniennes ou pro-islamistes qui se serait faîtes un plaisir d’offrir le billet d’avion à une jeune médecin. Laquelle aurait eu la chance de passer à la télévision et d’avoir sa photo dans la presse.

 

 

 

Où est ton problème. Je ne suis pas superman, et je n'ai aucun compte à te rendre. J'ai envie d'écrire une aventure que tu veux qu'elle soit politique. La chance de passer à la télé...plus imbécile que ça tu meurs.

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
Le 06/07/2025 à 08:12, de ghoul a dit :

Oui,  la rencontre se fera au Caire le 12 juin.

- Mais qui a initié ce genre de manifestation ?

- un groupe d'organisation de différents pays
 dans le monde.

Je ne pouvais renier cette joie juvénile. Ma fille voulait participer à cette marche vers Rafah via le Caire. Je savais très bien que l'Égypte refusera cette marche, surtout symbolique, à partir de son territoire. Quand il s'agit d'Israël, ce pays baisse le ...... . Mais je lui avait promis un voyage en Turquie pour avoir décroché son diplôme en médecine. Mais elle avait opté pour le Caire.

 J'ai joué le jeu et elle aussi. son intelligence lui suggérait que cette marche sera un fiasco, mais elle ne pouvait pas déroger à cette règle générale du devoir envers autrui.

À suivre

Chapitre 1 — Le train déjà en marche

Nous avons pris le train en marche.
Les Tunisiens, eux, étaient déjà loin devant, en avance sur nous, organisés, décidés, et parfaitement au point sur la manière de rejoindre Rafah. Là où nous hésitions encore entre plusieurs options, eux avaient tranché depuis longtemps : ils partiraient en bus, ensemble, solidaires, déterminés. Cette décision, simple en apparence, allait bientôt se transformer en une formidable vague humaine.

C’est autour du 9 juin que tout s’est réellement mis en branle. Des bus venus de différentes villes d’Algérie se sont dirigés vers Tunis, se joignant aux convois tunisiens. Et ce fut le départ. Un long cortège de véhicules, de visages tendus mais déterminés, de sacs à dos et de drapeaux, s’ébranla en direction de la Libye, dans une atmosphère de ferveur mêlée d’inquiétude. Ce n’était pas un simple voyage : c’était une marche vers un idéal, une réponse spontanée à l’appel des opprimés.

La cohorte prit vite de l’ampleur. Ce qui n’était au départ qu’une initiative tunisienne devint une boule de neige humaine, attirant à elle des femmes, des hommes, des jeunes, des anciens, des anonymes venus de partout. De l’Algérie à la Libye, ils arrivaient par vagues, se joignant au mouvement comme s’ils retrouvaient une partie d’eux-mêmes en route.

Pendant ce temps, ma fille, elle, semblait suivre tout cela avec une attention presque secrète. Je l’avais surprise plusieurs fois en train de consulter son téléphone, de lire des messages en silence, le regard grave. Ce n’est qu’un peu plus tard que je compris qu’elle était déjà en contact avec certains manifestants tunisiens, qu’elle échangeait des nouvelles, des conseils, des encouragements. Cela m’avait intrigué. Je découvrais chez elle une part de lucidité, de maturité peut-être, que je n’avais jamais vraiment perçue auparavant. Une conscience politique, une chaleur humaine, une inquiétude aussi.

C’est peut-être à ce moment-là, en l’observant sans le dire, que j’ai compris que ce voyage ne serait pas qu’un déplacement physique. Ce serait une transformation. Pour elle, pour moi, pour beaucoup d’entre nous. Un face-à-face avec nous-mêmes, à travers les autres

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Membre, 58ans Posté(e)
Témoudjine Membre 1 616 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 17 heures, de ghoul a dit :

 

 

Je te fais simplement remarquer que ces personnes qui s’enflamment pour la cause de Gaza, ce qui par ailleurs est leur droit le plus strict, les font dans le cadre de ce qu’ils pensent être le droit des peuples. Et l’on ne pourrait, sur le fond, que les en féliciter.

Mais que leur préoccupation de ce droit des peuples est orienté vers un unique but,  celui de dégrader l’image d’Israël.

La moyenne des déclarations de l’Onu pour ce qui concerne Israël, sur toutes ces dernières décennies, est que sur 30 prises de position de l’Onu, concernant tous les sujets sur l’ensemble des pays de la planète, sur ces 30 prises de position, 27 accusent Israël.  Quel que soit le sujet.  27 sur 30, ce n’est pas mal. À l’Onu, l’o ne connait même plus le nom des autres pays de la planète.

Le reste du monde n’existe pas. Les peuples victimes des multiples dictatures à travers le monde qui oppriment leur peuple, n’existent pas. Ces dictatures sont probablement des havres de tranquillité dans lesquels les populations sont heureuses.

Les millions de morts qui sont en permanence victimes de leurs dictateurs n’existent pas. Alors que leurs concitoyens y meurent cent fois plus qu’en Israël.

Et qu’attend ta fille pour entraîner ses copines à aller faire une manifestation dans la capitale du Congo, ou dans celle de l’Érythrée, voire au Népal occupé par les chinois ? Et où depuis des décennies toutes les femmes qui accouchent sont systématiquement stérilisées pendant l’accouchement. Cela c’est un véritable génocide.

Mais je suis persuadé que ta fille et ses copines sont allées à Katmandou aider les népalaise à sauvegarder leurs ovaires.

 

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Témoudjine a dit :

Je te fais simplement remarquer que ces personnes qui s’enflamment pour la cause de Gaza, ce qui par ailleurs est leur droit le plus strict, les font dans le cadre de ce qu’ils pensent être le droit des peuples. Et l’on ne pourrait, sur le fond, que les en féliciter.

 

Mais que leur préoccupation de ce droit des peuples est orienté vers un unique but,  celui de dégrader l’image d’Israël.

 

La moyenne des déclarations de l’Onu pour ce qui concerne Israël, sur toutes ces dernières décennies, est que sur 30 prises de position de l’Onu, concernant tous les sujets sur l’ensemble des pays de la planète, sur ces 30 prises de position, 27 accusent Israël.  Quel que soit le sujet.  27 sur 30, ce n’est pas mal. À l’Onu, l’o ne connait même plus le nom des autres pays de la planète.

 

Le reste du monde n’existe pas. Les peuples victimes des multiples dictatures à travers le monde qui oppriment leur peuple, n’existent pas. Ces dictatures sont probablement des havres de tranquillité dans lesquels les populations sont heureuses.

 

Les millions de morts qui sont en permanence victimes de leurs dictateurs n’existent pas. Alors que leurs concitoyens y meurent cent fois plus qu’en Israël.

 

Et qu’attend ta fille pour entraîner ses copines à aller faire une manifestation dans la capitale du Congo, ou dans celle de l’Érythrée, voire au Népal occupé par les chinois ? Et où depuis des décennies toutes les femmes qui accouchent sont systématiquement stérilisées pendant l’accouchement. Cela c’est un véritable génocide.

 

Mais je suis persuadé que ta fille et ses copines sont allées à Katmandou aider les népalaise à sauvegarder leurs ovaires.

 

 

fais simplement remarquer que ces personnes qui s’enflamment pour la cause de Gaza, ce qui par ailleurs est leur droit le plus strict, les font dans le cadre de ce qu’ils pensent être le droit des peuples. Et l’on ne pourrait, sur le fond, que les en féliciter.

Mais que leur préoccupation de ce droit des peuples est orienté vers un unique but,  celui de dégrader l’image d’Israël.

Il faudrait rappeler, que cette initiative, nous est venue des hommes et femmes d'Europe. Créer des organisations des droits de l'homme chez nous est impossible. Et c'est pourquoi nous avions été pris au dépourvu. Le but d'Israël est inscrit sur son drapeau, par conséquent c'est elle qui est entrain de dégrader sa propre image. 

La moyenne des déclarations de l’Onu pour ce qui concerne Israël, sur toutes ces dernières décennies, est que sur 30 prises de position de l’Onu, concernant tous les sujets sur l’ensemble des pays de la planète, sur ces 30 prises de position, 27 accusent Israël.  Quel que soit le sujet.  27 sur 30, ce n’est pas mal. À l’Onu, l’o ne connait même plus le nom des autres pays de la planète.

Un pays qui profite du véto de l'oncle Sam. L' ONU 
A été initié pour les plus forts. Elle dit, tu peux chanter autant que tu veux, les 5 ne vous prennent pas au sérieux. Ce n'est pas uniquement 27 résolutions, mais des centaines qui ont été faites pour rien. Elle peut bomber le torse, Sam veille au grain.


Le reste du monde n’existe pas. Les peuples victimes des multiples dictatures à travers le monde qui oppriment leur peuple, n’existent pas. Ces dictatures sont probablement des havres de tranquillité dans lesquels les populations sont heureuses.


À la différence qu'Israël est une démocratie, et qu'il ne s'agit pas de guerre civile, mais d'une guerre de décolonisation. Avec comme danger un but inavoué qui est le grand Israël. Et Natanya hou joue sur deux tableaux, sur une doctrine religieuse et laïque. Armer le religieux et se montrer démocrate et laïque aux yeux de l'occident. 

Les millions de morts qui sont en permanence victimes de leurs dictateurs n’existent pas. Alors que leurs concitoyens y meurent cent fois plus qu’en Israël.

Et qu’attend ta fille pour entraîner ses copines à aller faire une manifestation dans la capitale du Congo, ou dans celle de l’Érythrée, voire au Népal occupé par les chinois ? Et où depuis des décennies toutes les femmes qui accouchent sont systématiquement stérilisées pendant l’accouchement. Cela c’est un véritable génocide.

Mais je suis persuadé que ta fille et ses copines sont allées à Katmandou aider les népalaise à sauvegarder leurs ovaires.

On attend de l'occident une manifestation pour  marcher avec elle. Nous sommes nous aussi dans une dictature. Nous étions sur le point de sortir des chemins infinis qui mènent vers le néant, mais Le COVID avait décidé d'aider notre dictature à reprendre les rennes du pouvoir, 
 

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
Le 07/07/2025 à 12:23, de ghoul a dit :

Chapitre 1 — Le train déjà en marche

Nous avons pris le train en marche.
Les Tunisiens, eux, étaient déjà loin devant, en avance sur nous, organisés, décidés, et parfaitement au point sur la manière de rejoindre Rafah. Là où nous hésitions encore entre plusieurs options, eux avaient tranché depuis longtemps : ils partiraient en bus, ensemble, solidaires, déterminés. Cette décision, simple en apparence, allait bientôt se transformer en une formidable vague humaine.

C’est autour du 9 juin que tout s’est réellement mis en branle. Des bus venus de différentes villes d’Algérie se sont dirigés vers Tunis, se joignant aux convois tunisiens. Et ce fut le départ. Un long cortège de véhicules, de visages tendus mais déterminés, de sacs à dos et de drapeaux, s’ébranla en direction de la Libye, dans une atmosphère de ferveur mêlée d’inquiétude. Ce n’était pas un simple voyage : c’était une marche vers un idéal, une réponse spontanée à l’appel des opprimés.

La cohorte prit vite de l’ampleur. Ce qui n’était au départ qu’une initiative tunisienne devint une boule de neige humaine, attirant à elle des femmes, des hommes, des jeunes, des anciens, des anonymes venus de partout. De l’Algérie à la Libye, ils arrivaient par vagues, se joignant au mouvement comme s’ils retrouvaient une partie d’eux-mêmes en route.

Pendant ce temps, ma fille, elle, semblait suivre tout cela avec une attention presque secrète. Je l’avais surprise plusieurs fois en train de consulter son téléphone, de lire des messages en silence, le regard grave. Ce n’est qu’un peu plus tard que je compris qu’elle était déjà en contact avec certains manifestants tunisiens, qu’elle échangeait des nouvelles, des conseils, des encouragements. Cela m’avait intrigué. Je découvrais chez elle une part de lucidité, de maturité peut-être, que je n’avais jamais vraiment perçue auparavant. Une conscience politique, une chaleur humaine, une inquiétude aussi.

C’est peut-être à ce moment-là, en l’observant sans le dire, que j’ai compris que ce voyage ne serait pas qu’un déplacement physique. Ce serait une transformation. Pour elle, pour moi, pour beaucoup d’entre nous. Un face-à-face avec nous-mêmes, à travers les autres

Avant de m'engager dans ce forum, riche en points de vue et en expériences diverses, j’ai pris le temps de suivre plusieurs débats et de lire les idées partagées. C’est en observant cette diversité que l’envie m’est venue de raconter, à mon tour, un épisode marquant de ma vie : mon voyage en Égypte. Une aventure humaine avant tout, vécue avec sincérité.

Je n’avais jamais imaginé qu’en partageant cette expérience, certains membres – peut-être trop prompts à l’interprétation ou simplement malintentionnés – tenteraient aussitôt d’en détourner le sens, de l’instrumentaliser à des fins politiques ou idéologiques. À ceux-là, je dis simplement : calmez-vous. Mon récit n’a pas vocation à nourrir des polémiques, encore moins à faire de moi un héros ou un porte-étendard d’une quelconque cause internationale.

Je ne me prends ni pour un sauveur, ni pour un messie. Je ne prétends pas aller "aider les Ouïghours" ou toute autre population opprimée à travers le monde. J’ai simplement répondu à un élan personnel, humain, concret – un appel du cœur dans une situation donnée. Je témoigne de ce que j’ai vu, ressenti, et vécu. Rien de plus. Rien de moins.

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Membre, 50ans Posté(e)
Elisa* Membre 14 765 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
Posté(e)

Encore un sujet trompe-l’œil placé en « Littérature », ben voyons donc… juste un prétexte pour encore blablater à tort et à travers sur le conflit du Moyen-Orient.

C’est pas comme s’il existait déjà des topics sur ce sujet.

De l’enfumage quoi !

Soupir*

Modifié par Elisa*
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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
Le 07/07/2025 à 12:23, de ghoul a dit :

Chapitre 1 — Le train déjà en marche

Nous avons pris le train en marche.
Les Tunisiens, eux, étaient déjà loin devant, en avance sur nous, organisés, décidés, et parfaitement au point sur la manière de rejoindre Rafah. Là où nous hésitions encore entre plusieurs options, eux avaient tranché depuis longtemps : ils partiraient en bus, ensemble, solidaires, déterminés. Cette décision, simple en apparence, allait bientôt se transformer en une formidable vague humaine.

C’est autour du 9 juin que tout s’est réellement mis en branle. Des bus venus de différentes villes d’Algérie se sont dirigés vers Tunis, se joignant aux convois tunisiens. Et ce fut le départ. Un long cortège de véhicules, de visages tendus mais déterminés, de sacs à dos et de drapeaux, s’ébranla en direction de la Libye, dans une atmosphère de ferveur mêlée d’inquiétude. Ce n’était pas un simple voyage : c’était une marche vers un idéal, une réponse spontanée à l’appel des opprimés.

La cohorte prit vite de l’ampleur. Ce qui n’était au départ qu’une initiative tunisienne devint une boule de neige humaine, attirant à elle des femmes, des hommes, des jeunes, des anciens, des anonymes venus de partout. De l’Algérie à la Libye, ils arrivaient par vagues, se joignant au mouvement comme s’ils retrouvaient une partie d’eux-mêmes en route.

Pendant ce temps, ma fille, elle, semblait suivre tout cela avec une attention presque secrète. Je l’avais surprise plusieurs fois en train de consulter son téléphone, de lire des messages en silence, le regard grave. Ce n’est qu’un peu plus tard que je compris qu’elle était déjà en contact avec certains manifestants tunisiens, qu’elle échangeait des nouvelles, des conseils, des encouragements. Cela m’avait intrigué. Je découvrais chez elle une part de lucidité, de maturité peut-être, que je n’avais jamais vraiment perçue auparavant. Une conscience politique, une chaleur humaine, une inquiétude aussi.

C’est peut-être à ce moment-là, en l’observant sans le dire, que j’ai compris que ce voyage ne serait pas qu’un déplacement physique. Ce serait une transformation. Pour elle, pour moi, pour beaucoup d’entre nous. Un face-à-face avec nous-mêmes, à travers les autres

Le 11 juin 2025, c'était le grand départ. Nous embarquons avec Air Algérie, direction Le Caire. Ma fille, fidèle à son tempérament organisé et prévoyant, avait tout préparé dans les moindres détails : les billets, les copies des passeports, quelques provisions, et même une stratégie pour ne pas attirer l’attention. Elle avait opté pour un simple cabas en toile, discret, sans rien de suspect. « Il ne faut surtout pas éveiller les soupçons de la PAF égyptienne », m’avait-elle soufflé d’un ton sérieux, presque militaire. Moi, un peu plus détendu — ou naïf, peut-être — j’avais choisi un sac à dos classique, avec quelques affaires et mon carnet de notes.

L’avion était à l’heure, ce qui est en soi un petit miracle sur cette ligne. Sur le tarmac de l’aéroport, le ciel était d’un bleu éclatant, sans un nuage pour troubler notre envol. L’embarquement s’était fait dans un calme étonnant, presque solennel. Les passagers, silencieux, se glissaient à leur place avec des gestes lents, presque cérémonieux, chacun absorbé dans ses pensées. Il y avait dans l’air une tension feutrée, celle des départs qui ne sont pas tout à fait des voyages ordinaires.

Je m’étais retrouvé à la place C, loin du  hublot, hélas... la plus mauvaise place qui soit : tout ce que je pouvais voir, c’était l’immense aile de l’avion, ce bras métallique figé dans le ciel, encombrant, froid, sans horizon. Une vue frustrante pour qui aime rêver à travers les nuages. Ce tas de ferraille, avec ses boulons visibles et ses volets articulés, me donnait l’étrange impression qu’il allait se détacher à tout moment. C’était irrationnel, bien sûr, mais allez dire ça à l’imagination quand on s’apprête à franchir la Méditerranée pour une mission qui dépasse de loin le simple tourisme.


 

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, de ghoul a dit :

Le 11 juin 2025, c'était le grand départ. Nous embarquons avec Air Algérie, direction Le Caire. Ma fille, fidèle à son tempérament organisé et prévoyant, avait tout préparé dans les moindres détails : les billets, les copies des passeports, quelques provisions, et même une stratégie pour ne pas attirer l’attention. Elle avait opté pour un simple cabas en toile, discret, sans rien de suspect. « Il ne faut surtout pas éveiller les soupçons de la PAF égyptienne », m’avait-elle soufflé d’un ton sérieux, presque militaire. Moi, un peu plus détendu — ou naïf, peut-être — j’avais choisi un sac à dos classique, avec quelques affaires et mon carnet de notes.

L’avion était à l’heure, ce qui est en soi un petit miracle sur cette ligne. Sur le tarmac de l’aéroport, le ciel était d’un bleu éclatant, sans un nuage pour troubler notre envol. L’embarquement s’était fait dans un calme étonnant, presque solennel. Les passagers, silencieux, se glissaient à leur place avec des gestes lents, presque cérémonieux, chacun absorbé dans ses pensées. Il y avait dans l’air une tension feutrée, celle des départs qui ne sont pas tout à fait des voyages ordinaires.

Je m’étais retrouvé à la place C, loin du  hublot, hélas... la plus mauvaise place qui soit : tout ce que je pouvais voir, c’était l’immense aile de l’avion, ce bras métallique figé dans le ciel, encombrant, froid, sans horizon. Une vue frustrante pour qui aime rêver à travers les nuages. Ce tas de ferraille, avec ses boulons visibles et ses volets articulés, me donnait l’étrange impression qu’il allait se détacher à tout moment. C’était irrationnel, bien sûr, mais allez dire ça à l’imagination quand on s’apprête à franchir la Méditerranée pour une mission qui dépasse de loin le simple tourisme.


 

 

Il y a 3 heures, Elisa* a dit :

Encore un sujet trompe-l’œil placé en « Littérature », ben voyons donc… juste un prétexte pour encore blablater à tort et à travers sur le conflit du Moyen-Orient.

C’est pas comme s’il existait déjà des topics sur ce sujet.

De l’enfumage quoi !

Soupir*

Je ne savais pas que dans ce forum, il existait des personnes dotées d’un don mystérieux : celui de lire l’avenir des hommes, de sonder leurs intentions les plus profondes, avant même qu’ils aient fini d’écrire une ligne. À les entendre, ils savent déjà qui je suis, ce que je pense, et surtout… ce que je vais faire. Et parmi eux, cette femme, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, s’est mise en tête de me prêter des pensées, des convictions, presque une stratégie cachée, alors que je ne fais que partager une expérience vécue — humaine, sensible, et douloureusement sincère.

Elle me juge sur un récit encore en chantier, un texte que je construis pas à pas, avec l’aide précieuse d’un regard extérieur — le vôtre. Ce que j’écris n’a rien d’un manifeste, encore moins d’une propagande. C’est un témoignage, une trace. Et je refuse qu’on m’enferme dans une intention que je n’ai jamais eue.
 

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)
il y a une heure, de ghoul a dit :

 

Je ne savais pas que dans ce forum, il existait des personnes dotées d’un don mystérieux : celui de lire l’avenir des hommes, de sonder leurs intentions les plus profondes, avant même qu’ils aient fini d’écrire une ligne. À les entendre, ils savent déjà qui je suis, ce que je pense, et surtout… ce que je vais faire. Et parmi eux, cette femme, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, s’est mise en tête de me prêter des pensées, des convictions, presque une stratégie cachée, alors que je ne fais que partager une expérience vécue — humaine, sensible, et douloureusement sincère.

Elle me juge sur un récit encore en chantier, un texte que je construis pas à pas, avec l’aide précieuse d’un regard extérieur — le vôtre. Ce que j’écris n’a rien d’un manifeste, encore moins d’une propagande. C’est un témoignage, une trace. Et je refuse qu’on m’enferme dans une intention que je n’ai jamais eue.
 

 

Chapitre 1 — Le train déjà en marche

Nous avons pris le train en marche.
Les Tunisiens, eux, étaient déjà loin devant, en avance sur nous, organisés, décidés, et parfaitement au point sur la manière de rejoindre Rafah. Là où nous hésitions encore entre plusieurs options, eux avaient tranché depuis longtemps : ils partiraient en bus, ensemble, solidaires, déterminés. Cette décision, simple en apparence, allait bientôt se transformer en une formidable vague humaine.

C’est autour du 9 juin que tout s’est réellement mis en branle. Des bus venus de différentes villes d’Algérie se sont dirigés vers Tunis, se joignant aux convois tunisiens. Et ce fut le départ. Un long cortège de véhicules, de visages tendus mais déterminés, de sacs à dos et de drapeaux, s’ébranla en direction de la Libye, dans une atmosphère de ferveur mêlée d’inquiétude. Ce n’était pas un simple voyage : c’était une marche vers un idéal, une réponse spontanée à l’appel des opprimés.

La cohorte prit vite de l’ampleur. Ce qui n’était au départ qu’une initiative tunisienne devint une boule de neige humaine, attirant à elle des femmes, des hommes, des jeunes, des anciens, des anonymes venus de partout. De l’Algérie à la Libye, ils arrivaient par vagues, se joignant au mouvement comme s’ils retrouvaient une partie d’eux-mêmes en route.

Pendant ce temps, ma fille, elle, semblait suivre tout cela avec une attention presque secrète. Je l’avais surprise plusieurs fois en train de consulter son téléphone, de lire des messages en silence, le regard grave. Ce n’est qu’un peu plus tard que je compris qu’elle était déjà en contact avec certains manifestants tunisiens, qu’elle échangeait des nouvelles, des conseils, des encouragements. Cela m’avait intrigué. Je découvrais chez elle une part de lucidité, de maturité peut-être, que je n’avais jamais vraiment perçue auparavant. Une conscience politique, une chaleur humaine, une inquiétude aussi.

C’est peut-être à ce moment-là, en l’observant sans le dire, que j’ai compris que ce voyage ne serait pas qu’un déplacement physique. Ce serait une transformation. Pour elle, pour moi, pour beaucoup d’entre nous. Un face-à-face avec nous-mêmes, à travers les autres.

 

1 heure, de ghoul a dit :
Le 11 juin 2025, c'était le grand départ. Nous embarquons avec Air Algérie, direction Le Caire. Ma fille, fidèle à son tempérament organisé et prévoyant, avait tout préparé dans les moindres détails : les billets, les copies des passeports, quelques provisions, et même une stratégie pour ne pas attirer l’attention. Elle avait opté pour un simple cabas en toile, discret, sans rien de suspect. « Il ne faut surtout pas éveiller les soupçons de la PAF égyptienne », m’avait-elle soufflé d’un ton sérieux, presque militaire. Moi, un peu plus détendu — ou naïf, peut-être — j’avais choisi un sac à dos classique, avec quelques affaires et mon carnet de notes.

L’avion était à l’heure, ce qui est en soi un petit miracle sur cette ligne. Sur le tarmac de l’aéroport, le ciel était d’un bleu éclatant, sans un nuage pour troubler notre envol. L’embarquement s’était fait dans un calme étonnant, presque solennel. Les passagers, silencieux, se glissaient à leur place avec des gestes lents, presque cérémonieux, chacun absorbé dans ses pensées. Il y avait dans l’air une tension feutrée, celle des départs qui ne sont pas tout à fait des voyages ordinaires.

Je m’étais retrouvé à la place C, loin du  hublot, hélas... la plus mauvaise place qui soit : tout ce que je pouvais voir, c’était l’immense aile de l’avion, ce bras métallique figé dans le ciel, encombrant, froid, sans horizon. Une vue frustrante pour qui aime rêver à travers les nuages. Ce tas de ferraille, avec ses boulons visibles et ses volets articulés, me donnait l’étrange impression qu’il allait se détacher à tout moment. C’était irrationnel, bien sûr, mais allez dire ça à l’imagination quand on s’apprête à franchir la Méditerranée pour une mission qui dépasse de loin le simple tourisme.

 

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de ghoul Membre 159 messages
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il y a 4 minutes, de ghoul a dit :

Chapitre 1 — Le train déjà en marche

Nous avons pris le train en marche.
Les Tunisiens, eux, étaient déjà loin devant, en avance sur nous, organisés, décidés, et parfaitement au point sur la manière de rejoindre Rafah. Là où nous hésitions encore entre plusieurs options, eux avaient tranché depuis longtemps : ils partiraient en bus, ensemble, solidaires, déterminés. Cette décision, simple en apparence, allait bientôt se transformer en une formidable vague humaine.

C’est autour du 9 juin que tout s’est réellement mis en branle. Des bus venus de différentes villes d’Algérie se sont dirigés vers Tunis, se joignant aux convois tunisiens. Et ce fut le départ. Un long cortège de véhicules, de visages tendus mais déterminés, de sacs à dos et de drapeaux, s’ébranla en direction de la Libye, dans une atmosphère de ferveur mêlée d’inquiétude. Ce n’était pas un simple voyage : c’était une marche vers un idéal, une réponse spontanée à l’appel des opprimés.

La cohorte prit vite de l’ampleur. Ce qui n’était au départ qu’une initiative tunisienne devint une boule de neige humaine, attirant à elle des femmes, des hommes, des jeunes, des anciens, des anonymes venus de partout. De l’Algérie à la Libye, ils arrivaient par vagues, se joignant au mouvement comme s’ils retrouvaient une partie d’eux-mêmes en route.

Pendant ce temps, ma fille, elle, semblait suivre tout cela avec une attention presque secrète. Je l’avais surprise plusieurs fois en train de consulter son téléphone, de lire des messages en silence, le regard grave. Ce n’est qu’un peu plus tard que je compris qu’elle était déjà en contact avec certains manifestants tunisiens, qu’elle échangeait des nouvelles, des conseils, des encouragements. Cela m’avait intrigué. Je découvrais chez elle une part de lucidité, de maturité peut-être, que je n’avais jamais vraiment perçue auparavant. Une conscience politique, une chaleur humaine, une inquiétude aussi.

C’est peut-être à ce moment-là, en l’observant sans le dire, que j’ai compris que ce voyage ne serait pas qu’un déplacement physique. Ce serait une transformation. Pour elle, pour moi, pour beaucoup d’entre nous. Un face-à-face avec nous-mêmes, à travers les autres.

 

1 heure, de ghoul a dit :
Le 11 juin 2025, c'était le grand départ. Nous embarquons avec Air Algérie, direction Le Caire. Ma fille, fidèle à son tempérament organisé et prévoyant, avait tout préparé dans les moindres détails : les billets, les copies des passeports, quelques provisions, et même une stratégie pour ne pas attirer l’attention. Elle avait opté pour un simple cabas en toile, discret, sans rien de suspect. « Il ne faut surtout pas éveiller les soupçons de la PAF égyptienne », m’avait-elle soufflé d’un ton sérieux, presque militaire. Moi, un peu plus détendu — ou naïf, peut-être — j’avais choisi un sac à dos classique, avec quelques affaires et mon carnet de notes.

L’avion était à l’heure, ce qui est en soi un petit miracle sur cette ligne. Sur le tarmac de l’aéroport, le ciel était d’un bleu éclatant, sans un nuage pour troubler notre envol. L’embarquement s’était fait dans un calme étonnant, presque solennel. Les passagers, silencieux, se glissaient à leur place avec des gestes lents, presque cérémonieux, chacun absorbé dans ses pensées. Il y avait dans l’air une tension feutrée, celle des départs qui ne sont pas tout à fait des voyages ordinaires.

Je m’étais retrouvé à la place C, loin du  hublot, hélas... la plus mauvaise place qui soit : tout ce que je pouvais voir, c’était l’immense aile de l’avion, ce bras métallique figé dans le ciel, encombrant, froid, sans horizon. Une vue frustrante pour qui aime rêver à travers les nuages. Ce tas de ferraille, avec ses boulons visibles et ses volets articulés, me donnait l’étrange impression qu’il allait se détacher à tout moment. C’était irrationnel, bien sûr, mais allez dire ça à l’imagination quand on s’apprête à franchir la Méditerranée pour une mission qui dépasse de loin le simple tourisme.

 

Enfin, le supplice prit fin. Pendant plus de quatre heures, j’avais enduré cette vision oppressante des ailes de l’appareil, ces énormes bras métalliques figés dans le vide, qui semblaient vibrer au moindre courant d’air, comme s’ils hésitaient entre la solidité rassurante de la technologie et une soudaine défaillance fatale. Chaque turbulence me renvoyait à cette angoisse sourde : et si l’une d’elles se détachait ? Et si cette masse de ferraille nous trahissait à mi-parcours ?

Puis, lentement, l’avion entama sa descente vers Le Caire. Lorsque les roues touchèrent enfin le tarmac, un soulagement quasi collectif sembla parcourir la cabine. Les passagers, dans un élan spontané — ou peut-être par tradition — éclatèrent en applaudissements nourris. Était-ce un hommage au pilote pour son atterrissage maîtrisé, ou une manière d’exorciser la peur silencieuse qui avait plané durant tout le vol ? Je ne saurais le dire.

Quant à moi, je n’ai pas applaudi. Non par indifférence, ni par snobisme. 
J’étais simplement trop absorbé par le fait d’être bel et bien arrivé, en un seul morceau, les deux pieds bientôt posés sur une terre que je n’avais encore jamais foulée — et dont je pressentais déjà qu’elle ne me laisserait pas indemne

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de ghoul Membre 159 messages
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il y a 4 minutes, de ghoul a dit :

Enfin, le supplice prit fin. Pendant plus de quatre heures, j’avais enduré cette vision oppressante des ailes de l’appareil, ces énormes bras métalliques figés dans le vide, qui semblaient vibrer au moindre courant d’air, comme s’ils hésitaient entre la solidité rassurante de la technologie et une soudaine défaillance fatale. Chaque turbulence me renvoyait à cette angoisse sourde : et si l’une d’elles se détachait ? Et si cette masse de ferraille nous trahissait à mi-parcours ?

Puis, lentement, l’avion entama sa descente vers Le Caire. Lorsque les roues touchèrent enfin le tarmac, un soulagement quasi collectif sembla parcourir la cabine. Les passagers, dans un élan spontané — ou peut-être par tradition — éclatèrent en applaudissements nourris. Était-ce un hommage au pilote pour son atterrissage maîtrisé, ou une manière d’exorciser la peur silencieuse qui avait plané durant tout le vol ? Je ne saurais le dire.

Quant à moi, je n’ai pas applaudi. Non par indifférence, ni par snobisme. 
J’étais simplement trop absorbé par le fait d’être bel et bien arrivé, en un seul morceau, les deux pieds bientôt posés sur une terre que je n’avais encore jamais foulée — et dont je pressentais déjà qu’elle ne me laisserait pas indemne

Ma fille, le visage crispé et les yeux rivés à son téléphone, semblait absorbée dans une conversation tendue. Collée à son portable, elle pianotait nerveusement, l’air soucieux. Je la regardais du coin de l’œil, sentant bien que quelque chose n’allait pas. À travers quelques bribes échappées de sa bouche, j’ai compris que la situation était grave. Quelque chose se passait, et cela concernait le vol de la veille, celui du 10 juin — dans lequel se trouvait son fiancé.

— Ils ont été parqués comme du bétail dans un coin reculé de l’aéroport du Caire. Ils ont passé la nuit là, sans aucune information, sans possibilité de sortir, m’a-t-elle lancé, la voix étranglée.

— Comment tu l’as su ? lui ai-je demandé, un peu pris de court par cette nouvelle inquiétante.

— Karim m’a contactée. Il était dans le vol . C’est lui qui m’a tout raconté. D’après lui, tous les Algériens, et même une bonne partie des Européens provenant de différent pays, partageaient  un coin étriqué de l'aéroport. Ils étaient qui étaient été violemment malmenés. Ils ont reçu des coups, une vraie bastonnade. Et maintenant, l’ordre a été donné de les refouler vers leur pays. Et devine quoi ? Ils vont les renvoyer sur le vol retour… le nôtre.
Un silence pesant s’installa entre nous. L’atmosphère s’était brusquement alourdie. Le voyage que nous pensions difficile, mais noble, prenait déjà des airs de confrontation imprévue. Alors que nous devions passer l'écueil de la PAF. 
 

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de ghoul Membre 159 messages
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Il y a 6 heures, de ghoul a dit :

 

Je ne savais pas que dans ce forum, il existait des personnes dotées d’un don mystérieux : celui de lire l’avenir des hommes, de sonder leurs intentions les plus profondes, avant même qu’ils aient fini d’écrire une ligne. À les entendre, ils savent déjà qui je suis, ce que je pense, et surtout… ce que je vais faire. Et parmi eux, cette femme, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, s’est mise en tête de me prêter des pensées, des convictions, presque une stratégie cachée, alors que je ne fais que partager une expérience vécue — humaine, sensible, et douloureusement sincère.

Elle me juge sur un récit encore en chantier, un texte que je construis pas à pas, avec l’aide précieuse d’un regard extérieur — le vôtre. Ce que j’écris n’a rien d’un manifeste, encore moins d’une propagande. C’est un témoignage, une trace. Et je refuse qu’on m’enferme dans une intention que je n’ai jamais eue.
 

J'espère que ce rire soit spontané et qu'il fasse office de l'enterrement de la hache de guerre. Faire des ennemis dès mon baptème n'est guère rassurant

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de ghoul Membre 159 messages
Forumeur survitaminé‚
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Il y a 10 heures, de ghoul a dit :

Ma fille, le visage crispé et les yeux rivés à son téléphone, semblait absorbée dans une conversation tendue. Collée à son portable, elle pianotait nerveusement, l’air soucieux. Je la regardais du coin de l’œil, sentant bien que quelque chose n’allait pas. À travers quelques bribes échappées de sa bouche, j’ai compris que la situation était grave. Quelque chose se passait, et cela concernait le vol de la veille, celui du 10 juin — dans lequel se trouvait son fiancé.

— Ils ont été parqués comme du bétail dans un coin reculé de l’aéroport du Caire. Ils ont passé la nuit là, sans aucune information, sans possibilité de sortir, m’a-t-elle lancé, la voix étranglée.

— Comment tu l’as su ? lui ai-je demandé, un peu pris de court par cette nouvelle inquiétante.

— Karim m’a contactée. Il était dans le vol . C’est lui qui m’a tout raconté. D’après lui, tous les Algériens, et même une bonne partie des Européens provenant de différent pays, partageaient  un coin étriqué de l'aéroport. Ils étaient qui étaient été violemment malmenés. Ils ont reçu des coups, une vraie bastonnade. Et maintenant, l’ordre a été donné de les refouler vers leur pays. Et devine quoi ? Ils vont les renvoyer sur le vol retour… le nôtre.
Un silence pesant s’installa entre nous. L’atmosphère s’était brusquement alourdie. Le voyage que nous pensions difficile, mais noble, prenait déjà des airs de confrontation imprévue. Alors que nous devions passer l'écueil de la PAF. 
 

Il y avait plusieurs longues files devant les guichets de la PAF. Nous avancions lentement, au rythme des regards méfiants et des tampons bureaucratiques. À notre droite, un homme accompagné de sa femme et de leurs quatre enfants attendait patiemment. Je l'avais rencontré quelques heures plus tôt, dans la salle d’embarquement à Alger. Nous avions échangé quelques banalités, comme le font souvent les voyageurs qui tentent d’oublier l’ennui. Il m’avait confié qu’il organisait chaque année un voyage avec sa petite famille. Cette fois, c’était l’Égypte. Il parlait de Louxor, d’Assouan, d’un rêve qu’il avait depuis longtemps. Mon idée était simple : feindre une proximité, me présenter comme un ami proche, dans l’espoir que cela faciliterait mon passage.

Mais soudain, un bruit confus monta depuis l’extrémité de la salle. Un brouhaha qui se mua rapidement en clameur. Une centaine de personnes entraient dans le hall, encadrées de près par des policiers. Certains criaient, d'autres chantaient d’une voix rageuse et éraillée des hymnes à la gloire de la Palestine. Leurs visages étaient tirés, leurs vêtements froissés, certains portaient encore des couvertures

de l’aéroport sur les épaules. C’étaient les refoulés du vol du 10 juin.

Ils avaient passé la nuit entassés dans un coin de l’aéroport du Caire, sans lit, sans information claire, avec seulement les néons blafards pour compagnon d’insomnie. Et ce matin-là, plutôt que d’être autorisés à rejoindre le Caire comme ils l’espéraient, ils étaient rassemblés de force, remis dans un avion pour être renvoyés d’où ils venaient. Un retour sec, amer, brutal.

Ils défilaient sous nos yeux, une marée humaine blessée, escortée jusqu’au tarmac comme une troupe de condamnés silencieux… sauf qu’eux, ils chantaient. Leurs voix portaient loin, comme un dernier acte de dignité.

Ma fille, qui jusque-là était restée absorbée par son téléphone, leva brusquement les yeux.

— Papa, regarde ! C’est Karim !

Elle se dressa sur la pointe des pieds. Dans cette foule en mouvement, elle venait de reconnaître son fiancé. Son visage s’illumina d’une émotion intense, contenue mais palpable. Karim, malgré la fatigue, marchait la tête haute, en scandant les slogans avec les autres. Il nous aperçut, esquissa un sourire et nous fit un petit signe de la main, furtif, presque clandestin, avant d’être englouti par le flot.

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