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Est-ce que la gentrification détruit la résilience ?

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timot-33

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Membre, Ministre de la Guerre, tragi-comique, 38ans Posté(e)
timot-33 Membre 1 284 messages
Forumeur vétéran‚ 38ans‚ Ministre de la Guerre, tragi-comique,
Posté(e)
il y a 22 minutes, G2LLOQ a dit :

Je suis d'accord , mais dans la tentative de mixité sociale que j'observe dans le cas que j'ai évoqué , peu de gens ont fait la tentative de s'élever , alors que c'était une opportunité pour eux  ! la société leur a mis tous les atouts en mains  ! ils n'ont pas su en profiter  !! alors que c'est possible surtout dans "notre" pays   ;

Et je suis aussi d'accord. Le problème que soulève votre constat est que le cerveau est habitué à continuer ce qu'il a connu, c'est un conditionnement de survie qui a ses forces et ses faiblesses. Apprendre à changer est difficile mais nécessaire.

(Surtout quand la survie de la planète est en jeu, ce qui rejoint la problématique de la résilience, mais pas tant du conditionnement même si c'est probablement lié, et vous faîtes bien d'y faire référence)

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Membre, Ministre de la Guerre, tragi-comique, 38ans Posté(e)
timot-33 Membre 1 284 messages
Forumeur vétéran‚ 38ans‚ Ministre de la Guerre, tragi-comique,
Posté(e)
Il y a 7 heures, bouddean a dit :

l'humain lui, n'est pas fini , la résilience dans son cas ne serait donc pas redevenir ce qu'il était mais devenir ce qu'il doit , devrait ou aurait du être ?

Mais, dans la logique pure, rien n'est fini : le caillou deviendra poussière par le temps et le vent, qui sera mouillée par l'eau donc transformée en boue, qui sera solidifiée par la chaleur du soleil, l'air et le temps, etc.

La question serait donc plus de savoir si l'avancée dans la bourgeoisie ne détruit pas les acquis précédents.

Ou si c'est l'opposé : Est-ce que l'avancée dans la bourgeoisie généralisée consolide les acquis précédents ?

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Membre, 43ans Posté(e)
ashaku Membre 317 messages
Forumeur accro‚ 43ans‚
Posté(e)

Si on considère que la résilience s'atteint par deux moyens : la diversité, pour avoir des solutions à tous les problèmes, et la cristallisation de bonnes pratiques, comme la recherche, les infrastructures, l'organisation du territoire, etc, comment se positionne la gentrification ?

Déjà, je ne sais pas si on a la même définition. Pour moi, la gentrification ne s'opère pas sur les gens mais sur les quartiers. On rénove, on installe du neuf et on accueille de nouveaux habitants un peu plus fortunés. Mais que deviennent les anciens, moins fortunés ? Il s'agit en fait de dire que le droit d'occuper un morceau de m² se paye, et cher, même au pays des droits de l'homme. A la poubelle, les non-compétitifs, et la dignité humaine avec !

Est ce que ce mécanisme apporte de la diversité ? Non, il s'agit de "se regrouper entre soi", de partager les mêmes codes, le même niveau de vie, et souvent les mêmes opinions, ou en tout cas à travers le même prisme.

Est-ce la cristallisation de pratiques efficaces comme le tout-à-l'égout ou la boulangerie ont contribué à notre résilience ? Discutable. Ca en est peut-être le symbole, la réussite financière installée. C'est peut-être une base de stabilité sur laquelle s'appuyer pour construire de nouvelles couches d'organisation, c'est certainement le témoin de la réussite économique d'un pays.

Mais la résilience s'atteint dans un compromis entre la complexité (trouver de meilleures solutions) et la simplicité (solidité). La gentrification est la partie "complexité" de la résilience, elle témoigne d'une forte installation mais elle s'effondre en premier en cas de problème général. Cette organisation s'appuie sur les couches en dessous d'elle.

Exemple simples : dans une friche ou une savane ou une garrigue, il y a plein d'herbes folles, de plantes diverses et variées, contrairement à un champ de maïs OGM où il n'y a qu'un seul ADN. Quand une maladie passe par là, la friche contient toujours N espèces résistantes à cette maladie, le champ de maïs est entièrement tombé. On peut faire le parallèle entre un monde avec des disquaires indépendants ou un monde avec juste la FNAC, un monde avec des cafés ou un monde avec uniquement des Starbucks.

Conclusion : non. La gentrification est une conséquence de la résilience humaine. Elle ajoute une couche sur le vulgus mais elle n'est pas gage de résilience, plutôt son contraire. A cause du conformisme qu'elle implique.

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Membre, Ministre de la Guerre, tragi-comique, 38ans Posté(e)
timot-33 Membre 1 284 messages
Forumeur vétéran‚ 38ans‚ Ministre de la Guerre, tragi-comique,
Posté(e)
Il y a 12 heures, ashaku a dit :

Si on considère que la résilience s'atteint par deux moyens : la diversité, pour avoir des solutions à tous les problèmes, et la cristallisation de bonnes pratiques, comme la recherche, les infrastructures, l'organisation du territoire, etc, comment se positionne la gentrification ?

Déjà, je ne sais pas si on a la même définition. Pour moi, la gentrification ne s'opère pas sur les gens mais sur les quartiers. On rénove, on installe du neuf et on accueille de nouveaux habitants un peu plus fortunés. Mais que deviennent les anciens, moins fortunés ? Il s'agit en fait de dire que le droit d'occuper un morceau de m² se paye, et cher, même au pays des droits de l'homme. A la poubelle, les non-compétitifs, et la dignité humaine avec !

Est ce que ce mécanisme apporte de la diversité ? Non, il s'agit de "se regrouper entre soi", de partager les mêmes codes, le même niveau de vie, et souvent les mêmes opinions, ou en tout cas à travers le même prisme.

Est-ce la cristallisation de pratiques efficaces comme le tout-à-l'égout ou la boulangerie ont contribué à notre résilience ? Discutable. Ca en est peut-être le symbole, la réussite financière installée. C'est peut-être une base de stabilité sur laquelle s'appuyer pour construire de nouvelles couches d'organisation, c'est certainement le témoin de la réussite économique d'un pays.

Mais la résilience s'atteint dans un compromis entre la complexité (trouver de meilleures solutions) et la simplicité (solidité). La gentrification est la partie "complexité" de la résilience, elle témoigne d'une forte installation mais elle s'effondre en premier en cas de problème général. Cette organisation s'appuie sur les couches en dessous d'elle.

Exemple simples : dans une friche ou une savane ou une garrigue, il y a plein d'herbes folles, de plantes diverses et variées, contrairement à un champ de maïs OGM où il n'y a qu'un seul ADN. Quand une maladie passe par là, la friche contient toujours N espèces résistantes à cette maladie, le champ de maïs est entièrement tombé. On peut faire le parallèle entre un monde avec des disquaires indépendants ou un monde avec juste la FNAC, un monde avec des cafés ou un monde avec uniquement des Starbucks.

Conclusion : non. La gentrification est une conséquence de la résilience humaine. Elle ajoute une couche sur le vulgus mais elle n'est pas gage de résilience, plutôt son contraire. A cause du conformisme qu'elle implique.

Merci ashaku, vous êtes de ces rares membres que je compte sur les doigts d'une main dans ce forum avec qui j'apprécie échanger particulièrement longuement, car vous dépassez régulièrement le stade du : "J'ai raison parce que tu as tort", grâce à votre argumentation logique et cohérente, riche et "élégante" - comme le dirait Étienne Klein d'une belle équation.

C'est aussi pour cela que j'ai créé un sujet presque sur-mesure pour vous qui, me semble-t-il, vous a apporté une certaine quantité de matière intellectuelle et culturelle à mûrir, par le dialogue avec un autre membre du forum très bien informé sur le sujet créé.

Cependant, pour en revenir à ce sujet-ci, la question de ce sujet ici est, à peu près : "La gentrification détruit-elle la résilience ?"

Or, dans la conclusion de votre réponse : "non" et les arguments que vous amenez après sont, me semble-t-il en l'état actuel, contradictoires en eux-mêmes avec la question posée. Vous semblent-ils contradictoires en eux-mêmes aussi ? Sinon pourriez-vous argumenter un peu plus, svp, afin de m'aider à mieux comprendre la conclusion de votre argumentation ?

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Membre, 43ans Posté(e)
ashaku Membre 317 messages
Forumeur accro‚ 43ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, timot-33 a dit :

Vous semblent-ils contradictoires en eux-mêmes aussi ? Sinon pourriez-vous argumenter un peu plus, svp, afin de m'aider à mieux comprendre la conclusion de votre argumentation ?

Tout à fait. La question met en relation la gentrification et la résilience. Après examen, il me semble que c'est parce nous sommes bien résilients en l'état que nous nous lançons dans des choses comme la gentrification. Je propose que cette dernière soit fondamentalement mauvaise, en allant à l'encontre de la diversité. Mais je sous entend aussi qu'elle cristallise en fait une forme de réussite (celle par l'argent dans la société capitaliste) sur laquelle s'appuyer pour mieux organiser le groupe humain (selon les valeurs capitalistes).

Je dis donc que la gentrification met en péril la résilience, tout en étant la preuve que nous n'avons aucun problème de ce coté-là. C'est un truc que "on est tellement bons qu'on peut se permettre de le faire".

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Membre, Ministre de la Guerre, tragi-comique, 38ans Posté(e)
timot-33 Membre 1 284 messages
Forumeur vétéran‚ 38ans‚ Ministre de la Guerre, tragi-comique,
Posté(e)
Il y a 1 heure, ashaku a dit :

Tout à fait. La question met en relation la gentrification et la résilience. Après examen, il me semble que c'est parce nous sommes bien résilients en l'état que nous nous lançons dans des choses comme la gentrification. Je propose que cette dernière soit fondamentalement mauvaise, en allant à l'encontre de la diversité. Mais je sous entend aussi qu'elle cristallise en fait une forme de réussite (celle par l'argent dans la société capitaliste) sur laquelle s'appuyer pour mieux organiser le groupe humain (selon les valeurs capitalistes).

Je dis donc que la gentrification met en péril la résilience, tout en étant la preuve que nous n'avons aucun problème de ce coté-là. C'est un truc que "on est tellement bons qu'on peut se permettre de le faire".

:bo: C'est maintenant plus clair. Merci, ashaku.

Je n'ai pour l'instant rien à ajouter ou à enlever, j'y reviendrai si tel est le cas.

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Membre, Ministre de la Guerre, tragi-comique, 38ans Posté(e)
timot-33 Membre 1 284 messages
Forumeur vétéran‚ 38ans‚ Ministre de la Guerre, tragi-comique,
Posté(e)
Il y a 13 heures, ashaku a dit :

Tout à fait. La question met en relation la gentrification et la résilience. Après examen, il me semble que c'est parce nous sommes bien résilients en l'état que nous nous lançons dans des choses comme la gentrification. Je propose que cette dernière soit fondamentalement mauvaise, en allant à l'encontre de la diversité. Mais je sous entend aussi qu'elle cristallise en fait une forme de réussite (celle par l'argent dans la société capitaliste) sur laquelle s'appuyer pour mieux organiser le groupe humain (selon les valeurs capitalistes).

Je dis donc que la gentrification met en péril la résilience, tout en étant la preuve que nous n'avons aucun problème de ce coté-là. C'est un truc que "on est tellement bons qu'on peut se permettre de le faire".

Votre raisonnement est intéressant, ashaku.

Pour résumer, vous affirmez que : la gentrification est un produit de la résilience, mettant en danger la résilience par la nature même de la gentrification.

Est-ce que ce résumé de votre raisonnement vous convient ?

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Membre, 43ans Posté(e)
ashaku Membre 317 messages
Forumeur accro‚ 43ans‚
Posté(e)
il y a 27 minutes, timot-33 a dit :

Votre raisonnement est intéressant, ashaku.

Pour résumer, vous affirmez que : la gentrification est un produit de la résilience, mettant en danger la résilience par la nature même de la gentrification.

Est-ce que ce résumé de votre raisonnement vous convient ?

Oui. Et je pense qu'il convient d'ajouter l'enrobage financier. C'est un désir de convertir la réussite financière en réussite dans le monde (au lieu d'autres réussites), c'est uniquement sous cet angle qu'opère le fait que la gentrification "est un produit de" la résilience : par l'invention et le culte de l'argent.

Il serait plus clair et plus direct de dire que c'est le capitalisme qui est le produit de la résilience et que la gentrification est conséquence du capitalisme. Comme c'est le cancer qui tue mais c'est le tabac qui produit le cancer, il ne faut pas combattre "avoir le cancer", il faut combattre "fumer du tabac".

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Membre, 8ans Posté(e)
bouddean Membre 11 650 messages
Maitre des forums‚ 8ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, ashaku a dit :

Oui. Et je pense qu'il convient d'ajouter l'enrobage financier. C'est un désir de convertir la réussite financière en réussite dans le monde (au lieu d'autres réussites), c'est uniquement sous cet angle qu'opère le fait que la gentrification "est un produit de" la résilience : par l'invention et le culte de l'argent.

Il serait plus clair et plus direct de dire que c'est le capitalisme qui est le produit de la résilience et que la gentrification est conséquence du capitalisme. Comme c'est le cancer qui tue mais c'est le tabac qui produit le cancer, il ne faut pas combattre "avoir le cancer", il faut combattre "fumer du tabac".

Je verrais plutôt le culte de l'argent comme une aliénation et non comme une libération, l'éloignant ainsi de notre résilience .

 "Il ne faut pas confondre le rêve et l'illusion, le rêve est de faire que les choses soient, l'illusion est de croire que les choses sont " 

La vie est un voyage , qui ne rêve pas de voyager ? Pour voyager, il faut un véhicule, un corps , c 'est déjà pas mal , mais on va plus vite avec une voiture , mais au lieu de vouloir une voiture pour voyager, on veut la voiture pour la voiture , on s'endette pour l'acheter, et au final , on ne peut plus voyager .

Je fais court pour voir .

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Membre, 43ans Posté(e)
ashaku Membre 317 messages
Forumeur accro‚ 43ans‚
Posté(e)
Le 30/06/2025 à 16:19, bouddean a dit :

Je verrais plutôt le culte de l'argent comme une aliénation et non comme une libération, l'éloignant ainsi de notre résilience .

 "Il ne faut pas confondre le rêve et l'illusion, le rêve est de faire que les choses soient, l'illusion est de croire que les choses sont " 

La vie est un voyage , qui ne rêve pas de voyager ? Pour voyager, il faut un véhicule, un corps , c 'est déjà pas mal , mais on va plus vite avec une voiture , mais au lieu de vouloir une voiture pour voyager, on veut la voiture pour la voiture , on s'endette pour l'acheter, et au final , on ne peut plus voyager .

Je fais court pour voir .

Comment ne pas être d'accord avec tout ceci ? C'est plein de bon sens.

La métaphore du voyage est-elle contraire à celle du cancer ? Je dis que le capitalisme est la cause et la gentrification un symptôme. Ta métaphore du moyen qui supplante la fin est complémentaire.

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