“Aide sociale pour les riches” : comment la PAC est devenue un monstre insatiable

Bonjour,

Dans les premières années de ce qui deviendra l’UE, la politique agricole européenne avait pour priorité la sécurité alimentaire. À l’époque où la PAC a été conçue, au début des années 1960, elle a donc encouragé les agriculteurs à accroître leurs rendements en adoptant des machines plus efficaces, ainsi que de nouveaux engrais et pesticides. Elle leur fixait également des quotas à atteindre : ils devaient fournir certaines quantités d’aliments et, en contrepartie, les prix de leurs produits étaient garantis. Ces mesures visaient à assurer d’une part la stabilité des revenus des agriculteurs, de l’autre la sécurité alimentaire des consommateurs.

À la fin des années 1980, lorsqu’il est devenu évident que les quotas déformaient le marché et entraînaient une surproduction de certains produits – les fameux “lac de vin” et “montagne de beurre” de l’Europe –, la PAC a été réformée pour privilégier les paiements directs aux fermiers. Puis, de 2003 à 2012, les paiements aux exploitations ont été entièrement découplés de la production pour être calculés en fonction de la superficie des terres exploitées ; des primes étaient en outre versées aux fermiers qui faisaient preuve d’une bonne gestion de l’environnement. Si cette réforme a simplifié le système de paiement et supprimé un grand nombre de distorsions, elle a également eu pour conséquence de favoriser les plus gros exploitants, qui récoltent le plus de profits.

Elle est en quelque sorte devenue une aide sociale pour les riches. Selon Ariel Brunner, directeur de BirdLife Europe : “Avec des lots de consolation symboliques pour les petits exploitants, histoire de brouiller les pistes. Elle [la PAC] n’a aucun intérêt social. Et elle encourage la destruction des ressources dont dépend l’agriculture.”

Elle reste tout de même une bouée de sauvetage pour les paysans les plus pauvres. Le problème, c’est que les supermarchés, qui achètent les produits des agriculteurs, et les fournisseurs d’intrants agricoles, comme les engrais et les pesticides, comptent aussi sur ces subventions : avec la marge qu'ils s'octroient, ils ne laissent pratiquement rien aux paysans.

Ce dispositif qui était censé aider les agriculteurs, nourrir l’Europe et préserver les terres s’est donc transformé en une machine à détruire l’environnement, à enrichir les grands propriétaires terriens en laissant les paysans pauvres sur le carreau et à régaler les distributeurs tout en faisant payer les consommateurs. Pendant ce temps, la crise climatique s’emballe, et ses effets sur l’alimentation et l’agriculture se font violemment sentir. L’agriculture et les changements d’affectation des sols sont à l’origine d’au moins un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Une réforme s'impose !

Pour être efficace, une telle réforme devra impérativement séparer les intérêts des grandes exploitations et ceux des petites exploitations. Alors que les premières tirent profit de l’intensification – en utilisant davantage d’engrais, de pesticides et d’aliments concentrés pour animaux –, les petites exploitations bénéficient davantage de pratiques opposées, axées sur la qualité et la production biologique. 

Article entier :

https://www.courrierinternational.com/article/decryptage-aide-sociale-pour-les-riches-comment-la-pac-est-devenue-un-monstre-insatiable_224313

Le problème est bien là: nourrir de plus en plus de monde en se partageant les ressources d'une seule terre!

Il y a 21 heures, Doïna a dit :

Bonjour,

Dans les premières années de ce qui deviendra l’UE, la politique agricole européenne avait pour priorité la sécurité alimentaire. À l’époque où la PAC a été conçue, au début des années 1960, elle a donc encouragé les agriculteurs à accroître leurs rendements en adoptant des machines plus efficaces, ainsi que de nouveaux engrais et pesticides. Elle leur fixait également des quotas à atteindre : ils devaient fournir certaines quantités d’aliments et, en contrepartie, les prix de leurs produits étaient garantis. Ces mesures visaient à assurer d’une part la stabilité des revenus des agriculteurs, de l’autre la sécurité alimentaire des consommateurs.

Du coup la réforme consiste du coup à nourrir plus de français et d’européens mais cette fois ci en diminuant les rendements ?

Il y a 2 heures, DroitDeRéponse a dit :

Du coup la réforme consiste du coup à nourrir plus de français et d’européens mais cette fois ci en diminuant les rendements ?

Pour l'instant, il n'y a pas de réforme.