Un siècle après sa création, Sancta Susanna secoue toujours le monde de l’opéra

https://www.lefigaro.fr/musique/un-siecle-apres-sa-creation-sancta-susanna-secoue-toujours-le-monde-de-l-opera-20241011
Avec ses religieuses et son Christ dans le plus simple appareil, la mise en scène de l’opéra de Paul Hindemith, actuellement montée à Stuttgart, irrite une partie de l’opinion. L’opéra, lui, fait salle comble.

« Couvrez ces Saintes que je ne saurais voir... » C’est un opéra qui sentait le soufre, bien avant que la performeuse Florentina Holzinger n’en propose sa vision, délibérément trash et pervertie. Composé en seulement quelques semaines, au tout début des années 1920 par l’expressionniste allemand Paul Hindemith, Sancta Susanna n’avait pas connu la moindre représentation qu’il était déjà qualifié par certains de ses contemporains d’hérétique. Au point que le chef qui devait présider à sa création à l’Opéra de Stuttgart, en 1921, refusa de le faire. Se contentant de diriger les deux premiers volets de ce qui, avec Sancta Susanna, devait constituer un triptyque d’opéras en un acte. Il faudra attendre 1922 pour que l’ouvrage soit finalement donné dans sa totalité, à Francfort... Avant d’être à nouveau retiré de l’affiche, sous pression de l’Église. L’opéra rejoint quelques années plus tard la liste des compositions interdites par le régime nazi, les œuvres de Paul Hindemith figurant en bonne place dans l’exposition sur la «musique dégénérée» (Entartete Musik) de 1938, au côté des productions de Schönberg, Stravinsky ou Weill.  

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Pompier pyromane

Pour son retour à l’Opéra de Stuttgart, plus d’un siècle après sa tentative avortée de création, l’œuvre vient de nouveau de faire scandale. En cause ? Pas simplement son livret, mais la vision radicale qu’a décidé d’en proposer la chorégraphe et performeuse autrichienne Florentina Holzinger. Connue pour ses spectacles volontiers trash et sanguinolents, où le corps féminin est souvent mis à nu et à rude épreuve, celle qui signait là sa première incursion dans le monde de l’opéra a sans doute poussé le curseur un peu loin.

https://lemediaen442.fr/sancta-lopera-blasphematoire-ou-jesus-fouette-des-religieuses-18-malaises-en-deux-representations-a-stuttgart/
L’Opéra national de Stuttgart en Allemagne a présenté cette semaine « Sancta », une pièce musicale qui a suscité une vive polémique et provoqué des malaises chez 18 spectateurs lors des deux premières représentations. Depuis sa première le 5 octobre, cette œuvre qualifiée d'audacieuse (pour ne pas dire provocatrice) a choqué la communauté catholique par ses scènes crues et blasphématoires.

https://www.cnews.fr/monde/2024-10-10/satire-du-christianisme-scenes-sexuelles-et-sanglantes-18-spectateurs-font-un
 

La bande-annonce de «Sancta», disponible sur la chaîne YouTube de l’Opéra national de Stuttgart, donne le ton de cet opéra qualifié «d’audacieux». 

Une scénographie inchangée

Des corps pendus en croix, telle une interprétation de la crucifixion et jaillissant de sang, un Jésus-Christ donnant du vin aux religieuses avant de finir nu à fesser ces dernières ou encore la présence d’un pape nain.... Voici autant de caricatures du christianisme présentes dans cette oeuvre.

La plupart des chanteurs de cet opéra s'affichent également dans le plus simple appareil et se livrent ensemble à des scènes de violences sexuelles. 

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Néanmoins, malgré les critiques et les malaises, le porte-parole de l’Opéra national de Stuttgart a déclaré qu’aucun changement ne serait apporté à l’œuvre, arguant que les spectateurs «savaient à quoi ils s'engageaient», mais a reconnu que «du vrai sang ainsi que du faux sang, des processus de perçage et l'infliction d'une blessure peuvent être observés» dans «Sancta».

Je vois bien le côté sado-maso de la chose, mais quel rapport avec l'opéra?

Comme dirait Rachida Dati (vue par Laurent Gerra) : "Mais qu'est-ce que c'est que cette merde!"

Voilà qui semble aussi sulfureux qu’un concert de Rammstein, sont forts ces allemands :