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Loufiat

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Neopilina Membre 3 264 messages
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C'est moi qui souligne :

Loufiat a écrit : " Alors, donc, l'éternité n'est pas ce qui échappe à ce changement, comme un résidu qu'on expulserait, c'est la prise de conscience, dans l'instant, que si ce qui existe, existe bel et bien dans son instant et à sa façon propre, alors l'éternité est ce qui comprend tous les instants, tous les existants, et qu'il ne peut donc rien y avoir qui en soit retranché. L'éternité est, pour ainsi dire, l'intérieur du temps, ce qui se passe à travers lui, et tout ce qui est sujet au temps, tout ce qui vient à être puis à disparaître, vient à être dans, par et pour l'éternité. Au final on en viendrait à identifier l'éternité au changement lui-même. Il y a " sous " le temps une chose plus fondamentale encore et qui " sous-tient” également et ensemble toutes les choses dans ce qu'elles sont et dans leur devenir. Je vais mourir, mais le présent, la présence, ne cessera pas d'être, c'est moi qui cesserait d'en être, ce moi comme corps et comme esprit actif. Quand bien même le temps se dilaterait aussi extrêmement qu'on veuille, ou se concentrerait inversement, dans les phénomènes. L'éternité, c'est l'instant. L'instant est la médiation par laquelle l'éternité fait irruption. Elle n'est pas comprise dans l'instant, mais l'instant est compris en elle ".

En passant, ça m'a rappelé un truc griffonné adolescent : " Instants fugaces ou fragments d'éternité ? ". L'instant, c'est extrêmement piégeux. Il y a des philosophies entières qui n'en sortent jamais, " mieux ", bâties sur ce genre de malentendus. L'instant est d'abord foncièrement tel parce que, tel un piquet, il est piqué sur un tapis roulant, le temps lui-même, qui imperturbablement déroule. On ne peut pas fixer une durée (c'est à dire une mesure) à l'instant. On n'en finit pas de flirter avec le continu. Ta définition de l'éternité fait abstraction du temps, qui passe, par définition ! Ça pique un peu ! Mais j'entends bien ce genre de réflexions. Je m'autorise un petit détour mais j'y reviendrais pour finir. Parménide était un génie, pas de doute. Mais, on peut sans l'insulter, émettre quelques " mais ". Ce qu'il veut nous dire est du plus haut niveau. Et il fait le choix de nous le dire en vers, avec l'archi-classique, et ultra-contraignant, hexamètre dactylique. Il rame pour dire, il rame doublement pour le dire ainsi ! Pour l'ensemble de ce qui est, il nous parle, métaphoriquement, d'une " sphère ", au moins la métaphore s'entend. Et il n'a pas les talents de Zénon. Platon et Aristote ne sont jamais d'accords sur rien, mais ils le sont sur ce point : Zénon est le découvreur de la dialectique. Même chez les Grecs, les noms d'oiseaux volent bas, et même en escadrille, et en matière d'ego, c'est des monstres, mais on n'a jamais vu personne insulter Zénon en le qualifiant de sophiste. Là, aucun " candidat ", chez des types qui osent tout. On nous dit que c'est Aristote qui verbalise la distinction entre infini en acte et potentiel. Relativement aux textes dont nous disposons, c'est vrai. Il n'empêche que Zénon pratique cette distinction, fort bien, avec génie, brio, il met en " boite " ses détracteurs. " On n'en finit pas de flirter avec le continu ", ai-je dis, et ça commence à être un problème manifeste pour notre intelligence avec lui. Et de sous-jacent au continu, au réel, à la nature, à l'univers physique, etc., en acte, grâce à l'existence de l'être vivant, il y a des infinis potentiels. Juste " potentiels ", mais quand même extrêmement utiles à la vie : indispensables. On le sait depuis longtemps. Pas de mathématiques sans infini, infinis. Je renchéris : pas de vie non plus. Avec donc aussi, quelques pièges à la clé. Ce qui permet de comprendre, d'entendre, ceci :

il y a une heure, Loufiat a dit :

L'éternité, c'est l'instant. L'instant est la médiation par laquelle l'éternité fait irruption.

Et : " Instants fugaces ou fragments d'éternité ". C'est notre propre profondeur, grandeur, etc., potentiellement infinie, qui entre en jeu, qui est là. C'est une bonne nouvelle : on a une foule de belles chose qui ne demandent qu'à être saisies, dites, amenées à la lumière, introduites, injectées, dans le réel en acte pour y faire leur chemin. Il y en a de moins belles, mais ce n'est pas le sujet.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 8 heures, Neopilina a dit :

L'éternité, c'est l'instant. L'instant est la médiation par laquelle l'éternité fait irruption. Elle n'est pas comprise dans l'instant, mais l'instant est compris en elle ".

L'éternité en langue française, c'est une propriété hypothétique qu'on donne au temps qui serait de n'avoir ni commencement ni fin.

Il y a 8 heures, Neopilina a dit :

On ne peut pas fixer une durée (c'est à dire une mesure) à l'instant. On n'en finit pas de flirter avec le continu.

Mathématiquement, on fait plus que flirter avec la continuité, on l'a épousé, on connaît tout d'elle...

C'est amusant parce que c'est Archimède qui a lancé le bal avec son axiome d'Archimède (qui aurait été peut-être repris d'Eudoxe) mais uniquement en considérant une conception ... discrète : "pour deux grandeurs inégales, il existe toujours un multiple entier de la plus grande à la plus petite"

Archimède est venu après (et dans l'ordre chronologique) Thalès, Pythagore que Zenon combattait pour leur vision d'un monde indivisible fait de segments minuscules , Parménide, Anaxagore dont Zenon combattait aussi la vision du monde qui prônait la divisibilité absolue de la matière, de l'espace et du temps, Zenon de l'école des éléates qui montre comme on l'a vu ensemble avec un raisonnement mathématique...  totalement invalide ...que Pythagore comme Anaxagore ont tort en les "remplaçant" par sa propre conception Eleate sur base de l'unité et de la permanence de l'être...donc... sa conception et sa conviction de l'existence de l'éternité pour l'univers.. et qui pensait que tout n'était qu'illusion...dont le mouvement dont le temps... et encore après lui,  Socrate, puis Démocrite, Platon, Eudoxe,  Aristote, Euclide et sa géométrie ...et donc arrive enfin Archimède au 3eme siecle avant JC

Pourquoi cette frise ?

Parce que... Selon l'historien Diogène Laërce...3 siècles ...après JC, les Pythagoriciens avaient déjà compris que cette vision d'Archimède..et bien longtemps avant lui...était mathématiquement fausse...ou plus exactement incomplète...le monde...mathématique aujourd'hui on le sait peut être discret (on dira énumérable selon Cantor, ce sont les entiers naturels et les nombres rationnels) ou continu (en ajoutant les nombres irrationnels pour définir le corps des réels)

Et puisqu'on reste sur Descartes je rappelle la mise en correspondance directe algèbre - géométrie de Descartes via les coordonnées...Cartésienne. 

Pour mémoire, pour les pythagoriciens...comme le monde est fait de segments...on peut forcément les compter...donc on peut forcément exprimer un rapport de longueur par une fraction, ce qu'on appelle les nombres rationnels (pour ratios)

Pour cette fraternité extrêmement organisée, tout est nombre au sens...tout est nombre rationnels..ce qui exprime cette indivisibilité absolue pour ne garder que des segments mis en relation les uns aux autres 

En découvrant le premier irrationnel, racine de 2 comme la diagonale d'un carré de côté 1, les pythagoriciens ont voulu garder le secret qui remettait en cause le fondement de leur conception du monde...

L'historien Proclus au 5eme siècle après JC déclara à ce sujet

"On dit que les gens qui ont divulgué les nombres irrationnels ont péri dans un naufrage jusqu'au dernier car..l'inexprimable, l'informe, doit absolument être tenu secret, ceux qui l'ont divulgué et ont touché à cette image de la vie ont instantanément péri et doivent rester éternellement ballotés par les vagues"

Ainsi l'axiome d'Archimède ... était faux...ou plutôt incomplet

Car bien sûr les nombres qu'ont peut ramener à des ratios existent, on dit qu'ils sont commensurables et ils constituent en mathématiques en la gloire du vieil Archimède une structure algébrique qui est dite aujourd'hui Archimèdienne si elle vérifie cette axiomatique discrète telle que je l'ai énoncée

Et le petit problème concernant les infinitésimaux, c'est qu'ils sont incommensurables...et que la continuité pour passer du discret au continu nécessite le corps des nombres réels

Les grecs dans cette quête de l'infinitésimal et Archimède en particulier utilisèrent la méthode d'exhaustion considérée comme cet ancêtre du calcul infinitésimal 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Méthode_d'exhaustion

Mais évidemment aujourd'hui c'est le calcul différentiel en particulier qui a remplacé (pour les mathématiques les plus simples mais je n'irai pas plus loin en géométrie non commutative) ces notions dans le calcul infinitésimal pour les variables continues

Oui...je t'avais expliqué que concernant les lacunes des mathématiques de Zenon concernant les variables discrètes, Zenon ne connaissait pas la notion de limite de suites infinies rationnelles convergentes ce en quoi la distance que met Achille pour rattraper la tortue est finie et le temps pour la rattraper finie

mais en matière de fonctions qui mettent en relation 2 variables continues dans ces "paradoxes" où il présente la distance et le temps comme continus, il faut évidemment s'être approprié aujourd'hui le calcul infinitésimal et notamment le calcul différentiel et donc en calculant la dérivée de la fonction dans un intervalle démontré comme étant continu ou donc comme ici présenté en prémisses comme tel

Mais c'est ici que je vais mettre les cerveaux en ébullition...

La vitesse est simplement la dérivée de la position sur le temps...

Elle disparait d'ailleurs totalement cette vitesse des raisonnements chez Zenon...

Or...physiquement, aujourd'hui, depuis Einstein, la relativité générale a démontré que l'espace représenté sur L'axe des Y n'était pas absolu (la valeur des distances mesurées entre 2 objets n'est pas partagée selon les observateurs,  je la résume à 1 dimension pour les 3 de l'espace par simplification) et que L'axe X du temps n'est pas non plus un absolu (la mesure des temps par une horloge atomique n'est pas non plus la même mesure pour la durée d'un événement tierce selon les differents observateurs)

En revanche...seule la vitesse de la lumière dans le vide sera toujours la même et cette fois ... pour tous les observateurs

Donc la dérivée de la position sur le temps, la vitesse de la lumière dans le vide à un sens invariant et absolu en relativité alors que ni l'espace ni le temps qui semblaient les variables fondamentales ne sont absolues...

Et ça fonctionne !

Le temp...intrinsèquement  n'existe plus en absolu, l'espace non plus ...et il faut appréhender plus largement le concept...d'espace temps...(relativité restreinte)

Qui se déforme et s'étire selon le champ gravitationnel subi ou selon sa vitesse propre avec un principe d'équivalence (relativité générale)

Un photon se déplaçant à la vitesse de la lumière et émis au big bang a vu se dérouler jusqu'à aujourd'hui et sur son temps propre une durée = 0 seconde alors que le temps cosmologique "moyen" pour l'univers ou grosso modo tel qu'il serait mesuré sur Terre est de 13.8 milliards d'années

A ta question qu'est ce qu'un instant...un instant pour un photon représente...une...éternité pour nous :)

Alors là oui, je peux te rejoindre mais il en faut des efforts 

Mais la c'est le côté facile si on veut philosopher sur l'instant 

ici et maintenant dit le zen

Car la mécanique quantique pour l'infiniment petit nous oblige à reconsidérer un espace discret et la notion de quanta

Une particule ne peut par exemple prendre que des valeurs discrètes pour son niveau d'énergie, entre autres états possibles pour une particule (valeurs discrètes à multiplier par la constante de Planck)

Et les mathématiques nous disent que l'on perd la commutativité au niveau des calculs pour rendre compte de ces états donc que cette constante de Planck vient précisément de la non commutativité d'opérateurs mathématiques...que ces opérateurs mathématiques correspondent au spectre mathématiques des observables dans un espace mathématique abstrait de dimension infinie appelée espace de Hilbert et que ces observables représentent les valeurs mesurées par exemple pour l'impulsion et la position d'une particule dans notre espace réel modulo un principe d'indetermination fondamental dont la constante de Planck nous informe de sa mesure d'indétermination maximale par une inégalité

c'est un principe de la nature ce principe d'intermination, cette discrétisation du quantique et cet alea fondamental et non une limite de notre connaissance ou une limite de nos appareils de mesure

La physique fondamentale remet en question le temps et l'espace comme pièce de théâtre absolue dans laquelle se déroule les événements et cette pièce de théâtre se déforme elle même selon ses acteurs et ne relève pas ni une même localisation absolue ni une même temporalité absolue pour les observateurs et les objets dans l'univers 

Ma question : que nous dit Zenon d'Elee la dessus ?

J'accorde un point : la relativité ne concerne ni les tortues ni les coureurs à pied ou très peu...mais les mathématiques et la physique classique, tout à fait

N'est il pas heureux que les mathématiques...vraies...et les concepts physique vérifiés ne se soient écartées non pas de la bonne philosophie car là il y a flirt...mais de l'autre philosophie, la philosophie incomplète, fausse et même aux vérités cachées et encore aujourd'hui relayées ?

J'ai voté : les concepts scientifiques et le divorce avec la vraie vérité de la vérité vraie mais fausse

La vérité approchée plutôt que l'illusion voire l'élucubration  fût elle un principe philosophique génial 

Zenon que je remercie pour son génie (de l'époque)

Mais pas aujourd'hui non, pas aujourd'hui 

On s'en souvient comme une première brique du savoir et non comme l'édifice contemporain 

Entre un Einstein et un Heidegger ou l'ontologie du nombril,  un monde : le notre, le mien cogito ergo sum

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Membre, Posté(e)
lumic Membre 10 194 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 20 heures, zenalpha a dit :

Notre espèce est de loin le plus gros prédateur et le plus gros exterminateur des autres formes de vie sur notre bonne vieille Terre.

Ce qui est terrifiant oui.

D'autant qu'à y regarder, nous générons une rupture avec notre eco système entretenue par cette idée de nature à notre service et de lien transcendant vers autre chose qu'elle 

Comme si nos actes ici n'étaient qu'une parenthèse avant cette grande éternité paradisiaque de l'au delà 

Ma place est ici.

Nous avons raté avec cette injonction l'idée même de la vie : le sens, la mort et la transmission 

Moi même, j'ai un bilan carbone terrible et je me comporte précisément dans ce que je dénonce.

Profonde gratitude oui envers quoi ?

Je ne sais pas ... mère nature, dieu le père ou le pur hasard

Il est possible qu'arrive un âge où la perspective de notre mort nous renvoie à une amertume nostalgique 

Place aux jeunes.

En effet , faut croire que nos actes ne soient qu ' une parenthèse et que tout le monde s ' en fiche plus ou moins malgré les beaux discours comme une espèce de fatalisme ...

Ceci dit  il me semble que l ' humanité va vers son destin d ' une manière assez sereine puisque après tout l ' important c ' est de survivre quelque soient les moyens ...

Je pense donc que nous ne sommes pas grand chose à titre individuel dans le grand échiquier de la vie puisque après nous l ' existence continue tandis que les croyances consolent les croyants par de belles promesses ...

Ce qui finalement sert aussi l ' intérêt général que d ' accepter son sort ...

Apparemment dans l ' instinct de survie , seul le résultat compte , ce qui me gêne  puisque le sacrifice humain est énorme .La planète terre est tout autant sacrifié si je puis dire car elle est naturellement instable , extermination des dinosaures par exemple ...

Oui la terre est belle mais elle est dangereuse ...

Oui la vie est belle mais elle est mortelle ...

Quoiqu ' il en soit la vie est , que faut - il chercher ? Peut être rien ou tout ce que l ' on pourrait y trouver ( tous  les possibles ) ...

Si il n ' y a rien c ' est plutôt rassurant car il n ' y a rien qui puisse faire souffrir .C '  est donc normalement  plutôt cool mais comment puis je le savoir ? Etre , car si je suis , que nous sommes , nous prenons conscience des événements dans les joies et les malheurs de l ' existence , chacun traçant son chemin ou sa fin ...

Ce qui ma foi doit revenir au même ...

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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à l’instant, lumic a dit :

Ceci dit  il me semble que l ' humanité va vers son destin d ' une manière assez sereine puisque après tout l ' important c ' est de survivre quelque soient les moyens ...

Ce que dira l'IA au moment où sa branche armée robotisée aura fini de cultiver le dernier homme libre en esclave

Si ce n'est déjà fait

 

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Membre, Posté(e)
lumic Membre 10 194 messages
Maitre des forums‚
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il y a 6 minutes, zenalpha a dit :

Ce que dira l'IA au moment où sa branche armée robotisée aura fini de cultiver le dernier homme libre en esclave

Si ce n'est déjà fait

 

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a 26 minutes, lumic a dit :

 

Dans le livre de Philippe K Dick, les habitants et notamment le personnage joué par Harrisson Ford ont des animaux mécanique (réellement, pas comme décrit par Descartes), il reste de vrais animaux qui coûtent une fortune

Le sous titre est "les androïdes rêvent ils de moutons électrique ?"

Et il y a une religion, le mercerisme avec des boîtes à empathie pour accompagner les vicissitudes de mercer, un prophète qui gravit une colline en se prenant des cailloux tout en fusionnant à distance avec des autres adeptes un peu comme la dévotion de Descartes et comme internet aujourd'hui 

On en parle pas dans le film Blade Runner 

L'avenir est il un long passé ?

 

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Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 3 264 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 3 heures, zenalpha a dit :
Il y a 9 heures, Neopilina a dit :

L'éternité, c'est l'instant. L'instant est la médiation par laquelle l'éternité fait irruption. Elle n'est pas comprise dans l'instant, mais l'instant est compris en elle ".

L'éternité en langue française, c'est une propriété hypothétique qu'on donne au temps qui serait de n'avoir ni commencement ni fin.

Ce qui est cité ci-dessus par Zenalpaha, n'est pas de moi, mais de Loufiat.

Depuis Zénon d'Élée, le philosophe occidental, quand il philosophe, ne fait plus de mathématiques. Des fois je me demande si je parle français.

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Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 3 264 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 3 heures, zenalpha a dit :

J'ai voté : les concepts scientifiques et le divorce avec la vraie vérité de la vérité vraie mais fausse

Fais moi vite fait une équation pour le divorce de mon facteur, ça urge. Quelques photons pour ça déprime, j'aurais du y penser.

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
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Il y a 10 heures, Neopilina a dit :

L'instant, c'est extrêmement piégeux. Il y a des philosophies entières qui n'en sortent jamais, " mieux ", bâties sur ce genre de malentendus. L'instant est d'abord foncièrement tel parce que, tel un piquet, il est piqué sur un tapis roulant, le temps lui-même, qui imperturbablement déroule. On ne peut pas fixer une durée (c'est à dire une mesure) à l'instant. On n'en finit pas de flirter avec le continu. Ta définition de l'éternité fait abstraction du temps, qui passe, par définition ! Ça pique un peu !

Pour moi, vraiment, on est pas même encore dans l'ordre du spéculatif. Un scientifique spécule quand il imagine l'univers bloc. Je vois un tel génie, et je ne peux pas penser que je ne me trompe pas vis-à-vis de lui (humiliation de la pensée : la science a remplacé les religions révélées, j'y reviendrai peut-être - et il ne faut pas se vexer, simplement il faut bien avoir à l'esprit que si le commun ne pense plus, en général, c'est parce qu'il estime que cette tâche est déléguée à d'autres, et il n'oserait pas dialoguer avec ces autres vraiment, ou très rarement - où apparaît la supériorité absolue et définitive d'un Socrate, en termes d'humanité, d'amitié donc - tout est là, à ta portée, et je ne serai que ton occasion). Ma définition ne fait pas abstraction du temps qui passe. Comment prendrais-je conscience de l'instant sans tenir compte du temps qui passe ? C'est moi qui me vit, par rapport à l'éternité, dans un rapport négatif : elle m'est un extérieur. Et pourtant je comprends qu'elle inclue tout, moi compris.

Tiens je sens que je dois filer une métaphore, carrément écrire une petite histoire. L'histoire d'une danseuse talentueuse qui avait un oncle physicien. De son côté elle danse et lui, du sien, il étudie la matière. A vrai dire aux réunions familiales ils n'ont pas grand chose à se dire, mais le hasard a voulu que le physicien soit le parrain de la danseuse et que régulièrement, en vertu de ce lien un peu bizarre, ils se parlent et se rencontrent depuis qu'elle est toute jeune. Un jour le physicien arrive après une répétition et se trouve entraîné au milieu du groupe des danseurs dans un bar, alors que la discussion tourne autour de la danse. Vient, à un moment, le tour de sa filleule qui s'exprime, essayant d'expliquer ce qu'il y a de miraculeux à parvenir à cette présence au corps, par un tel travail que le poids semble vraiment disparaître et que, tout d'un coup, tout s'enchaîne sans plus aucune difficulté, simplement parce que ça doit être. 

Sur le moment le physicien est surpris par la beauté de ce que sa filleule exprime, vraiment il est échauffé, frappé. Plus tard alors, en tête à tête et avec ses gros sabots d'homme de labeur, il tente d'expliquer à sa filleule, par A + B, que, lorsqu'elle danse, son centre de gravité la rapporte au centre de la terre, et là, tout de suite, aussi bien ; que cette grâce qu'elle touche rejaillit et est solidaire de toute la planète, d'une certaine façon, car il n'est pas un homme qui marche sur cette terre avec lequel elle n'ait rien de commun ; mais alors, la jeune femme, qui suit ses cours de physique mais ose rarement évoquer le sujet de peur de passer pour une idiote devant son parrain, lui répond "mais le centre de la terre, lui, ne renvoie-t-il pas au centre du soleil, et lui-même à un trou noir ?"

L'instant, percevoir l'instant, implique que je sois sujet au temps. Qu'il y ait du devenir. Que le monde, à la fois, se donne à moi comme passé, présent et avenir. Evolution, etc. L'instant n'en reste pas moins l'intermédiaire par lequel l'éternité fait irruption à la conscience. Ou bien l'instant n'existe pas du fait qu'on saurait ou ne saurait le mesurer (la mesure l'implique). Mais on va au devant de sérieux problèmes.

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
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A la fin, je voudrais comprendre ce qu'il reste à faire de la philosophie. Tu lui proposes une cure de désintox : qu'elle cesse d'être cogito-dépendante. Bon. D'accord. Mais à quoi bon savoir ? Admettons que j'en arrive à considérer que mon intelligence doive se déployer dans deux sens, à rebours et en avant, dans toutes les dimensions possibles du rebours et de l'en-avant (drôle d'expression d'ailleurs, non ?) ; à quoi bon, quoi. Pourquoi je m'emmerderais avec tout ça ?

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 6 heures, Neopilina a dit :

Fais moi vite fait une équation pour le divorce de mon facteur, ça urge. Quelques photons pour ça déprime, j'aurais du y penser.

Mon seul et unique propos est de te faire comprendre (ou simplement de te rabâcher car c'est peine perdue) que le résultat des expériences doit être prédit par une théorie 

Les tortues se font rattraper et les flèches atteignent leur cible, c'est une première nouvelle que la bonne parole te porte

Et que la seule théorie qui permet de rendre compte des expériences faisant intervenir la mesure du temps, le calcul des distances ou la vitesse des objets s'appelle la physique 

Qu'elle s'appuie pour se faire sur une axiomatique qui se doit être bonne et un algorithme de résolution qui s'appelle le calcul

Non seulement Achille rattrape les tortues mais nous savons où, nous savons au bout de combien de temps et nous pouvons calculer les différentes vitesses

Donc si tu comprends que les mathématiques permettent de rendre compte des 4 paradoxes de Zénon tant en postulant un monde discret qu'en postulant un monde continu

Si tu comprends qu'en plus il existe des algorithmes et des corpus mathématiques dédiés aux corps discrets et aux corps continus et même en géométrie non commutative à la cohabitation des deux

Ce jour là, tu comprendras ce qu'est une démarche de connaissance plutôt que des paradoxes métaphysique pseudo philosophique sur...l'éternité, les infinis mathématiques, la nature du monde...qui sort...de ton esprit .. sur base d'erreurs commises par Zenon

Ça reste intéressant de sortir du cadre mathématique si, à minima, on rend compte des résultats 

Et quand Zenon conclue qu'un monde discret ou continu ne peut rendre compte du mouvement, prend le au mot

laisse le où il est et met toi en marche

Toutes ses hypothèses sont REFUTEES ou plus exactement ses méthodes pour les démontrer sont...fausses.

Fin de cette tergiversation "ontologique" sur la nature du temps sur la base de son raisonnement la conclusion est : il s'est totalement vautré

Alors c'est vrai, les mathématiques ne te disent rien du divorce de ton facteur 

Mais dans un topic sur Descartes le philosophe et mathématicien, tout le monde globalement s'en contrefout

Ceci étant s'il ne se met pas en arrêt et s'il travaille un peu, tu recevras peut-être une fiche d'imposition ou, parfois, tu utiliseras des algorithmes de multiplication pour certains calculs dont la génèse de résolution moderne cache un pur génie de résolution sans utiliser les abaques du moyen âge 

Car tu verras, ton facteur rattrape les tortues en vélo électrique 

Il existe des facteurs aussi en mathématiques qui ont un intérêt : ils n'apportent que de bonnes nouvelles et des vraies méthodes 

Prend moi pour un prophète grec si ça t'aide, l'analyse ADN chez mon père marque 15% de sang grec, 10% de sang moyen oriental et le reste est gallo romain 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 6 heures, Neopilina a dit :

Ce qui est cité ci-dessus par Zenalpaha, n'est pas de moi, mais de Loufiat.

Depuis Zénon d'Élée, le philosophe occidental, quand il philosophe, ne fait plus de mathématiques. Des fois je me demande si je parle français.

Tu es en représentation et tu te vautres comme Zenon, pour dire comme tu fais attention à ce que tu écris...

L'ensemble des textes que je cite sont de toi in extenso

Le bon philosophe s'intéresse aux mathématiques et à la physique bien sûr 

Certains ne s'y intéressent pas mais ils montent des concepts soit qui ne sont pas dans ce domaine soit qui ne sont pas en contradiction avec les sciences 

Je peux écrire que l'univers est une tortue sur une tortue sur une tortue si ça me chante mais je dois préciser que je ne rend pas compte par ma théorie des phénomènes que nous analysons dans l'univers observable

C'est non scientifique et métaphysique comme Dieu ou les licornes roses 

Pourquoi notre univers ne serait il pas que l'œil d'une de ces tortues empilées puisque je ne suis pas réfuté par la science ?

Pourquoi n'y aurait il pas un homme vert invisible extra terrestre dans le train à mes côtés en ce moment ?

Zenon est réfuté par la science, sa philosophie n'est peut-être pas à la poubelle de l'histoire mais ses méthodes donc ses conclusions pour contrer ses adversaires y sont : arguments évoqués -> poubelle

Ce type d'approche comme l'ontologie d'heidegger sur l'être et l'étant est du même ressort sauf qu'il prend bien soin de définir des concepts abstraits sans réelle contrepartie réelle

Un intérêt pratique nul, le mérite de faire plaisir à la pseudo philosophie oú sont morts les lumières 

Des bons à rien, une philosophie ou l'être rencontre le néant et qui les comble depuis leur nombrilisme

La nature de l'étant en tant qu'objet physique et y compris l'homme ne répondant pas aux définitions d'Heidegger pas plus que l'être, cette ontologie comme vue de l'esprit est masturbatoire et non scientifique

La pensée pure se prend pour l'objet de sa pensée -> masturbation intellectuelle 

Elle a donc un intérêt intellectuel et quelques mérites bien en deca de l'accueil qui lui est fait

Ce dernier point est mon point de vue

La résolution des paradoxes de Zenon et l'identification de ses erreurs de raisonnement est une connaissance objectivement et definitivement

Je ne dis pas que ta conception métaphysique du monde est fausse ni celle de Matrix

Je dis que tes arguments fondés sur la raison qui font intervenir, temps, espace et durée sont fausses, la science y répond et marque tes...erreurs

Cogito ergo je me trompe

Descartes n'y avait pas pensé

Comment veux tu conceptualiser ces notions sans l'apport des sciences ?

C'est ce qui te dérange finalement 

Ne pas pouvoir exprimer des énormités eu égard à ce qu'on connait

Ça, ce n'est même plus de la philosophie en vérité 

 

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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 066 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, zenalpha a dit :

L'éternité en langue française, c'est une propriété hypothétique qu'on donne au temps qui serait de n'avoir ni commencement ni fin.

Un photon se déplaçant à la vitesse de la lumière et émis au big bang a vu se dérouler jusqu'à aujourd'hui et sur son temps propre une durée = 0 seconde alors que le temps cosmologique "moyen" pour l'univers ou grosso modo tel qu'il serait mesuré sur Terre est de 13.8 milliards d'années

A ta question qu'est ce qu'un instant...un instant pour un photon représente...une...éternité pour nous :)

 

:pardon:J'imagine que c'est celui qui confond sempiternalité et éternité, ou pire éternité et  temporalité  ? 

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zenalpha Membre 22 144 messages
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il y a 39 minutes, Demsky a dit :

:pardon:J'imagine que c'est celui qui confond sempiternalité et éternité, ou pire éternité et  temporalité  ? 

Sa définition "ressemble" à celle du temps avec cette image du fleuve dont l'écoulement serait fait d'instants 

Il occulte totalement la propriété principale qui est que l'éternité serait ce fleuve mais qui n'aurait ni commencement ni fin

Et il reste sur son problème de conceptualisation concernant ce qu'on appelle un infinitésimal

Quel serait le plus petit instant possible dans cette conception 

Ce qu'il ne sait pas, c'est que les mathématiques ont résolu ce problème qui a trait à la continuité d'un espace et qu'échapper à son entendement ne signifie pas échapper à la démonstration 

Et ce qu'il ne sait pas non plus, c'est que le temps comme conception physique disparait  pour celui d'espace temps, que le temps reste donc relatif, directement en lien avec l'espace, dépendant de la vitesse et du champ gravitationnel mais mesurable et qu'on a des technologies que sont les horloges atomique et une définition du plus petit temps théorique qui est le temps de Planck

Et que pour que les théories aillent en deçà, qu'il faille une théorie de gravitation quantique à l'ébauche

La boucle de la gravitation quantique à boucles est par exemple ce plus petit quantum d'espace temps car la continuité elle même disparait, il faut d'autees mathématiques et ce quantum prend les mêmes caractéristiques aléatoire et de caractéristiques liés aux champs qu'une particule

Pour Rovelli, il n'y a ni espace ni temps donc même plus d'espace temps mais des particules (plus précisément des quantum de champ car on imagine à tort une particule comme un corpuscule), des boucles de champ gravitationnels faisant partie de champs le tout en interaction 

Cette conception est hypothétique mais à le mérite d'être extrapolée de ce que nous connaissons 

Pour Connes, la question de l'effondrement de la fonction d'onde ou problème de la mesure est justement mal posée car elle s'exprime dans le temps qui est une variable conjuguée de l'espace...la variabilité quantique et le principe d'indetermination est plus fondamental que l'espace et le temps si fait qu'à cette échelle une superposition d'états pour une "particule" ou quantum de champ qui s'effondre le ferait de manière instantanée sans contrainte de localisation ni de durée

Et connes et Rovelli proposent un temps thermodynamique qui est le fait que le temps que nous mesurons n'est qu'un effet macroscopique, que le temps, l'espace et l'espace temps sont des caractéristiques globales macroscopique et non fondamental au niveau quantique en deca du temps de Planck 

Ce serait un peu comme si lorsqu'on mesurait la température on imaginait des particules élémentaires chaudes

Non

On mesure une agitation des particules qui se manifeste macroscopiquement par une température 

Bref...

Ces théories sont à l'ébauche mais montrent que tant le temps que l'espace ne sont une essence fondamentale mais des représentations mesurables de phénomènes plus fondamentaux issus d'interaction avec les autres champ 

En tout cas...ça montre que l'idée de découper ad infinitum une matière ou l'espace ou le temps se heurte à une réalité physique qui n'est pas notre entendement commun

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zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 10 heures, Neopilina a dit :

Ce qui est cité ci-dessus par Zenalpaha, n'est pas de moi, mais de Loufiat.

Depuis Zénon d'Élée, le philosophe occidental, quand il philosophe, ne fait plus de mathématiques. Des fois je me demande si je parle français.

Je viens de comprendre (ça m'arrive)

Ce que tu veux dire c'est que tu as repris dans ton propre texte des citations de Loufiat pour les commenter

Et que te citant, j'ai repris en fait le texte de Loufiat

Ok et mea culpa ne prend pas mes commentaires pour toi même

J'invite à utiliser le système de citations

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Loufiat Membre 2 566 messages
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Je jette une pierre dans l'eau et regarde les ondes parcourir le lac. Je vois l'effet d'un acte. La cause des ondes c'est la chute de la pierre. Si la pierre a chuté, c'est que je l'ai lancée. Et la raison pour laquelle je l'ai lancée, c'est que je voulais voir une cause produire son effet.

Donc les vaguelettes viennent mourir sur le rivage : chaque effet détruit sa cause ; quand la pierre fend l'eau, je ne la lance plus ; quand les ondes échouent à mes pieds, la pierre ne fend plus l'eau. Bon mais alors qu'est-ce qui fait que tout ça a tenu ensemble et s'est passé comme une seule chose, un seule enchaînement ? Ma mémoire ? mais c'est la mémoire de quelque-chose, quelque-chose que d'ailleurs j'ai imaginé et voulu avant de le faire, et dont je décide de me souvenir en y réfléchissant.

Mais maintenant que le lac a retrouvé son aspect bien placide, la pierre, dieu sait où elle gît et les vaguelettes sont évanouies ; est-ce que ce qui vient d'arriver, est bien arrivé, et pourtant, ce n'est plus rien du tout ? ou bien, en est-il encore quelque-chose ? Je peux douter que ça ait existé tout court, ou bien, je dois conclure que ça existe à l'infini ; que donc la pierre doit se trouver au fond du lac, que je pourrais y aller la trouver.

Qu'est-ce qui donc, à travers ces changements, a poursuivi sa course et établi un passage entre l'avant et l'après, tisse cette toile sur fond de quoi je peux à nouveau jeter une pierre et, alors, ce sera à la fois la même situation qui se poursuit et une situation entièrement renouvelée, car une pierre gît déjà au fond du lac et les grenouilles sont déjà éparpillées ? 

L'instant est le point de rencontre entre l'éternité et l'existence, ce n'est pas vraiment négociable je crois. L'éternité est-elle une hypothèse que je formule, une conception ? On pourrait l'appeler autrement, peu importe. Ce qui caractérise cet être en tout cas, c'est d'être de la nécessité la plus absolue, radicale qui soit. Je ne peux pas, une fois que j'y ai pensé, me dire que l'éternité est mal rasée et qu'elle se balade parmi nous - et c'est le scandale que les chrétiens vont provoquer.

L'éternité c'est la chose la plus nécessaire qui soit, je veux dire qu'en elle, le temps est aboli et c'est pour ça que je ne peux jamais avoir qu'une saisie immédiate de cette chose, de l'ordre de l'intuition, dans l'instant donc. Sitôt que je l'entrevois, je me trouve entraîné à une vitesse supraluminique, si j'ose dire, dans une série de conséquences toutes aussi nécessaires et étranges les unes que les autres : la perfection (au sens de : complet). L'infinité. La "gratuité" la plus totale (c'est un acte au premier degré ; par rapport à moi qui n'ai qu'une liberté relative). La cause en soi... Tout ça découle de soi, surgit ensemble comme d'un seul homme sous ce rapport de l'éternité.

Reste que, pour vivre, moi, je n'ai que des instants à me mettre sous la dent, bien faméliques il est vrai, et jamais l'éternité toute complète où toutes choses roulent et s'abîment. Je dors par exemple, et soudain je m'éveille. En combien de temps je suis passé du sommeil à l'éveil ? Une nanoseconde ? Qui le dira ? Y a-t-il un registre, des records à battre, des hypothèses et des controverses - peut-être est-ce fonction de la profondeur de l'endormissement ? Eh bien tous les matins je m'éveille et alors quelque-chose bascule d'un instant à l'autre, quand le monde se remet comme à l'endroit en même temps que je me frotte la tête. Dormir ou s'éveiller, ce n'est pas la même chose il me semble, et pourtant ça m'arrive tous les jours, à moi, et même que je passe en fait tout mon temps comme ça à glisser d'instant en instant sans m'en rendre compte ; quand je dors, je l'ignore royalement, parce que je dors bien bêtement et rêve rarement de philosophie. 

Ca m'en inspire une dernière, et puis vraiment faut que j'arrête avec mes histoires, mais je pense à ce barman qui en avait marre d'entendre un habitué débiter des conneries au comptoir ; l'autre lui disait qu'il devrait absolument écouter une vidéo qui explique, avec la physique quantique, qu'on a l'impression, mais ce n'est qu'une illusion, que les choses se touchent les unes les autres, alors que rien ne peut vraiment rien toucher, "par exemple là tu vois, tu crois que ce verre touche le comptoir, eh ben non !" il disait en remuant son verre comme ça, entre deux éclaboussures ; et le barman de lui reprendre le verre "puisque t'y touches pas de toute façon !".

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Neopilina Membre 3 264 messages
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Il y a 13 heures, Loufiat a dit :

Tiens je sens que je dois filer une métaphore, carrément écrire une petite histoire. L'histoire d'une danseuse talentueuse qui avait un oncle physicien. De son côté elle danse et lui, du sien, il étudie la matière. A vrai dire aux réunions familiales ils n'ont pas grand chose à se dire, mais le hasard a voulu que le physicien soit le parrain de la danseuse et que régulièrement, en vertu de ce lien un peu bizarre, ils se parlent et se rencontrent depuis qu'elle est toute jeune. Un jour le physicien arrive après une répétition et se trouve entraîné au milieu du groupe des danseurs dans un bar, alors que la discussion tourne autour de la danse. Vient, à un moment, le tour de sa filleule qui s'exprime, essayant d'expliquer ce qu'il y a de miraculeux à parvenir à cette présence au corps, par un tel travail que le poids semble vraiment disparaître et que, tout d'un coup, tout s'enchaîne sans plus aucune difficulté, simplement parce que ça doit être. 

Sur le moment le physicien est surpris par la beauté de ce que sa filleule exprime, vraiment il est échauffé, frappé. Plus tard alors, en tête à tête et avec ses gros sabots d'homme de labeur, il tente d'expliquer à sa filleule, par A + B, que, lorsqu'elle danse, son centre de gravité la rapporte au centre de la terre, et là, tout de suite, aussi bien ; que cette grâce qu'elle touche rejaillit et est solidaire de toute la planète, d'une certaine façon, car il n'est pas un homme qui marche sur cette terre avec lequel elle n'ait rien de commun ; mais alors, la jeune femme, qui suit ses cours de physique mais ose rarement évoquer le sujet de peur de passer pour une idiote devant son parrain, lui répond "mais le centre de la terre, lui, ne renvoie-t-il pas au centre du soleil, et lui-même à un trou noir ?"

Zenalpha, par exemple, " méritait " une telle leçon infiniment plus que moi. Idem pour l'habitué, son verre et le barman.

Et, sur l'instant, tu me parles comme si je ne t'avais pas dit qu'adolescent (15 ans) j'avais écrit : " Instants fugaces ou fragments d'éternité ? ". Je suis un homme des bois, fils d'un homme des bois, la passion de ma vie, c'est la zoologie pas la philosophe. Mes instants les plus grands, c'est toujours avec du vivant que je les passe. Je suis un Observateur né. Je suis aussi bon pisteur que ton avatar, si c'est un indien d'Amérique du Nord ! Quand on a voulu savoir s'il restait du grand tétras (Tetrao urogallus) dans le massif du Vercors, c'est à moi qu'on a demandé. J'ai signalé a minima et de façon certaine un mâle adulte. Ces quelques lignes ont fait date, mais ce n'était pas une bonne nouvelle : c'est la dernière fois que cette espèce a été signalée scientifiquement dans ce massif, d'où il a disparu. Au bout de trois mois dans une forêt, tous ses habitants savent qui je suis. Il me faut 4 heures pour toucher un lézard qui ne fuit plus quand il me voit, etc. Et entre deux connexions, a minima, j'irais derrière chez moi, visiter le petit monde très heureux de s'y trouver. L'instant rencontre en permanence Ton (cogito) infinie profondeur, épaisseur, etc., ou la Mienne, etc. Quand tu parles de Tes instants, tu parles de Ta profondeur, de Ton épaisseur, de Toi, etc. Tu me parles comme si je ne te l'avais pas dit.

Il y a 12 heures, Loufiat a dit :

A la fin, je voudrais comprendre ce qu'il reste à faire de la philosophie. Tu lui proposes une cure de désintox : qu'elle cesse d'être cogito-dépendante. Bon. D'accord. Mais à quoi bon savoir ? ... Pourquoi je m'emmerderais avec tout ça ?

Depuis des milliers d'années l'apprenti-homme se demande si ceci ou cela existe. Avec une philosophie méthodique, rigoureuse, on répond en quelques lignes. Et on peut avancer. Et je suis un travailleur forcené. Un de mes meilleurs amis m'a dit que je ne connaissais pas l'ennui. J'ai réfléchi deux secondes, j'ai admis. Après, chacun fait ce qu'il lui plaît (dans le cadre de la Loi, etc.). La science a eu son XVII°, je t'assure que la philosophie aura le sien.

Il y a 13 heures, Loufiat a dit :

( humiliation de la pensée : la science a remplacé les religions révélées, ...

L'abbé Lemaître tutoyait Einstein, ils causaient d'égal à égal. Tu confonds deux types d'objets que j'avais pris la peine de distinguer aussi bien que possible.

Il y a 13 heures, Loufiat a dit :

... - où apparaît la supériorité absolue et définitive d'un Socrate, en termes d'humanité, d'amitié donc - tout est là, à ta portée, et je ne serai que ton occasion)

Occasion pour occasion, échange de courtoisie, alors : " L'Être, infini ontologique et potentiel, c'est l'âme de la nature, c'est le ce que c'est. Et s'il n'y a rien de vivant, il n'y a personne pour le voir ".

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 144 messages
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Il y a 3 heures, Loufiat a dit :

Je jette une pierre dans l'eau et regarde les ondes parcourir le lac. Je vois l'effet d'un acte. La cause des ondes c'est la chute de la pierre. Si la pierre a chuté, c'est que je l'ai lancée. Et la raison pour laquelle je l'ai lancée, c'est que je voulais voir une cause produire son effet.

Donc les vaguelettes viennent mourir sur le rivage : chaque effet détruit sa cause ; quand la pierre fend l'eau, je ne la lance plus ; quand les ondes échouent à mes pieds, la pierre ne fend plus l'eau. Bon mais alors qu'est-ce qui fait que tout ça a tenu ensemble et s'est passé comme une seule chose, un seule enchaînement ? Ma mémoire ? mais c'est la mémoire de quelque-chose, quelque-chose que d'ailleurs j'ai imaginé et voulu avant de le faire, et dont je décide de me souvenir en y réfléchissant.

Hello

ça me rappelle le dicton "un arbre fait il du bruit s'il n'y a personne pour l'entendre ?"

A titre personnel, je pense que oui :)

Il y a la réalité de la nature dans lequel mon esprit est une conséquence 

Et mon esprit à son tour refabrique une réalité pour mon entendement (exemple les couleurs qui sont fabriquées par notre cerveau)

Je pense même qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse mais c'est une autre histoire

Ce qui est incroyable ce sont les expériences en mécanique quantique et les interprétations de la mécanique quantique qui pourraient suggérer l'inverse

Einstein a dit "j'aime penser que la lune est la même quand je ne la regarde pas"

Et pas pour rien...

C'était dans le cadre de ses interprétations sur la nature de la réalité telle qu'il l'entendait et la réalité telle qu'elle est décrite par la mécanique quantique (indéterministe, avec des intrications alocales et des phénomènes de rétro causalité)

J'ai déjà parlé de cette vision dite idéaliste pour qui le fondement de la réalité est la conscience.

Tu parles de mémoire mais cette vision idéaliste va plus loin.

Ce n'est pas une vision qui prétend que la conscience est nécessaire pour interagir avec le monde, c'est une vision qui prétend que la conscience EST le monde, que rien n'existerait sans conscience, un peu comme si l'univers n'avait pas eu d'existence avant qu'une conscience quelconque n'y émerge, ce récit historique du temps linéaire que tout le monde connait

Et tout les problèmes qu'on évoque y sont réunis... la non localité... la non temporalité... la non causalité 

Les expériences des fentes de Young ne parleront pas à grand monde ici mais elle remettent d'une part en cause la nature d'une particule quantique dans ses manifestations lors de l'expérience (la dualité onde particule) et elle interroge sur le rôle de l'observateur ou de l'appareillage de mesure

Car selon le choix du dispositif expérimental de l'expérimentateur, la "particule" peut se manifester tantôt comme le ferait un corpuscule, tantôt comme le ferait une onde.

L'interaction sujet - objet influe sur la nature de l'objet quantique ce qui est différent de mesures ordinaires qui ne font que relayer une information sur un objet précis mais dont la mesure n'influe pas l'état. En mécanique classique on mesure ce qui est, on ne choisit pas ce qui sera par notre choix de mesure (une onde ou une particule sur l'écran).

L'expérience dite de fentes de Young à choix retardé proposé par John Wheeler montre même que, après le passage de particules issues d'un canon vers un écran dans les fentes de Young intercalées, le choix d'un expérimentateur de refermer une des 2 fentes ou de ne pas les refermer (conditionnant la manifestation corpusculaire si une fente ouverte ou conditionnant la manifestation ondulatoire si 2 fentes ouvertes) avait comme conséquence de "changer" l'état de la particule après son passage dans les fentes "comme si" elle avait gardé un contact avec son passé "pour choisir sa manifestation" sur l'écran après être passée.

D'ailleurs la fonction d'onde d'une seule particule passe par "tous les chemins possibles" avant cet effondrement de la fonction d'onde sur un point bien précis de l'écran

Cette rétro causalité à l'échelle est contraire à un monde local et déterministe et elle a semé le doute sur le rôle de l'observateur (ou de l'expérimentateur)

"Le passé bouge encore" expliqué par Alain Connes et la signification de l'instant présent

Pour certains, c'est le rôle de notre conscience qui fixait ce "choix" à la particule

Le plus fascinant dans ce débat vieux comme le monde, c'est que le big bang nous l'avons vu s'est retrouvé dans un état quantique au temps de Planck il y a 13.8 milliards

On appelle ça la cosmologie quantique et ça a son importance pour faire "cohabiter" la physique déterministe, locale et causale de la relativité générale qui explique la gravité avec les 3 autres forces du modèle standard de la physique des particules de la mécanique quantique qui est alocale, probabiliste et parfois même rétrocausale

De la à penser que c'est nous aujourd'hui qui fixons l'état de l'univers dans son lointain de passé, Steven Hawking a fait le pas et à proposé dans y a t'il un architecte dans l'univers un modèle dit top down ou rétro causal où il donne à nos observations présentes les raisons des ajustements fins de la physique, nous fixerions par notre qualité d'observateur conscient aujourd'hui l'état de l'univers compatible à notre existence il y a 13.8 milliards d'années

Audacieux.

Aujourd'hui, on ne va pas se mentir, cette conception idéaliste a du plombs dans l'air, l'effondrement de la fonction d'onde a été "vue" et modélisée par des dispositifs expérimentaux dans les expériences de Serge Haroche indépendamment d'une conception idéaliste.

Plus exactement le phénomène dit de décohérence ou une superposition d'état initiale qui s'effondre dans un état unique

 ce qui n'est pas expliqué c'est le caractère aléatoire du résultat obtenu qui est simplement prédit par une probabilité mais qui ne détermine pas la situation finale exacte obtenue

Mais ce principe de non localité a été démontré par les expérience einstein podolsky rosen et on sait qu'un système quantique continue de se comporter comme un système unique au travers l'espace (ex intrication quantique) et même au travers du temps (expérience de retro causalité dite à choix retardé)

il y a une heure, Neopilina a dit :

Zenalpha, par exemple, " méritait " une telle leçon infiniment plus que moi. Idem pour l'habitué, son verre et le barman.

On ne mérite jamais une leçon, on l'apprend.

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zenalpha Membre 22 144 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a 39 minutes, Neopilina a dit :

Occasion pour occasion, échange de courtoisie, alors : " L'Être, infini ontologique et potentiel, c'est l'âme de la nature, c'est le ce que c'est. Et s'il n'y a rien de vivant, il n'y a personne pour le voir ".

Lapalisse n'aurait pas dit mieux

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Neopilina Membre 3 264 messages
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Il y a 1 heure, zenalpha a dit :

Einstein a dit " j'aime penser que la lune est la même quand je ne la regarde pas "

La seule chose que ça m'inspire, et il se trouve que c'est vrai, c'est que même Einstein est un pur produit de l'académie allemande, qui est alors néo-kantienne. Heisenberg, etc., aucun n'y a échappé. Même un génie est d'abord le fruit de son environnement.

Il y a 1 heure, zenalpha a dit :

On ne mérite jamais une leçon, on l'apprend.

Tiens, moi aussi je peux faire une blagounette façon " danseuse " ou " barman ". Une femme dit : " Je crois bien qu'à c't'heure ci je pourrais m'enfiler la Tour Eiffel ". Zenalpha, c'est celui qui demande l'heure !!   :lol: Bien évidemment Zenalpha ne sort jamais sans son horloge atomique, ses boites de Casimir, ses fentes de Young, etc.

Il y a 2 heures, Neopilina a dit :

" L'Être, infini ontologique et potentiel, c'est l'âme de la nature, c'est le ce que c'est. Et s'il n'y a rien de vivant, il n'y a personne pour le voir ".

Ensuite. Et donc, cogito, conscience de Soi, dans le cas du Sens, il y a " le ce que c'est " par et pour Toi, Moi, etc.

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