Le Vieux Bonhomme

Le Vieux Bonhomme.

 

Tous les matins je vois passer sur la route un bonhomme.

Il est vieux visiblement et il avance lentement.

Avec peine.

On comprend bien que chaque pas lui coûte.

Il arrive encore raisonnablement à enchaîner chaque pas au précédent.

Et ça fait presque une démarche.

Une démarche appliquée, volontaire, nécessaire.

Indispensable.

Il marche en désespoir de cause.

La descente au village on la lui devine assez facile mais c'est la remontée qui mobilise toutes ses ressources.

Il a la tête un peu penchée vers l'avant, le cou tendu, comme si son esprit était mieux décidé à monter que le reste de son corps.

Et ce corps, il le balance légèrement un peu à droite, un peu à gauche à chaque pas pour faciliter l'envoi vers l'avant de la jambe opposée...

(Il me semble.)

Il n'est pas habillé en vieux : il porte une chemise dans les bleus moyens.

Je souffre pour lui et l'encourage moralement.

Il est épuisant "rien qu'à le regarder".

Mais il est admirable en un sens.

"La meilleur façon de marcher c'est encore la sienne :

C'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer !"

Je sens que toute sa pensée et toute son énergie sont concentrées sur ce mot simple :

Recommencer !

Comme le balancier des vieilles pendules.

Après un pas, un autre !

Et encore un autre !

Un nouveau !

Encore UN !...

 

Quo non ascendam ?

 

Depuis la fontaine jusqu'à la rue de la Maison de Retraite sur la droite, ça monte un peu mais légèrement. On pourrait presque croire que c'est plat !

Disons que ça se fait.

Mais à partir de là, la montée est plus raide.

Elle vous coupe les jambes d'un coup ! C'est comme un mur. Et là ça monte radicalement jusqu'au rond point.

Une vingtaine de mètres terrible.

Après sur le Rond-Point, non, ça file. La route continue, lisse et horizontale. Tout va bien !

C'est le sommet.

L’Annapurna !

Tous les jours un exploit !

Et je sais qu'à partir de là il est soulagé...

 

Probable qu'un jour je serai lui.

En attendant je ne joue ni les jeunes fringants

Ni les vieux arthritiques :

Je m'éloigne...

Et témoigne et critique...

il y a 49 minutes, Engardin a dit :

Le Vieux Bonhomme.

 

Tous les matins je vois passer sur la route un bonhomme.

Il est vieux visiblement et il avance lentement.

Avec peine.

On comprend bien que chaque pas lui coûte.

Il arrive encore raisonnablement à enchaîner chaque pas au précédent.

Et ça fait presque une démarche.

Une démarche appliquée, volontaire, nécessaire.

Indispensable.

Il marche en désespoir de cause.

La descente au village on la lui devine assez facile mais c'est la remontée qui mobilise toutes ses ressources.

Il a la tête un peu penchée vers l'avant, le cou tendu, comme si son esprit était mieux décidé à monter que le reste de son corps.

Et ce corps, il le balance légèrement un peu à droite, un peu à gauche à chaque pas pour faciliter l'envoi vers l'avant de la jambe opposée...

(Il me semble.)

Il n'est pas habillé en vieux : il porte une chemise dans les bleus moyens.

Je souffre pour lui et l'encourage moralement.

Il est épuisant "rien qu'à le regarder".

Mais il est admirable en un sens.

"La meilleur façon de marcher c'est encore la sienne :

C'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer !"

Je sens que toute sa pensée et toute son énergie sont concentrées sur ce mot simple :

Recommencer !

Comme le balancier des vieilles pendules.

Après un pas, un autre !

Et encore un autre !

Un nouveau !

Encore UN !...

 

Quo non ascendam ?

 

Depuis la fontaine jusqu'à la rue de la Maison de Retraite sur la droite, ça monte un peu mais légèrement. On pourrait presque croire que c'est plat !

Disons que ça se fait.

Mais à partir de là, la montée est plus raide.

Elle vous coupe les jambes d'un coup ! C'est comme un mur. Et là ça monte radicalement jusqu'au rond point.

Une vingtaine de mètres terrible.

Après sur le Rond-Point, non, ça file. La route continue, lisse et horizontale. Tout va bien !

C'est le sommet.

L’Annapurna !

Tous les jours un exploit !

Et je sais qu'à partir de là il est soulagé...

 

Probable qu'un jour je serai lui.

En attendant je ne joue ni les jeunes fringants

Ni les vieux arthritiques :

Je m'éloigne...

Et témoigne et critique...

Je rajoute :

"Et je sais qu'à partir de là il est soulagé..."

En suite, il disparaît vers ses Pénates que je ne connais pas.

 

Moi je veux bien. Je veux dire, je me demande comment font les gens avec fauteuil roulant actionné par l'utilisateur. Non je m'explique. Le truc électrique, qui te fait penser aux victoires de Tadej Pogacar, quoi. 

Non mais c'est quoi le problème. Comme quoi il faudrait atteindre le doctorat en sciences de l'univers, et ensuite, inexplicablement, juste après le capes, bizarrement, sur l'échelle de la valeur humaine, on redescend, inextricablement...

il y a 23 minutes, moi et pas moi a dit :

Moi je veux bien. Je veux dire, je me demande comment font les gens avec fauteuil roulant actionné par l'utilisateur. Non je m'explique. Le truc électrique, qui te fait penser aux victoires de Tadej Pogacar, quoi. 

Non mais c'est quoi le problème. Comme quoi il faudrait atteindre le doctorat en sciences de l'univers, et ensuite, inexplicablement, juste après le capes, bizarrement, sur l'échelle de la valeur humaine, on redescend, inextricablement...

Je le vois tous les jours j'ai eu juste envie d'en parler, de le dire.

Il fait un exploit tous les jours et n'aura jamais de médaille.

Bordel, un quart d'heure d'avance sur les autres au Giro. Moi je dis, le type il est encore capable de gagner la Vuelta.  Et, mais dans la foulée. En tout si c'est pas cette année. Cela se fera. Un jpur ou l'autre.

Il y a 3 heures, Engardin a dit :

L’Annapurna !

Tiens, tiens !

Non, la pensée ne guide pas la marche. Elle est une mémoire corporelle. Si vous vous demandez où poser le pied à chaque pas, la chute est inévitable.

Il y a 3 heures, Engardin a dit :

Je le vois tous les jours j'ai eu juste envie d'en parler, de le dire.

Il fait un exploit tous les jours et n'aura jamais de médaille.

Un pt'it coup de main et une petite causette  , ça l'aidera peut être à supporter sa marche pénible ce pépère , car il se force à marcher c'est inévitable quand il voit les autres assis dans leurs chaises ou leurs fauteuils roulants  ,car aide toi , le ciel t'aidera 

Il y a 15 heures, Talon 1 a dit :

Non, la pensée ne guide pas la marche. Elle est une mémoire corporelle. Si vous vous demandez où poser le pied à chaque pas, la chute est inévitable.

Ne fais pas semblant de pas comprendre pour le plaisir de CRITIQUER !  "L'esprit" sous entend la pensée, la décision, la volonté.  Sans la toute bête volonté ou le désir d'avancer on n'avance pas d'un pouce. Quand bien même nos mollets nos cuisses ou nos rotules seraient monstrueusement musculeux. 

'Mens indispensabla in corporé musculo"

Il y a 4 heures, Engardin a dit :

Ne fais pas semblant de pas comprendre pour le plaisir de CRITIQUER !  "L'esprit" sous entend la pensée, la décision, la volonté.  Sans la toute bête volonté ou le désir d'avancer on n'avance pas d'un pouce. Quand bien même nos mollets nos cuisses ou nos rotules seraient monstrueusement musculeux. 

'Mens indispensabla in corporé musculo"

Alors un fuite par panique est réfléchie ? Ne négligez pas le corps, il est la continuité du cerveau.

Vous  allez aux WC quand le corps l'exige. Pas le cerveau.

il y a 53 minutes, Talon 1 a dit :

Alors un fuite par panique est réfléchie ? Ne négligez pas le corps, il est la continuité du cerveau.

Vous  allez aux WC quand le corps l'exige. Pas le cerveau.

Que Nenni !

ON VA AU WC PARCE QUE L'ESPRIT L'EXIGE !!!

Le corps, lui, IL SE CHIE DESSUS !

Il y a 9 heures, Engardin a dit :

 

'Mens indispensabla in corporé musculo"

Animus imperat corpori, larga manu, alius et idem

Il y a 15 heures, Elfière a dit :

Animus imperat corpori, larga manu, alius et idem

Le 15/07/2024 à 12:44, Engardin a dit :

Le Vieux Bonhomme.

 

Tous les matins je vois passer sur la route un bonhomme.

Il est vieux visiblement et il avance lentement.

Avec peine.

On comprend bien que chaque pas lui coûte.

Il arrive encore raisonnablement à enchaîner chaque pas au précédent.

Et ça fait presque une démarche.

Une démarche appliquée, volontaire, nécessaire.

Indispensable.

Il marche en désespoir de cause.

La descente au village on la lui devine assez facile mais c'est la remontée qui mobilise toutes ses ressources.

Il a la tête un peu penchée vers l'avant, le cou tendu, comme si son esprit était mieux décidé à monter que le reste de son corps.

Et ce corps, il le balance légèrement un peu à droite, un peu à gauche à chaque pas pour faciliter l'envoi vers l'avant de la jambe opposée...

(Il me semble.)

Il n'est pas habillé en vieux : il porte une chemise dans les bleus moyens.

Je souffre pour lui et l'encourage moralement.

Il est épuisant "rien qu'à le regarder".

Mais il est admirable en un sens.

"La meilleur façon de marcher c'est encore la sienne :

C'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer !"

Je sens que toute sa pensée et toute son énergie sont concentrées sur ce mot simple :

Recommencer !

Comme le balancier des vieilles pendules.

Après un pas, un autre !

Et encore un autre !

Un nouveau !

Encore UN !...

 

Quo non ascendam ?

 

Depuis la fontaine jusqu'à la rue de la Maison de Retraite sur la droite, ça monte un peu mais légèrement. On pourrait presque croire que c'est plat !

Disons que ça se fait.

Mais à partir de là, la montée est plus raide.

Elle vous coupe les jambes d'un coup ! C'est comme un mur. Et là ça monte radicalement jusqu'au rond point.

Une vingtaine de mètres terrible.

Après sur le Rond-Point, non, ça file. La route continue, lisse et horizontale. Tout va bien !

C'est le sommet.

L’Annapurna !

Tous les jours un exploit !

Et je sais qu'à partir de là il est soulagé...

 

Probable qu'un jour je serai lui.

En attendant je ne joue ni les jeunes fringants

Ni les vieux arthritiques :

Je m'éloigne...

Et témoigne et critique...

Je l'aime bien ton portrait. Dépouillé, simple. Les touches d'un pinceau authentique. Ça fait du bien.

Ça m'a rappelé un des miens. Mon décor est plus tempéré que le tien et la saison plus avancée. Mais l'homme, c'est le même, je crois. Silencieux et grave dans sa sagesse...

T'as d'autres toiles dans ton atelier?

Mélancolie crépusculaire

L'arbre s'est résigné au sanglot de ses feuilles
Sur le chemin creusé dans un lavis de brume
Une brise lui joue l'arpège qui endeuille
Et sur ses larmes d'or griffe son amertume

Son écorce se glace au lit de cet amant
Avide et sans égard à ses branches tordues
Dont la pudeur s'effare aux caresses du vent
Insolent amoureux qui les exige nues

A l'entrée du chemin, un homme las frissonne
D'un pas qui s'engourdit, il marche sur l'Automne
S'appuie au tronc de l'arbre et l'écoute gémir

Il observe envieux, l'amour qui déraisonne
De l'hiver violant, le glas qui carillonne
L'avènement prochain du printemps à venir.

Modifié le 17 juillet 2024 par Elfière