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Invité chekhina

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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Le réel.

Le loup est là, immobile, la patte prise dans un piège. Il souffre. Il a peur.

Un homme s’avance vers lui, un bouclier conçu pour secourir les bêtes entre les mains. Il vient pour l’aider, mais comment le loup pourrait-il le comprendre ? Comment pourrait-il ne pas tenir compte de tout ce que ses ancêtres lui ont légué : la mémoire des chasses, des battues, du fer et du feu ? « L’homme est l’ennemi du loup. » « Celui-ci est sûrement celui qui a posé ce piège. » « Il vient achever son œuvre. »

Pourtant, le réel est là, brut, simple, indiscutable : un homme tente de sauver un loup prisonnier de mâchoires d’acier. Mais la réalité du loup, celle qu’il façonne dans l’instant, n’a rien à voir avec cela. Il ne peut concevoir qu’un de ses ennemis ancestraux puisse vouloir le libérer. Son corps tendu, ses muscles contractés, il scrute ce mouvement qui se rapproche, ces mains qui veulent l’atteindre. Son instinct l’enferme dans une seule issue : combattre, se défendre, frapper avant d’être frappé.

Alors il se rue sur l’homme, crocs dévoilés, cherchant à le saisir par le bras. Il grogne, se débat, saute dans les airs, rendant la tâche quasi impossible. Il ne voit pas l’acte de secours, seulement la menace.

Nous sommes ce loup. Nous croyons voir le réel, mais nous n’en percevons qu’une déformation, celle que notre esprit recrée à partir de nos peurs, de nos souvenirs, de nos croyances. Nous réagissons moins à ce qui est qu’à ce que nous pensons comprendre, qu’à ce que nous ressentons dans l’instant.

Et c’est ainsi, imperceptiblement, que se dresse un mur. Une citadelle invisible, faite de nos illusions, de nos méprises. Peu à peu, elle nous isole du monde, des autres, de ce qui pourrait être vrai. Et derrière ses remparts, nous nous enfermons, nous nous égarons.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il y a 19 heures, Don Juan a dit :

Le réel.

Le loup est là, immobile, la patte prise dans un piège. Il souffre. Il a peur.

Un homme s’avance vers lui, un bouclier conçu pour secourir les bêtes entre les mains. Il vient pour l’aider, mais comment le loup pourrait-il le comprendre ? Comment pourrait-il ne pas tenir compte de tout ce que ses ancêtres lui ont légué : la mémoire des chasses, des battues, du fer et du feu ? « L’homme est l’ennemi du loup. » « Celui-ci est sûrement celui qui a posé ce piège. » « Il vient achever son œuvre. »

Pourtant, le réel est là, brut, simple, indiscutable : un homme tente de sauver un loup prisonnier de mâchoires d’acier. Mais la réalité du loup, celle qu’il façonne dans l’instant, n’a rien à voir avec cela. Il ne peut concevoir qu’un de ses ennemis ancestraux puisse vouloir le libérer. Son corps tendu, ses muscles contractés, il scrute ce mouvement qui se rapproche, ces mains qui veulent l’atteindre. Son instinct l’enferme dans une seule issue : combattre, se défendre, frapper avant d’être frappé.

Alors il se rue sur l’homme, crocs dévoilés, cherchant à le saisir par le bras. Il grogne, se débat, saute dans les airs, rendant la tâche quasi impossible. Il ne voit pas l’acte de secours, seulement la menace.

Nous sommes ce loup. Nous croyons voir le réel, mais nous n’en percevons qu’une déformation, celle que notre esprit recrée à partir de nos peurs, de nos souvenirs, de nos croyances. Nous réagissons moins à ce qui est qu’à ce que nous pensons comprendre, qu’à ce que nous ressentons dans l’instant.

Et c’est ainsi, imperceptiblement, que se dresse un mur. Une citadelle invisible, faite de nos illusions, de nos méprises. Peu à peu, elle nous isole du monde, des autres, de ce qui pourrait être vrai. Et derrière ses remparts, nous nous enfermons, nous nous égarons.

Je suis d'accord avec toi quant au processus de construction du réel. Dans mes notes précédentes je ne parlais pas de ce processus psychique mais du processus technique. Les deux procès d'ailleurs se combinent. Le processus technique est tout simple : nous ne connaissons pas les choses directement mais par le truchement des effets qu'elles ont sur nous au cours de la relation. La réalité nous reste étrangère puisque nous ne la connaissons que par l'intermédiaire de ses effets. Cela reste technique. 

Maintenant il est vrai que, dans la construction du réel, le nôtre, nous intégrons nos souvenirs, nos croyances, notre mémoire du passé, etc. C'est juste. Mais même si nous repartions de zéro, hors de toutes peurs, croyances, désirs, peurs, etc. nous serions encore obligés de construire notre réel, puisque nous n'aurions encore du réel indépendant de nous qu'une connaissance fondée sur ses effets. Nous ferions alors des expériences, qui tiendraient compte au moins, même si nous n'avions plus de patrimoine psychique, de notre corps, de sa dimension, de ses conditions de locomotion, etc. Notre réel ne serait toujours pas le réel tel qu'il existe indépendamment de nous. Par exemple selon que tu sois un être humain ou un neutron (que je suppose doué de conscience) face à un mur tu ne verras pas la même chose. Toi en tant qu'être humain tu verras quelque chose de compact, ce qui t'évitera d'aller te cogner, tandis que le neutron verra un espace pratiquement vide qu'il pourra traverser.

Néanmoins je suis moins pessimiste que toi quant aux murailles que nous risquons de construire dans notre construction du réel. Ces murailles ce sont nos idéologies. Et c'est vrai que chacun va avec son panier faire ses courses sur le grand marché des idéologies : matérialisme, déisme, réalisme, idéalisme, christianisme, athéisme, bouddhisme, il y a des centaines de ismes...Chacun choisit en fonction de sa psychologie, en fonction de la nature de ses inquiétudes. 

J'insiste sur le mot : inquiétude, car c'est surtout à partir de cette inquiétude, que d'autres appellent pompeusement : angoisse existentielle, que chacun est tenté de construire une muraille.

Bon tu me réponds alors que je n'ai pas terminé ! je vais voir ta réponse.

 

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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il y a 8 minutes, Arkadis a dit :

Je suis d'accord avec toi quant au processus de construction du réel. Dans mes notes précédentes je ne parlais pas de ce processus psychique mais du processus technique. Les deux procès d'ailleurs se combinent. Le processus technique est tout simple : nous ne connaissons pas les choses directement mais par le truchement des effets qu'elles ont sur nous au cours de la relation. La réalité nous reste étrangère puisque nous ne la connaissons que par l'intermédiaire de ses effets. Cela reste technique. 

Maintenant il est vrai que, dans la construction du réel, le nôtre, nous intégrons nos souvenirs, nos croyances, notre mémoire du passé, etc. C'est juste. Mais même si nous repartions de zéro, hors de toutes peurs, croyances, désirs, peurs, etc. nous serions encore obligés de construire notre réel, puisque nous n'aurions encore du réel indépendant de nous qu'une connaissance fondée sur ses effets. Nous ferions alors des expériences, qui tiendraient compte au moins, même si nous n'avions plus de patrimoine psychique, de notre corps, de sa dimension, de ses conditions de locomotion, etc. Notre réel ne serait toujours pas le réel tel qu'il existe indépendamment de nous. Par exemple selon que tu sois un être humain ou un neutron (que je suppose doué de conscience) face à un mur tu ne verras pas la même chose. Toi en tant qu'être humain tu verras quelque chose de compact, ce qui t'évitera d'aller te cogner, tandis que le neutron verra un espace pratiquement vide qu'il pourra traverser.

 

Oui, c'est évident. 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, Don Juan a dit :

Oui, c'est évident. 

Ah d'accord je viens de lire ta réponse.

Je continue sur les ismes...

Pourquoi celui là va choisir par exemple le matérialisme et cet autre le déisme, en fait je n'en sais rien. Mais l'un comme l'autre va tenter de faire disparaitre en lui toute inquiétude. En fait il n' y arrivera pas et il va alors être tenté de convaincre tout le monde de la Vérité de son idéologie comme si obtenir la conviction de tout le monde allait enfin emporter sa conviction et l'effacement subséquent de toute trace d'inquiétude. Il n'arrivera pas à ses fins pour autant.

Sur un plan technique la peur, la crainte, l'inquiétude liées à tout existence vient tout simplement du fait que nous ne contrôlons pas tout et que donc, tout peut toujours arriver, même le pire.

Ce désir de tout contrôler est inhérent à tout isme...Tout contrôler pour ne plus être pris au dépourvu.

Il me semble que ce désir de tout contrôler est surtout spécifique aux hommes (aux mâles) comme si c'était là une caractéristique de la "masculinité" de tout vouloir contrôler.

 

Modifié par Arkadis
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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
Posté(e)

Je termine enfin sur ce sujet. Je suis moins pessimiste que toi sur le côté inéluctable de la construction in fine d'une muraille. Le danger de construire une muraille est lié à notre action, notre insertion dans notre environnement social. Si nous ne sommes plus engagés dans une relation sociale mouvante, changeante, évolutive alors oui nous risquons de construire une muraille. Par exemple si nous avons acquis un mode de vie routinier, tous les jours la même chose (c'est le danger du salariat notamment) tous les jours le même comportement affectif, alors oui la muraille risque de se constituer. Mais si nous sommes sans cesse ouverts, même un tout petit peu ! à l'inattendu, au hasard, au non contrôlé, à l'autre, etc. alors la muraille ne parviendra pas à se refermer sur elle même. Il y aura toujours une ouverture. Nous serons toujours en construction par intégration quotidienne de réalités inattendues.

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, Arkadis a dit :

Ah d'accord je viens de lire ta réponse.

Je continue sur les ismes...

Pourquoi celui là va choisir par exemple le matérialisme et cet autre le déisme, en fait je n'en sais rien. Mais l'un comme l'autre va tenter de faire disparaitre en lui toute inquiétude. En fait il n' y arrivera pas et il va alors être tenté de convaincre tout le monde de la Vérité de son idéologie comme si obtenir la conviction de tout le monde allait enfin emporter sa conviction et l'effacement subséquent de toute trace d'inquiétude. Il n'arrivera pas à ses fins pour autant.

Sur un plan technique la peur, la crainte, l'inquiétude liées à tout existence vient tout simplement du fait que nous ne contrôlons pas tout et que donc, tout peut toujours arriver, même le pire.

Ce désir de tout contrôler est inhérent à tout isme...Tout contrôler pour ne plus être pris au dépourvu.

Il me semble que ce désir de tout contrôler est surtout spécifique aux hommes (aux mâles) comme si c'était là une caractéristique de la "masculinité" de tout vouloir contrôler.

 

Je reviens sur cette évidence exprimée plus haut.

C'est un fait qu'il restera toujours quelque chose entre le "réel" et nous, mais peut-être que nos peurs, nos souffrances et angoisses, nos paranoïas, nos croyances, sont parmi les choses que nous pouvons toucher.

La question : est-ce que nous voulons tout contrôler ? Je crois que c'est lié, c'est en raison que nos cerveaux semblent s'être structurés depuis l'apparition du genre humain avec des angoisses existentielles telles, que nous avons cherché à tout contrôler. Ce qui ne signifie pas que les autres espèces soient restées "protégées" de ces processus, elles sont angoissées mais n'ont pas obtenu des moyens semblables aux nôtres de se les représenter, ce qui ne signifie pas qu'on a su appliquer nos propres ressources.

Sur la question du contrôle chez la femme, je ne pense que cela puisse trouver matière à débat, la femme veut tout autant ou peut-être plus que l'homme contrôler sa vie, à court terme comme à long terme. Seulement cela ne se manifeste pas de la même manière, le "terrain" n'est pas le même. Et ma compagne qui lit derrière mon épaule approuve, c'est bon signe.

il y a 26 minutes, Arkadis a dit :

Je termine enfin sur ce sujet. Je suis moins pessimiste que toi sur le côté inéluctable de la construction in fine d'une muraille. Le danger de construire une muraille est lié à notre action, notre insertion dans notre environnement social. Si nous ne sommes plus engagés dans une relation sociale mouvante, changeante, évolutive alors oui nous risquons de construire une muraille. Par exemple si nous avons acquis un mode de vie routinier, tous les jours la même chose (c'est le danger du salariat notamment) tous les jours le même comportement affectif, alors oui la muraille risque de se constituer. Mais si nous sommes sans cesse ouverts, même un tout petit peu ! à l'inattendu, au hasard, au non contrôlé, à l'autre, etc. alors la muraille ne parviendra pas à se refermer sur elle même. Il y aura toujours une ouverture. Nous serons toujours en construction par intégration quotidienne de réalités inattendues.

Je ne suis pas pessimiste dans le temps, et au fond je ne suis ni optimiste ni le contraire, je suis détaché de ce monde que j'observe et de ces trains qui passent, dans lesquels je ne monterais jamais

Pour ce qui suit, comment ne pas être d'accord, mais je pense que les "si" et les "quoi" et "comment" ne suffiront pas. Ce rebond nécessaire de l'humanité aura besoin d'un élan plus profond. Il faudra prendre appui sur des bases oubliées depuis des dizaines de millénaires. À la place des "si" et des "quoi", j'entends venir le murmure d'un grand "blouf".

Modifié par Don Juan
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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il y a 3 heures, Don Juan a dit :

Je reviens sur cette évidence exprimée plus haut.

C'est un fait qu'il restera toujours quelque chose entre le "réel" et nous, mais peut-être que nos peurs, nos souffrances et angoisses, nos paranoïas, nos croyances, sont parmi les choses que nous pouvons toucher.

 

Si nous parlons du réel "physique" ce n'est pas qu'il y aura toujours quelque chose entre le réel et nous, c'est que nous ne pouvons pas avoir un accès direct au réel. Ce n'est pas propre aux humains c'est une donnée universelle. Bon je ne reviens pas sur les explications techniques.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il y a 4 heures, Don Juan a dit :

 

La question : est-ce que nous voulons tout contrôler ? Je crois que c'est lié, c'est en raison que nos cerveaux semblent s'être structurés depuis l'apparition du genre humain avec des angoisses existentielles telles, que nous avons cherché à tout contrôler. Ce qui ne signifie pas que les autres espèces soient restées "protégées" de ces processus, elles sont angoissées mais n'ont pas obtenu des moyens semblables aux nôtres de se les représenter, ce qui ne signifie pas qu'on a su appliquer nos propres ressources.

 

Je ne vais pas trop chercher d'explications à ce désir de contrôle (la recherche d'une explication est encore un désir de contrôle ! décidemment tu es toi aussi très "masculin"!). Ce désir de tout contrôler est manifeste : il suffit de lire les posts du rayon philosophie ici, tous pratiquement émis par des hommes (des mâles), pour constater leur recherche d'un contrôle absolu sur tout. Ce contrôle absolu passe aujourd'hui par la science, pourquoi pas. Je pense que cette recherche de contrôle absolu sur tout a quelque chose à voir avec leur virilité, avec leur "masculinité". Ce désir de contrôle absolu passe par l'élaboration de théories globalisantes sur tout et par par un soif insatiable d'apprendre, de lire, de TOUT lire afin de parachever ce contrôle. Si je devais chercher quand même une cause, je ne retiendrai pas le désir de puissance, idée qui vient en premier à l'esprit, je retiendrai plutôt l'inquiétude, la peur. De quoi ? Les femmes sont peut être plus lucides sur ce point pour donner une réponse. Bien qu'il y ait aussi des femmes "masculines" bien sûr, elles aussi habitées par ce même type de désir de contrôle.

Ce que je remarque aussi c'est que ce désir de contrôle masculin est le fait de personnes issues  de classes moyennes, capables de développer avec un bagout certain, un discours scientifique appris en fait dans les livres ou dans une expérience professionnelle de techniciens (ingénieurs parfois). Si je réfère aux chercheurs du plus haut niveau, expérience que mon origine sociale m'a permis de connaitre, je ne me rappelle pas que de tels chercheurs avaient à ce point là foi en la science. Je citerai Lemaitre qui tenait un journal avec d'un côté ses recherches scientifiques et d'un autre  ses recherches religieuses. Je pourrai aussi citer mon frère, mais bon, passons. Manifestement cet homme là, Lemaitre,  ne croyait pas en la toute puissance de la science. Ni Einstein d'ailleurs, ni même Gödel. Cette croyance en la toute puissance de la science est une caractéristique des classes sociales moyennes, voire moyennes supérieures, mais ce n'est pas le fait de l'élite scientifique qui pratique heureusement le doute quant à cette toute puissance des sciences.

Modifié par Arkadis
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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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Il y a 1 heure, Arkadis a dit :

Si nous parlons du réel "physique" ce n'est pas qu'il y aura toujours quelque chose entre le réel et nous, c'est que nous ne pouvons pas avoir un accès direct au réel. Ce n'est pas propre aux humains c'est une donnée universelle. Bon je ne reviens pas sur les explications techniques.

Oui, je ne dis pas autre chose,  suis totalement d'accord.  Je voulais juste dire que ce à quoi nous avons accès pourrait être moins troublé.

  • Merci 1
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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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Il y a 18 heures, Arkadis a dit :

 décidemment tu es toi aussi très "masculin"!). 

Que veux-tu dire? C'est quoi être masculin en dehors du fait que je sois né avec les attributs masculins?

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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il y a 26 minutes, Don Juan a dit :

Que veux-tu dire? C'est quoi être masculin en dehors du fait que je sois né avec les attributs masculins?

Je m'interroge moi aussi sur le "masculin" ou encore la "masculinité".

En fait dans un dialogue avec @Januarysur un sujet dans lequel j'étais personnellement impliqué, elle m' a dit, avec gentillesse, qu'il était plus difficile pour moi de surmonter certains évènements, que c'était plus difficile pour moi que pour une femme, en raison de ma "masculinité".

Je n'ai pas osé lui demander ce qu'elle voulait dire, je crois que j'ai eu un peu peur de sa réponse. Je pense qu'elle ne m'aurait pas répondu de toute façon, me répondre l'aurait obligée de rentrer dans le monde masculin (débattre à l'infini) et elle n'est pas une femme que nous pouvons "obliger", en tant qu'hommes.

 

Depuis que January m'a dit ca je regarde d'un autre œil les discours de certains intervenants masculins.

Par exemple : comment se fait il que certains "hommes" sortent de manière compulsive des discours scientifiques, toujours les mêmes,  alors qu'ils ne comprennent rien à ce qu'ils disent ?

C'est même fascinant parfois. Ils sont capables de sortir des développements mathématiques ou physiques hyper sophistiqués mais ils ne sont pas capables de résoudre un problème de mathématique  ou de physique de terminales scientifiques. Incroyable non ? Est ce qu'il n' y a pas là, une manifestation d'IMPUISSANCE ?

 

Parfois je commence à lire, puis je souffre pour le locuteur tellement c'est poussif, , j'ai envie de dire : mais accouche bon dieu ! Peut être devrais-je dire : mais éjacule une fois pour toutes bon dieu ! (mais ma masculinité m'empêche de dire ca)

 

Bon pour en revenir à la "masculinité" je ne vois pas trop ce que cela signifie, mais je pressens que cette qualité est en vérité déterminante dans probablement toutes mes pensées.

 

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Le masculin et le féminin.

Il est bien possible qu'il soit impossible d'être masculin sans le féminin, et féminin sans le masculin.

 

 

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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il y a 10 minutes, Arkadis a dit :

Le masculin et le féminin.

Il est bien possible qu'il soit impossible d'être masculin sans le féminin, et féminin sans le masculin.

 

 

Je vais revenir sur la question de la masculinité,  qui ceci dit en passant dépasse bien la virilité ou la volonté de contrôle,  j'y reviendrais dès que j'ai un peu de temps.  Mais je n'ai toujours pas saisi pourquoi  tu t'étonnais plus haut de ma masculinité.  

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Arkadis a dit :

Je m'interroge moi aussi sur le "masculin" ou encore la "masculinité".

En fait dans un dialogue avec @Januarysur un sujet dans lequel j'étais personnellement impliqué, elle m' a dit, avec gentillesse, qu'il était plus difficile pour moi de surmonter certains évènements, que c'était plus difficile pour moi que pour une femme, en raison de ma "masculinité".

Je n'ai pas osé lui demander ce qu'elle voulait dire, je crois que j'ai eu un peu peur de sa réponse. Je pense qu'elle ne m'aurait pas répondu de toute façon, me répondre l'aurait obligée de rentrer dans le monde masculin (débattre à l'infini) et elle n'est pas une femme que nous pouvons "obliger", en tant qu'hommes.

 

Depuis que January m'a dit ca je regarde d'un autre œil les discours de certains intervenants masculins.

Par exemple : comment se fait il que certains "hommes" sortent de manière compulsive des discours scientifiques, toujours les mêmes,  alors qu'ils ne comprennent rien à ce qu'ils disent ?

C'est même fascinant parfois. Ils sont capables de sortir des développements mathématiques ou physiques hyper sophistiqués mais ils ne sont pas capables de résoudre un problème de mathématique  ou de physique de terminales scientifiques. Incroyable non ? Est ce qu'il n' y a pas là, une manifestation d'IMPUISSANCE ?

 

Parfois je commence à lire, puis je souffre pour le locuteur tellement c'est poussif, , j'ai envie de dire : mais accouche bon dieu ! Peut être devrais-je dire : mais éjacule une fois pour toutes bon dieu ! (mais ma masculinité m'empêche de dire ca)

 

Bon pour en revenir à la "masculinité" je ne vois pas trop ce que cela signifie, mais je pressens que cette qualité est en vérité déterminante dans probablement toutes mes pensées.

 

 

Oui, difficile de parler de masculinité sans parler de la féminité... Or du coup c'est une présentation en opposition, évidement pas pour moi, il ne peut y avoir d'opposition, y a t-il complémentarité comme on a souvent tendance à l'entendre ?

Faut-il parler des différences hormonales et par voie de conséquence des sensibilités et façons de réagir ?

Mises à part les traits et caractères physiques que l'on peut distinguer facilement, est-ce qu'une femme qui joue des matchs de football le fait comme un "humain féminin" et ne peut le faire autrement ? Et inversement ? Est-ce qu'un sujet masculin, de par ses organes génitaux, qui a des attitudes efféminées a effacé des traits de la masculinité dans son esprit afin de les effacer de ses attitudes corporelles ?

Pour dire que tu "voyais" en moi une démarche intellectuelle bien masculine, sur quels éléments t'appuyais-tu ?

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il y a 1 heure, Don Juan a dit :

Oui, difficile de parler de masculinité sans parler de la féminité... Or du coup c'est une présentation en opposition, évidement pas pour moi, il ne peut y avoir d'opposition, y a t-il complémentarité comme on a souvent tendance à l'entendre ?

Faut-il parler des différences hormonales et par voie de conséquence des sensibilités et façons de réagir ?

Mises à part les traits et caractères physiques que l'on peut distinguer facilement, est-ce qu'une femme qui joue des matchs de football le fait comme un "humain féminin" et ne peut le faire autrement ? Et inversement ? Est-ce qu'un sujet masculin, de par ses organes génitaux, qui a des attitudes efféminées a effacé des traits de la masculinité dans son esprit afin de les effacer de ses attitudes corporelles ?

Pour dire que tu "voyais" en moi une démarche intellectuelle bien masculine, sur quels éléments t'appuyais-tu ?

Je m'appuyais sur le fait que tu fais parler ta femme qui lit ce que j'écris et qui lit ce que tu m'écris. Tu me dis : ma femme pense "ceci" ou "cela'. Mais c'est toi qui me dis ce qu'elle pense. Ce n'est pas elle. 

Supposons qu'elle soit seule devant l'écran, sans ta présence, peux tu être sûr de ce qu'elle écrirait alors ?

Non je ne m'appuie pas seulement sur le physique pour distinguer le féminin du masculin. Bien sûr il y a les différences physiques, les différences sexuelles, les différences dans le désir, les différences dans le sentiment, etc.  Au delà de ces différences,  nous pensons, nous les hommes, que femme = homme. Et bien non, je commence à penser qu'il continue à y avoir une différence. Bon cette hypothèse d'une différence, au delà du sexe, du sentiment, au delà de différentes fonctions (comme la maternité) tu vas la traiter ainsi, cette hypothèse : c'est un peu mystique... Pourtant je pense qu'il reste une différence, au delà.

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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Il y a 2 heures, Arkadis a dit :

Je m'appuyais sur le fait que tu fais parler ta femme qui lit ce que j'écris et qui lit ce que tu m'écris. Tu me dis : ma femme pense "ceci" ou "cela'. Mais c'est toi qui me dis ce qu'elle pense. Ce n'est pas elle. 

Supposons qu'elle soit seule devant l'écran, sans ta présence, peux tu être sûr de ce qu'elle écrirait alors ?

 

Je n'ai pas écrit "femme" mais compagne, ça fait moins masculin...

Peut-on être sûr de quelque chose devant écran ou non, avec présence ou non ? Le fait est que je t'ai rapporté sa réaction à tes mots.

Le 29/03/2025 à 09:48, Don Juan a dit :

Sur la question du contrôle chez la femme, je ne pense que cela puisse trouver matière à débat, la femme veut tout autant ou peut-être plus que l'homme contrôler sa vie, à court terme comme à long terme. Seulement cela ne se manifeste pas de la même manière, le "terrain" n'est pas le même. Et ma compagne qui lit derrière mon épaule approuve, c'est bon signe.

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il y a 11 heures, Don Juan a dit :

Je n'ai pas écrit "femme" mais compagne, ça fait moins masculin...

Peut-on être sûr de quelque chose devant écran ou non, avec présence ou non ? Le fait est que je t'ai rapporté sa réaction à tes mots.

 

Ma remarque n'avait pas pour but de t'égratigner toi personnellement, je partais d'un cas vécu pour tenter d'exprimer quelque chose de plus général. Bon ma méthode n'est pas la bonne. Tu as pensé que ma remarque te visait ! De toute façon, à y réfléchir de plus près je ne sais pas trop ce que je tente d'exprimer en parlant d'une différence ultime. Je laisse tomber pour le moment ce sujet en attendant d'y voir plus clair.

 

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  • 3 semaines après...
Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Le désir d'être important est insidieux. Il n'est pas simple de lui résister, mais il est pourtant nécessaire de lui résister sous peine de perdre son temps, de s'égarer en des discours de plus en plus complexes, avec ce sentiment que la complexité du discours augmente tant notre sentiment d'importance, que bientôt nous allons saisir les clés de tous les savoirs, c'est à dire les clés de toutes les portes.

Pourtant, une fois la péroraison terminée, les portes restent closes, et tout cet effort qui nous a ravis, dans l'érection de nos monuments écrits, nous laisse in fine insatisfait, quand les édifices de plus s'effondrent, juste le temps de la pause, faute de rester soutenus  dans une tension qu'il faudrait tenir sans discontinuer.

Et pourtant, moi même, je suis tenté de répondre sur tel ou tel point, montrer combien je peux rivaliser et même terrasser le locuteur quand il s'aventure dans des domaines  à propos desquels il émet d'énormes contre sens.

Ce désir devient franchement aliénant quand il entraine avec lui le désir de tout lire, afin de tout savoir, mais même en sachant tout, nous n'en savons pas encore assez.

Ce désir d'importance me rendait les réunions au travail insupportables, avec des intervenants qui intervenaient sans cesse pour dire qu'ils existaient, et cela durait des heures...L'enfer des réunions. Je séchais les réunions on encore je les supprimais quand c'était dans mon pouvoir, mais je m'aperçus, quand j'exerçais ainsi le pouvoir, que le désir d'importance était nécessaire à satisfaire tout de même pour maintenir une certaine harmonie du groupe.

Ca m'agace ce désir d'importance, quand il me saisit, à chaque fois j'ai le sentiment que non seulement je perds mon temps mais, en plus, je suis distrait de mes objectifs.

Pourtant sans ce désir il n' y aurait ni réseaux sociaux, ni forum d'ailleurs. Bref je suis agacé par un désir dont la satisfaction pourtant parait nécessaire.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Le désir d'importance en définitive n'explique pas grand chose, disons que ce désir est universel, c'est Sartre avec son "être plus", que désire t on ? Etre plus. Bon, rien d'exceptionnel.

Ce qui me trouble, dans ce rayon philosophie, c'est cette quasi compulsion à sans cesse parler athéisme versus religion ou croyance. Que se passe t il donc ?

Cette compulsion déborde largement le forum. J'entendais, par hasard, hier, Luc Ferry parler de la vague de baptêmes qui touche des adultes en France. Ce regain de la religion, selon lui, a commencé avec la Covid et la vague des morts, notamment ces morts que la famille n'a même pas pu enterrer.

Mais ce qui m'a surpris c'est que Luc Ferry lui même m'a paru ébranlé. Lui qui, il y a encore peu de temps, traquait partout toute trace de croyance pour la dénoncer, s'est mis à citer Schopenhauer, je vais vous lire un texte merveilleux du philosophe dit il, j'écoute donc, curieux mais ce qu'il cite c'est tout simplement un texte dans lequel Schopenhauer remarque que chez les humains la conscience de la mort engendre ensemble philosophie et religion. Tu parles d'un scoop, mais pour Luc Ferry c'est en effet un scoop car voici qu'il associe maintenant dans un même intérêt philosophie (pour lui c'est l'athéisme) et religion, l'horreur donc de la croyance. Les voici sœurs jumelles. Je remarque aussi que Ferry passe son temps maintenant à se valoriser, comme un enfant inquiet. Je regarde l'homme, il est un peu fébrile, il est manifestement angoissé. Il est angoissé par sa propre mort (à mon avis). Il se croyait immortel pourtant, il parlait avec passion du transhumanisme, il allait vivre 200 ans, bref l'immortalité. Il a cette jalousie soudaine à l'égard des dieux grecs, bien sûr eux ils s'en foutent de la philosophie ou de la religion, ils sont immortels. Quand on est immortel on se fout de tout. Mais voilà il n'est pas un dieu grec, ni moi non plus.

Mais voilà, il va mourir lui aussi. Révélation.

L'angoisse de la mort, ou plutôt l'angoisse de la représentation que chacun a de la mort semble animer toutes les réflexions des personnes d'un certain âge. Sans doute aussi ceux qui n'ont pas cet âge certain.

En observant le déroulement des discours, ici, je me dis que je m'observe moi-même. Car d'une certaine manière j'ai aussi tendance à écrire des discours sans fin, sur des sujets qui paraissent étrangers à la question de la mort, mais, en fait, non, cette question moi aussi je me la pose. Et cette question est d'autant plus stressante qu'il ne s'agit pas seulement de sa propre mort mais aussi, et surtout, de la mort des êtres que l'on aime. Donc c'est compliqué.

L'impossibilité de se caler sur une réponse définitive explique le discours interminable, ou encore, chez d'autres le discours répétitif. Certains passent de forum en forum pour répéter la même chose depuis des décennies (j'exagère). Discours interminables, répétitions interminables, symptômes d'une angoisse qui ne parvient pas à s'éteindre.

S'agit il de conjurer la mort ?

Quand j'analyse de plus près les discours apparemment antagonistes des athées et des religieux, des monothéistes, en fait, des chrétiens en fait (les chrétiens ne comprendront jamais rien au judaïsme de toute façon, un païen reste un païen) je vois qu'ils sont carrément identiques dans leur structure.

Mais je me situe où, moi, dans tout cela ? 

Il est nécessaire que j'en termine avec ces questions sans quoi je vais finir comme eux, à ressasser sans cesse la même chose. Je sens l'issue, elle n'est pas très gaie : il va falloir que je fasse avec l'angoisse, sans doute, in fine.

Bon voyons leur structure de pensée, identiques chez les uns comme chez les autres.

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Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Les deux chaines, la chaine athée et la chaine Dieu sont structurées selon le principe des sectes.

Il y a une Idée phare, puis des personnalités marquantes, qui font autorité, puis les disciples qui prêchent. 

Les deux Idées phares sont la Matière et Dieu. Les maitres sont d'un côté les scientifiques et les philosophes et de l'autre ce sont les prophètes. Du côté des athées les rapports avec les maitres sont plus commensaux. Il est possible de discuter avec le pote Platon, ou Hegel c'est sympa, avec Spinoza c'est encore mieux, lui c'est le brave type qui meurt en taillant ses diamants. C'est plus difficile du côté de Moïse ou de Esdras, pas commodes les prophètes. Encore que Jésus est sympa aussi. Il faudrait aujourd'hui intégrer aussi l'Islam, bon je verrai (Mahomet n'est pas un mec facile tout de même).

Bref dans ces deux sectes il y a donc les maitres et les disciples. Puis il y a les masses que les disciples instruisent. Les disciples s'emploient par exemple dans le forum mais aussi un peu partout dans les media ou les universités. Ce sont des bénévoles souvent, sympa. 

Il y a dans ces sectes le DISCOURS, la Parole. Tout s'organise autour de la Parole. La Parole gère tout. Les rapports humains, la morale, le sens...

Le sens. Là est le grand enjeu. Celui qui dit le sens a le pouvoir. Celui qui a le pouvoir a la jouissance, ce n'est pas rien. Celui qui a la jouissance a l'ivresse, et dans l'ivresse la mort se dissout, formidable.

Les chaines sont causales, et la causalité ça rassure, enfin ça rassure le plus grand monde. Le déterminisme rassure, enfin ça rassure le plus grand monde.

Je pars de la matière par exemple et hop tout s'enchaine. Bon faut pas rêver non plus ça s'enchaine certes mais faut bosser pour découvrir la chaine. Ya plein de gens qui bossent dans des bureaux et des labos, qui écrivent des tas de livres, ce sont les têtes, ce sont les disciples. Le fidèle de base, lui (ou elle) n' a plus qu'à lire, parfois ce sont des piles qui s'amoncèlent, faut avoir du temps donc, en plus il faut aussi savoir lire. Donc le fidèle ce n'est pas un con non plus, n'importe qui ne peut pas être un fidèle. Sous les fidèles il y a la masse, bon faut faire avec.

Dans la secte il est possible de trouver un apaisement à ses angoisses, les structures hiérarchiques sont en effet rassurantes, on s'y sent moins seul. Et puis la matière veille à tout, les molécules du gène assument l'essentiel, sympa le gène.

C'est dans la définition du sens que prend place la mort. Dans la secte Dieu c'est rodé depuis longtemps, il y a l'âme, qui se tire du corps à la mort, elle s'en va dans les Elysées, la vie éternelle, super. Mais attention faut se tenir à carreau pendant la vie sur terre, sinon direct l'enfer. Donc il reste tout de même l'angoisse, pas intérêt à s'écarter des règles de la secte.

Du coté de la matière il y a la science qui vient couronner la philosophie. Problème : la science est encore un peu prise de cours, elle permet aux aveugles de voir, aux paralytiques de marcher, mais elle ne permet pas encore aux morts de ressusciter, mais ça va venir. Ce qui est angoissant c'est de mourir maintenant alors que dans quelques années il sera possible de ne pas mourir. Ca c'est super frustrant finalement. Rater de si peu l'immortalité c'est vraiment pas de chance. 

Heureusement il y a l'essor des mathématiques. Et ca c'est super, car les maths alliées à la physique (si possible quantique) détruit les notions de passé, de présent et d'avenir. Tout est présent, même l'avenir. Si je vis présentement je vis donc tout le temps. Super, tout de même les mathématiciens se sont des têtes. Ce qui est chiant c'est qu'il semble tout de même que les gens meurent autour de soi. Bon ils sont nuls en maths aussi. 

Dans toutes ces affaires ce qui règne c'est le langage. La magie du langage. Le fétichisme du mot.

Ce qui me fascine, à tire personnel, c'est que je lis ici des développements mathématiques uniquement verbaux (sans chiffres faut le faire) qui résolvent tout. Le locuteur ne sait pas résoudre un problème de math de terminales scientifiques mais il sait tout. Fascinant. Le Verbe règne.

A titre personnel le règne du Verbe scientifique ou déiste m'angoisse à mort. Et je me dis qu'il est bien possible que ceux qui manient ainsi le Verbe soient eux aussi angoissés à mort.

Bon finalement je reste avec mon angoisse. La matière m'indiffère, je ne sais pas ce que c'est. Dieu me laisse perplexe, je ne sais pas qui il est. En plus je n'ai pas le caractère à m'inscrire dans une chaine hiérarchique.

 

 

 

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