L'origine des normes

Bonjour,

Quelle est selon vous l'origine des normes sociales, et en dehors de leurs effets autoréalisateurs, proviennent-elles de la biologie ?

Si elles ne proviennent pas de la biologie, d'où proviennent-elles ?

Contrairement à ce que pensent les penseurs structuralistes de gauche, nous ne sommes pas le simple jouet de structures abstraites dont on ne saisit pas bien où elles sont (dans le ciel des idées?) et qui planeraient au dessus de nos têtes de façon invisible, mais celles-ci sont les conséquences des différences biologiques dans les grandes lignes.

Il est dans notre nature de catégoriser les individus selon des groupes d'appartenance, et le cerveau humain étant ce qu'il est, il ne peut pas s'empêcher de comparer, au point que même les individus qui auraient tout à redouter de la comparaison sociale ne peuvent s'empêcher de le faire, car c'est automatique, même si cela les plonge pour certains dans l'anxiété, la dépression, le manque d'estime.

Donc les individus distinguent des groupes, et vont remarquer certaines différences statistiques plus ou moins subtiles entre eux (le cerveau étant probablement bayesien), et ainsi générer des préjugés, dont le danger est l'essentialisation. Non seulement les catégories et stéréotypes correspondent à des réalités biologiques, mais les sciences sociales nous démontrent, d'une part qu'il y a toujours des individus des dits groupes qui échappent aux stéréotypes (du bruit, des aberrations statistiques), d'autre part que les stéréotypes sont autoréalisateurs, donc que nous aurons tendance à nous conformer à l'image sociale collective que nous renvoie la société, même si cela va à l'encontre de notre intérêt le plus vital (c'est par exemple l'effet Pygmalion négatif qui démontre qu'un étudiant dont le professeur n'attend que des résultats médiocres a toutes les chances de produire effectivement des résultats médiocres).

Les stéréotypes peuvent donc limiter les possibilités des individus (ce qui est injuste), que cela soit parce que les croyances du groupe poussent à ce qu'on ne leur laisse pas leur chance, ou parce que les stéréotypes les poussent à adopter des comportements autoréalisateurs qui s'ajustent, même inconsciemment, aux attentes du groupe. Les normes correspondent au besoin de généralisation, à la compression de l'information par le cerveau droit, et donc à ce que les informaticiens ou les psychologues appellent des heuristiques, c'est-à-dire des solutions hâtives, approximatives voir fausses, qui sont des raccourcis cognitifs afin d'économiser de l'énergie psychique et de prendre des décisions rapidement et meilleures que totalement au hasard.

Le devoir du citoyen est, tant que faire se peut, d'entrer dans l'analyse plus profonde des situations, des individus et des personnalités, et de voir ce que chacun possède de singulier, et donc de percevoir avant de penser. Beaucoup sous-estiment énormément la violence des rapports sociaux, mais elle est bien réelle et donne lieu à une quantité innombrable d'injustices irrésolues à ce jour, bien que nous en maîtrisions les mécanismes sous-jacents. Mais parfois cela n'est pas possible, c'est pourquoi par exemple je crois volontiers que la police soit plus violente avec les individus racisés, car il y a des stéréotypes et des heuristiques sociaux que, dans le feu de l'action, lorsqu'un individu est concrètement violent et dangereux, vous n'aurez pas le temps de déconstruire. Toutefois les agents de police sont justes des humains, et donc ils sont imparfaits et soumis aux diktats de la société au même titre que les autres. Et étant confrontés à la violence et la délinquance au quotidien, tandis que celles-ci proviennent majoritairement des même groupes sociaux, c'est simplement impossible de venir à bout des stéréotypes et préjugés dans leurs rangs (le cerveau est un statisticien qui généralise en fonction de ses expériences), en dépit de l'extrême-gauche patibulaire pour laquelle la police serait intrinsèquement fautive (ce qui est dangereusement antirépublicain).

La définition de la norme : État habituel, conforme à la majorité des cas.

Le groupe le plus important est toujours le plus fort. Etre normal c'est faire parti de ce groupe important. Cela évite l'exclusion du groupe. Etre exclu rend vulnérable, met en danger. Notre instinct de survie nous pousse a aller dans le groupe qui nous apportera le plus de chance de survie. 

Il y a 4 heures, Axo lotl a dit :

La définition de la norme : État habituel, conforme à la majorité des cas.

Le groupe le plus important est toujours le plus fort. Etre normal c'est faire parti de ce groupe important. Cela évite l'exclusion du groupe. Etre exclu rend vulnérable, met en danger. Notre instinct de survie nous pousse a aller dans le groupe qui nous apportera le plus de chance de survie. 

Faire partie d'un groupe est un souci principal. Se distinguer dans le groupe permet d'être reconnu.