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Je ne veux pas appeler ça des mots d'enfants!

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Ambre Agorn

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 957 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
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Il y a 8 heures, dbm27 a dit :

Je vois pas comment tu peux lire l'expression de la haine vis à vis de son père.

Je m'attendais presque à lire "ce père incestueux"...quand on lit "pourriture"....

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Membre, 52ans Posté(e)
dbm27 Membre 1 449 messages
Mentor‚ 52ans‚
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il y a 2 minutes, Morfou a dit :

Je m'attendais presque à lire "ce père incestueux"...quand on lit "pourriture"....

C'est représentatif de pas mal d'échanges sur le forum : beaucoup de forumeurs recréaient purement et simplement ce qu'ils lisent sans se soucier de ce qui est écrit.

Certes la polysémie est inéluctable dans un texte de fiction, mais il y a des limites au delà desquelles ce n'est plus de l'interprétation mais de l'invention par négligence.

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 957 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, dbm27 a dit :

C'est représentatif de pas mal d'échanges sur le forum : beaucoup de forumeurs recréaient purement et simplement ce qu'ils lisent sans se soucier de ce qui est écrit.

Certes la polysémie est inéluctable dans un texte de fiction, mais il y a des limites au delà desquelles ce n'est plus de l'interprétation mais de l'invention par négligence.

Vous connaissez ne serait-ce qu'un enfant de 12ans capable de parler et de ressentir et de relater ce genre d'histoire dans le style de ce texte?

Au premier abord j'ai cru que c'était une histoire prise dans un livre...nous sommes en littérature...ensuite d'une adulte qui parle de la mort d'un père haï...

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Membre, 52ans Posté(e)
dbm27 Membre 1 449 messages
Mentor‚ 52ans‚
Posté(e)
il y a 15 minutes, Morfou a dit :

Vous connaissez ne serait-ce qu'un enfant de 12ans capable de parler et de ressentir et de relater ce genre d'histoire dans le style de ce texte?

Au premier abord j'ai cru que c'était une histoire prise dans un livre...nous sommes en littérature...ensuite d'une adulte qui parle de la mort d'un père haï...

Peu importe l'âge de la narratrice. Et même si on est en littérature le texte a un certain contenu. Donc rien ne permet de penser que la narratrice hait son père : elle décrit son cadavre et c'est le cadavre qui est repoussant pour la narratrice. Nous ne sommes pas notre cadavre (enfin il me semble). 

Petite mention complémentaire : le texte est très bien écrit. 

 

Modifié par dbm27
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Membre, 55ans Posté(e)
guernica Membre 22 528 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
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il y a 4 minutes, Morfou a dit :

Vous connaissez ne serait-ce qu'un enfant de 12ans capable de parler et de ressentir et de relater ce genre d'histoire dans le style de ce texte?

Au premier abord j'ai cru que c'était une histoire prise dans un livre...nous sommes en littérature...ensuite d'une adulte qui parle de la mort d'un père haï...

quand j'étais en élémentaire, ma maîtresse avait convoqué mes parents, parce qu'elle pensait que j'avais copié mon texte de rédaction d'un bouquin...

et là le problème, c'est que l'enfant se sent différente parce qu'elle n'arrive pas à extérioriser ses sentiments. Du coup, l'auteur de post se fait un peu son interprète, mais oui les enfants, les pré-ados sont capables de pondre des textes qui expliquent leur mal être

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 957 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, guernica a dit :

quand j'étais en élémentaire, ma maîtresse avait convoqué mes parents, parce qu'elle pensait que j'avais copié mon texte de rédaction d'un bouquin...

et là le problème, c'est que l'enfant se sent différente parce qu'elle n'arrive pas à extérioriser ses sentiments. Du coup, l'auteur de post se fait un peu son interprète, mais oui les enfants, les pré-ados sont capables de pondre des textes qui expliquent leur mal être

Moi aussi...c'était l'histoire d'une goutte d'eau...9 et demi sur 10...

Mais j'ai du mal à croire qu'un enfant de 12ans soit capable d'écrire dans ce style!

Future psychopathe?

Ca ne reste que mon avis!

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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@Ambre Agorn Pour autant que je te connais plutôt souriante et attentionnée, je ne comprenais  pas ton "je suis une prédatrice " du début !

J'étais presque sur le point de te dire "tu devrais reprendre le début !" 

Maintenant que je sais qu'il ne s'agit pas de ton histoire, tout s'explique ! :)

Modifié par Blaquière
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Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 218 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 14 heures, Ambre Agorn a dit :

Tu es gentille et délicate!

Je suis touchée par ta capacité à vouloir voir quelque chose de beau.

Merci

C'est vrai ce que vous dites: nous réagissons aux mots comme nous avons appris à réagir. Autrement dit, les mots éveillent en nous différentes choses.

 

C est souvent ce que l on m a dit "que j ai la capacité à  vouloir voir quelque chose de beau, ou à essayer de trouver des excuses à l impardonnable"

J ai aussi parfois du mal à  le faire, je l avoue et j ignore si c est une qualité ou un défaut?

Je suis juste capable de me mettre à  la place de l autre (et visiblement, toi egalement, puisque cette jeune fille a su toucher ton coeur).

Reconnaître l existence du préjudice, en tirer une perception et une interprétation positives, c est  une manière aussi d exprimer sa violence envers le bourreau en évitant de s identifier à  lui, à  tout ce qui le représente .. mais c est également et avant tout une manière  d éviter  de s en prendre à  soi-même et de se respecter.

Il ne faut jamais changer sa personnalité pour gagner le cœur de quelqu un, ne jamais perdre confiance en soi, malgré tout ce que les autres peuvent nous dire ou faire.. C est ça la dignité..Ne confier son pouvoir à  personne d autre qu à  nous-même.

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  • 4 semaines après...
Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 164 messages
Mentor‚ 35ans‚
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J’ai dans la tête des musiques symphoniques où les instruments jouent des notes silencieuses, des notes qui effacent.

Un piano résonne sans bruit dans un monde qui recule. Il est le fil conducteur, celui qui peut passer des mains de Lachésis à celles de Clotho. L’orchestre le soutient et dépeuple un univers trop plein de monde, de bruit, d’agitation et de folie.

La note de chaque instrument aspire le son et la lumière. La calme naît de cet univers à l’envers. Je parcours sans bruit des ondes sinueuses qui semblent prendre racine en un lieu dont je ne peux rien appréhender, et pourtant je parcours, sur le dos d’un souffle d’air immobile, les courbes vibrantes et silencieuses du fil des Moires qui, jadis me menèrent du silence au bruit lourd et pesant de la vie.

C’est un voyage aux confins de ma mémoire, la rencontre inexorable avec la mémoire éthérée qui s’incarna jadis.

Les sons ont disparus, mais reste le bercement des vagues que le piano éveille, telle la lune sur le monde liquide de la nuit. Je n’ai plus de corps, je suis dans le monde renversé d’un miroir. Les réponses ne sont pas importantes, les réponses sont bruyantes, seules les questions se posent dans le silence. Je suis partie à la rencontre de l’une d’elle. J’avais convoqué Atropos plusieurs fois car elle seule peut aiguiller sur les bonnes questions. Poser les bonnes questions est un défi permanent, l’arbre du moteur de ma vie. C’est dans la nuit qu’Atropos m’invita à entrer par une porte dérobée, une porte où le monde est inversé ; la droite est à gauche, la gauche s’en trouvant délogée, le haut est le bas, et tous ont perdus leurs propriétés qui façonnent la réalité. Comme l’ombre de la lumière, ils ont perdus les caractéristiques inutiles qui alourdissent ma mémoire. Et pourtant ce n’est pas suffisant. Une ombre est encore trop lourde de caractéristiques inutiles. Il fallait encore que je perde les repères de mes sens. Je suis un enfant gâté de sensations, mais pour en saisir l’effet, il faut perdre un à un mes compagnons et mes protecteurs. Le monde du silence est un monde terrifiant, c’est pourquoi il est inconnu et inexploré par le monde des vivants.

Le piano et ses mélodies silencieuses a disparu, l’orchestre a vidé le silence, mais je me sens bloquée, quelque chose ne veut pas se laisser aspirer par l’envers. Je suis retournée de l’intérieur, mais le dernier pas ne se laisse pas franchir. J’invoque ce piano qui me dessinait le chemin de la mémoire. Quelque chose semble tressaillir, et par moment je crois percevoir des bribes inexpressibles, parfaites. C’est la lumière ! La lumière ne peut percevoir le monde des ombres et je suis porteur de lumière. Elle est l’origine de l’incarnation, celle qui, telle une goutte de nuage, s’alourdit de promesses, de beauté, d’amour, d’espoir et tombe en pluie d’or sur celles qui en sont les gardiennes sacrées. Il faut perdre la lumière. La nudité totale, la perte totale, le lâché total de toutes les caractéristiques inutiles. La disparition de tout ce qui fait de moi la concentration d’un trou noir ; ce trou noir qui me dota de sens et de la lourdeur de l’illusion pour supporter le voyage.

Je ne sais plus si je suis à l’intérieur du miroir, dans ce monde renversé. Je ne sais plus si je suis pleine ou vide, si je suis le silence ou le noir, il n’y a plus rien de tout ceci. Parfait est un mot magique qui berça mes jours, m’interdisant tout repos. Il est un mot d’un au-delà, un mot-chemin qui ne trouvait sa place nulle part. Il tinte à présent à mes oreilles qui n’en sont plus car mon attention est parfaite : je vois et j’entends par tout, et partout. Plus de devant ni d’arrière, je suis devenue l’ombre qu’aucune lumière ne fait vivre, je suis elles ensemble.

Ce n’était qu’un beau rêve. Ou alors une déchirure dans le voile. Pourtant une question fleurit au matin, telle un lotus fragile, bercé et porté la l’onde. Cette étendue d’eau est un miroir qu’un piano et son orchestre fait ondoyer silencieusement, le lotus est le lien, le passage, la brisure dans le voile et en même temps le garant de son intégrité.

Pour quoi suis-je transformée en interprétation ?

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Peut-on s'inventer tout seul une voie différente et la suivre longtemps... sans que tôt ou tard le socialement correct y compris sous la forme de la légère originalité (prétendue nouveauté) qu'est la mode, ne la transforme inexorablement en voie de garage, en voie sans issue ?

Le pire c'est encore de penser qui si par hasard notre/cette voie personnelle -innovante- est finalement reconnue comme une voie possible, c'est qu'on était "prévu" ou "prévisible". Il n'y a pas d'issue : le temps est un tueur...

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 164 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 18/05/2023 à 09:19, Blaquière a dit :

Peut-on s'inventer tout seul une voie différente et la suivre longtemps... sans que tôt ou tard le socialement correct y compris sous la forme de la légère originalité (prétendue nouveauté) qu'est la mode, ne la transforme inexorablement en voie de garage, en voie sans issue ?

Le pire c'est encore de penser qui si par hasard notre/cette voie personnelle -innovante- est finalement reconnue comme une voie possible, c'est qu'on était "prévu" ou "prévisible". Il n'y a pas d'issue : le temps est un tueur...

Ou bien sommes-nous des tueurs de temps?

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Membre, 64ans Posté(e)
Good Venins Membre 1 332 messages
Forumeur vétéran‚ 64ans‚
Posté(e)

Bonjour,

Et bien si l'on ne connais pas les diverses pathologies possibles des personnages, ce qui me gène dans ce texte, c'est la promotion faite d'une classe qui serait "supérieure", riche, sans états d'âme, qui s'ouvrirait sur la révélation de notre dualité d'incarnation entre la viande que nous sommes et l'âme pour rester simple dans nos définitions... de là a en conclure, a un jeu de dupe, entre la vérité et le paraître, c'est une conviction qui ne me plait pas.

en ce qui concerne le terme "prédateur", le mettre a toutes les sauces, ne lui procure pas plus de vérité que cette distinction réelle, nous le somme tous effectivement, Mais  l'évolution Humaine ne peut se résumer a ce trait de caractère ...

Ainsi, nous avons ici, en dehors d'un descriptif précis de l'état de cadavre, un gargarisme malsain d'adolescent qui se cherche une "différence" ,et qui n'a pas fait le travail nécessaire sur son égo, les autres, et sa place dans le "système"... (en ce cas, je préconise un piercing dans le nez façon "vache qui rit", dont la signification pourrait être, " bienvenu dans la tribut des cons(connes) soyons fous" )...

J'ai un profond respect de ce que nous sommes, de l'intégrité des corps, je suis dans le milieu du handicape, avec des gens, qui aspirent avant tout a être "normaux", et je considère comme une insulte faite a l'espèce, toutes les atteintes faîtes aux physiques .:)

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  • 4 mois après...
Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 164 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)

L'histoire écrite est l'ambassadrice de la mort. L'histoire est le souffle sec et dévitalisant du vent mortel de la toundra.

L'histoire ne se place pas dans les livres, ici elle y est gluante et terrifiante, menteuse par la partialité qu'elle porte en ne contant uniquement que les exploits des plus meurtriers survivants.

La véritable histoire n'est jamais figée, elle vit dans les mots prononcés par des palais sonores et des gorges vibrantes.

L'histoire est dans les chants qui portent le meilleur de nos aïeux, qui ancrent nos racines dans une terre à l'image de celle que foulent nos enfants et nos chevaux. Quand un chant d'histoire s'élève, alors l'oreille attentive entend la foule des humains qui contribuèrent à incarner cette soif de partage des grandes valeurs qui nous font devenir tels des dieux.

L'histoire est dans le savoir-faire des artisans qui forgent nos instruments, nos mains et nos vies. Elles s'admire dans le polissage d'une aiguille, d'un pot ou d'une épée, dans la précision du compas ou du ciseau, dans la minutie des vêtements et des tentures, dans l'inutilité des arabesques et enjolivures de nos objets quotidiens.

Elle s'incarne en nos femmes et se trouve portée dans le cœur de les hommes qui les aiment et les respectent.

L'histoire meurt si elle n'est plus que froide et figée dans le carbone de nos livres d'école...

Modifié par Ambre Agorn
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Ambre Agorn a dit :

L'histoire écrite est l'ambassadrice de la mort. L'histoire est le souffle sec et dévitalisant du vent mortel de la toundra.

L'histoire ne se place pas dans les livres, ici elle y est gluante et terrifiante, menteuse par la partialité qu'elle porte en ne contant uniquement que les exploits des plus meurtriers survivants.

La véritable histoire n'est jamais figée, elle vit dans les mots prononcés par des palais sonores et des gorges vibrantes.

L'histoire est dans les chants qui portent le meilleur de nos aïeux, qui ancrent nos racines dans une terre à l'image de celle que foulent nos enfants et nos chevaux. Quand un chant d'histoire s'élève, alors l'oreille attentive entend la foule des humains qui contribuèrent à incarner cette soif de partage des grandes valeurs qui nous font devenir tels des dieux.

L'histoire est dans le savoir-faire des artisans qui forgent nos instruments, nos mains et nos vies. Elles s'admire dans le polissage d'une aiguille, d'un pot ou d'une épée, dans la précision du compas ou du ciseau, dans la minutie des vêtements et des tentures, dans l'inutilité des arabesques et enjolivures de nos objets quotidiens.

Elle s'incarne en nos femmes et se trouve portée dans le cœur de les hommes qui les aiment et les respectent.

L'histoire meurt si elle n'est plus que froide et figée dans le carbone de nos livres d'école...

Très belle page !

L'histoire n'est-elle pas en un sens l'institution ("l'institutionnalisation") du/d'un/de... souvenir/s ?

Faut-il bannir le souvenir alors ? Si oui, tout ne s'effrite-t-il pas ?...

Je comprends ton souci de "désintellectualiser" les choses et de privilégier le vécu, le ressenti.

Mais peut-être qu'il faut de la mesure dans les deux cas...

"Rien de trop" (= de la mesure ?) disait aussi une inscription du temple de Delphes...

Il y a toujours quelqu'un qui lit le livre. (Un livre tout seul même ouvert ne dit rien !) Libre à lui de redonner vie à l'histoire écrite en noir sur blanc ? 

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 164 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 12/10/2023 à 10:27, Blaquière a dit :

Très belle page !

L'histoire n'est-elle pas en un sens l'institution ("l'institutionnalisation") du/d'un/de... souvenir/s ?

Faut-il bannir le souvenir alors ? Si oui, tout ne s'effrite-t-il pas ?...

Je comprends ton souci de "désintellectualiser" les choses et de privilégier le vécu, le ressenti.

Mais peut-être qu'il faut de la mesure dans les deux cas...

"Rien de trop" (= de la mesure ?) disait aussi une inscription du temple de Delphes...

Il y a toujours quelqu'un qui lit le livre. (Un livre tout seul même ouvert ne dit rien !) Libre à lui de redonner vie à l'histoire écrite en noir sur blanc ? 

J'avais aussi un prof d'histoire. Puis j'en ai eu un autre. J'ai ainsi, suivant le prof que j'ai eu, aimé et détesté l'histoire. Pourquoi? Parce que l'un nous racontait l'histoire, il y mettait de la vie, de son cœur, il rajoutait des anecdotes qu'il s'était procurées de ses propres recherches, il expliquait les enjeux et le contexte de l'époque, il montrait ce qui se faisait autour dans les autres pays à la même époque: c'était passionnant, c'était beau, j'étais fière d'être un humain dans la lignée de ce qui se disait. Et puis l'autre prof se cantonnait à suivre le bouquin; et les guerres succédaient aux guerres, les traités, les divers chefs, les républiques, les alliances, etc.: imbitable!

Et puis quand je raconte ce qu'il se passe dans une guerre à mes filles: ça n'a aucun sens pour elles. Qu'est-ce que j'arriverai à dire ou à transmettre qui pourrait faire résonner en elles ce qu'est une guerre sans qu'elles ne basculent dans la haine? Comment tu crois que je peux leur parler des divers conflits, actes démesurés et actes haineux sans qu'elles ne se sentent en devoir de condamner ou éprouver de la haine envers ceux que mes propres paroles pourraient décrire comme celui qui est mauvais à mes yeux? L'incompréhension est ce qui nous atteint le plus à mon niveau, et donc l'impuissance totale. Pourtant nous vivons et écrivons aussi l'histoire.

Il y a dans l'histoire de France des choses qui me font honte d'être de France. Pas que je veuille qu'on efface ceci et qu'on ne garde que ce qui ne me fait pas honte. J'aimerai qu'on enseigne l'humilité parce que nous sommes capables du pire comme du meilleur et que c'est ça la plus grande leçon de l'histoire. Ce n'est pas le bien contre le mal, c'est toujours les corps confrontés aux idées, des corps déchirés au nom de diverses idées.

J'aimerai que Saint-Exupéry soit prof d'histoire: derrière lui, je n'aurai pas donné ma vie pour une idée, mais j'aurai sauvegardé la vie des autres pour une idée.

Pour en revenir aux phrases légères que j'ai écrites (c'était suite à une réflexion entendue dans un film sur un tout autre sujet!), je trouvais intéressant de voir l'histoire par tout ce qui nous entoure et qu'au final elle n'est pas seulement écrite sur des livres, mais imprégnée dans tout ce qui fait notre quotidien. Je travaille aussi dans la sauvegarde de métiers anciens, et j'enseigne ainsi l'histoire à tout ceux qui s'intéressent à certains pans de l'histoire de l'humanité, celle qu'on ne raconte pas forcément dans les livres d'histoire scolaires.

Comme tu le dis, l'histoire est l'institution du souvenir, mais peut-être t'es-tu rendu compte que même le souvenir évolue? Qu'est-ce qui reste à travers le temps, qu'est-ce qui est maintenu et qui survit à l'effacement du temps? Que Charles Martel ait battu les Arabes à Poitiers est en soi une bien piètre information qui a cependant constitué un cours d'histoire dans mes années scolaires où cette victoire était présentée comme la victoire décisive qui nous "délivra" de l'envahissement des musulmans! Pourquoi être si fier de ça? Quelques recherches sommaires suffisent à remettre un peu de relief quant à cette info: ça en devient quasiment faux quand on se penche sur la situation géopolitique. Tout ça pour dire que l'histoire à l'école a de quoi soulever beaucoup de questions et de remise en question.

Et puis je ne disais pas que les livres d'histoire étaient nuls et non avenus, je ne prônais pas non plus une "désintellectualisation" de l'histoire: je disais juste que c'était très largement insuffisants pour conter une histoire plus exacte et plus vivante. Il manque quelque chose, d'où le fait que je souligne d'autres aspects de la traversée du temps de l'histoire. C'est parce que j'aime l'histoire qui ne sert pas juste à faire mousser un peuple que je remets en question certains travers de l'éducation nationale....

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 19 minutes, Ambre Agorn a dit :

J'avais aussi un prof d'histoire. Puis j'en ai eu un autre. J'ai ainsi, suivant le prof que j'ai eu, aimé et détesté l'histoire. Pourquoi? Parce que l'un nous racontait l'histoire, il y mettait de la vie, de son cœur, il rajoutait des anecdotes qu'il s'était procurées de ses propres recherches, il expliquait les enjeux et le contexte de l'époque, il montrait ce qui se faisait autour dans les autres pays à la même époque: c'était passionnant, c'était beau, j'étais fière d'être un humain dans la lignée de ce qui se disait. Et puis l'autre prof se cantonnait à suivre le bouquin; et les guerres succédaient aux guerres, les traités, les divers chefs, les républiques, les alliances, etc.: imbitable!

Et puis quand je raconte ce qu'il se passe dans une guerre à mes filles: ça n'a aucun sens pour elles. Qu'est-ce que j'arriverai à dire ou à transmettre qui pourrait faire résonner en elles ce qu'est une guerre sans qu'elles ne basculent dans la haine? Comment tu crois que je peux leur parler des divers conflits, actes démesurés et actes haineux sans qu'elles ne se sentent en devoir de condamner ou éprouver de la haine envers ceux que mes propres paroles pourraient décrire comme celui qui est mauvais à mes yeux? L'incompréhension est ce qui nous atteint le plus à mon niveau, et donc l'impuissance totale. Pourtant nous vivons et écrivons aussi l'histoire.

Il y a dans l'histoire de France des choses qui me font honte d'être de France. Pas que je veuille qu'on efface ceci et qu'on ne garde que ce qui ne me fait pas honte. J'aimerai qu'on enseigne l'humilité parce que nous sommes capables du pire comme du meilleur et que c'est ça la plus grande leçon de l'histoire. Ce n'est pas le bien contre le mal, c'est toujours les corps confrontés aux idées, des corps déchirés au nom de diverses idées.

J'aimerai que Saint-Exupéry soit prof d'histoire: derrière lui, je n'aurai pas donné ma vie pour une idée, mais j'aurai sauvegardé la vie des autres pour une idée.

Pour en revenir aux phrases légères que j'ai écrites (c'était suite à une réflexion entendue dans un film sur un tout autre sujet!), je trouvais intéressant de voir l'histoire par tout ce qui nous entoure et qu'au final elle n'est pas seulement écrite sur des livres, mais imprégnée dans tout ce qui fait notre quotidien. Je travaille aussi dans la sauvegarde de métiers anciens, et j'enseigne ainsi l'histoire à tout ceux qui s'intéressent à certains pans de l'histoire de l'humanité, celle qu'on ne raconte pas forcément dans les livres d'histoire scolaires.

Comme tu le dis, l'histoire est l'institution du souvenir, mais peut-être t'es-tu rendu compte que même le souvenir évolue? Qu'est-ce qui reste à travers le temps, qu'est-ce qui est maintenu et qui survit à l'effacement du temps? Que Charles Martel ait battu les Arabes à Poitiers est en soi une bien piètre information qui a cependant constitué un cours d'histoire dans mes années scolaires où cette victoire était présentée comme la victoire décisive qui nous "délivra" de l'envahissement des musulmans! Pourquoi être si fier de ça? Quelques recherches sommaires suffisent à remettre un peu de relief quant à cette info: ça en devient quasiment faux quand on se penche sur la situation géopolitique. Tout ça pour dire que l'histoire à l'école a de quoi soulever beaucoup de questions et de remise en question.

Et puis je ne disais pas que les livres d'histoire étaient nuls et non avenus, je ne prônais pas non plus une "désintellectualisation" de l'histoire: je disais juste que c'était très largement insuffisants pour conter une histoire plus exacte et plus vivante. Il manque quelque chose, d'où le fait que je souligne d'autres aspects de la traversée du temps de l'histoire. C'est parce que j'aime l'histoire qui ne sert pas juste à faire mousser un peuple que je remets en question certains travers de l'éducation nationale....

Tu as raison de dire que c'est de la vie réelle des gens, des peuples que l'histoire (officielle) ne rend pas souvent compte. C'est aussi celle qui m'intéresse le plus. C'est ce que j'ai trouvé dans les archives de nos villages et que l'on peut saisir parfois... Je suis souvent touché par les difficultés que nos devanciers ont rencontrées pour survivre... et combien ils ont du s'acharner pour s'en sortir...

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