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Faits étranges et choses inexplicables

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Valona

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Membre, 23ans Posté(e)
Valona Membre 1 206 messages
Forumeur alchimiste ‚ 23ans‚
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Les choses inexplicables

Je suis à la cave entrain de nettoyer ma paire de skis. Nous partons lundi pour un séjour en station de sports d'hiver. J'ai douze ans et demi. Je suis seule. Maman m'a confié une mission. Sortir le linge de la machine pour le mettre dans le sèche linge. La buanderie est une grande pièce du sous-sol. Il y a deux vieilles armoires de famille. L'une contient des accessoires de nettoyages, balais, serpillères, seaux, poudres à laver et savons.

L'autre contient le linge que nous utilisons en été dans le jardin. Produits de purification pour l'eau de la piscine, les serviettes, les peignoirs, les coussins pour la balancelle. Tous ces ustensiles encombrants qu'il faut bien ranger quelque part. Je place la paire de skis sur le râtelier avec celles de mes parents. C'est un bruit étrange qui attire mon attention. À bien écouter, c'est la seconde fois qu'il se fait entendre ce soir.

La première fois je n'y ai pas prêté attention. Mais là, maintenant qu'il se reproduit, je cesse de bouger. C'est un bruit sourd. Caverneux. Il pourrait évoquer un coup porté avec un objet lourd dans une grande salle. J'écoute attentivement. Je reste quelques minutes immobile. Je ne suis pas spécialement peureuse. Il ne se passe plus rien. Je quitte cette partie de la cave qui communique avec le garage de nos voitures et des motos.

Je suis dans la buanderie. Accroupie devant le hublot ouvert de la machine. J'en tire le linge humide pour le faire tomber dans la corbeille. Soudain, le même bruit. Plus fort. Je me retourne en cessant de respirer. Un coup sourd qui semble provenir de l'intérieur de l'armoire à linge. C'est violent. Il arrive quelquefois qu'une fouine habite notre grenier. Jamais la cave. Papa a déjà eu affaire à un loir un jour.

Ce sont des animaux qui affectionnent les greniers des maisons à la campagne. Mais là, avec ce que je viens d'entendre, il faudrait que ce soit une fouine ou un loir de la taille d'un gros chien. Je me dépêche de mettre le contenu de la corbeille dans le sèche linge. Je ferme la porte. Je règle le thermostat. Je crois halluciner. La vieille clef de cuivre de l'armoire tombe soudain sur le sol pavé. Dans un bruit de cliquetis.

Je m'approche pour la ramasser. Pour la remettre dans le trou de la serrure. Je me dépêche de filer. Juste en sortant. Le même bruit de la clef qui retombe au sol. Je l'ai pourtant bien remis en place. Pour être certaine j'ai même donné un demi tour afin qu'elle ne bouge plus. Je suis inquiète. Cette fois, en remontant de la cave, en rejoignant maman dans la salle de bain, je raconte ce qui vient de m'arriver.

Maman et papa ont toujours prêté une oreille attentive à chacun de mes propos. Ils n'ont jamais tourné en dérision une de mes affirmations. Jamais. Aussi, maman me confie qu'elle aussi a déjà eu l'impression d'une "présence" dans notre maison. De rares fois. C'est une grande demeure du dix neuvième siècle. Cette maison possède une histoire. Papa n'a jamais rien remarqué d'étrange. Je reste avec une curieuse impression.

Je me rappelle de chacune des manifestations de ces phénomènes depuis petite. Je partagerai ici d'autres anecdotes vécues...

Bisou

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Membre, 76ans Posté(e)
G2LLOQ Membre 20 811 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Si tu ne te sens pas en danger , ce n'est pas grave ,  a ta place , je mettrai en évidence une photo de Mélenchon , pour conjurer le sort  !!

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Membre, 53ans Posté(e)
guernica Membre 22 303 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
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un blaireau, un loir.... Sinon avant l'adolescence les enfants sont sensibles à certaines choses que les adultes ne ressentent plus

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Membre, 54ans Posté(e)
Danoketian Membre 14 107 messages
Maitre des forums‚ 54ans‚
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Il y a 3 heures, G2LLOQ a dit :

Si tu ne te sens pas en danger , ce n'est pas grave ,  a ta place , je mettrai en évidence une photo de Mélenchon , pour conjurer le sort  !!

Il faut mieux mettre une photo de Macron, il a davantage de pouvoir en ce moment. 

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Membre, 51ans Posté(e)
dbm27 Membre 1 440 messages
Mentor‚ 51ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Valona a dit :

Les choses inexplicables

Je suis à la cave entrain de nettoyer ma paire de skis. Nous partons lundi pour un séjour en station de sports d'hiver. J'ai douze ans et demi. Je suis seule. Maman m'a confié une mission. Sortir le linge de la machine pour le mettre dans le sèche linge. La buanderie est une grande pièce du sous-sol. Il y a deux vieilles armoires de famille. L'une contient des accessoires de nettoyages, balais, serpillères, seaux, poudres à laver et savons.

L'autre contient le linge que nous utilisons en été dans le jardin. Produits de purification pour l'eau de la piscine, les serviettes, les peignoirs, les coussins pour la balancelle. Tous ces ustensiles encombrants qu'il faut bien ranger quelque part. Je place la paire de skis sur le râtelier avec celles de mes parents. C'est un bruit étrange qui attire mon attention. À bien écouter, c'est la seconde fois qu'il se fait entendre ce soir.

La première fois je n'y ai pas prêté attention. Mais là, maintenant qu'il se reproduit, je cesse de bouger. C'est un bruit sourd. Caverneux. Il pourrait évoquer un coup porté avec un objet lourd dans une grande salle. J'écoute attentivement. Je reste quelques minutes immobile. Je ne suis pas spécialement peureuse. Il ne se passe plus rien. Je quitte cette partie de la cave qui communique avec le garage de nos voitures et des motos.

Je suis dans la buanderie. Accroupie devant le hublot ouvert de la machine. J'en tire le linge humide pour le faire tomber dans la corbeille. Soudain, le même bruit. Plus fort. Je me retourne en cessant de respirer. Un coup sourd qui semble provenir de l'intérieur de l'armoire à linge. C'est violent. Il arrive quelquefois qu'une fouine habite notre grenier. Jamais la cave. Papa a déjà eu affaire à un loir un jour.

Ce sont des animaux qui affectionnent les greniers des maisons à la campagne. Mais là, avec ce que je viens d'entendre, il faudrait que ce soit une fouine ou un loir de la taille d'un gros chien. Je me dépêche de mettre le contenu de la corbeille dans le sèche linge. Je ferme la porte. Je règle le thermostat. Je crois halluciner. La vieille clef de cuivre de l'armoire tombe soudain sur le sol pavé. Dans un bruit de cliquetis.

Je m'approche pour la ramasser. Pour la remettre dans le trou de la serrure. Je me dépêche de filer. Juste en sortant. Le même bruit de la clef qui retombe au sol. Je l'ai pourtant bien remis en place. Pour être certaine j'ai même donné un demi tour afin qu'elle ne bouge plus. Je suis inquiète. Cette fois, en remontant de la cave, en rejoignant maman dans la salle de bain, je raconte ce qui vient de m'arriver.

Maman et papa ont toujours prêté une oreille attentive à chacun de mes propos. Ils n'ont jamais tourné en dérision une de mes affirmations. Jamais. Aussi, maman me confie qu'elle aussi a déjà eu l'impression d'une "présence" dans notre maison. De rares fois. C'est une grande demeure du dix neuvième siècle. Cette maison possède une histoire. Papa n'a jamais rien remarqué d'étrange. Je reste avec une curieuse impression.

Je me rappelle de chacune des manifestations de ces phénomènes depuis petite. Je partagerai ici d'autres anecdotes vécues...

Bisou

47 - Nathalia.JPG

Avec une écriture aussi limpide Il n'y a aucun parasite à la lecture, alors j'ai pu entendre les bruits en écho. Mais pas de place laissée à l'ésotérisme dans cet espace entre les lignes.

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 513 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)

Tu es trop conformistement décalée pour être digne d'intérêt. Dommage, tu n'as pas les clés non plus de l'accueil alors.

Tu ne sais pas vraiment ce qu'est le paranormal en t'arrêtant à si peu en introduction.  Tu scénarises plus que tu ne partages.

Révélation

Mamie me dit toujours de me méfier des inconnus, Mamie est gentille... Mais qu'entends-je, un bruit furtif derrière moi? Si Papa entendait ce bruit de tiroir qui grince dans la nuit alors même qu'il n'y a pas de commode dans ma chambre... Hou, j'ai peur...

La suite au prochain épisode, une chaise qui tombe sans raison, l'impression d'une main dans les cheveux... J'ai comme une sensation étrange à laquelle je ne peux rien. Pourtant Papa et Maman m'ont dit de ne pas m'inquiéter, que la demeure étant ancienne le bois "travaillait". Mais je sais que le travail du bois ne fait pas bouger les cheveux, et pourtant je l'ai senti. Mais qu'ai-je ressenti alors? D'où provenait cette sensation? Je préfère vite retourner à mes devoirs. Tonton doit venir nous rendre visite, Papa et Maman ne seraient pas contents si j'oubliais mes études. Je dois être prête pour lui faire un bon accueil...

 

Modifié par sirielle
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Membre, 23ans Posté(e)
Valona Membre 1 206 messages
Forumeur alchimiste ‚ 23ans‚
Posté(e)

Les choses inexplicables  2

Ce sont les vacances de Pâques 2018. J'ai seize ans. J'aime partir à la découverte. Le plus souvent à bicyclette. C'est un après-midi doux et ensoleillé de la fin avril. Je suis même en T-shirt et en bermuda. Dans mon petit sac à dos le matériel nécessaire à mes expéditions Urbex. Je pars à l'aventure toute seule. J'apprécie énormément la solitude. Je suis fille unique et des habitudes se sont installées depuis l'enfance. Je passe quelquefois devant cette grande maison aux volets à moitié décrochés. Il y a des vitres cassées donnant sur des fenêtres ouvertes. Donnant sur des trous noirs.

Je suis venue ici pour visiter la demeure. La bâtisse doit avoir une centaine d'années. Elle est isolée au bout d'une rue. Il y a la forêt à l'arrière et sur la gauche. Les murs sont constitués de briques rouges. Les tuiles noires et moussues par endroit. C'est la campagne. Pas de squatteurs dans la région. Les gens veillent et font ce qu'il faut pour les dissuader. Préventivement avec le principe "voisins vigilants. Des chasseurs ont un pavillon à une centaine de mètres. De quoi éloigner les nuisibles et les parasites. Je me suis renseignée à la boulangerie.

La maison est inoccupée depuis près de vingt ans. Je cache ma bicyclette dans les buissons de genêt aux belles fleurs jaunes. De manière à pouvoir sauter sur la selle immédiatement en cas de danger. Il y a des briques saillantes qui permettent d'escalader le mètre cinquante. Je me retrouve sur le rebord de la fenêtre donnant sur ce qui semble être la cuisine. Je saute à pieds joints sur le carrelage vétuste en damier jaune et brun. Il règne là l'odeur de l'abandon et de la moisissure. Tout est en place mais tellement défraîchit, vieux et usé.

Le buffet, la table, les chaises, une cuisinière à bois, une cuisinière à gaz. Dont la grosse bouteille bleue est encore branchée d'un câble blanchâtre. Je sors ma caméra du petit sac à dos. La lampe frontale dont la batterie chargée assure une autonomie de deux heures. La porte ne tient plus sur ses gonds depuis longtemps. Elle est à moitié effondrée contre l'évier en pierre de grès. Je me retrouve dans un couloir obscur. J'allume ma lampe. Je suis courageuse de nature. Jamais téméraire. Aussi, j'observe, je tente d'anticiper. Je déteste être le jouet du hasard.

C'est un long couloir d'une vingtaine de mètres. Les plafonds sont hauts. Il y a un lustre poussiéreux. Tout est recouvert d'une couche de poussière. Il y a des portes sur la droite. Des portes sur la gauche. J'y colle mon oreille. Rien. Seuls me parviennent les bruits du dehors. Principalement le gazouillis des oiseaux. J'ouvre les portes unes à unes. Toutes les pièces sont meublées, vides. Sans vie. Il y a une terrible tristesse qui règne ici. Ce qui créé une étrange sensation de désespoir. Je laisse toutes les portes ouvertes. J'explore avec soin.

Je filme chaque chambre. C'est quand je m'apprête à monter les premières marches du large escalier que soudain j'entends distinctement quelqu'un pleurer. Je n'ai pas encore peur. Je n'arrive pas à localiser d'où peuvent provenir les bruits. Est-ce un enfant ? Une femme ? Je reste immobile. Je dresse l'oreille. Soudain, comme un jeu de domino, toutes les portes se referment une après l'autre. D'abord celles de gauche. Puis celles de droite. Je suis terrifiée. Il n'y a pas de mot pour décrire la panique qui me terrorise. Je cavale à toute vitesse vers la cuisine.

Je la traverse en courant. Je grimpe à la fenêtre pour sauter dans l'herbe. Les vivants sont pourtant bien plus à craindre que les morts. Mais là, je dois admettre que j'ai la trouille de ma vie. En montant sur ma bicyclette je prends soudain conscience que j'ai pénétré une maison hantée. Personne ne me croira jamais. Peu importe. De toute façon les gens ne se mettent à croire au paranormal qu'après y avoir été confronté. Arrivée à la maison je prends une douche. Je suis d'une nature calme, pondérée et réfléchie. Seule dans ma chambre je visionne les images sur mon MacBook Pro. Elles ne donnent rien.

C'est comme si j'avais filmé au travers d'un épais brouillard. Toute chose se discerne avec difficulté. Je me promets de retourner là-bas car je veux absolument filmer un phénomène, une apparition. Hélas, quand j'y retourne quelques semaines plus tard, il y a des engins de chantier et toutes les fenêtres sont condamnées. Il y a deux messieurs qui regardent un plan. Je leurs demande ce qui se passe. L'un deux m'explique que la maison va être détruite. Qu'il y aura bientôt la construction d'une salle polyvalente. Quelle déception pour moi. Je fais le tour de la bâtisse dans l'espoir de trouver un moyen d'y entrer. Impossible. 

Je ne saurai jamais. Je n'aurai jamais d'explications. C'est frustrant...

Bisou

 

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  • 4 semaines après...
Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 19 456 messages
Maitre des forums‚
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Le 26/02/2023 à 14:48, Valona a dit :

(...) C'est quand je m'apprête à monter les premières marches du large escalier que soudain j'entends distinctement quelqu'un pleurer. Je n'ai pas encore peur. Je n'arrive pas à localiser d'où peuvent provenir les bruits. Est-ce un enfant ? Une femme ? Je reste immobile. Je dresse l'oreille. Soudain, comme un jeu de domino, toutes les portes se referment une après l'autre. D'abord celles de gauche. Puis celles de droite. Je suis terrifiée (...) Les vivants sont pourtant bien plus à craindre que les morts (...) je prends soudain conscience que j'ai pénétré une maison hantée. Personne ne me croira jamais. Peu importe. De toute façon les gens ne se mettent à croire au paranormal qu'après y avoir été confronté (...)

 

Il aurait été intéressant de savoir quel drame s'est passé dans cette maison car il s'y est vraisemblablement passé un événement tragique laissant cette maison "marquée".

Le 26/02/2023 à 14:48, Valona a dit :

(...) La bâtisse doit avoir une centaine d'années. Elle est isolée au bout d'une rue (...) Pas de squatteurs dans la région. Les gens veillent et font ce qu'il faut pour les dissuader. Préventivement avec le principe "voisins vigilants (...) Je me suis renseignée à la boulangerie.

 

J'aurais interrogé les voisins à propos de cette maison et certains commerçants dont les boulangers.

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Membre, 53ans Posté(e)
guernica Membre 22 303 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)
Le 26/02/2023 à 14:48, Valona a dit :

Les choses inexplicables  2

Ce sont les vacances de Pâques 2018. J'ai seize ans. J'aime partir à la découverte. Le plus souvent à bicyclette. C'est un après-midi doux et ensoleillé de la fin avril. Je suis même en T-shirt et en bermuda. Dans mon petit sac à dos le matériel nécessaire à mes expéditions Urbex. Je pars à l'aventure toute seule. J'apprécie énormément la solitude. Je suis fille unique et des habitudes se sont installées depuis l'enfance. Je passe quelquefois devant cette grande maison aux volets à moitié décrochés. Il y a des vitres cassées donnant sur des fenêtres ouvertes. Donnant sur des trous noirs.

Je suis venue ici pour visiter la demeure. La bâtisse doit avoir une centaine d'années. Elle est isolée au bout d'une rue. Il y a la forêt à l'arrière et sur la gauche. Les murs sont constitués de briques rouges. Les tuiles noires et moussues par endroit. C'est la campagne. Pas de squatteurs dans la région. Les gens veillent et font ce qu'il faut pour les dissuader. Préventivement avec le principe "voisins vigilants. Des chasseurs ont un pavillon à une centaine de mètres. De quoi éloigner les nuisibles et les parasites. Je me suis renseignée à la boulangerie.

La maison est inoccupée depuis près de vingt ans. Je cache ma bicyclette dans les buissons de genêt aux belles fleurs jaunes. De manière à pouvoir sauter sur la selle immédiatement en cas de danger. Il y a des briques saillantes qui permettent d'escalader le mètre cinquante. Je me retrouve sur le rebord de la fenêtre donnant sur ce qui semble être la cuisine. Je saute à pieds joints sur le carrelage vétuste en damier jaune et brun. Il règne là l'odeur de l'abandon et de la moisissure. Tout est en place mais tellement défraîchit, vieux et usé.

Le buffet, la table, les chaises, une cuisinière à bois, une cuisinière à gaz. Dont la grosse bouteille bleue est encore branchée d'un câble blanchâtre. Je sors ma caméra du petit sac à dos. La lampe frontale dont la batterie chargée assure une autonomie de deux heures. La porte ne tient plus sur ses gonds depuis longtemps. Elle est à moitié effondrée contre l'évier en pierre de grès. Je me retrouve dans un couloir obscur. J'allume ma lampe. Je suis courageuse de nature. Jamais téméraire. Aussi, j'observe, je tente d'anticiper. Je déteste être le jouet du hasard.

C'est un long couloir d'une vingtaine de mètres. Les plafonds sont hauts. Il y a un lustre poussiéreux. Tout est recouvert d'une couche de poussière. Il y a des portes sur la droite. Des portes sur la gauche. J'y colle mon oreille. Rien. Seuls me parviennent les bruits du dehors. Principalement le gazouillis des oiseaux. J'ouvre les portes unes à unes. Toutes les pièces sont meublées, vides. Sans vie. Il y a une terrible tristesse qui règne ici. Ce qui créé une étrange sensation de désespoir. Je laisse toutes les portes ouvertes. J'explore avec soin.

Je filme chaque chambre. C'est quand je m'apprête à monter les premières marches du large escalier que soudain j'entends distinctement quelqu'un pleurer. Je n'ai pas encore peur. Je n'arrive pas à localiser d'où peuvent provenir les bruits. Est-ce un enfant ? Une femme ? Je reste immobile. Je dresse l'oreille. Soudain, comme un jeu de domino, toutes les portes se referment une après l'autre. D'abord celles de gauche. Puis celles de droite. Je suis terrifiée. Il n'y a pas de mot pour décrire la panique qui me terrorise. Je cavale à toute vitesse vers la cuisine.

Je la traverse en courant. Je grimpe à la fenêtre pour sauter dans l'herbe. Les vivants sont pourtant bien plus à craindre que les morts. Mais là, je dois admettre que j'ai la trouille de ma vie. En montant sur ma bicyclette je prends soudain conscience que j'ai pénétré une maison hantée. Personne ne me croira jamais. Peu importe. De toute façon les gens ne se mettent à croire au paranormal qu'après y avoir été confronté. Arrivée à la maison je prends une douche. Je suis d'une nature calme, pondérée et réfléchie. Seule dans ma chambre je visionne les images sur mon MacBook Pro. Elles ne donnent rien.

C'est comme si j'avais filmé au travers d'un épais brouillard. Toute chose se discerne avec difficulté. Je me promets de retourner là-bas car je veux absolument filmer un phénomène, une apparition. Hélas, quand j'y retourne quelques semaines plus tard, il y a des engins de chantier et toutes les fenêtres sont condamnées. Il y a deux messieurs qui regardent un plan. Je leurs demande ce qui se passe. L'un deux m'explique que la maison va être détruite. Qu'il y aura bientôt la construction d'une salle polyvalente. Quelle déception pour moi. Je fais le tour de la bâtisse dans l'espoir de trouver un moyen d'y entrer. Impossible. 

Je ne saurai jamais. Je n'aurai jamais d'explications. C'est frustrant...

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tu ne t'es pas demandé pourquoi cette maison n'avait pas été pillée et squattée ?

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  • 1 mois après...
Membre, 23ans Posté(e)
Valona Membre 1 206 messages
Forumeur alchimiste ‚ 23ans‚
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Les choses inexplicables 3

Je suis confortablement installée dans le fauteuil du salon. Je suis seule dans notre grande maison. Comme je l'ai déjà précisé c'est une maison de maître. Une grande demeure du dix neuvième siècle. Je vis là depuis toujours. J'ai douze ans et demi. Il y a eu le changement d'heure ce week-end. Le crépuscule est en avance d'une heure en ce mois d'octobre. Je suis plongée dans la lecture de mon livre. Le silence est total. C'est une grande pièce au mobilier victorien. J'allume la haute lampe à abat jour qui éclaire le fauteuil. Dans un mouvement mécanique.

Soudain, il y a un bruit sec. Il résonne pourtant d'une étrange façon. Je lève les yeux. Je tourne la tête. Le bruit semble provenir de la grande bibliothèque. La pénombre s'installe inexorablement dans le salon. Je laisse mon regard s'habituer à l'obscurité naissante. Il n'est que dix huit heures quinze. Mes parents, professeurs de Faculté en troisième cycle, sont retenus en réunion. Je retourne à ma lecture. Je me concentre sur le récit. Quelques minutes de silence. Le bruit retentit une seconde fois. Cette fois je suis interloquée. Je m'interroge. .

Je fixe l'endroit d'où je suppose provenir le bruit caverneux. Je ne vois rien. Je ne suis pas une fille réellement impressionnable. J'ai déjà été confrontée à de curieux phénomènes que je relate dans les épisodes précédents. Je fais le vide dans mon esprit avant de me replonger dans mon ouvrage. Quelques minutes. Pour la troisième fois ce bruit se fait entendre. Cette fois c'est comme s'il montait depuis la cave. Je me lève d'un bond pour me précipiter vers la grande horloge Westminster. Car c'est là que je le localise. J'en profite pour regarder l'heure.

Je suis impatiente. J'attends le retour de mes parents. Je passe le bras dans le vide entre la bibliothèque et l'horloge qui carillonne soudain dix huit heures trente. J'ai pour mission de réchauffer les restes du gratin dauphinois. Je m'apprête à retourner vers le fauteuil. Je perçois le bruit d'une respiration. C'est tout prêt. Comme si quelqu'un était dans cet espace sombre. Pourtant il n'y a strictement personne ici. Je suis bien seule dans la maison. Nous n'avons pas d'animal de compagnie. Je passe mon bras. Il fait froid juste à cet endroit. Un froid glacial. C'est impressionnant. Je suis parcourue d'un frisson. Une décharge électrique. 

Je suis prise d'une frayeur dont je ne suis pas coutumière. Je file à toute vitesse pour quitter le salon. J'allume le lustre et les deux plafonniers. C'est beaucoup plus rassurant. Je me mets à courir dans le couloir, toutes lumières allumées, jusque dans la cuisine. Je retrouve mon calme en allumant le four et en préparant l'assaisonnement de la salade d'endives. Je ne cesse de regarder vers la porte du couloir. Je sens une présence.  C'est très étrange. Comme si à tout instant quelqu'un entrerait dans la cuisine. Je mets les assiettes, les couverts. Papa et maman arrivent enfin. Ma peur me quitte. Le sentiment d'une présence également. Me voilà bien rassurée.

Durant le repas je raconte l'anecdote à mes parents. Papa reste silencieux et m'écoute avec sérieux et attention. Il sait que sa petite princesse n'est pas du genre à fabuler. Maman me confie qu'elle a déjà entendu une respiration haletante à plusieurs reprises. Tout particulièrement en jouant du piano dans le salon. À son oreille, derrière son épaule. Nous connaissons bien l'historique de notre grande maison. Il ne s'est passé ici aucun drame. Elle a été construite sur l'emplacement d'une ancienne chapelle sur le domaine d'une commanderie Templière. Il y a des souterrains mais j'ai interdiction formelle d'y aller. Je suis une fille obéissante. Bien éduquée...

À bientôt

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  • 4 semaines après...
Membre, 23ans Posté(e)
Valona Membre 1 206 messages
Forumeur alchimiste ‚ 23ans‚
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Les choses inexplicables 4

Je suis dans ma chambre. Je trie mes vêtements dans l'armoire. J'aime beaucoup faire l'inventaire régulier de mes habits. Je les pose sur le lit. Je les examine dans le grand miroir de l'armoire. J'ai treize ans. C'est samedi. Un mois de décembre au climat plutôt doux. Je chantonne, je plie, je déplie, je mets sur des cintres. Maman monte me rejoindre pour me rappeler que nous mangeons chez papy et mamie ce soir. Qu'il faut que je pense à me préparer. Nous partons d'ici une demi heure. Elle me laisse car elle a à faire en bas.

Soudain, dans un grincement lugubre, la porte du placard à côté de mon bureau s'ouvre doucement. En temps normal, quand je l'ouvre, ses charnières n'émettent aucun bruit particulier. C'est là que je range mes affaires de collège. Classeurs, bouquins, cahiers et affaires diverses. La partie basse fait office de meuble à chaussures. Il n'y a là rien qui puisse exercer une pression quelconque. Je traverse la pièce pour refermer le battant droit du placard. Je donne un tour de clef. Je retourne à mes rangements. Quelques minutes. Le grincement.

Cette fois, je reste silencieuse. Je contemple la porte droite à nouveau entrouverte. Je m'exclame à haute voix : << Ça ne va pas recommencer, hein ! Parce que ça suffit ! >>. Je contourne le lit pour refermer une nouvelle fois le battant. Un tour de clef complet. Je me dépêche de m'habiller pour ce soir. Je ne cesse de regarder vers le placard. Il ne se passe plus rien. Je dévale les escaliers pour rejoindre mes parents. Comme toujours je leurs raconte cette anecdote étrange. Papa me confie qu'il viendra vérifier les gonds des deux portes.

Nous passons une très agréable soirée en famille. Maman me demande de raconter ce qui s'est encore passé dans ma chambre. Mes grands parents ne sont pas du genre à tourner l'inexplicable en dérision. Ils ne se gaussent pas des choses qu'ils ne comprennent pas. Ils ne sont pas non plus à trouver des explications encore plus fumeuses que les faits. Papy émet des hypothèses en comparant avec des phénomènes qu'il a rencontré dans sa vie. D'autres situations vécues avec mamie qui restent à ce jour sans explications. Des suppositions. Il a de passionnantes histoires de fantômes et de revenants à partager. Il a vu des choses quand il était enfant.

Nous sommes de retour vers vingt deux heures. Je monte immédiatement dans ma chambre après avoir embrassé mes parents. Papa me prie de l'appeler au moindre souci. En entrant dans la pièce je reste consternée. Le battant droit du placard est ouvert. Je le referme. Ces choses me mettent en colère plutôt qu'elles ne m'effraient. Je prend la lourde chaise de mon bureau pour bloquer cette maudite porte après un tour de clef. Je me déshabille et me mets en pyjama sans cesser de surveiller le placard. Je me couche. Je laisse le chevet allumé.

Tous mes sens aux aguets, je guette le moindre bruit, le moindre mouvement. Maman entre dans la chambre. Elle s'assoit sur mon lit pour me demander si tout va bien. Elle regarde la chaise qui bloque la porte. Je la rassure. Elle me fait une dernière bise sur le front. Je reste seule. J'éteins la lampe. C'est ainsi que je finis par m'endormir sans nouvelles manifestations étranges. Le matin de ce dimanche, lorsque j'ouvre les yeux, tout est normal. La musique de mon téléphone. Maman m'attend en bas pour le petit déjeuner.

À bientôt

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  • 3 mois après...
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Valona Membre 1 206 messages
Forumeur alchimiste ‚ 23ans‚
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Confrontée à l'inexplicable Valona40

Les choses inexplicables 5

Comme chaque été, avec mes parents, nous passons deux mois dans notre résidence secondaire. Un ancien corps de ferme entièrement rénové. Situé à quelques trois kilomètres de l'océan. Pas loin, il y a le bourg et son port. Une grande partie est réservé à la plaisance. Papa et maman sont passionnés de croisières. Ils possèdent leur bateau qui reste à quai les dix autres mois de l'année. Aussi, chaque semaine ils partent en mer. Le plus souvent avec mes grands parents paternels ou mes grands parents maternels. Je reste donc seule du lundi au vendredi dans cette grande demeure datant du dix neuvième siècle. La propriété est équipée d'une domotique de dernière génération. Directement reliée à la gendarmerie du bourg à trois kilomètres. Je ne suis pas d'une nature craintive. Je suis plutôt guerrière.

Les caméras fonctionnent ainsi que les détecteurs de mouvements. Partout aux fenêtres et dans toute la surface du domaine. Bien évidemment les portes sont fermées à double tour. À la moindre alerte tout cela se mettrait à fonctionner. Alimenté par panneaux photovoltaïques si ruptures de courant. Je tiens à préciser tout cela pour rassurer le lecteur quelque peu émotif qui pourrait s'inquiéter. Ce jeudi soir du 13 juillet le crépuscule précède la tombée de la nuit. Il a fait très agréable toute la journée. La soirée est douce, pas le moindre souffle de vent. Je fais ma petite vaisselle. L'évier de la cuisine est disposé sous la fenêtre. Là-bas, au loin, je vois les lumières de la petite exploitation agricole de notre plus proche voisin. De chaque côté du chemin, les clôtures délimitent le pré des bovins. Celui des bovidés.

Les moutons à droite. Les vaches à gauche. Machinalement je regarde par la vitre ouverte. Je vois une dame venir vers la maison. Elle est vêtue d'une robe claire, longue. Avec l'obscurité qui augmente, je ne discerne que sa silhouette. Ses longs cheveux flottent sur ses épaules. Elle doit être à environ trois cent mètres. Ni les bovins, ni les bovidés ne semblent y prêter la moindre attention. Ce qui est étrange car le plus souvent ces animaux s'approchent par curiosité. Cette dame tient un grand chien en laisse. Du moins je l'identifie comme un canidé de haute taille. Je trouve cette image magnifique. Je veux absolument prendre une photo car la nuit sera sans lune. Je rince l'assiette, la poêle, les couverts. Je lève les yeux pour regarder à nouveau. La dame marche toujours et pourtant elle est toujours au même endroit.

Je suis soudain habitée d'une étrange impression. Depuis petite je suis confrontée à l'étrange. N'étant absolument pas peureuse, ni craintive, j'écarte le fin rideau pour mieux voir. D'ici une dizaine de minutes la nuit sera entièrement tombée. Si je veux prendre ma photo c'est maintenant. Je m'essuie les mains, je vais à la table pour y prendre mon téléphone. Je l'allume. Quand je reviens à la fenêtre, il n'y a plus personne. Mon mouvement a duré deux à trois secondes. Il est matériellement impossible que cette dame ait disparu. Comme si sa silhouette s'était évanouie. Comme si elle s'était "éteinte". Hors, il est tout à fait impossible de quitter le chemin clôturé de chaque côté. De surcroît il n'y aucun bosquet, aucun fourré derrière lequel se cacher. Les herbes ne sont pas hautes. Même couché on reste visible.  

Je quitte la cuisine pour sortir dans la cour. Pour aller jusqu'au portillon du jardinet. Il n'y a strictement personne. C'est une situation troublante. Je fais le tour de la demeure. Tout est en ordre. Je rentre car la nuit s'annonce fraîche. J'éteins les lumières extérieures pour monter à l'étage. Une bonne douche avant d'aller me coucher. Je regarde une nouvelle fois par la porte fenêtre que j'ouvre pour aller sur le balcon. Il n'y a personne. Je ne discerne plus que les vagues silhouettes des animaux. Je me couche pour lire encore un peu. Je tombe rapidement dans un profond sommeil. Le matin, je pense à cette étrange apparition. Le voisin le plus proche, agriculteur de profession, est un homme rationnel. Tout comme sa femme. Ils n'ont jamais évoqué d'histoires de fantômes. Je fais mon jogging en m'arrêtant là où se trouvait la dame. Aucune trace.

Je n'y pense plus vraiment. C'est le lundi 14 aout, en faisant ma vaisselle, que je vois passer la dame. À peut-être une centaine de mètres de la propriété. Elle longe la palissade de notre jardinet et du potager. Il est 21 h45. La nuit ne va pas tarder. Cette fois j'ouvre la vitre pour lancer un "Hello" ! La dame avance lentement. C'est une démarche étrange. Mes sens me joueraient-ils des tours ? C'est comme si cette personne avançait en flottant. C'est un grand chien, probablement un doberman qu'elle tient à la laisse. Elle ne m'entend pas ou alors reste indifférente à mon second appel. Tout comme son animal. Les mains mouillées, tant pis, je me précipite pour récupérer mon téléphone. À l'instant où je l'allume, la dame tourne sa tête dans ma direction avant de disparaître derrière le mur de la grange.

Je ne suis absolument pas du genre à m'enfuir en poussant des cris. Au contraire, je veux en avoir le cœur net. Je sors pour courir vers la grange. Il est matériellement impossible de disparaître comme vient de le faire cet étrange personnage. Je ne suis pas non plus du genre à halluciner. J'ai la tête bien sur les épaules. La pratique des Arts Martiaux depuis mes six ans, participent de ma totale confiance en moi. Ceinture noire troisième Dan je suis parfaitement capable de donner une solide correction, voire davantage, au plaisantin qui serait mal intentionné. Je fais deux fois le tour de la grange. Plus rien d'anormal. J'éteins toutes les lumières extérieures. Je vérifie que tout soit fermé. L'alarme fonctionne car les quatre diodes vertes sont allumées. Je monte prendre ma douche en pensant à cette apparition.

Je déplore de ne pas avoir réalisé de photos. Aussi, toutes lumières de ma chambre éteintes, je vais sur le balcon avec mon Lumix. Cet un appareil qui permet de zoomer sans pixeliser même dans l'obscurité. J'ai beau scruter. Retenir ma respiration. Il ne se passe strictement plus rien. La nuit est sans lune. Le seul bruit est celui que font les animaux dans leurs prés. Je commence à bailler à m'en décrocher la mâchoire. Il est temps de me coucher. Très rapidement je m'endors. Au matin, après mon petit déjeuner, avant mon jogging, je refais le tour de la grange deux fois. Je vais voir à l'intérieur. C'est notre garage. Il n'y a évidement personne. J'élabore une stratégie pour ce soir. Si jamais je devais avoir une nouvelle "visite". Hélas, en soirée, il ne se passe rien. Je le déplore car cette fois j'ai mon Lumix à portée de mains. Fixé sur son trépieds.

À suivre

Confrontée à l'inexplicable 47_nat16
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  • 2 mois après...
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Les choses inexplicables - 6

Seule dans ma chambre

Durant ces vacances de la Toussaint, seule dans ma chambre, à réviser, je ne prête pas immédiatement attention à ce bruit régulier. Il est léger. Impossible à localiser. Je lève les yeux de mes notes, je regarde l'écran de mon ordinateur. J'écoute attentivement. Je connais bien ce bruit. Je l'ai souvent entendu dans mon adolescence. Je me lève lentement. Il n'y a que la lampe à halogène sur mon bureau qui éclaire la pièce. Faible dès que je m'en écarte de quelques pas. Je marche sur la pointe des pieds. En chaussettes. Je cherche à localiser l'endroit d'où proviennent ces coups à peine audibles. Je n'ai pas d'autre comparaison que celle-ci. Surtout que j'arrive à le reproduire. Un stylo que je tape sur le tuyau vertical du radiateur. Curieusement, lorsque je suis de côté de la chambre, le bruit se fait entendre à l'opposé. Je retourne à mes révisions. Mon attitude et mes interrogations m'apparaissent soudainement aussi stupides que le phénomène lui-même.

J'avais oublié. Ce petit bruit régulier précède souvent d'autres évènements. Je refuse de me laisser distraire. Aussi, en continuant à travailler, je mets de la musique sur Youtube. À faible volume pour ne pas être perturbée. C'est sans compter sur l'espièglerie de "l'esprit frappeur". Les coups deviennent plus sonores. Comme les conséquences d'une volonté délibérée. Ça pourrait m'excéder. Tout cela dure depuis une vingtaine de minutes. Je coupe la musique. Tout cesse. Je murmure une vulgarité sans cesser de rester concentrée. La préparation de la seconde partie du premier trimestre est bien plus importante qu'un éventuel poltergeist. Le silence. Très agréable. Il est 21 h. Je m'apprête à descendre rejoindre mes parents au salon. Je range mes fiches, mon classeur. Par acquis de conscience je surfe un peu sur le site de l'université. Le bruit reprend. Il faut imaginer un métronome qui marquerait le premier temps d'une mesure en comptant quatre et à 40 à la noire. C'est comparable. Je compte.

Je me lève pour faire une nouvelle fois le tour de ma chambre. C'est une grande pièce d'environs dix mètres sur huit. Deux fenêtres. L'une donne sur le Nord, l'autre sur l'Est. L'une d'entre elles est une porte fenêtre qui donne sur un balcon. Mais le vent y jette des paquets d'eau. Il fait nuit noire dehors. Une fois encore je reste sur l'impossibilité de trouver l'endroit exacte. Je colle mon oreille sur un des deux radiateurs. Il peut arriver que des bruits de chaufferie résonnent dans les tuyaux avec le principe "téléphone". À présent le bruit semble venir de l'armoire. Je l'ouvre. Ils proviennent de la commode. Je commence à en avoir assez d'être prise pour une quiche. Je lance : << Dégage ! >>. Le bruit cesse. Quand j'ouvre la porte pour sortir, j'entends distinctement un soupir. Comme un soupir de dépit.

J'hésite. Plus rien. Les hallucinations auditives existent. Même si je sais parfaitement que ces phénomènes n'ont strictement rien de commun avec le suggestif des choses de l'esprit. Depuis petite je suis confrontée à ce genre de choses. Je reste un instant immobile. Il ne se passe plus rien. J'éteins la lumière. Je descends. Papa et maman sont devant la télévision. L'un contre l'autre dans le canapé. Maman enveloppée dans son plaid, ses jambes sur les genoux de papa. Je propose de préparer une bonne tisane. << Jasmin ! >> dit Maman. << Deux sucres ! >> rajoute papa. Notre cuisine est située sous ma chambre. Je colle mon oreille contre les deux tuyaux des radiateurs. Rien. Peut-être juste ce lointain bouillonnement à peine perceptible. L'eau bouillante. Je raconte l'évènement à mes parents.

Il est 22 h30. Avec une légère appréhension mais avec une fatigue certaine je fais la bise à mes parents. Je monte l'escalier en consultant l'écran de mon I-phone. La douche. J'aime prendre mon temps. Je reviens dans ma chambre. J'aime préparer les vêtements du lendemain. Soigneusement pliés dans le fauteuil. Je me couche. Je ne pense plus vraiment aux phénomènes sonores. Couchée sur le dos je fais le bilan de cette journée. Depuis petite je me décerne des satisfécits pour telles ou telles actions. C'est ainsi que je m'endors pour plonger dans le plus profond des sommeils. Sans être indisposée par un bruit quelconque. Il ne se passe d'ailleurs jamais rien quand je suis couchée dans mon lit. Quand je dors. Ce n'est qu'au matin, vers sept heures trente que je découvre ma paire de jeans dépliée sur le fauteuil.

À suivre

Confrontée à l'inexplicable Valona94
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  • 2 mois après...
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Valona Membre 1 206 messages
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Les choses Inexplicables - 7

Confrontée à l'inexplicable Forum_37

Qui est avec moi dans ce couloir ?

Hier, après les cours, en fin d'après-midi, je passe voir ma meilleure copine. Elle vit dans une résidence étudiante. Son studio est au troisième étage d'un immeuble qui en compte six. J'ai promis de lui emmener les notes prises aujourd'hui durant les deux heures de mathématiques. Je suis déjà venue en ce lieu deux fois. C'est un bâtiment datant des années soixante. Sinistre. Entièrement rénové. Pourtant, malgré sa couleur ocre clair censée l'égayer, ses façades restent lugubres. Très certainement à cause du style discutable de l'architecture. Je monte les huit larges marches de l'escalier. J'entre par une des portes vitrées après avoir sonné et m'être annoncée dans l'interphone. Comme les deux fois précédentes, une fois dans le hall, devant les boîtes aux lettres, j'ai cette sensation oppressante étrange.

Je ne me sens vraiment pas à mon aise en m'enfonçant dans le couloir mal éclairé. Il y a deux ascenseurs. Celui de droite dessert les étages pairs, celui de gauche les étages impairs. Je suis debout devant les portes métalliques grises de celui de gauche. C'est avec un mouchoir en papier que j'appuie sur le bouton d'appel. La flèche jaune s'allume en direction du bas. Je vérifie les feuilles dans la pochette que je serre contre ma poitrine. Un bruit de pas. Il résonne étrangement. Tout résonne étrangement dans les communs de cet immeuble. Ça pourrait glacer les sangs. Je tourne la tête pour regarder qui s'approche. Quelle n'est pas ma stupeur. Personne. Ce maudit ascenseur qui n'arrive pas. J'appuie un nouvelle fois en maugréant. Le bruit des pas reprend. Quelqu'un se dirige vers les portes. Je regarde à nouveau. Personne. Tout cesse. L'ampoule dans son grillage se met à clignoter. En quelques secondes alternent les séquences éclairées et celles d'obscurités.

Cette fois j'appuie à plusieurs reprises sur le bouton. Agacée. À bout de patience. Les bruits de pas reprennent. Les portes s'ouvrent enfin. Je m'engouffre, prête à frapper l'inconvenant qui voudrait continuer à m'importuner. Évidemment, il n'y a personne. La lenteur de cet ascenseur est désespérante. J'enrage. Il s'arrête enfin dans un claquement inquiétant au troisième étage. La vétusté de ce bâtiment mériterait la visite d'une commission d'inspection. Je prends à gauche. C'est un long couloir sur une cinquantaine de mètres. Derrière quelques portes j'entends des rires, des éclats de voix. Au fond il faut reprendre à droite car le studio No 47 est au fond de celui-ci. Soudain, résonnant plus fortement, le bruit des pas. Quelqu'un me suit. J'en suis certaine. Je reste dissimulée derrière le coin pour surprendre le plaisantin et pouvoir l'effrayer à mon tour. C'est étrange. Les pas se dirigent pourtant par ici. J'attends. Ça commence à m'irriter très sérieusement.

Je regarde en jaillissant comme un diable de sa boîte. Personne. Plus aucun bruit. Cette fois je me fâche. Je ne suis absolument pas d'une nature émotive. Pour me faire peur il faut se lever de bonne heure. Tout au fond de moi pourtant, cette sensation que je connais bien. Cette impression qui m'envahit à chaque fois que je suis confrontée à l'irrationnel. C'est presque une habitude qui remonte à l'enfance. Je tourne les talons en haussant les épaules. En marchant vite je dis : << Le jour où tu auras fini de me faire chier, fais-le moi savoir, ordure ! >>. Je prononce souvent cette formule quand j'ai affaire à cette entité qui semble être attachée à moi depuis que je suis petite. Ma vulgarité me fait sourire et me rassure. Derrière moi, le bruit des pas. J'arrive devant la porte de ma copine. Je mets mon masque "covid". Je frappe trois coups. Elle vient m'ouvrir en pyjama. La grippe. Je ne m'attarde pas. Je lui remets les documents avant de filer. Je préfère fuir tous risques de contagions. Cette fois en courant. << Merci ! >> s'exclame t-elle sur le pas de sa porte en me regardant m'enfuir en disant : << Salut à bientôt ! >>

Il ne se passe plus rien. J'ai très nettement la sensation d'une présence invisible avec moi dans l'ascenseur. Je ne ressens pourtant aucune crainte. Aucune peur. Juste la profonde lassitude d'être à nouveau confrontée à l'inexplicable. Une fois sortie de l'immeuble, malgré le froid glacial, en marchant sur la neige gelée qui craque sous mes pas, je respire à nouveau dans un soulagement bienfaisant. Une fois assise au volant, je n'y pense plus. Je me mets à rire en imaginant un fantôme qui doit s'ennuyer à tel point qu'il n'a pour seule occupation que d'importuner les filles. Peut-être une sorte de satyre de l'au-delà. Un incube. Je me dis : << Triste con ! Qu'est-ce que ça devait être de ton vivant ! >>. Très rapidement, comme j'aime à le faire en roulant je chantonne. Je raconte mon aventure à papa. Il écoute toujours avec beaucoup d'attention.

À suivre

Confrontée à l'inexplicable Valon132
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