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Mort de Dimitri, alias Guy Mouminoux, alias Guy Sajer.


Gouderien

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 820 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

L'auteur de bandes dessinées Dimitri est mort le 11 janvier 2022, à l'âge de 94 ans. Je viens de m'en apercevoir en faisant une recherche sur Internet à propos de tout autre chose. De son vrai nom Guy Mouminoux, il avait publié, sous le pseudonyme de Guy Sajer, "Le Soldat oublié", tiré de son expérience personnelle, certainement l'un des livres les plus hallucinants que l'on puisse lire sur la guerre sur le front de l'Est, même s'il est difficile de faire la part de la réalité et du roman. "Le vocabulaire est de peu d'aide pour exprimer ce que mes yeux ont pu voir", écrivait-il. C'est peut-être pour ça qu'il s'est mis à dessiner...

Dimitri (auteur) — Wikipédia (wikipedia.org)

Dimitri (auteur de Le soldat oublié) - Babelio

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Membre, 72ans Posté(e)
new caravage Membre 36 333 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
Posté(e)

Moi je me souviens surtout de la série d'albums Le Goulag .

               Et des  son personnage récurent  Krampon cette sorte de candide plongé dans cet univers infernal du systèle soviétique !!

                        

dimitri.jpg

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 820 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
Le 12/08/2022 à 03:32, new caravage a dit :

Moi je me souviens surtout de la série d'albums Le Goulag .

               Et des  son personnage récurent  Krampon cette sorte de candide plongé dans cet univers infernal du systèle soviétique !!

                        

dimitri.jpg

Ben "le Soldat oublié" c'est un peu ça aussi, c'est un type qui se trouve incorporé dans la Wehrmacht en 1942 parce que sa mère est allemande (enfin elle a la double nationalité) et envoyé sur le front de l'Est, à l'époque de la bataille de Stalingrad. Ce n'est pas un volontaire. Il raconte les événements au premier degré, tels qu'il les a vécus... Enfin du moins c'est l'impression que ça donne. Et le destin ne l'a pas épargné, le faisant par exemple participer à la bataille de Koursk en juillet 1943, puis à la retraite allemande, au siège de Memel, à celui de Dantzig etc.

Nul révolte chez lui, c'est un bon soldat, il fera même parti d'une unité d'élite, la division "GrossDeutschland". En 1945 il échappe à l'enfer de Dantzig sur un chalutier, puis est fait prisonnier par les Anglais. Dans un camp, des officiers français le remarquent, et découvrent avec stupéfaction qu'il est français. A l'époque, il ne savait quasiment plus parler français, alors que quand on l'avait recruté dans la Wehrmacht, il ne connaissait que quelques mots d'allemand. On lui demande de s'engager dans l'armée française, pour se dédouaner, puis on l'autorise à rentrer chez lui. Il est complètement traumatisé par presque trois années de guerre, au point que dès qu'il entend un bruit d'avion il se jette à terre. Puis il tombe malade. Et on n'en sait pas plus. On se dit, pauvre type, qu'est-ce qui a bien pu lui arriver après, tellement son récit donne une impression de naïveté... On pense même qu'il a dû écrire ce long récit depuis son lit d'hôpital... ce qui n'est pas du tout le cas. Et des années après j'ai appris, à ma plus grande surprise, que Guy Sajer et le dessinateur Dimitri étaient une seule et même personne. Ça fait réfléchir, quand même, et tu te demandes quelle est la part de reconstruction intellectuelle dans ce récit "naïf". On pourrait comparer ça, d'un certain point de vue, aux récits de guerre de Céline (très à la mode en ce moment), sauf que dans le cas de Guy Sajer il n'y a (apparemment) aucun travail sur le style, qui est très simple, avec même des fautes de français ou d'orthographe, ce qui renforce l'impression de premier degré. Malgré (ou à cause de) cela, l'écriture de Guy Sajer est très efficace : la description de la contre-offensive soviétique dans la région de Bielgorod, en août 1943, est un morceau d'anthologie, et ce n'est pas le seul.

Enfin tel qu'il est, c'est l'un des meilleurs récits de guerre qu'on puisse lire, un témoignage glaçant car débarrassé de tout héroïsme de pacotille : c'est juste la guerre dans toute son horreur. D'ailleurs les Américains le font lire à leurs officiers, pour leur montrer à quoi ressemble la guerre "sur le terrain".

Une nécrologie intéressante :

Mort de Guy Mouminoux alias Dimitri - ActuaBD

dimitri_logo-fa54c.jpg?1642152406

(Petite erreur : à ma connaissance, il n'a jamais fait partie de la SS.)

 

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