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Le relativisme, nécessaire aboutissement de la négation de tout principe supérieur


DKKRR

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DKKRR Membre 1 246 messages
Forumeur accro‚ 35ans‚
Posté(e)

J'aime observer les gens lorsque je me trouve au-dehors, que ce soit au travail, dans le tram ou autres et j'aime écouter les conversations qui n'ont pas trait à la vie privée. Je trouve que cela recèle une profonde richesse pour peu que l'on parvienne à en tirer des enseignements, notamment quant à ses propres schèmes de perception.
Ce que je remarque, c'est une constante qui semble tous nous caractériser. Celle-ci se trouve dans l'assurance que l'on possède quant au bien-fondé de nos visions et à la nécessaire naiveté de celles qu'entretiennent les autres à l'égard des institutions, des hommes de pouvoir, des sportifs ou de tout autre sujet en général (lorsque ce n'est pas de la méchanceté que l'on semble percevoir).

N'avez-vous jamais dit ou entendu dire "les gens croient que...... ils sont bêtes...... s'ils s'imaginent que....... comment peuvent-ils croire cela...... c'est incroyable, ils ne comprennent rien (sous-entendu, nous on comprend)".

Ainsi, chacun pense être dans le vrai (forcément, car si l'on pensait être dans le faux, alors on ne penserait pas ainsi) et chacun pense que la figure de l'autre se situe, incontestablement, dans le faux si celle-ci se trouve un tantinet soit peu éloignée de notre monde.

Tout à l'heure je me faisais la réflexion en regardant "Enquête Exclusive" où l'on pouvait suivre une jeune apprentie-commissaire qui situait une partie de la source de sa motivation, quant au fait de devenir commissaire, dans les attentats qui portaient gravement atteinte à nos institutions et qui mettaient en péril la société (qu'il était donc nécessaire de sauver, ce qui pouvait être fait par le biais d'un acte d'engagement comme le sien notamment).
Je me disais intérieurement que celle-ci était d'une naiveté déconcertante en se bornant à regarder le doigt tendu et non la lune qu'il pointait. Que celle-ci ne parvenait pas à déceler les vraies origines de tout cela (donc que moi, inconsciemment j'y arrivais) et à voir dans l'action des gardiens de nos institutions le terreau propice au développement de ces retours de boomerang que constituent ces mêmes attentats qu'elle déplorait avec gravité. Et qu'ainsi, jurer fidélité et oeuvrer au service des géniteurs du mal qui la motive dans son action, n'aurait absolument aucune incidence positive sur la pérennité de notre société.

Et là je rentrais dans les schémas que je constatais plus haut. A savoir "l'autre est un imbécile en puissance" qui se laisse berner par de puissantes forces extérieures qui sèment insidieusement en lui des pensées erronées permettant de légitimer leur pouvoir.

A partir de là, j'en déduis qu'il n'existe aucune vérité humaine. Je veux dire par-là que l'humain constitue un être essentiellement subjectif. Ce qu'il peut produire, ce qu'il peut percevoir ne constitue qu'une infime représentation d'une réalité bien plus exhaustive que cela. Chacun selon son point de vue a toujours raison. Ainsi, les différents points de vue qui s'offrent à ceux qui contemplent la montage sont corrélés à leurs positions respectives (qu'ils soient loin, en hauteur, en bas, qu'ils aient une bonne vue ou autres, tout cela impactera leur ressenti quant à sa taille et sa magnificence).

Tuer est-ce bien ? Comment y répondre. Pour le père tuant le meurtrier de son fils cela constitue un acte réparateur, pour le nazi tuant un ennemi de la société, cela constitue un acte salvateur. Il en est de même pour la torture, pour toutes les punitions en général et pour tous les sujets existants. Chacun aura raison selon son point de vue, selon ce qui motive son action et il n'y a pas de loi générale permettant de régler la question.

Au final, la négation du Divin ne peut qu'engendrer le relativisme le plus complet. Le droit positif d'un état n'est valable que pour ceux qui possèdent la foi quant à son bien-fondé. "vérité en deçà des pyrénées, erreur au-delà".

L'on peut parler de principes tels que "la vérité se trouve dans le fait d'agir comme l'on aimerait que l'on agisse avec nous" ou encore "la vérité se trouve dans les principes qui permettent la perpétuation de l'existence humaine" ou encore, l'on peut élaborer des sortes de "tests" qui permettraient hypothétiquement de définir un droit prétendument parfait (exemple : chaque acteur est placé devant un voile noir et doit produire des normes pour une société dans laquelle il évoluera sans savoir quels seront ses goûts, ses orientations sexuelles ou autres et ainsi sera susceptible de ne pas créer d'éventuelles situations injustes ou "malsaines" pour ne pas avoir à en souffrir dans le cas où ses choix/goûts/attirances futurs, une fois intégré à la nouvelle société, se porteraient dans une direction qui serait réprimée).

Le problème étant que ces gymnastiques intellectuelles ne constituent que des conceptions purement subjectives qui n'engagent que ceux qui les formulent et ne tiennent, en aucun cas, lieu de vérité.
La seule vérité qui semble s'imposer est celle du plus fort. C'est lui qui crée l'opinion, qui dit quoi penser, à quoi adhérer, comment se comporter et si celui-ci se trouve battu par plus fort que lui, alors les normes évoluent en conséquence en s'adaptant au paradigme du nouveau maitre des lieux. Voilà la réalité de notre monde.

Il me parait parfaitement impossible d'accéder à la vérité en étant partie intégrante d'un système sans une aide extérieure transcendante et étant donc en capacité de l'observer de l'extérieur et d'en déceler les mécanismes parfaits à appliquer (seulement, il est vrai qu'il s'agit là encore d'une perception subjective).

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DaKKoRR

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, DKKRR a dit :

J'aime observer les gens lorsque je me trouve au-dehors, que ce soit au travail, dans le tram ou autres et j'aime écouter les conversations qui n'ont pas trait à la vie privée. Je trouve que cela recèle une profonde richesse pour peu que l'on parvienne à en tirer des enseignements, notamment quant à ses propres schèmes de perception.
Ce que je remarque, c'est une constante qui semble tous nous caractériser. Celle-ci se trouve dans l'assurance que l'on possède quant au bien-fondé de nos visions et à la nécessaire naiveté de celles qu'entretiennent les autres à l'égard des institutions, des hommes de pouvoir, des sportifs ou de tout autre sujet en général (lorsque ce n'est pas de la méchanceté que l'on semble percevoir).

N'avez-vous jamais dit ou entendu dire "les gens croient que...... ils sont bêtes...... s'ils s'imaginent que....... comment peuvent-ils croire cela...... c'est incroyable, ils ne comprennent rien (sous-entendu, nous on comprend)".

Ainsi, chacun pense être dans le vrai (forcément, car si l'on pensait être dans le faux, alors on ne penserait pas ainsi) et chacun pense que la figure de l'autre se situe, incontestablement, dans le faux si celle-ci se trouve un tantinet soit peu éloignée de notre monde.

Tout à l'heure je me faisais la réflexion en regardant "Enquête Exclusive" où l'on pouvait suivre une jeune apprentie-commissaire qui situait une partie de la source de sa motivation, quant au fait de devenir commissaire, dans les attentats qui portaient gravement atteinte à nos institutions et qui mettaient en péril la société (qu'il était donc nécessaire de sauver, ce qui pouvait être fait par le biais d'un acte d'engagement comme le sien notamment).
Je me disais intérieurement que celle-ci était d'une naiveté déconcertante en se bornant à regarder le doigt tendu et non la lune qu'il pointait. Que celle-ci ne parvenait pas à déceler les vraies origines de tout cela (donc que moi, inconsciemment j'y arrivais) et à voir dans l'action des gardiens de nos institutions le terreau propice au développement de ces retours de boomerang que constituent ces mêmes attentats qu'elle déplorait avec gravité. Et qu'ainsi, jurer fidélité et oeuvrer au service des géniteurs du mal qui la motive dans son action, n'aurait absolument aucune incidence positive sur la pérennité de notre société.

Et là je rentrais dans les schémas que je constatais plus haut. A savoir "l'autre est un imbécile en puissance" qui se laisse berner par de puissantes forces extérieures qui sèment insidieusement en lui des pensées erronées permettant de légitimer leur pouvoir.

A partir de là, j'en déduis qu'il n'existe aucune vérité humaine. Je veux dire par-là que l'humain constitue un être essentiellement subjectif. Ce qu'il peut produire, ce qu'il peut percevoir ne constitue qu'une infime représentation d'une réalité bien plus exhaustive que cela. Chacun selon son point de vue a toujours raison. Ainsi, les différents points de vue qui s'offrent à ceux qui contemplent la montage sont corrélés à leurs positions respectives (qu'ils soient loin, en hauteur, en bas, qu'ils aient une bonne vue ou autres, tout cela impactera leur ressenti quant à sa taille et sa magnificence).

Tuer est-ce bien ? Comment y répondre. Pour le père tuant le meurtrier de son fils cela constitue un acte réparateur, pour le nazi tuant un ennemi de la société, cela constitue un acte salvateur. Il en est de même pour la torture, pour toutes les punitions en général et pour tous les sujets existants. Chacun aura raison selon son point de vue, selon ce qui motive son action et il n'y a pas de loi générale permettant de régler la question.

Au final, la négation du Divin ne peut qu'engendrer le relativisme le plus complet. Le droit positif d'un état n'est valable que pour ceux qui possèdent la foi quant à son bien-fondé. "vérité en deçà des pyrénées, erreur au-delà".

L'on peut parler de principes tels que "la vérité se trouve dans le fait d'agir comme l'on aimerait que l'on agisse avec nous" ou encore "la vérité se trouve dans les principes qui permettent la perpétuation de l'existence humaine" ou encore, l'on peut élaborer des sortes de "tests" qui permettraient hypothétiquement de définir un droit prétendument parfait (exemple : chaque acteur est placé devant un voile noir et doit produire des normes pour une société dans laquelle il évoluera sans savoir quels seront ses goûts, ses orientations sexuelles ou autres et ainsi sera susceptible de ne pas créer d'éventuelles situations injustes ou "malsaines" pour ne pas avoir à en souffrir dans le cas où ses choix/goûts/attirances futurs, une fois intégré à la nouvelle société, se porteraient dans une direction qui serait réprimée).

Le problème étant que ces gymnastiques intellectuelles ne constituent que des conceptions purement subjectives qui n'engagent que ceux qui les formulent et ne tiennent, en aucun cas, lieu de vérité.
La seule vérité qui semble s'imposer est celle du plus fort. C'est lui qui crée l'opinion, qui dit quoi penser, à quoi adhérer, comment se comporter et si celui-ci se trouve battu par plus fort que lui, alors les normes évoluent en conséquence en s'adaptant au paradigme du nouveau maitre des lieux. Voilà la réalité de notre monde.

Il me parait parfaitement impossible d'accéder à la vérité en étant partie intégrante d'un système sans une aide extérieure transcendante et étant donc en capacité de l'observer de l'extérieur et d'en déceler les mécanismes parfaits à appliquer (seulement, il est vrai qu'il s'agit là encore d'une perception subjective).

Il y a les deux écoles ou les deux caractères. Il y a Apollon ( la vérité immobile et éternelle , l’art de la statuaire) face à Dionysos ( le mouvement, la musique), ou encore Parmenide face à Heraclite. Deux façons de voir. Vous êtes plutôt Parmenide.

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  • 2 semaines après...
Membre, 25ans Posté(e)
Ocean_noir Membre 211 messages
Forumeur survitaminé‚ 25ans‚
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Votre intuition est redoutable. Je vous remercie pour cette réflexion extrêmement structuré.

Mais à bien des égards sur ce que dicte le puissant aux êtres qui ne sont pas en mesure d'avoir droit au chapitre sur leur verité - qu'il s'agisse de la notion de réalité, de justice, de vertu, ou même de l'idéologie concidérée comme ultime - rien ne peut se soustraire au jugement de la causalité, ni même à celui de l'identité.
Ce qui est créer ne peut être altérer sous le simple effet de l'influence extérieur.



Toutes vérités objectives sont destinées à se vérifier quelque soit le nombre de personne qui pensent le contraire, et inversement, toutes choses fondamentalement fausses ou incomplètes sont destinés à ne pas se vérifier, quelques soient le nombre d'individu pensant également le contraire.


En conclusion, même le puissant ne peut détenir la vérité absolue car il lui manquera toujours la chose la plus évidente pour connaître, la vérité objective ; l'acte d'avoir façonner ce monde qui abrite cette vérité.

En effet, par essence même, la plus sures des manière de connaître la/les vérités absolues sur un environnement, un espace où un univers, c'est de l'avoir créé.


La vrai question est de savoir, jusqu'où s'étend nos limites des connaissances de cet espace ?
Une vérité ne peut être cependant "vrai" et "fausse" simultanément, quelques soient les individus qui en débattent.
Toutes vérités que l'on nomme subjective, est en fait, une vérité absolue qui se vérifie dans un espace où l'individu en a une connaissance parfaite.

C'est donc notre connaissance du cadre de cette vérité qui nous induit en erreur, et non la perception propre de cette vérité que chacun en a (la position d'observation, notre sensibilité, etc ...).

De ce point de vue, la Science serait donc une quête vaine ; chercher à connaître parfaitement un univers que nous n'avons pas conçu, fait écho à votre intuition redoutable sur la nécessité de l'intervention d'une identité transcendante.

Cependant, en tant qu'humain, nous sommes créations mais également  créateur aussi à notre échelle ; ce qui nous confère un accès a la création de principes d'ordre superieur. Et étant ces créateur d'idées, nous devenons par essence même les détenteurs utlimes de ces vérités.

Les idées comme un jeu, une langue, le monde magique d'un roman, ou même des concepts sociaux -comme la Justice-, deviennent ainsi des univers où les principes d'ordres supérieur sont bels et bien existant, au milieu des innombrables idées subjectives véhiculés par le monde.

Exemple :

Les académiciens qui ont créé la langue française, connaissent mieux que quiconque les vérité absolues qui régissent le français.

Qui mieux que J.K.Rowling connaît le livre de Harry Potter qu'elle a créer ?

Quand à la notion de justice,... elle fut construite par  plusieurs hommes et plusieurs pensées au fil du temps, ce qui aurait rendu difficile d'en tirer des principes d'ordre supérieur, et encore plus de la devellopper... s'il n'y avait pas eu de définition proprement établie !

Cependant, lors de sa création, la Justice a hérité d'une définition (comme de nombreux autres concepte). Donner une définition au mot que l'on crée, est le principe d'ordre supérieur qui régit par essence même le concepte tout entier.

De ce fait, Étendre un concepte avec des idées qui n'appartiennent pas / contredisent la définition, revient à altérer le concepte, et à ne plus s'inscrire dans la continuité logique de l'idée.

Un axiome preetabli ne laisse donc pas de place à l'existence de vérité variables selon les points de vue d'individuels ; car son but premier est d'instaurer la ou les règles imposant l'ordre.

Ainsi dans ces exemples, les vérités humaines ne peuvent êtres subjective ; elles demeurent absolue puisqu'elles sont créer par l'Homme lui même.






********************************


Ce raisonnement peut être pousser encore plus loin, si l'on vient à considérer que chaque individu est empreint d'une trace authentiquement créée : sa personnalité.


Nous pouvons être amener à douter de ce monde. Mais si nous doutons, c'est que pensons. Et de la pensée, n'est autre que l'identité :
"Je pense donc je suis" (Descartes).

Ceci nous amène à la définition la plus élémentaire de ce qu'est notre identité ;

"Notre identité est ce qui est ce qui est atteignable, de nous même, par notre certitude. Et ce qui ne l'es pas, est ce qui demeurera incertain, à moins d'une intervention exterieur".


Ainsi la personnalité de son prochain, est une verité objective de ce monde, qui plus est, accessible, par la plus basique des questions : "Qui est tu ?".


Et s'il y a bien un principe d'ordre supérieur qui s'imposent à toute l'humanité, c'est la personnalité que nous avons créer de notre propre main, que nous avons décidé d'édifier à travers nos choix, notre vécu, et que nous imposons à cette réalité.


**********************************


Au final ... pour aboutir à une conclusion ;

On peut penser que La pluralité des consciences humaines est l'aboutissement même de la négation de principes d'ordres supérieur.

Mais cependant, chacun s'impose également comme une vérité absolue dont il est certain à son prochain, car demeurant à jamais le créateur de sa propre personnalité.

De ce relativisme, au final, nait de plusieurs vérités objectives, qui ne peut en lui même donner la possibilité d'abolir les principes d'ordre supérieur.

Car le relativisme nait de la pluralité des consciences, qui elles-mêmes détient la vérité absolue sur leur identité, de son existence, et donc d'être... seul chose en lequel on ne peut douter.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 06/08/2022 à 06:24, DKKRR a dit :

J'aime observer les gens lorsque je me trouve au-dehors, que ce soit au travail, dans le tram ou autres et j'aime écouter les conversations qui n'ont pas trait à la vie privée. Je trouve que cela recèle une profonde richesse pour peu que l'on parvienne à en tirer des enseignements, notamment quant à ses propres schèmes de perception.
Ce que je remarque, c'est une constante qui semble tous nous caractériser. Celle-ci se trouve dans l'assurance que l'on possède quant au bien-fondé de nos visions et à la nécessaire naiveté de celles qu'entretiennent les autres à l'égard des institutions, des hommes de pouvoir, des sportifs ou de tout autre sujet en général (lorsque ce n'est pas de la méchanceté que l'on semble percevoir).

N'avez-vous jamais dit ou entendu dire "les gens croient que...... ils sont bêtes...... s'ils s'imaginent que....... comment peuvent-ils croire cela...... c'est incroyable, ils ne comprennent rien (sous-entendu, nous on comprend)".

Ainsi, chacun pense être dans le vrai (forcément, car si l'on pensait être dans le faux, alors on ne penserait pas ainsi) et chacun pense que la figure de l'autre se situe, incontestablement, dans le faux si celle-ci se trouve un tantinet soit peu éloignée de notre monde.

Tout à l'heure je me faisais la réflexion en regardant "Enquête Exclusive" où l'on pouvait suivre une jeune apprentie-commissaire qui situait une partie de la source de sa motivation, quant au fait de devenir commissaire, dans les attentats qui portaient gravement atteinte à nos institutions et qui mettaient en péril la société (qu'il était donc nécessaire de sauver, ce qui pouvait être fait par le biais d'un acte d'engagement comme le sien notamment).
Je me disais intérieurement que celle-ci était d'une naiveté déconcertante en se bornant à regarder le doigt tendu et non la lune qu'il pointait. Que celle-ci ne parvenait pas à déceler les vraies origines de tout cela (donc que moi, inconsciemment j'y arrivais) et à voir dans l'action des gardiens de nos institutions le terreau propice au développement de ces retours de boomerang que constituent ces mêmes attentats qu'elle déplorait avec gravité. Et qu'ainsi, jurer fidélité et oeuvrer au service des géniteurs du mal qui la motive dans son action, n'aurait absolument aucune incidence positive sur la pérennité de notre société.

Et là je rentrais dans les schémas que je constatais plus haut. A savoir "l'autre est un imbécile en puissance" qui se laisse berner par de puissantes forces extérieures qui sèment insidieusement en lui des pensées erronées permettant de légitimer leur pouvoir.

A partir de là, j'en déduis qu'il n'existe aucune vérité humaine. Je veux dire par-là que l'humain constitue un être essentiellement subjectif. Ce qu'il peut produire, ce qu'il peut percevoir ne constitue qu'une infime représentation d'une réalité bien plus exhaustive que cela. Chacun selon son point de vue a toujours raison. Ainsi, les différents points de vue qui s'offrent à ceux qui contemplent la montage sont corrélés à leurs positions respectives (qu'ils soient loin, en hauteur, en bas, qu'ils aient une bonne vue ou autres, tout cela impactera leur ressenti quant à sa taille et sa magnificence).

L'activité intellectuelle de la plupart des gens est effectivement plutôt vouée à tisser des récits qui confortent leur position dans le monde, plutôt qu'à mettre ces récits à l'épreuve, par exemple au travers de cette activité que l'on nomme "philosophie".

Mais qu'est-ce que ça change ? Tout le monde ne peut pas devenir plombier.

En ce qui concerne la vérité, si vous la définissez comme une chose divine à laquelle tous les êtres humains devraient croire aveuglément, alors assurément, une telle chose n'existe pas. Il vaut sans doute mieux l'appréhender comme un idéal devant guider nos actes et notre réflexion.

Un peu comme l'est le bonheur. Le bonheur ne semble avoir aucune espèce de consistance puisque nous ne savons jamais quand nous sommes heureux, quand nous ne le sommes plus, quelle est la recette pour l'atteindre, etc. D'ailleurs, personne n'a jamais vu le bonheur. Et pour cause: ça n'existe pas. Nous ne serons jamais capables de mettre le doigt sur le bonheur et de dire: "voilà en quoi ça consiste exactement". C'est plutôt une sorte de concept opératoire qui nous permet d'articuler nos intuitions éthiques.

Et bien c'est un peu la même chose pour la vérité: c'est un concept utile afin d'articuler nos intuitions philosophiques mais il se couvre de ridicule lorsque l'on tente de lui donner une substance, de le pointer du doigt. 

Mais bref, le fait que l'on ne puisse désigner la vérité n'empêche pas, paradoxalement, que l'on puisse la rechercher. Et surtout, cela n'empêche pas que les hommes puissent s'entendre sur des préceptes éthiques. Les hommes s'entendent généralement pour dire que tuer est mal, non parce que cela est une vérité divine, mais bien parce que, de façon pragmatique, le meurtre est préjudiciable au bien-être des hommes et à l'équilibre de la société.

Le fait que le meurtre ne soit pas sous l'égide d'un quelconque décret divin donnera même à nos raisonnements éthiques davantage de souplesse. Nous pourrons ainsi décider que dans certains cas, il peut être justifiable - en cas de légitime défense par exemple.

Ainsi, la négation de tout principe supérieur n'entraîne pas un relativisme à tous vents mais au contraire, il permet une clarification bienfaitrice de notre horizon éthique.

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