Les Chemins de Poussière

Les Chemins de Poussière

Avec mon copain Nanan, de temps en temps, on jouait aux titons.

Il me disait :

--Tu viens jouer aux titons après l'école ?

Ou c'était le jeudi.

Les titons c'était de petits personnages. Tout petits et très disparates. Venus de jeux et d'horizons différents...

Je me souviens d'un cycliste que j'avais, en duralumin, penché sur son guidon... Trois centimètres de haut, quatre de long à cause du vélo. Il y a une vingtaine d'année, je l'ai prêté à une grand mère qui faisait une exposition sur les vieux jouets. Je ne l'ai plus revu. Qu'est-ce que je le regrette ce cycliste ! Je me souviens aussi d'un "baigneur". Minuscule. Comme un bébé tout nu, en caoutchouc rose ! Pas plus de trois centimètres, il devait faire. J'avais dû le chiper à une fille, ce truc ! J'avais aussi un apache en plastique qui tirait à l'arc. Il ne tenait plus debout, lui. Son support plat avait été cassé. Il me fallait toujours l'appuyer contre un mur. Tirer à l'arc de couché sur le dos, ça n'aurait pas eu de sens. Mais mon plus bel objet, c'était un avion. Un avion en métal : il était lourd, c'était donc pas de la pacotille. Six centimètres de long peut-être ? C'était une réplique de ces avions qui pendant la guerre lâchait les parachutistes si vous voyez le genre... Avec une queue plate, un peu large qui avait deux ailettes verticales arrondies, une de chaque côté. A hélice, bien sûr (les avions à réaction ça n'existait pas encore ou en tout cas on n'en avait pas entendu parler) mais avec de vraies hélices qui tournaient ! Je soufflais dessus de toutes mes forces pour les faire tourner et me prouver que c'était un vrai avion qui marchait.

C'était chez Nanan qu'on allait jouer aux titons. Sa maison, c'était la dernière du village, juste avant les "arrosants". On était presque déjà à la campagne. Mais ce n'était pas une maison ordinaire. Depuis la rue, on rentrait d'abord dans une petite cour entourée de hauts murs de plus de deux mètres. Une cour qu'on ne voyait donc pas de l'extérieur. On la découvrait seulement en passant le portail en fer qui grinçait... Comme font tous les portails en fer. Quand on rentrait dans la cour, sur la droite, tout de suite, il y avait une remise et juste après la porte de cette remise, un escalier en pierre qui montait droit jusqu'au premier étage à une terrasse minuscule. Un "bordat". Il y avait une table sur la gauche contre la murette du bordat, deux chaises et une vigne vierge au dessus pour l'ombre. C'était à partir de cette terrasse qu'on rentrait dans la maison de Nanan.

Mais le plus souvent c'était dehors qu'on jouait. A l'extérieur même du mur de la cour. Dans la rue en quelque sorte. Il y avait à l'angle du mur de la cour une vieille fontaine toute rouillée, de ces bornes-fontaines qui datait de l'an pèbre et qui n'avait jamais coulé d'ailleurs. Elle me servait de perchoir et une fois là-haut, je pouvais jouer sur le dessus du mur. J'y installais ma base, ou plutôt le campement de mes titons. Il y avait plein de trous entre les pierres. Ça me faisait des tas de grottes. Des endroits pratiquement inaccessibles puisque il n'y avait qu'une seule place et encore d'un seul pied sur la borne-fontaine. C'était génial !

Car le jeu c'était ça finalement : s'installer, organiser son territoire, distribuer ses personnages, leur trouver une place, un lieu, une fonction à chacun...

Cette fois-là, Nanan avait fait sa base en haut de l'escalier extérieur sur la gauche du mur de la courette. Entre sa maison et celle de mes grands parents (La maison du mûrier, l'avant dernière maison du village donc !)

Il faut suivre !

Quand il faisait trop froid ou qu'il pleuvait, bien sûr on ne pouvait pas jouer dehors. On se rabattait alors sur la remise à droite en entrant dans la cour. Là on avait une de ces places ! Il devait bien y avoir quelques outils dans cette remise, contre les murs, et accrochés, des cageots, aussi. Mais l'intéressant c'était le milieu tout libre. Le sol en était couvert d'une couche de poussière grise de plusieurs centimètres. C'était sec, mais sec ! Des années de poussière ! On raclait la poussière pour faire des chemins et des routes pour nos titons ! De part et d'autre de ces chemins miniatures, tout le long, la poussière déblayée formait de bonnes bordures, des congères, des murs de poussière ! Au bout de notre chemin, chacun le sien, on installait nos "villages".

Quand tout était prêt, on se rendait visite par titons interposés.

Moi, je prenais mon baigneur tout nu en caoutchouc rose, je le mettait à califourchon sur l'arrière de mon avion, où il restait coincé vu que le caoutchouc était souple et élastique. Il était presque aussi gros que l'avion, mais ça ne gênait pas. Le chemin de poussière me servait alors de piste de décollage...

Sa base, Nanan l'avait réalisé en hauteur contre le mur de gauche sur une caisse de vendange... Il était vraiment bien installé.

J'aimerais bien y retourner pour améliorer mon campement...

Je ne sais pas si vous avez bien compris ce que c'était les Titons...

 Alors, je vous ai fait cette illustration :

L'intitulé, c'était plutôt inspirant, si l'on ne tient pas compte du développement qui suit . La différence ici, c'est que l'être humain, n'a jamais la possibilité de mourir dignement . Certaines versions originales d'il y a plusieurs années, reviennent régulièrement pousser son dernier râle ... Lis tes ratures  .

Il y a 7 heures, Noah&Gabriel a dit :

L'intitulé, c'était plutôt inspirant, si l'on ne tient pas compte du développement qui suit . La différence ici, c'est que l'être humain, n'a jamais la possibilité de mourir dignement . Certaines versions originales d'il y a plusieurs années, reviennent régulièrement pousser son dernier râle ... Lis tes ratures  .

Commence par lire les tiennes :

Certaines versions originales d'il y a plusieurs années, reviennent régulièrement pousser LEUR dernier râle ...

En relisant, je réalise que j'ai oublié une précision qui a son importance :

"Mais l'intéressant c'était le milieu : une grande surface toute libre. Même en plein jour, il faisait presque nuit dans cette remise. Le sol était couvert d'une couche de poussière grise de plusieurs centimètres. C'était sec, mais sec ! Des années de poussière ! On raclait la poussière pour faire des chemins et des routes pour nos titons !"

Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Commence par lire les tiennes :

Certaines versions originales d'il y a plusieurs années, reviennent régulièrement pousser LEUR dernier râle ...

 

Il t'en à fallût des moyens, pour faire ces gribouillis ...!

Te voilà dans le rouge, mon coco...!

Il y a 1 heure, Noah&Gabriel a dit :

Il t'en à fallût des moyens, pour faire ces gribouillis ...!

Te voilà dans le rouge, mon coco...!

 

Je t'emmerde !

il y a 22 minutes, Blaquière a dit :

Je t'emmerde !

Fait gaffe, la merde, ça éclabousse ...!

il y a 21 minutes, Noah&Gabriel a dit :

Fait gaffe, la merde, ça éclabousse ...!

Délicat !

Ben merde, alors ! (Bis répétita)

Moi je trouvais marrant et même un peu minable ces gamins qui jouaient dans la poussière d'une remise sordide...

Mais non ! Ca t'est resté en travers  !

C'était donc si GENIAL que ça ?

JALOUX !

JALOUX !

JALOUX !

J'aime bien ton histoire, Manu. En lisant, ça m'a rappelé une foule de souvenirs aussi. Mon grand frère, il en avait plein de ces coureurs cyclistes en métal et il faisait des parcours dans un tas de sable mouillé avec des tunnels, des rochers à contourner, des passerelles pour franchir des crevasses. Il les faisait avancer selon le bond d'une bille associée à chacun d'entre eux qu'il "pichenetait' (on s'en fout si d'aucuns tordent le nez sur le vocabulaire inventé...) d'un coup d'index propulsé à partir du pouce arrondi. Je te dis pas quand elle tombait dans une crevasse... Parce que chacun devait repartir de l'endroit où la bille atterrissait (il ne transigeait pas, grand Frère!!!). Moi, petiote, j'étais chargée de me débrouiller pour que le dos du premier soit jaune. Evidemment! Et, j'étais déjà pleine de ressources : pétale de rose, craie d'écolier, crayon de couleur (ça marchait moyen bien), bout de tissu volé dans la "travailleuse" de Maman..... Bref! Fallait que je sois à la hauteur parce que le premier d'un coup de bille pouvait fort bien se trouver dans la dèche au malheureux coup suivant. Tu me connais... j'avais mes chouchous et pendant que grand Frère ne regardait pas, je m'arrangeais pour que mon idole reparte au mieux quand son coup de bille arrivait...

Désolée, je te mange ta place, mais bon, ça m'a fait plaisir, parce que moi aussi, j'aimerais bien recommencer à jouer au TOUR de Grand Frère!

Et, au fait? C'était quoi les titons de Nanan, tu ne parles que des tiens...!

Il y a 2 heures, Elfière a dit :

J'aime bien ton histoire, Manu. En lisant, ça m'a rappelé une foule de souvenirs aussi. Mon grand frère, il en avait plein de ces coureurs cyclistes en métal et il faisait des parcours dans un tas de sable mouillé avec des tunnels, des rochers à contourner, des passerelles pour franchir des crevasses. Il les faisait avancer selon le bond d'une bille associée à chacun d'entre eux qu'il "pichenetait' (on s'en fout si d'aucuns tordent le nez sur le vocabulaire inventé...) d'un coup d'index propulsé à partir du pouce arrondi. Je te dis pas quand elle tombait dans une crevasse... Parce que chacun devait repartir de l'endroit où la bille atterrissait (il ne transigeait pas, grand Frère!!!). Moi, petiote, j'étais chargée de me débrouiller pour que le dos du premier soit jaune. Evidemment! Et, j'étais déjà pleine de ressources : pétale de rose, craie d'écolier, crayon de couleur (ça marchait moyen bien), bout de tissu volé dans la "travailleuse" de Maman..... Bref! Fallait que je sois à la hauteur parce que le premier d'un coup de bille pouvait fort bien se trouver dans la dèche au malheureux coup suivant. Tu me connais... j'avais mes chouchous et pendant que grand Frère ne regardait pas, je m'arrangeais pour que mon idole reparte au mieux quand son coup de bille arrivait...

Désolée, je te mange ta place, mais bon, ça m'a fait plaisir, parce que moi aussi, j'aimerais bien recommencer à jouer au TOUR de Grand Frère!

 

Et, au fait? C'était quoi les titons de Nanan, tu ne parles que des tiens...!

Je suis on ne peut plus heureux que tu aies vu(e) (il faut le "e", là ?) mon histoire !

Attends... "et que tu l'aies vue mon histoire " !   Et surtout qu'elle ait fait remonter tes souvenirs...

Mon apache "sans pied" m'est revenu en dernier... Nanan je suis pas sûr mais je crois bien qu'il avait au moins deux soldats de plomb qui lui venait de son père... Si je le croise, je lui demande,  promis !

Je dois dire qu'il y a quelques jours en balayant mon atelier, et en voyant ces vagues de poussière... ça m'a mis sur les rails, bon sur les chemins !