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L'Intuition logique


Le Chevalier noir

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Membre, 21ans Posté(e)
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
Posté(e)

Bonsoir :)

La notion de réalité nous invite à penser les faits dans leur ensemble. Mais alors, qu'est-ce qu'un fait ? Très simple, il s'agit d'une segmentation de la réalité. Cependant, si la réalité se définit comme l'ensemble des faits et qu'un fait se définit comme ce qui compose la réalité, alors comment puis-je justifier, à travers une démarche rationnelle, d'employer le terme de "fait" et de "réalité" dans la mesure où leur sens n'a pas d'autre fondement que le sens réciproque que je leur donne au départ ? La seule objection logique serait de pointer la pertinence de la définition que j'ai donné du terme de "réalité" et de celui de "fait". Toutefois, je dois reconnaître que toute cette pertinence rationnelle que je ressens à travers ces deux termes réside avant tout dans une sorte d'intuition logique. Autrement dit, c'est comme si toute réflexion phénoménologique était la manifestation d'une sorte de "sembler être" qu'il serait donc bien difficile de cerner. Cela n'implique pas que tous mes jugements soient faux mais plutôt que toute leur rationalité relèverait en moi d'un certain ordre affectif, mouvant voire insaisissable. Obstacle épistémologique ?

Merci

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Membre, 53ans Posté(e)
Noah&Gabriel Membre 1 479 messages
Mentor‚ 53ans‚
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L'intitulé, et l'égarement d'une ignorance bâtarde, croyant être tenu, aux secrets des dieux . Le résultat d'une démarche intellectuelle, et spirituelle . L'on ne peut jamais changer le cours d'un potentiel d'évolution, je perçois un arbre mort . 

. Le revenant . 

L'intitulé, et l'égarement d'une ignorance bâtarde, croyant être tenu, aux secrets des dieux . Le résultat d'une démarche intellectuelle, et spirituelle . L'on ne peut jamais changer le cours d'un potentiel d'évolution, je perçois un arbre mort . 

. Le revenant . 

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 590 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Bonsoir :)

La notion de réalité nous invite à penser les faits dans leur ensemble. Mais alors, qu'est-ce qu'un fait ? Très simple, il s'agit d'une segmentation de la réalité. Cependant, si la réalité se définit comme l'ensemble des faits et qu'un fait se définit comme ce qui compose la réalité, alors comment puis-je justifier, à travers une démarche rationnelle, d'employer le terme de "fait" et de "réalité" dans la mesure où leur sens n'a pas d'autre fondement que le sens réciproque que je leur donne au départ ? La seule objection logique serait de pointer la pertinence de la définition que j'ai donné du terme de "réalité" et de celui de "fait". Toutefois, je dois reconnaître que toute cette pertinence rationnelle que je ressens à travers ces deux termes réside avant tout dans une sorte d'intuition logique. Autrement dit, c'est comme si toute réflexion phénoménologique était la manifestation d'une sorte de "sembler être" qu'il serait donc bien difficile de cerner. Cela n'implique pas que tous mes jugements soient faux mais plutôt que toute leur rationalité relèverait en moi d'un certain ordre affectif, mouvant voire insaisissable. Obstacle épistémologique ?

Merci

C'est uniquement la définition d'une tautologie. Mais la réalité ne se définit pas à priori comme "l'ensemble des faits" : le néant n'est pas exclu de la réalité et pourtant ils n'admet aucun fait. Et la notion de vide, qui  n'inclut pas de faits à priori, est aussi une partie de la réalité.

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
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il y a 7 minutes, CAL26 a dit :

C'est uniquement la définition d'une tautologie. Mais la réalité ne se définit pas à priori comme "l'ensemble des faits" : le néant n'est pas exclu de la réalité et pourtant ils n'admet aucun fait. Et la notion de vide, qui  n'inclut pas de faits à priori, est aussi une partie de la réalité.

Bonsoir CAL26

Si le néant d'admet aucun fait, vous opposez donc dans la réalité les "faits" possédant une valeur d'existence (disons de 1), au "néant" possédant une valeur d'existence nulle (de 0). Cette réalité binaire de 1 et de 0 est donc différente selon vous à la notion d'existence (l'ensemble des 1) ?

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Membre, 53ans Posté(e)
Noah&Gabriel Membre 1 479 messages
Mentor‚ 53ans‚
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il y a 10 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Bonsoir CAL26

Si le néant d'admet aucun fait, vous opposez donc dans la réalité les "faits" possédant une valeur d'existence (disons de 1), au "néant" possédant une valeur d'existence nulle (de 0). Cette réalité binaire de 1 et de 0 est donc différente selon vous à la notion d'existence (l'ensemble des 1) ?

Si vous possédez les faits . Les valeurs de l'existence sont nulles, et non avenues, le corridor . Voldemort, le verbe mort .

 

. Le revenant . 

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
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il y a 44 minutes, CAL26 a dit :

C'est uniquement la définition d'une tautologie. Mais la réalité ne se définit pas à priori comme "l'ensemble des faits" : le néant n'est pas exclu de la réalité et pourtant ils n'admet aucun fait. Et la notion de vide, qui  n'inclut pas de faits à priori, est aussi une partie de la réalité.

Autre chose : Si bien sûr, le vide est un fait puisqu'il possède au moins une propriété spatiale ; or l'espace existe.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 590 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
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il y a 29 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Bonsoir CAL26

Si le néant d'admet aucun fait, vous opposez donc dans la réalité les "faits" possédant une valeur d'existence (disons de 1), au "néant" possédant une valeur d'existence nulle (de 0). Cette réalité binaire de 1 et de 0 est donc différente selon vous à la notion d'existence (l'ensemble des 1) ?

On est vraiment au coeur de la philosophie depuis ses cogitations originelles et j'ai une culture philosophique pauvre, mais il me semble honorable de faire cette analogie binaire pour différencier existence et réalité.

à l’instant, Le Chevalier noir a dit :

 

Autre chose : Si bien sûr, le vide est un fait puisqu'il possède au moins une propriété spatiale ; or l'espace existe.

Mais en quoi le vide pourrait être assimilable à un fait ? Il n'est pas sensible et ne me semble pas différent d'un concept scientifique (observable mais uniquement par le prisme d'un ensemble théorique).

Peut ensuite venir une discussion autour de la réalité sensible : n'est-elle pas aussi le fruit d'une construction culturelle? Ces questions me semblent très complexes et convoquent l'histoire de la philosophie et plus généralement l'histoire de l'intelligence collective.

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
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il y a 5 minutes, CAL26 a dit :

On est vraiment au coeur de la philosophie depuis ses cogitations originelles et j'ai une culture philosophique pauvre, mais il me semble honorable de faire cette analogie binaire pour différencier existence et réalité.

Mais en quoi le vide pourrait être assimilable à un fait ? Il n'est pas sensible et ne me semble pas différent d'un concept scientifique (observable mais uniquement par le prisme d'un ensemble théorique).

Peut ensuite venir une discussion autour de la réalité sensible : n'est-elle pas aussi le fruit d'une construction culturelle? Ces questions me semblent très complexes et convoquent l'histoire de la philosophie et plus généralement l'histoire de l'intelligence collective.

De son expérience sensible à sa déduction théorique, nous sommes contraint de sonder la réalité sous le prisme de notre phénoménologie, c'est à dire en fonction de l'ensemble des rapports que nous entretenons avec la réalité et à partir de laquelle nous en construisons sa représentation. Cette représentation, nous la postulons donc avant de chercher à poursuivre sa structuration. C'est donc en cela qu'il me semble être raisonnable de considérer la réalité toute entière comme résultant de ce que j'ai appelé plus tôt une "intuition logique" puisque la réalité est un concept qui nous est en quelque sorte "naturellement suggéré", de même que la couleur bleue m'est naturellement suggérée quand je regarde le ciel alors que ce bleu-là n'existe pas hors de moi. Je pense que la dichotomie traditionnelle entre réalité sensible et réalité conceptuelle néglige leur caractère intuitif commun.

Concevoir le vide en tant que fait reste troublant je vous l'accorde.

Oui, la culture peut être une source d'erreur de jugement sans doute, mais je n'y connais pas grand chose en vérité. :) 

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 590 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
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il y a 45 minutes, Le Chevalier noir a dit :

De son expérience sensible à sa déduction théorique, nous sommes contraint de sonder la réalité sous le prisme de notre phénoménologie, c'est à dire en fonction de l'ensemble des rapports que nous entretenons avec la réalité et à partir de laquelle nous en construisons sa représentation. Cette représentation, nous la postulons donc avant de chercher à poursuivre sa structuration. C'est donc en cela qu'il me semble être raisonnable de considérer la réalité toute entière comme résultant de ce que j'ai appelé plus tôt une "intuition logique" puisque la réalité est un concept qui nous est en quelque sorte "naturellement suggéré", de même que la couleur bleue m'est naturellement suggérée quand je regarde le ciel alors que ce bleu-là n'existe pas hors de moi. Je pense que la dichotomie traditionnelle entre réalité sensible et réalité conceptuelle néglige leur caractère intuitif commun.

Concevoir le vide en tant que fait reste troublant je vous l'accorde.

Oui, la culture peut être une source d'erreur de jugement sans doute, mais je n'y connais pas grand chose en vérité. :) 

Mais il semble à priori indispensable de distinguer ce qui est observable par les sens et que l'on peut appeler "les faits" et ce qui ne sera jamais perceptible par nos sens, comme le concept de vide ou de néant. Sinon on suppose à priori que la réalité n'est qu'une construction représentative et il ne sert plus à rien de distinguer "les faits" et "la réalité" : les distinguer permet de faire la part entre ce qui est observable par nos sens même s'il n'est forcément qu'une construction et ce qui ne le sera jamais et qui semble infini.

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Invité korvo
Invités, Posté(e)
Invité korvo
Invité korvo Invités 0 message
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il y a 19 minutes, CAL26 a dit :

Mais il semble à priori indispensable de distinguer ce qui est observable par les sens et que l'on peut appeler "les faits" et ce qui ne sera jamais perceptible par nos sens, comme le concept de vide ou de néant. Sinon on suppose à priori que la réalité n'est qu'une construction représentative et il ne sert plus à rien de distinguer "les faits" et "la réalité" : les distinguer permet de faire la part entre ce qui est observable par nos sens même s'il n'est forcément qu'une construction et ce qui ne le sera jamais et qui semble infini.

Nous n'avons aucun contact direct avec la réalité, ni aucun accès aux données brutes de nos sens, ce qui parvient à notre conscience c'est un mélange du traitement du signal avec d'autres données venu de la mémoire, plus le signale est flou, plus la part de la mémoire sera importante.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 590 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
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il y a 7 minutes, korvo a dit :

Nous n'avons aucun contact direct avec la réalité, ni aucun accès aux données brutes de nos sens, ce qui parvient à notre conscience c'est un mélange du traitement du signal avec d'autres données venu de la mémoire, plus le signale est flou, plus la part de la mémoire sera importante.

Oui mais c'est exactement compatible avec ce que j'ai dit précédemment.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Il y a 10 heures, Le Chevalier noir a dit :

comment puis-je justifier, à travers une démarche rationnelle, d'employer le terme de "fait" et de "réalité" dans la mesure où leur sens n'a pas d'autre fondement que le sens réciproque que je leur donne au départ ?

La réalité ou une sous-partie de celle-ci ne sont accessibles qu'à travers nos sens - physiques - et notre intellect, autrement dit, nous n'avons pas accès directement à la Réalité, mais à son interprétation sensitivo-cognitivo-phénoménologique, pour faire bref, nous construisons des modèles de ladite réalité, à l'instar des ombres portées d'un théâtre chinois et non les objets eux-mêmes. 

Nous n'avons donc que des représentations des faits et du réel, que l'on confond volontiers avec les faits et le Réel eux-mêmes, pour la bonne raison a priori, que l'on suppose que les autres êtres humains perçoivent les choses comme nous-même, qu'ils encodent spécifiquement ( lié à l'espèce ) les informations pareillement que nous, qu'ils " voient " comme nous du simple fait qu'ils soient des humains eux aussi, cela devient notre réalité intersubjective en somme.

 

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
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il y a 9 minutes, deja-utilise a dit :

Bonjour,

La réalité ou une sous-partie de celle-ci ne sont accessibles qu'à travers nos sens - physiques - et notre intellect, autrement dit, nous n'avons pas accès directement à la Réalité, mais à son interprétation sensitivo-cognitivo-phénoménologique, pour faire bref, nous construisons des modèles de ladite réalité, à l'instar des ombres portées d'un théâtre chinois et non les objets eux-mêmes. 

Nous n'avons donc que des représentations des faits et du réel, que l'on confond volontiers avec les faits et le Réel eux-mêmes, pour la bonne raison a priori, que l'on suppose que les autres êtres humains perçoivent les choses comme nous-même, qu'ils encodent spécifiquement ( lié à l'espèce ) les informations pareillement que nous, qu'ils " voient " comme nous du simple fait qu'ils soient des humains eux aussi, cela devient notre réalité intersubjective en somme.

 

Bonjour deja-utilise,

Considérons qu'un modèle soit effectivement une interprétation d'une Réalité inaccessible. Cette conception est semblable au fait de considérer qu'un plan de métro par exemple (le modèle) soit une représentation d'un vrai système de métro (la Réalité du modèle). Pourtant, le plan de métro comme le métro en lui même résulte avant tout et dans les deux cas d'une forme de sens, de structure intelligible. Or ce sens que j'attribue n'a pas d'autre fondement, avant toute inférence scientifique, que cet affect "intuitif" qui me donne l'impression, la croyance que telle ou telle proposition possède un sens ou n'en possède pas. C'est déstabilisant parce que toute démarche épistémologique propose normalement de postuler l'existence d'une réalité métaphysique "hors de soi", inaccessible pour fonder l'ensemble des discours sur la réalité, des sciences etc sous prétexte qu'il serait plus "raisonnable" de le penser, tant il paraîtrait absurde de penser que notre expérience phénoménologique ne surgirait de nulle part. Or ce "raisonnable-là" est le fruit d'une intuition logique.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 908 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 10 heures, Le Chevalier noir a dit :

Bonsoir CAL26

Si le néant d'admet aucun fait, vous opposez donc dans la réalité les "faits" possédant une valeur d'existence (disons de 1), au "néant" possédant une valeur d'existence nulle (de 0). Cette réalité binaire de 1 et de 0 est donc différente selon vous à la notion d'existence (l'ensemble des 1) ?

 

"S'il n'y a pas d'autre que moi, il n'y a pas de moi." Lao Tseu

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
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il y a 7 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Or ce sens que j'attribue n'a pas d'autre fondement, avant toute inférence scientifique, que cet affect "intuitif" qui me donne l'impression, la croyance que telle ou telle proposition possède un sens ou n'en possède pas. C'est déstabilisant parce que toute démarche épistémologique propose normalement de postuler l'existence d'une réalité métaphysique "hors de soi", inaccessible pour fonder l'ensemble des discours sur la réalité, des sciences etc sous prétexte qu'il serait plus "raisonnable" de le penser, tant il paraîtrait absurde de penser que notre expérience phénoménologique ne surgirait de nulle part. Or ce "raisonnable-là" est le fruit d'une intuition logique.

 

Si je comprends bien ce qui est écrit, je dirais qu'il ne faut pas oublier notre " éducation ", en effet à l'instant T présent, nous ne sommes absolument pas vierge de connaissances, nous avons amassés de manière explicite mais surtout par apprentissage implicite moult connaissances plus ou moins informelles mais pourtant bien tangibles sur le monde ( Cerveau et Psycho mai 2022, c.f.: le dossier spécial les " 3000 premiers jours " ). Dès lors le " sens " que l'on peut donner à la carte versus le territoire n'a plus rien de magique ou d'incompréhensible, il est le résultat de cet amalgame inconscient, depuis nos premiers jours, de notre décryptage essentiellement automatique du monde.

Contrairement à Kant qui voyait des formes pures de l'entendement humain, aujourd'hui il vaudrait mieux penser que c'est le fruit de notre développement, synthétisé sous forme de process intériorisés au plus profond de notre cervelle et ce de manière complètement inconsciente au travers de notre éveil environnemental progressif, nous n'en voyons plus que les effets, tout comme on sait que l'on sait faire du vélo, mais que l'on ne sait pas comment on y arrive concrètement/logiquement, nous n'avons plus que le savoir-faire, la coquille enveloppante de cette capacité, mais aucune idée de ce qui la compose exactement, nous n'en avons que la mémoire procédurale mais pas sa genèse, nous pouvons donc nous en servir en tant que de besoin, sans savoir très bien d'où vient ce pouvoir acquis, tout simplement parce qu'il s'inscrit sur le temps long et qu'il a pris naissance et force bien avant que notre conscience soit mature et puisse constater son émergence.

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, deja-utilise a dit :

 

Si je comprends bien ce qui est écrit, je dirais qu'il ne faut pas oublier notre " éducation ", en effet à l'instant T présent, nous ne sommes absolument pas vierge de connaissances, nous avons amassés de manière explicite mais surtout par apprentissage implicite moult connaissances plus ou moins informelles mais pourtant bien tangibles sur le monde ( Cerveau et Psycho mai 2022, c.f.: le dossier spécial les " 3000 premiers jours " ). Dès lors le " sens " que l'on peut donner à la carte versus le territoire n'a plus rien de magique ou d'incompréhensible, il est le résultat de cet amalgame inconscient, depuis nos premiers jours, de notre décryptage essentiellement automatique du monde.

Contrairement à Kant qui voyait des formes pures de l'entendement humain, aujourd'hui il vaudrait mieux penser que c'est le fruit de notre développement, synthétisé sous forme de process intériorisés au plus profond de notre cervelle et ce de manière complètement inconsciente au travers de notre éveil environnemental progressif, nous n'en voyons plus que les effets, tout comme on sait que l'on sait faire du vélo, mais que l'on ne sait pas comment on y arrive concrètement/logiquement, nous n'avons plus que le savoir-faire, la coquille enveloppante de cette capacité, mais aucune idée de ce qui la compose exactement, nous n'en avons que la mémoire procédurale mais pas sa genèse, nous pouvons donc nous en servir en tant que de besoin, sans savoir très bien d'où vient ce pouvoir acquis, tout simplement parce qu'il s'inscrit sur le temps long et qu'il a pris naissance et force bien avant que notre conscience soit mature et puisse constater son émergence.

Il faut distinguer deux approches.

La première, c'est la démarche explicative. Celle-ci repose sur les moyens de la science, c'est à dire sur des méthodes basées sur l'expérience ainsi que sur l'inférence logique. Sur ce plan, il va de soi que s'il appartenait jadis à la philosophie de tenter d'expliquer les mécanismes par lesquels surgissaient l'ensemble de nos jugements, la psychologie et les sciences cognitives l'ont de loin dépassée aujourd'hui.

La seconde, c'est la réflexion épistémologique. C'est la discipline, comme vous le savez, qui consiste à fonder rationnellement la source de la connaissance humaine. Ainsi, la science elle-même (et donc sa démarche explicative) est le résultat d'une réflexion préalable sur les principes d'établissement de la connaissance. Par conséquent, il est impossible d'expliquer notre épistémologie par la science.

Prenons un exemple : Admettons que nous possédions un modèle scientifique absolument complet de notre cerveau. Serait-il alors possible d'expliquer de manière définitive la démarche épistémologique ? Eh bien... pas vraiment. Oui, nous aurions des explications quant aux processus cognitifs relevant de la construction exhaustive de nos connaissances. Cependant, les moyens par lesquels nous aurions eu ces informations concernant le système cérébral dépendent préalablement d'une adhésion au système rationnel qui permet de faire confiance à la science, ici les sciences cognitives dans le cas de cet objet d'analyse. Cela impliquerait une logique circulaire, où les sciences reposeraient sur l'épistémologie et l'épistémologie sur la science.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
il y a 7 minutes, Le Chevalier noir a dit :

La seconde, c'est la réflexion épistémologique. C'est la discipline, comme vous le savez, qui consiste à fonder rationnellement la source de la connaissance humaine. Ainsi, la science elle-même (et donc sa démarche explicative) est le résultat d'une réflexion préalable sur les principes d'établissement de la connaissance. Par conséquent, il est impossible d'expliquer notre épistémologie par la science.

Prenons un exemple : Admettons que nous possédions un modèle scientifique absolument complet de notre cerveau. Serait-il alors possible d'expliquer de manière définitive la démarche épistémologique ? Eh bien... pas vraiment. Oui, nous aurions des explications quant aux processus cognitifs relevant de la construction exhaustive de nos connaissances. Cependant, les moyens par lesquels nous aurions eu ces informations concernant le système cérébral dépendent préalablement d'une adhésion au système rationnel qui permet de faire confiance à la science, ici les sciences cognitives dans le cas de cet objet d'analyse. Cela impliquerait une logique circulaire, où les sciences reposeraient sur l'épistémologie et l'épistémologie sur la science.

Je crois que j'y vois un peu plus clair, si j'ose dire. Il n'est donc pas tant question de la qualité de la connaissance qu'un individu lambda peut acquérir, mais plutôt une question critique sur l'appropriation de la Connaissance par notre espèce, ou du moins de ceux qui la font véritablement progresser, autrement dit les scientifiques.

Je me permets d'attirer l'attention sur la confusion que je pense lire entre l'épistémologie et l'épistémè, la première concerne justement l'étude critique de nos savoirs, en l'occurrence scientifiques, l'autre est synonyme de la Science ou les sciences elles-mêmes.

 

Si j'ai bien saisir le nœud du problème, qui n'est pas nouveau ceci dit, c'est finalement de savoir comment on peut progresser dans la connaissance scientifique. On pourrait jeter un œil du coté de E. Mach par exemple avec La connaissance et l'erreur, ou encore avec K. Popper et son Conjectures et réfutations, ou bien même avec H. Poincaré et La science et l'hypothèse.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que la méthode scientifique expérimentale ne se joue pas en " circuit fermé ", mais donne la primauté à l'expérimentation. Certes on a une " théorie " de base qui permet de faire des suppositions qui seront testées par la suite, elles seront validées ou infirmées, dans ce dernier cas pour faire simple, il faudra modifier  la théorie de départ, de plus une " théorie " est d'autant plus puissante qu'elle permet de faire des prédictions qui dépassent les éléments qui lui ont permis de voir le jour, il faut - préférentiellement - qu'elle prédise autre chose de plus que les phénomènes pour lesquels elle a été élaborée ou construite, sinon on pourrait soupçonner une construction théorique had hoc. Voilà donc comment fonctionne la Science, elle n'est pas complètement circulaire, puisqu'elle s'appuie sur une tierce partie qui est à l'extérieur d'elle-même: le monde physique, c'est ce dernier qui sanctionne en dernière instance le contenu scientifique, qui n'est donc absolument pas autonome ou indépendante ( comme peuvent l'être aujourd'hui en très grande partie les mathématiques ), contrairement aux Religions qui sont quant à elles dogmatiques, l'une est évolutionniste quand les autres sont essentiellement fixistes dans leur fondement.

 

Grosso-modo, c'est parce que cela " marche " que la Science poursuit sa progression explicative du monde, du moins pour être plus précis, sa progression descriptive et prédictive du Monde inanimé comme vivant.

 

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
Posté(e)
il y a 14 minutes, deja-utilise a dit :

Je crois que j'y vois un peu plus clair, si j'ose dire. Il n'est donc pas tant question de la qualité de la connaissance qu'un individu lambda peut acquérir, mais plutôt une question critique sur l'appropriation de la Connaissance par notre espèce, ou du moins de ceux qui la font véritablement progresser, autrement dit les scientifiques.

Je me permets d'attirer l'attention sur la confusion que je pense lire entre l'épistémologie et l'épistémè, la première concerne justement l'étude critique de nos savoirs, en l'occurrence scientifiques, l'autre est synonyme de la Science ou les sciences elles-mêmes.

 

Si j'ai bien saisir le nœud du problème, qui n'est pas nouveau ceci dit, c'est finalement de savoir comment on peut progresser dans la connaissance scientifique. On pourrait jeter un œil du coté de E. Mach par exemple avec La connaissance et l'erreur, ou encore avec K. Popper et son Conjectures et réfutations, ou bien même avec H. Poincaré et La science et l'hypothèse.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que la méthode scientifique expérimentale ne se joue pas en " circuit fermé ", mais donne la primauté à l'expérimentation. Certes on a une " théorie " de base qui permet de faire des suppositions qui seront testées par la suite, elles seront validées ou infirmées, dans ce dernier cas pour faire simple, il faudra modifier  la théorie de départ, de plus une " théorie " est d'autant plus puissante qu'elle permet de faire des prédictions qui dépassent les éléments qui lui ont permis de voir le jour, il faut - préférentiellement - qu'elle prédise autre chose de plus que les phénomènes pour lesquels elle a été élaborée ou construite, sinon on pourrait soupçonner une construction théorique had hoc. Voilà donc comment fonctionne la Science, elle n'est pas complètement circulaire, puisqu'elle s'appuie sur une tierce partie qui est à l'extérieur d'elle-même: le monde physique, c'est ce dernier qui sanctionne en dernière instance le contenu scientifique, qui n'est donc absolument pas autonome ou indépendante ( comme peuvent l'être aujourd'hui en très grande partie les mathématiques ), contrairement aux Religions qui sont quant à elles dogmatiques, l'une est évolutionniste quand les autres sont essentiellement fixistes dans leur fondement.

 

Grosso-modo, c'est parce que cela " marche " que la Science poursuit sa progression explicative du monde, du moins pour être plus précis, sa progression descriptive et prédictive du Monde inanimé comme vivant.

 

Justement, tout le problème est là car encore faut-il reconnaître l'existence du monde physique, élémentaire pour sanctionner en dernière instance le contenu scientifique. Là est tout le propos : comment être certain qu'un monde physique existe hors de soi et sans être une pure construction de notre phénoménologie ? Nous ne pouvons fondamentalement que nous prononcer sur l'idée que ce monde physique (que j'appelle la réalité) est un concept lui aussi. Allez plus loin relève de la croyance et en ce sens ne se distingue pas vraiment d'une religion finalement.

De même, je reconnais que la science est basée sur le fait que "ça marche". Mais ce constat que "ça marche" est une impression puisque nous ne pouvons en inférer que si "ça marche", c'est parce qu'il y a une logique extérieure à nous. Si ça marche, c'est que nous avons l'intuition logique que ça marche. C'est un problème qu'avait déjà posé le philosophe écossais Hume qui critiquait l'idée que parce que nous expérimentons des récurrences telles que "le soleil s'est toujours levé" alors nous pouvions en déduire qu'une nécessité logique externe le conduirait nécessairement à "se lever demain". Or, cette dimension causale de l'existence n'est qu'une hypothèse, une intuition logique car même s'il s'agit d'un concept mathématique, physique pertinent dans l'élaboration des sciences, une succession de faits passés n'impliquent pas nécessairement qu'il y aura une succession de ces faits dans le futur. Ce n'est pas parce que ça a toujours marché que ça marchera, et pourtant nous en sommes convaincu et c'est cet affect que j'appelle l'intuition (ce qui ne veut pas dire que la science est fausse, mais plutôt que sa rationalité est intuitive).

J'ajoute qu'il n'y a même pas besoin de faire la différence entre la qualité de la connaissance d'un individu et celle de notre espèce car il s'agit dans les deux cas de réfléchir sur deux objets d'étude. Or, la réflexion épistémologique ne présuppose rien justement, pas même l'existence de faits tels que "individu" ou "espèce", des termes qui sont déjà le fruit d'un développement rationnel où l'on s'attache à discerner divers élément d'un ensemble réel, c'est à dire entre des faits (je vous invite à relire ce que j'ai écrit en amont). En épistémologie, on ne présuppose même l'existence des autres ou de soi sans justification.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
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Il y a 2 heures, Le Chevalier noir a dit :

Justement, tout le problème est là car encore faut-il reconnaître l'existence du monde physique, élémentaire pour sanctionner en dernière instance le contenu scientifique. Là est tout le propos : comment être certain qu'un monde physique existe hors de soi et sans être une pure construction de notre phénoménologie ? Nous ne pouvons fondamentalement que nous prononcer sur l'idée que ce monde physique (que j'appelle la réalité) est un concept lui aussi. Allez plus loin relève de la croyance et en ce sens ne se distingue pas vraiment d'une religion finalement.

De même, je reconnais que la science est basée sur le fait que "ça marche". Mais ce constat que "ça marche" est une impression puisque nous ne pouvons en inférer que si "ça marche", c'est parce qu'il y a une logique extérieure à nous. Si ça marche, c'est que nous avons l'intuition logique que ça marche. C'est un problème qu'avait déjà posé le philosophe écossais Hume qui critiquait l'idée que parce que nous expérimentons des récurrences telles que "le soleil s'est toujours levé" alors nous pouvions en déduire qu'une nécessité logique externe le conduirait nécessairement à "se lever demain". Or, cette dimension causale de l'existence n'est qu'une hypothèse, une intuition logique car même s'il s'agit d'un concept mathématique, physique pertinent dans l'élaboration des sciences, une succession de faits passés n'impliquent pas nécessairement qu'il y aura une succession de ces faits dans le futur. Ce n'est pas parce que ça a toujours marché que ça marchera, et pourtant nous en sommes convaincu et c'est cet affect que j'appelle l'intuition (ce qui ne veut pas dire que la science est fausse, mais plutôt que sa rationalité est intuitive).

On peut certes épouser le solipsisme si on le désire, mais même en ce cas, cela reste un acte de " foi ". Il n'y a effectivement aucun moyen logique ou indubitable, pour savoir si il y a réellement autre chose que " moi-même ", à l'instar de ce qui se passe dans la célèbre trilogie Matrix.

Toutefois, si on veut bien en rester à la vraisemblance et au principe de parcimonie, il est quand même plus simple et économe de penser que les autres personnes sont semblables à moi, plutôt que de croire qu'ils sont le fruit de mon imagination. Tout dépend du poids ou de la valeur que l'on accorde à nos principes premiers, Descartes quant à lui voyait dans la pensée un premier principe sûr, de mon côté je pense à l'inverse que ce sont nos sensations qui sont indubitables, à commencer par la douleur. Ce sont donc les états somatiques plus ou moins violents qui me permettent de ne pas rester coincé dans un cercle vicieux et infranchissable de pures pensées abstraites, dont il n'y a aucune issue, c'est donc encore une fois le monde sensible qui permet de trancher !

 

Concernant l'Induction ( la Science ne procède que par induction, contrairement à la Mathématique qui fonctionne par déduction - et hypothèse ) à laquelle David Hume fait référence, effectivement, cela reste de l'ordre de la spéculation, nous ne pouvons que constater que les choses se déroulent toujours identiquement dans les mêmes conditions, c'est d'ailleurs cette stabilité et/ou reproductibilité qui a permis l'essor des sciences ! Autrement dit le point faible de notre entendement et aussi ce qui en fait toute sa vigueur. À l'inverse, un monde chaotique ou imprévisible n'aurait jamais vu l'émergence d'une Intelligence et encore moins de ce que l'on appelle Science, c'était donc une condition nécessaire, mais elle n'est certes pas suffisante, d'où l'angoisse qui en découle, nous n'avons aucun moyen de savoir de quoi demain sera fait, nous ne pouvons qu'inférer qu'il en sera toujours ainsi moyennant la maitrise des " inputs ". C'est une sorte de pari, à l'image de Pascal, mais dans une version athée, de toute manière, nous n'avons guère d'autres choix, soit on refuse cette métaphysique inductiviste et on ne peut plus agir sur le monde, paralysés par le doute que nous serons, soit on vit avec bon an mal an ! Même pour nos propres productions mécaniques, électroniques ou informatiques, dont nous sommes pourtant les maitres, nous ne pouvons pas garantir l'infaillibilité ou le " quand " de la panne éventuelle - en dehors d'un changement des Lois Physiques. Il y a donc bien deux choses en jeu, le fait que le monde physique et naturel soit Déterministe et de l'autre qu'il soit Prédictible, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas, on le sait depuis l'avènement de la Thermodynamique avec l'introduction de l'Entropie, puis avec la Mécanique Statistique et aussi par l'entremise d'Henri Poincaré avec l'étude du Système des 3 Corps.

Les Lois ont été et sont ce qu'elles sont, mais on ne peut pas garantir qu'elle seront les mêmes, qui plus est qu'Ici localement, c'est bien d'ailleurs tout l'enjeu actuel de la matière noire et l'énergie sombre où 95% des forces/matière de l'Univers nous sont inconnues ! Mieux vaut donc se contenter d'une Physique locale, tant spacialement que temporellement, ce qui n'est déjà pas rien, vu tous les développements que l'Homme a fait jusqu'à présent, malgré ses doutes ontologiques ou épistémologiques...

 

 

 

 

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
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Il y a 5 heures, deja-utilise a dit :

On peut certes épouser le solipsisme si on le désire, mais même en ce cas, cela reste un acte de " foi ". Il n'y a effectivement aucun moyen logique ou indubitable, pour savoir si il y a réellement autre chose que " moi-même ", à l'instar de ce qui se passe dans la célèbre trilogie Matrix.

Toutefois, si on veut bien en rester à la vraisemblance et au principe de parcimonie, il est quand même plus simple et économe de penser que les autres personnes sont semblables à moi, plutôt que de croire qu'ils sont le fruit de mon imagination. Tout dépend du poids ou de la valeur que l'on accorde à nos principes premiers, Descartes quant à lui voyait dans la pensée un premier principe sûr, de mon côté je pense à l'inverse que ce sont nos sensations qui sont indubitables, à commencer par la douleur. Ce sont donc les états somatiques plus ou moins violents qui me permettent de ne pas rester coincé dans un cercle vicieux et infranchissable de pures pensées abstraites, dont il n'y a aucune issue, c'est donc encore une fois le monde sensible qui permet de trancher !

 

Concernant l'Induction ( la Science ne procède que par induction, contrairement à la Mathématique qui fonctionne par déduction - et hypothèse ) à laquelle David Hume fait référence, effectivement, cela reste de l'ordre de la spéculation, nous ne pouvons que constater que les choses se déroulent toujours identiquement dans les mêmes conditions, c'est d'ailleurs cette stabilité et/ou reproductibilité qui a permis l'essor des sciences ! Autrement dit le point faible de notre entendement et aussi ce qui en fait toute sa vigueur. À l'inverse, un monde chaotique ou imprévisible n'aurait jamais vu l'émergence d'une Intelligence et encore moins de ce que l'on appelle Science, c'était donc une condition nécessaire, mais elle n'est certes pas suffisante, d'où l'angoisse qui en découle, nous n'avons aucun moyen de savoir de quoi demain sera fait, nous ne pouvons qu'inférer qu'il en sera toujours ainsi moyennant la maitrise des " inputs ". C'est une sorte de pari, à l'image de Pascal, mais dans une version athée, de toute manière, nous n'avons guère d'autres choix, soit on refuse cette métaphysique inductiviste et on ne peut plus agir sur le monde, paralysés par le doute que nous serons, soit on vit avec bon an mal an ! Même pour nos propres productions mécaniques, électroniques ou informatiques, dont nous sommes pourtant les maitres, nous ne pouvons pas garantir l'infaillibilité ou le " quand " de la panne éventuelle - en dehors d'un changement des Lois Physiques. Il y a donc bien deux choses en jeu, le fait que le monde physique et naturel soit Déterministe et de l'autre qu'il soit Prédictible, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas, on le sait depuis l'avènement de la Thermodynamique avec l'introduction de l'Entropie, puis avec la Mécanique Statistique et aussi par l'entremise d'Henri Poincaré avec l'étude du Système des 3 Corps.

Les Lois ont été et sont ce qu'elles sont, mais on ne peut pas garantir qu'elle seront les mêmes, qui plus est qu'Ici localement, c'est bien d'ailleurs tout l'enjeu actuel de la matière noire et l'énergie sombre où 95% des forces/matière de l'Univers nous sont inconnues ! Mieux vaut donc se contenter d'une Physique locale, tant spacialement que temporellement, ce qui n'est déjà pas rien, vu tous les développements que l'Homme a fait jusqu'à présent, malgré ses doutes ontologiques ou épistémologiques...

 

 

 

 

L'intuitionnisme logique (je ne sais pas si ce terme existe, mais il me semble approprié pour la position que je défends) n'est pas vraiment un solipsisme dans la mesure où dans le solipsisme est avancé l'idée que seul le sujet existe. Or, remarquez que l'intuitionnisme logique ne propose aucunement de postuler l'existence a priori de quoi que ce soit, jusqu'au sujet pensant lui-même et de son identité. Cependant, vous pointez un élément sur lequel je vous rejoins entièrement : l'acte de foi. Finalement l'intuitionnisme reconnaît d'une certaine manière toute notre approche phénoménologique comme relevant de la foi (pas vraiment d'un acte, puisqu'elle s'impose à nous). Ainsi, je suis d'accord pour souligner l'impossibilité de s'extraire de cette intuition car si toute notre notre rationalité est intuitive alors l'introspection intuitive, "l'intuition aux yeux de l'intuition", nous conduit à penser que nous ne pouvons porter d'autres regards sur notre intuition qu'un regard à travers lequel l'intuition elle-même "semble être". Le terme d'intuition est un concept comme les autres, fruit de l'intuition. Si vous avancez qu'il faut prendre une position plutôt qu'une autre car il s'agit de vouloir "en rester à la vraisemblance", vous admettez, peut-être malgré vous, que votre choix rationnel est fondamentalement intuitif (j'en avais déjà parlé d'ailleurs dans un message plus haut).

Je ne comprends pas très bien l'argument sur la douleur, je serais curieux que vous le développiez. Je vois difficilement le lien entre l'expérience sensorielle et la preuve d'une existence métaphysique.

Je crois aussi en l'efficacité des sciences, mais cette foi imposée par la vraisemblance est intuitive. Toutefois, je ne pense pas que le questionnement épistémologique risquerait de paralyser le progrès de la science et de l'innovation, ce serait supposer que l'humanité ne progresse que par un désir pieux de rationalité totalement fondée. En vérité, la science progresse d'avantage pour résoudre des problèmes multiples, de la vertueuse curiosité d'un chercheur à la plus vile cupidité financière.

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