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Quelle différence y a-t-il entre philosopher et opiner ?


Invité Quasi-Modo

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Il y a 4 heures, hell-spawn a dit :

Pourtant en faisant des recherches, "opiner" dans le sens que tu lui donnes  n'est plus usité depuis le 15 eme siecle.

Bon pas grave tout ça, le sujet c'est que veut dire philosopher, non ?

C'est faux, c'est l'usage actuel dans tous les bons dictionnaires.

Il y a deux principales acceptions : donner son avis ou acquiescer.

Et de toute manière, lorsqu'il y a un doute on se tourne vers l'étymologie, opiner venant du latin "opinari" qui signifie avoir une opinion.

Dans la source du cnrtl on voit bien qu'un texte de Jean Rostand du début du XXème siècle l'emploie dans le même sens que moi. Et il y en a d'autres bien entendu. Cette polémique est ridicule et je pèse mes mots.

A. − Emploi intrans.

1. Dire son avis, son sentiment (dans une délibération, une assemblée). Il y a des affaires publiques, dont le public s'occupe avec pleine connaissance, sur lesquelles chacun consulté opine et donne son avis (Courier,Pamphlets pol., Pamphlet des Pamphlets, 1824, p.218).Il avait été réglé (...) que, pour abréger, le temps d'opiner de chaque docteur ne passerait point la demi-heure (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.2, 1842, p.536):
1. Chacun, là-dessus, est libre d'opiner à sa guise; chacun, au gré de ses préférences personnelles, peut opter pour la fréquence ou pour la rareté de ce singulier phénomène qu'est la vie. J. Rostand,La Vie et ses probl.,1939, p.195.

Ou alors il y a une dernière acception dont nous n'avons pas traité puisque nous y sommes :

B. − Emploi trans. Opiner que.Être d'avis que. Kalinowski, le général de campagne, opina qu'il fallait marcher en avant et attaquer l'ennemi au plus vite (Mérimée,Cosaques d'autrefois,1865, p.41).Elle mit en branle l'autorité de M. Ligneul qui opina volontiers qu'on devait fermer les «Liserons» quelques jours en avance et rentrer à Paris (Drieu La Roch.,Rêv. bourg.,1937, p.68).
 
Source : Ibid.
 
Regardez bien les dates des textes mis en référence : 1939, 1937, 1824.Absolument pas le XVème siècle.
 
Cela dépend donc de l'emploi, transitif ou intransitif du verbe qui, dans notre question de sujet, n'est pas précisée, mais permet dans les deux cas de comprendre. Il n'y a donc aucune maladresse et ceux qui me critiquent sont bien des ignares. CQFD.
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Invité Quasi-Modo
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Il y a 5 heures, hell-spawn a dit :

@deja-utilise  a raison, tous les philosophes n'ont pas accordé leur philosophie a leur mode de vie, loin de la ! un cas des plus connu: Schopenhauer.

Et puis quid des philosophes a système ?

 

Concernant la politique, je pense aussi qu'un philosophe déchoit quand il fait de la politique ( ou alors il doit admettre qu'a ce moment il met de coté la philosophie ), surtout quand il s'agit de la politique d'aujourd'hui, bien dévoyée par rapport a celle de l'antiquité.

Selon moi il doit se placer au dessus pour observer le plus objectivement possible les idées, les motivations, les grands principes antagonistes qui mènent le monde, extrapoler, en tirer les conséquences, proposer éventuellement  des voies alternatives qui corrigent les effets pervers.....

Mais si on ne peut critiquer la philosophie sans en faire par la même occasion, ne serait-ce que pour être un sceptique à la Pyrrhon, ne conclura-t-on pas qu'on pense alors que le point de vue duquel on critique la philosophie est un point de vue supérieur à ceux qu'on critique, qui tout en étant philosophie, devrait relever à nos propres yeux d'une logique ou d'une justification supérieure ? Donc il y aurait bien des idées philosophiques supérieures à la simple opinion, ou au moins des degrés plus ou moins élevés dans la justification ou la logique de certaines propositions philosophiques par rapport à d'autres.

De plus la philosophie n'est pas qu'une affaire de mots, c'est aussi une affaire d'actes, et ce dès l'antiquité (même si à notre époque nous en avons perdu cet usage sous l'effet de la scolastique médiévale et la disputatio). Si bien que de nombreux philosophes ont été engagés aussi bien dans la vie privée que publique, d'une manière conforme à leur idéal ou à leur conception du monde, sans que cela ne discrédite leur vision du monde, ce qui me semble bien au contraire cohérent.

Je pense au contraire que le philosophe a le devoir de faire de la politique, ne serait-ce que pour rejeter ou combattre le totalitarisme (cf. Hannah Arendt) et penser la politique différemment, comme l'ont fait les philosophes des Lumières. Il n'est pas question, lorsqu'un philosophe fait de la politique, de se ranger à l'opinion de tel ou tel parti, mais plutôt de voir ce qui, selon lui, représente les règles que devrait suivre la polis.

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Invité hell-spawn
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il y a 41 minutes, Quasi-Modo a dit :

Mais si on ne peut critiquer la philosophie sans en faire par la même occasion, ne serait-ce que pour être un sceptique à la Pyrrhon, ne conclura-t-on pas qu'on pense alors que le point de vue duquel on critique la philosophie est un point de vue supérieur à ceux qu'on critique, qui tout en étant philosophie, devrait relever à nos propres yeux d'une logique ou d'une justification supérieure ? Donc il y aurait bien des idées philosophiques supérieures à la simple opinion, ou au moins des degrés plus ou moins élevés dans la justification ou la logique de certaines propositions philosophiques par rapport à d'autres.

De plus la philosophie n'est pas qu'une affaire de mots, c'est aussi une affaire d'actes, et ce dès l'antiquité (même si à notre époque nous en avons perdu cet usage sous l'effet de la scolastique médiévale et la disputatio). Si bien que de nombreux philosophes ont été engagés aussi bien dans la vie privée que publique, d'une manière conforme à leur idéal ou à leur conception du monde, sans que cela ne discrédite leur vision du monde, ce qui me semble bien au contraire cohérent.

Je pense au contraire que le philosophe a le devoir de faire de la politique, ne serait-ce que pour rejeter ou combattre le totalitarisme (cf. Hannah Arendt) et penser la politique différemment, comme l'ont fait les philosophes des Lumières. Il n'est pas question, lorsqu'un philosophe fait de la politique, de se ranger à l'opinion de tel ou tel parti, mais plutôt de voir ce qui, selon lui, représente les règles que devrait suivre la polis.

Pour bien critiquer la philosophie il faut être philosophe ou ancien philosophe..

Ma thèse c'est qu'il y a Penser et penser, tout le monde n'est pas capable de Penser, on peut tout aussi bien dire que peu de gens pensent.

Penser ce n'est pas gérer le quotidien, les petits soucis, être rusé, carriériste...

Cela requière un niveau de conscience capable de s'élever au général, prendre de la hauteur,  sortir de la matrice.... c'est je crois le sens que lui donnait Pascal avec: "toute la dignité de l'homme est de penser".

Si la politique consiste a réfléchir au bien être collectif et individuel sans dogmatisme alors oui c'est la tâche d'un philosophe ( Rousseau par exemple ), mais il y en a encore beaucoup des comme ça ?

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Il y a 11 heures, Quasi-Modo a dit :

C'est précisément le possible rôle de la philosophie, selon les auteurs, d'introduire à la pensée complexe ou à la systémique. Je trouve étrange le reste de ton propos, car il semble louper son objectif, étant donné qu'il faut bien parler de quelque point de vue philosophique pour critiquer la philosophie. Nul ne peut donc critiquer la philosophie sans du même coup en faire, ne serait-ce que pour tomber dans le scepticisme. Nous pourrions même dire que la philosophie naît de la critique de la philosophie.

Certes, mais je suis à nouveau navré ce n'est toujours pas aussi simple, il y a plusieurs auteurs de sciences cognitives qui nous invitent à la prudence, car notre cerveau a une inclination prononcée pour " expliquer " des choses, sans pour autant que ces explications soient connectées solidement à la Réalité, et encore moins avoir conscience de le faire. Autrement dit, le niveau de complexité ou de difficulté abordées n'est pas un gage de fiabilité, simplement un prérequis.

Le mieux que je puisse faire c'est t'inviter à lire si l'occasion se présente ou l'envie: " La démocratie des crédules " ou de nouveau " L'art de se persuader, des idées douteuses, fragiles et fausses ", ce sont de bonnes introductions à ce que je cherche à distiller ici. On pourrait dire métaphoriquement, que cela te permettrait de passer dans les coulisses de ce qui se joue sur scène !

 

Citation

Pourquoi ce ne pourrait il pas en être ainsi ? En plus je trouve Nietzche particulièrement adapté à l'adolescence comme pensée.

Je ne pensais pas à cet auteur en particulier mais à la Philosophie en général, car je dois reconnaitre et avouer mon scepticisme sur " l'éducation " des esprit via le parcours scolaire, pour cela on pourra jeter un œil sur " The case against Education ", en effet il est évident pour tout le monde je pense, que ce n'est pas en apprenant ou en appliquant quelques notions mathématiques que l'on fait des élèves des mathématiciens, même en puissance, pas plus que la Philosophie éveille les esprits ou les ouvre, au même titre que les rudiments de logique seront au mieux utilisés dans un cadre purement académique, ou bien les Sciences - qui ne seront pas - appelées à la rescousse dans la vie de tous les jours par les élèves et les anciens élèves, pour ce faire il suffit de regarder le classement des élèves de Primaire et de Collège dans les enquêtes européennes ou internationales pour constater le niveau catastrophique que nos chérubins atteignent, et rien ne permet de croire que nous autres, plus anciens, ayons réellement échappé à cette débâcle cognitive. 

 

Il ne suffit pas d'apprendre ou de savoir, il faut aussi non seulement comprendre dans le sens plein du terme, mais encore être capable de faire appel à cette compréhension en tant que de besoin, or, tout dérape dès le simple apprentissage ! Comment dès lors espérer une intelligence pragmatique, puisque l'école se contente d'un saupoudrage culturel qui donne bonne impression pour de futurs recruteurs dans le monde du travail. Mais pire encore, c'est que les principaux concernés ne désirent pas par et pour eux-même apprendre pour comprendre le monde, et ce dès le plus jeune âge, ce qui les conduit inexorablement vers un décalage entre ce qui est attendu dans les classes supérieures et ce qu'ils sont réellement capables de faire, accumulant un retard cognitif considérable au fur et à mesure que les années passent. C'est un jeu de dupes ! Une mise en scène de l'Éducation, qui ne forme plus depuis longtemps les esprits comme on pourrait croire qu'elle le fait, il y a un gouffre abyssal entre nos expectatives et la triste réalité. 

 

Dit autrement, pour réussir à éveiller un intellect, il faut deux préalables, que l'on ne retrouve presque plus, sauf parfois à des étages socio-économiques plus ou moins conscients des enjeux à défaut des problématiques internes, à savoir: vouloir et pouvoir ! Un enfant de nos jours, ne souhaite pas véritablement savoir/connaitre/comprendre le monde autrement que ce qui lui permet d'interagir à son niveau avec lui, il n'en veut pas plus que ce qui est utile à sa vie particulière, et d'ailleurs ses désirs sont tournés vers d'autres choses bien plus stimulantes, immédiates, interactives, jouissives, etc... qu'une intellectualisation de la société et/ou de la Nature, ensuite, de part le peu d'entrain qu'il aura mis là-dedans, les années passant, son niveau d'appropriation des savoirs est trop bas pour s'enquérir de ce qui lui est dispensé en cours, il ne le peut plus, ou alors à un niveau purement " académique ", c'est-à-dire de réussir les exercices purement scolaires, dont il n'aura aucun réflexe à utiliser une fois ce contexte disparu. Les compétences les plus importantes/basiques seront celles qui s'évanouiront les premières, il ne restera plus que quelques savoir-faire et autres automatismes, comme la respect de la hiérarchie et des règles de vie en collectivité/communauté, autrement dit, des savoirs connexes. Enseigner la Philosophie n'y changera strictement rien, si il n'y a pas une volonté générale/sociétale d'y remédier à tous les échelons, du noyau familial aux décisions étatiques, en passant par les éducateurs et la publicité télévisuelle et médiatique.

 

Il y a 10 heures, Quasi-Modo a dit :

L'idée que le philosophe ne pourrait être impliqué politiquement est une idée philosophique. Spinoza aurait bien aimé ton propos notamment. En revanche je ne vois pas en quoi faire de la politique serait lié à un désir de vérité ou de philosophie qui dépasserait certaines limites (lesquelles ?). La philosophie est une discipline qui se renforce de sa propre critique. Et la politique est également l'objet de théories philosophiques, comme un certain nombre de philosophes ont pris position pour une politique, sans que cela ne discrédite la démarche. La métaphysique est liée à l'éthique ou à la politique, si bien que nous pourrions même y voir sa raison d'être.

 

Il y a une limite incompatible en tout cas jusqu'à présent, entre le politique et le philosophe, c'est leur rapport à la vérité !

On ne peut quêter le vrai et dénoncer l'injustice en gouvernant d'autres citoyen·ne·s, il y a plusieurs obstacles, d'une part une dimension intrinsèque, les gens/électeurs ne veulent pas connaitre la vérité, on l'a magistralement vu avec les partisans de l'ancien président états-uniens, mais c'est valable partout ailleurs, de plus, les pays et les communautés sont en concurrence les uns avec les autres, et toute révélation peut se retourner contre son émetteur, avouer que l'on écoute untel ou que l'on a placé un espion à tel endroit, que l'on va déployer des forces à tel autre, que l'on réforme les retraites, etc, il y a des intérêts en jeu parfois inconciliables, le politique préfère rester flou pour ne pas perdre son électorat dont il est pleinement dépendant ou à la merci, il défend donc aussi ses propres intérêts, ce qui le conduit à faire moult entorses à la vérité ou à la moralité, dans un but disons performatifs, quand ce n'est pas par pur égoïsme, avec les malversations, détournements, emplois fictifs, fausses déclarations, dissimulations ou déformations à d'autres autorités, abus de pouvoir, etc... Penchants cela-dit en passant que chacun a en lui, prêts à s'exprimer dans des conditions favorables si je puis dire: l'occasion faisant le larron.

Tel que la démocratie est exprimée actuellement, n'importe quel individu aussi bien intentionné au départ soit-il, finira par perdre ses convictions/revendications éthiques en cours de route, pour s'adapter à une cruelle vérité: la survie du plus apte ; ou abandonnera de lui-même à un moment ou à un autre. Une seule personne ne peut pas déjouer un système sociétal entier - que tout le monde fait vivre à son niveau - corrompu jusqu'à la moelle, car ses entités le sont, sous couvert nominatif d'être une démocratie.

 

Qui jouerait à un jeu truqué qui bénéficierait à coup sûr à son(ses) " adversaire(s) " ?

Un philosophe lucide de telles limitations ne se risquerait pas de jouer à un tel jeu politique biaisé à toutes les strates et dimensions que l'on choisira de scruter, sinon ce serait être bien naïf de croire pouvoir contrer démocratiquement, en étant un, l'écrasante multitude ignorante des forces qui la motivent et qui se réfractent en d'innombrables niveaux imbriqués les uns dans les autres. D'un autre côté, qui écouterait une telle personne dénonciatrice de tous ces maux, y compris et en premier lieu ceux produits par madame et monsieur tout le monde ? Qui accepterait d'être ainsi ridiculisé par une figure qui se voudrait représentative d'eux ? L'idée n'est pas d'être le berger d'un troupeau de moutons, bien que les démagogues de tous poils s'en sortent très bien dirait-on, mais de faire comprendre la moutonnerie qui sommeille et s'exprime à l'insu de tout un chacun, mené par le bout du nez de ses idéologies, ses émotions, ses habitus, traditions, intérêts, sa fierté/orgueil, sa volonté de puissance, ses pulsions grégaires, etc... Il y a bien trop de travail titanesque à faire, que l'on n'arrive déjà pas à faire/contrer dans la sous-catégorie que sont les fake-news, bullshits et autres pipi-d'chats, ce serait comme de vouloir créer une société nouvelle basée sur des principes les plus universaux dans un clan de chimpanzés, la faillite est garantie, car ils ne sont pas " prêts " ou capables pour ainsi dire, il en va de même dans une société d'humains, car les volitions sous-jacentes sont strictement les mêmes dans les deux types de sociétés simienne et anthropique, les différences ne sont que superficielles et quantitatives, bien que nous y tenions vraiment beaucoup, anthropocentrés que nous sommes.

 

 

 

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 22/09/2021 à 23:45, Quasi-Modo a dit :

Je pense que la majorité des personnes ici ne se sont jamais posées la question, et qu'elles identifient philosopher et opiner, car le commentaire prend généralement le pas sur l'argumentation.

Pour vous, philosopher, est-ce juste avoir une opinion puis la défendre, et pourquoi ?

J'ai eu la chance d'étudier, pendant un court moment de mon parcours académique, la pratique de la philosophie avec les enfants. Le concept est très simple: vous assoyez des enfants en rond et vous les faites discuter d'un sujet ayant une portée universelle, le tout dirigé par un maître de classe, lequel donne la parole à qui veut la prendre.

Qu'est-ce qui se passe ? Les enfants émettent une opinion à tour de rôle, bien entendu. Mais parce qu'ils sont placés dans une situation où ils doivent s'écouter mutuellement, on observe qu'ils finissent par développer une pensée collective. Non pas en ce sens qu'ils finiraient tous par avoir la même opinion, mais plutôt qu'ils se mettent à articuler leur discours en fonction de ce qui a déjà été dit: soit par exemple en absorbant certaines idées convaincantes émises plus tôt et en les intégrant à leur discours, ou encore en développant des idées différentes qui remédient aux limites des idées précédentes. Au sortir d'une telle séance de philosophie pour enfants, chacun a donc acquis un ensemble de références leur permettant de se situer par rapport aux autres pour le thème traité et éventuellement de construire un discours nuancé et critique.

Ce n'est pas différent chez les adultes, sauf que les exercices d'articulation des différentes pensées entre elles est sans limite. Si bien que la nécessité de recourir à un vocabulaire spécialisé, afin de pouvoir référer rapidement et distinctement à chacun des modes d'articulation particuliers qui se développent, s'impose rapidement. D'où l'utilisation d'un jargon philosophique, et notamment de tous ces termes en "isme" qui pointent vers ces différents modes d'articulation.

Ne philosophe donc que celui qui ne se contente pas d'émettre une opinion mais qui s'efforce plutôt d'articuler sa pensée en étant attentif à celle des autres, dans le but de participer à une œuvre de réflexion commune.

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Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Le 23/09/2021 à 07:25, bouddean a dit :

On peut donc dire :" la philosophie cherche la lumière , la science cherche à expliquer la lumière " 

C'est pourquoi science et philosophie sont liées . Laquelle guide l'autre ? ben je dirais qu'a l'époque ou il y avait peu de science, c'était la philosophie qui guidait, aujourd'hui qu'il y a beaucoup de science, elle peut guider la philosophie ,si le scientifique est philosophe , c'est a dire qu'il se contente de citer les faits sans donner son opinion . Nous sommes des êtres humains engagés ,  difficile de ne pas donner son opinions .

Les champs de recherche de la philosophie et de la science sont tout simplement différents. La science cherche essentiellement à exposer comment les choses sont: elle veut formuler les lois causales qui président à la réalité. Quant à la philosophie, elle est pour moi essentiellement éthique, c'est-à-dire qu'elle cherche à établir ce qui devrait être. Elle se ramène par ailleurs à une question phare: "qu'est-ce qu'une vie bonne ?", qu'on peut d'ailleurs ramener à "comment devrions-nous vivre ?"

Seulement, pour répondre aux questions qui sont les siennes, la philosophie ne peut faire autrement que de tenir compte de ce qui est. Autrement, ce n'est qu'une vaine entreprise de spéculations qui tournent à vide.

Inversement, pour se saisir elle-même comme entreprise d'élucidation de ce qui est, pour comprendre ses propres limites, pour définir sa propre éthique scientifique, la science a besoin de la philosophie.

Dans le monde moderne, le développement de la science est si effréné que la philosophie ne peut que rester dans son sillage à tenter de la rattraper. D'où une certaine débandade éthique: l'homme s'est donné une connaissance si large de ce qui est, et donc un si grand pouvoir d'action sur les choses, qu'il peine à déterminer ce qui devrait être, c'est-à-dire comment il devrait vivre. Ou encore, pour formuler le problème de façon plus spécifique, ce qu'il devrait faire de toute cette connaissance et de tout ce pouvoir d'action acquis. Ce déficit éthique va d'ailleurs le plonger sous peu dans une crise globale d'une ampleur jamais vue.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Le 23/09/2021 à 13:49, Quasi-Modo a dit :

Allons, il y a bien une des acceptions qui vous permet de me comprendre (selon les définitions même qui ont été données) et vous l'avez même compris sinon vous ne seriez pas en train de vous enorgueillir à l'idée de me donner une leçon complètement idiote.

:D

Nietzsche disait que l'important n'est pas de déterminer ce qu'un discours veut dire mais de déterminer plutôt ce que son auteur a voulu dire.

À méditer pour les fanatiques du dictionnaire.

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Membre, 🇪🇺, 🏳️‍🌈, 💻, 🐺, 🦂, Posté(e)
Jim69 Membre 19 586 messages
Maitre des forums‚ 🇪🇺, 🏳️‍🌈, 💻, 🐺, 🦂,
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Opiner : c’est après 4 demis de Chouffe

Philosopher : c’est faire ça à jeun

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Il est paradoxal que l’auteur de ce fil qui a tenté maladroitement d’opposer philosophie et opinion se veuille ( probablement) philosophe quand il ne paraît capable que d’être un relais d’opinons.

Qu’il ne soit en définitive qu’un relais d’opinions tient en grande partie à son manque de travail. Citer Nietzsche dans l’avoir lu c’est citer cet auteur à partir de l’étude de tiers. Or toute étude issue d’un tiers sur un auteur contient toujours des intentions qui relèvent de certains partis pris. L’intention du tiers est de convaincre, intelligemment, par la ruse ou la séduction, son lecteur et de l’aiguiller dans des voies qui n’ont pas toujours été ouvertes par le philosophe étudié.

A côté de ce manque de travail il y a chez d’autres le laisser-aller, le manque de tenue, le plaisir de se laisser aller à l’émotion. Cette absence de tenue il est possible de le relever chez ceux qui condamnent a priori le wokisme par exemple sur les seuls compte rendus de media qui d’emblée prennent parti contre cette idéologie en sachant flatter chez le lecteur ses émotions négatives ( haine des USA, haine de toute réflexion ou philosophie, etc.).

Il y a enfin l’imbécillité qui découle d’une certaine passivité de l’esprit englué dans l’habitude. Cette imbécillité se caractérise par le manque d’esprit critique voire carrément l’incapacité mentale de saisir telle ou telle nuance. C’est ainsi que tel gobe tout ce qui est issu des neurosciences ( par exemple il gobe les fameux biais cognitifs, concept forgé dans l’intention de dévaluer toute critique) ou tel est incapable de comprendre que la couleur est une sensation.

L’avantage de cet étalage de carences intellectuelles est de permettre au lecteur du forum de distinguer justement ces carences dans lesquelles il risque lui-même de sombrer. Il est toujours périlleux d’éviter la fénéantise, l’a priori ou l’habitude imbécile. C’est le spectacle de toutes ces attitudes qui permet de mieux en discerner la tentation chez  soi et de les éviter. 

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
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 "science sans conscience n'est que ruine d e l'ame" citation à rappeler encore et encore pour qu'elle pénétré les consciences qui n'en ont jamais eu autant besoin.

Une philosophie digne de ce nom peut et doit faire office de conscience, surtout après la disparition quasi acté de la spiritualité.

Il faut dire que le travaille de sappe à merveilleusement fonctionné.

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 632 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
Posté(e)
Le 23/09/2021 à 05:45, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

Je pense que la majorité des personnes ici ne se sont jamais posées la question, et qu'elles identifient philosopher et opiner, car le commentaire prend généralement le pas sur l'argumentation.

Pour vous, philosopher, est-ce juste avoir une opinion puis la défendre, et pourquoi ?

Bonsoir,

L'argument démocratique et l'argument rationnel ont chacun un terrain de chasse exclusif.

Mais ils ont également une zone d'interférence symbiotique.

La politique et la philosophie sont des disciplines pluridimensionnelles qui font appel à ce genre de complexité du jugement.

 

On connait la composante subjective, et donc sensible et esthétique de la morale.

Si bien qu'un jugement moral complexe ne saurait se dispenser de cet argument démocratique.

Les gauchistes d'antan avaient peu ou proue certaines idées qui aujourd'hui relèveraient de l'extrême droite.

Loin de moi l'idée d'un hyper-relativisme qui n'aurait aucun sens.

Mais nous devons reconnaître le caractère conjoncturel de certaines vérités.

 

Exagérons un peu :

Imaginez une démocratie qui décrèterait, par voie d'experts, que le populisme est une maladie mentale.

Puisque le jugement psychiatrique est censé être rationnel, cela signifierait que le diagnostic n'en serait pas d'essence démocratique, mais élitiste.

Comprenez alors le caractère despotique de cette exclusivité rationnelle.

En science humaine, la subjectivité est une actrice du jugement à part entière.

Reste à définir sa compétence et son périmètre.

Cordialement, Fraction

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour Dompteur_de_mots, ravi de te lire - même si c'est pour y mettre mon grain de sel si je puis dire,

 

Le 03/10/2021 à 22:33, Dompteur de mots a dit :

J'ai eu la chance d'étudier, pendant un court moment de mon parcours académique, la pratique de la philosophie avec les enfants.

Je ne doute pas un seul instant des multiples intérêts que peut recouvrir une telle démarche, j'en suis convaincu également, et je suis content pour toi de cette expérience, selon moi " étudier la philo " en première est déjà trop tard, c'est durant tout le développement de l'enfant qu'elle devrait s'immiscer ci et là, et non pas uniquement le temps d'un examen d'une profondeur surfacique. M'enfin, c'est une autre histoire.

 

Le 03/10/2021 à 22:33, Dompteur de mots a dit :

Ne philosophe donc que celui qui ne se contente pas d'émettre une opinion mais qui s'efforce plutôt d'articuler sa pensée en étant attentif à celle des autres, dans le but de participer à une œuvre de réflexion commune.

J'ai bien peur qu'en écrivant cela tu déclenches les vents de la discorde, et si tu me le permets je vais te montrer à quel endroit, par une expérience dite de pensée:

Supposons qu'un des enfants ait raison, que ce qu'il dit soit vrai et son raisonnement juste ( objectivement ), alors que les autres se trompent tant dans leur aboutissement respectif que par la méthode usitée, en quoi cet enfant devrait-il être attentif aux déblatérations des autres et quelle serait - la valeur de - l'œuvre commune résultante avec la vérité et les faussetés mises en commun ? ( Ne faut-il pas aussi apprendre à reconnaitre - dans les deux sens du terme: (perce-)voir et accepter - le vrai du faux, le vrai du vraisemblable, tout comme distinguer/apprécier l'objectif du subjectif, l'absolu du relatif, l'apparent du profond, le facile du difficile, le simple du complexe... ? )

Il me semble que la façon dont tu décris cette pratique collectiviste philosophique juvénile ressemble plus à un simulacre de délibération démocratique - mille pardons - qu'à un réel essai substantiellement philosophique, car de ce que je sais et je sais beaucoup, quasiment n'importe qui est plus ou moins capable de donner des raisons/arguments à ce qu'il pense, autrement dit, avoir de bonnes raisons de, ne signifie aucunement d'avoir raison - tout court. La vérité n'est pas affaire de consensus ou de majorité, voire d'un certain sex-appeal, au contraire, elle est souvent contre-intuitive, choque le sens commun, s'écarte des habitudes de penser de la plèbe ou de monsieur ou madame tout le monde, elle va aussi souvent contre nos propres intérêts, nos idéologies, nos préjugés conscients ou non, nos idées arrêtées, nos a priori, nos jugements de valeurs, notre système de croyances, etc... Elle ne peut donc pas être l'objet d'une délibération, d'un choix, d'un terrain d'entente ou d'un entre-deux, etc... ça c'est autre chose, qui a plus trait à la politique, comme de la tolérance pour le vivre-ensemble.

 

********

Aparté:

Aurais-tu un peu de ton temps à consacrer à Sytem3 sur son sujet du " surhomme " de Nietzsche, j'ai le sentiment qu'il y a amalgame et confusion sur les propos de cet auteur, je suis conscient que tu es plus calé que moi pour faire le tri, même si cela reste un auteur parfois sibyllin à décrypter même pour les fins nietzschéens, cela restera mieux que ce que j'ai pu en retenir de fondamental, c'est-à-dire pas grand chose alors même que c'est le philosophe que j'ai le plus lu - en terme d'ouvrage du même écrivain. 

 

 

 

 

 

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