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« Schadenfreude » ou la joie maligne


Invité Groenland

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« S'il [l'homme] a des raisons momentanées pour être heureux lui-même, il n'en accumule pas moins les malheurs du prochain, comme un capital dans sa mémoire, pour le faire valoir dès que sur lui aussi le malheur se met à fondre : c'est là également une façon d'avoir une « joie maligne » (« Schadenfreude »). » — Nietzsche

La "joie maligne" est-ce simplement une forme de sadisme donc à bannir ? Ou bien est-ce qu'on peut la nuancer pour pouvoir en tirer de vraies bénéfices ? 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Schadenfreude

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Invité riad**
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C'est un fermier qui tombe sur une vieille lampe enfouie sous terre, il la nettoie et en fait sortir un génie qui lui dit  :

- j’exaucerai votre souhait le plus cher, mais à condition, quoi que t'en demande, je donnerai le double à ton voisin. le fermier réfléchit un peu et dit :

- Dans ce cas je veux que tu tues la moitié de mes vaches laitières.

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Donc ce n'est que du pure sadisme, donc aucun intérêt. 

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 298 messages
79ans‚ Talon 1,
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il y a une heure, Groenland a dit :

des raisons momentanées pour être heureux

Un moment ne peut être le bonheur. Le bonheur semble éternel, comme l'amour.

Un bonheur qu'on sait avoir une fin ne peut rendre heureux.

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Invité riad**
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il y a 30 minutes, Groenland a dit :

Donc ce n'est que du pure sadisme, donc aucun intérêt. 

Oui, déjà ça part d'un sentiment négatif, la vengeance.

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Membre, 64ans Posté(e)
Good Venins Membre 1 356 messages
Forumeur vétéran‚ 64ans‚
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Il y a 3 heures, Groenland a dit :

La "joie maligne" est-ce simplement une forme de sadisme donc à bannir ? Ou bien est-ce qu'on peut la nuancer pour pouvoir en tirer de vraies bénéfices ? 

Bonjour,

si l'on considère le malheur des "autres", comme statistique, on peut se réjouir de ne pas faire partie du nombre, par exemple, les accidents n'arrivent qu'aux autres, etc., etc.

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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 874 messages
40ans‚ nyctalope,
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Je pense que la joie maligne vient d'une vision profondément "zero-sum game" des relations humaines et de la vie en général. C'est-à-dire: qu'il y a un score limité, et que ce que perd chacun, d'autres le gagnent, et vice versa. Ainsi, lorsque le joueur adverse est atteint par une infortune — c'est à la fois la joie que cette infortune ne nous ait pas touché, et celle d'avoir creusé l'écart ou commencé à rattraper l'adversaire. Il y a forcément à la base un côté compétitif ou de l'envi.

Rien qu'en changeant cette vision générale de la vie, vers quelque chose de moins limité et de moins symétrique, ces joies malignes s'atténuent d'elles-mêmes; on connaît tous au contraire des personnes particulièrement prises dans ce schéma de pensée, et à côté de ça d'autres qui s'en sont comme affranchies (et parmi celles-là, certains qui juste cachent, alors que d'autres ne les ressentent réellement (presque) plus).

En général toutes les émotions négatives sont le plus souvent des distractions et des pertes de temps.

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Invité Groenland
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il y a 24 minutes, Criterium a dit :

Je pense que la joie maligne vient d'une vision profondément "zero-sum game" des relations humaines et de la vie en général. C'est-à-dire: qu'il y a un score limité, et que ce que perd chacun, d'autres le gagnent, et vice versa. Ainsi, lorsque le joueur adverse est atteint par une infortune — c'est à la fois la joie que cette infortune ne nous ait pas touché, et celle d'avoir creusé l'écart ou commencé à rattraper l'adversaire. Il y a forcément à la base un côté compétitif ou de l'envi.

Rien qu'en changeant cette vision générale de la vie, vers quelque chose de moins limité et de moins symétrique, ces joies malignes s'atténuent d'elles-mêmes; on connaît tous au contraire des personnes particulièrement prises dans ce schéma de pensée, et à côté de ça d'autres qui s'en sont comme affranchies (et parmi celles-là, certains qui juste cachent, alors que d'autres ne les ressentent réellement (presque) plus).

En général toutes les émotions négatives sont le plus souvent des distractions et des pertes de temps.

Oui je suis d'accord. Un moment donné j'ai pensé que la joie maligne permettait de pouvoir relativiser nos propres malheurs ou problèmes mais en fait pour pouvoir relativiser on peut simplement être conscient que des problèmes ça arrive à tout le monde sans que cela nous réjouissent pour autant. 

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Il y a 3 heures, riad** a dit :

C'est un fermier qui tombe sur une vieille lampe enfouie sous terre, il la nettoie et en fait sortir un génie qui lui dit  :

- j’exaucerai votre souhait le plus cher, mais à condition, quoi que t'en demande, je donnerai le double à ton voisin. le fermier réfléchit un peu et dit :

- Dans ce cas je veux que tu tues la moitié de mes vaches laitières.

C'est un peu la situation en France.

Les gens sont assez riches pour beaucoup d'entre eux, mais ils ne supportent pas les inégalités et s'en rendent malheureux.

Nous avons des inégalités énormes pour le pays ayant le plus fort taux de redistribution. Ce qui est drôle c'est que certains pays, bien qu'ils redistribuent moins, sont plus égalitaires que nous.

Qui va planquer son fric en Suisse ?

il y a 50 minutes, Criterium a dit :

Je pense que la joie maligne vient d'une vision profondément "zero-sum game" des relations humaines et de la vie en général. C'est-à-dire: qu'il y a un score limité, et que ce que perd chacun, d'autres le gagnent, et vice versa. Ainsi, lorsque le joueur adverse est atteint par une infortune — c'est à la fois la joie que cette infortune ne nous ait pas touché, et celle d'avoir creusé l'écart ou commencé à rattraper l'adversaire. Il y a forcément à la base un côté compétitif ou de l'envi.

Rien qu'en changeant cette vision générale de la vie, vers quelque chose de moins limité et de moins symétrique, ces joies malignes s'atténuent d'elles-mêmes; on connaît tous au contraire des personnes particulièrement prises dans ce schéma de pensée, et à côté de ça d'autres qui s'en sont comme affranchies (et parmi celles-là, certains qui juste cachent, alors que d'autres ne les ressentent réellement (presque) plus).

En général toutes les émotions négatives sont le plus souvent des distractions et des pertes de temps.

Tout à fait, il faut plutôt voir les relations humaines comme des dilemmes du prisonnier itératifs et pas comme des jeux à somme nulle. J'aime bien les travaux de Robert Axelrod sur ce sujet avec la fameuse stratégie tit for tat (donnant-donnant) d'Anatole Rappaport.

Mais l'inverse existe aussi : pour rester dans le thème qui agite nos bocaux depuis hier, dans les camps de prisonniers il est arrivé que des détenus se suicident à la vue de maltraitances infligées à leurs co-détenus.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Le 04/04/2021 à 15:06, Groenland a dit :

La "joie maligne" est-ce simplement une forme de sadisme donc à bannir ? Ou bien est-ce qu'on peut la nuancer pour pouvoir en tirer de vraies bénéfices ?

Ce n'est pas à proprement parler une forme de sadisme et son effet n'est pas d'en tirer des bénéfices, c'est tout simplement une réaction normale, en droite ligne du relativisme du bonheur, comme quoi notre bien-être ou plutôt son ressenti est fonction de notre position face à autrui.

Donc si une personne se retrouve en difficulté, cela nous fait " monter " dans le classement, du moins vis-à-vis de cette personne en particulier, cela nous réconforte/rassérène sur notre propre condition en quelque sorte et donc nous fait ipso facto du bien, comme le soulagement par le grattage d'une irritation. 

 

Bien qu'il se rajoute aussi, une dimension plus prononcée encore lorsque cette personne en proie à un malêtre est un individu que l'on désaffectionne particulièrement, on éprouve une joie essentiellement due au sentiment qu'une justice - cosmique - a été rendue, si je puis dire, en effet nous sommes proches de gens que nous valorisons sur le plan moral, et éloignés de celles qui nous révulsent et/ou que l'on réprouve, il est donc bien question d'un rééquilibrage de ce que l'on perçoit comme de mauvais actes ou mauvaises actions de leur part, par rapport à notre référentiel.

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