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L'"oubaitori", une philosophie japonaise pour se valoriser.


goods

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goods Membre+ 35 581 messages
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L'"oubaitori", une philosophie japonaise pour se valoriser.

L'"oubaitori" peut se traduire par "l'art de ne jamais se comparer aux autres". Un principe de vie qui, alors qu'on passe notre temps à scruter celle des autres sur les réseaux sociaux, ne peut que nous convenir.

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Depuis qu’on ne peut plus se déplacer ni se rassembler comme bon nous semble, mesures sanitaires obligent, on a trouvé refuge dans bien des occupations et divertissements à distance. Le principal: les réseaux sociaux et tout ce qu’Instagram, Twitter et TikTok ont à offrir en termes de contenus. Parfois enrichissant, parfois drôle, parfois réconfortant (et parfois clairement dénué d’intérêt), Internet permet, l’espace de quelques clics, de s’échapper virtuellement de chez soi pour accéder à une fenêtre sur l’extérieur, ce dont on manque cruellement en ce moment.

L’extérieur, mais aussi la vie des autres. Et c’est bien là que ça coince. Car ces autres, qu’on les connaisse personnellement ou non, on a (très) vite fait de les idéaliser. Pire, de se lancer dans un parallèle nocif bien que pas toujours volontaire entre ce qui compose leur quotidien et a fortiori, le nôtre. 

Chaque photo de petit-déjeuner parfaitement arrangé nous renvoie à notre tristounette tranche de pain de mie sans beurre, qu’on trempe à la va-vite dans un café-filtre pas transcendant. Chaque annonce de changement de vie majeur nous rappelle qu’on se sent piégé·e dans la même boîte depuis six ans (et on ne parle pas uniquement du microscopique studio qui nous sert d’appartement). Chaque cliché en amoureux·ses nous ramène à notre relation moisie, chaque escapade entre ami·e·s au fait que ça fait quasi un an qu’on n’a pas quitté Paris.

On souffre - à notre grand dam - d’un cas critique de comparaison digitale. Et ça fait mal.

“Lorsque vous vous comparez, vous ne voyez les choses que sous l’angle de votre expérience, de votre perspective”, décrit le psychothérapeute Ruairi Stewart à Stylist. “Vous n’avez pas une image complète du vécu de l’autre ou de la réalité de sa situation”. Le spécialiste ajoute: “C’est l’une des raisons pour lesquelles les réseaux sociaux peuvent être un tel catalyseur. Les gens choisissent de partager avec les autres la façon dont ils souhaitent être vus, il est donc important de ne pas se juger sévèrement quand on regarde leur vie: on ne dispose pas de toutes les informations”. Effectivement. 

C’est quoi au juste, l’oubaitori ?

D’après le blog dédié à la culture nippone Yamato, l’oubaitori est un “idiome japonais qui vient du kanji pour les quatre arbres qui fleurissent au printemps: le cerisier, le prunier, l’abricotier et le pêcher”. Il signifie que “chaque fleur fleurit à son propre rythme et rappelle que chacun est maître de son propre cheminement dans la vie”.

Suite de l'article.

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Géo Membre 1 010 messages
Forumeur forcené ‚
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Il y a 3 heures, goods a dit :

Chaque photo de petit-déjeuner parfaitement arrangé nous renvoie à notre tristounette tranche de pain de mie sans beurre, qu’on trempe à la va-vite dans un café-filtre pas transcendant. Chaque annonce de changement de vie majeur nous rappelle qu’on se sent piégé·e dans la même boîte depuis six ans (et on ne parle pas uniquement du microscopique studio qui nous sert d’appartement). Chaque cliché en amoureux·ses nous ramène à notre relation moisie, chaque escapade entre ami·e·s au fait que ça fait quasi un an qu’on n’a pas quitté Paris.

On souffre - à notre grand dam - d’un cas critique de comparaison digitale. Et ça fait mal.

 

Ok ! Ok ! Un peu comme dans la pub quoi...

Pub Lactel

 

 

 Les Nuls : C'est quoi cette bouteille de lait

 

 

Ah ! Je me suis bien catalysé là ! merci ! ;) :D

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Passiflore Membre 22 957 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 20 heures, goods a dit :

(...) l’oubaitori est un “idiome japonais qui vient du kanji pour les quatre arbres qui fleurissent au printemps : le cerisier, le prunier, l’abricotier et le pêcher”. Il signifie que “chaque fleur fleurit à son propre rythme" et rappelle que chacun est maître de son propre cheminement dans la vie”.

 

Ceci est conforme à ma propre philosophie existentielle.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 027 messages
If you don't want, you Kant...,
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Le 27/03/2021 à 15:26, goods a dit :

L'"oubaitori", une philosophie japonaise pour se valoriser.

Intéressant, je n'en n'avais pas entendu parlé, du moins, sous ce vocable.

 

Selon la présentation qui en est faite, je sens les racines bouddhistes derrière, car le Japon a embrassé les spiritualités chinoises il y a quelques siècles seulement, qui elles-mêmes étaient issues d'Inde plus loin encore dans le temps. Il me semble que nous sommes en droite ligne des " quatre nobles vérités " de Siddhartha Gautama, plus connu sous le nom de Bouddha ( L'éveillé ).  

 

Il faut bien avoir à l'esprit que tout être humain normalement constitué, aime dans des proportions variables à la fois être vu et voir, autrement dit est aussi bien exhibitionniste que voyeuriste.

 

L'Internet ne fait donc qu'accentuer ou rendre plus facile ces propensions naturelles, et il est vrai que sur ce point des réseaux sociaux, nombre d'expériences en psychologie sociale ont montré l'effet pervers que pouvait produire des séances virtuelles de socialisation, en général les personne se sentent moins bien après consultation qu'avant, et sont en bien plus piteux états que si elles avaient réellement rencontré des individus Irl.

 

 

Ces deux phénomènes conjugués sont sans doute responsables d'un mal-être, que la pandémie ne fait que dévoiler au grand jour, par le nombre de personnes touchées ou par l'ampleur. D'ailleurs, il y a quelques temps, j'avais nommé cet effet: le comparasitivisme.

D'autres expériences concomitantes ont aussi montré que le bonheur est relatif ! C'est-à-dire que c'est le surplus par rapport aux autres auxquels on se compare qui nous donne ce sentiment positif, et non par son caractère absolu, comme on peut le voir par exemple lors d'une compétition de sport où le second de la compétition est bien moins heureux que le premier, quand bien même elle était d'envergure mondiale, le deuxième voit surtout qu'il n'a pas la première place, non qu'il est devant tout le monde à une seule exception près ! Ou encore quand un employé reçoit une augmentation et qu'il est tout excité, jusqu'à ce qu'il apprenne qu'un collègue en a eu une aussi un peu plus élevée, il sombre littéralement, passant d'un extrême à l'autre !

 

 

Pour remédier à tout ces états de faits, il existe une parade assez simple d'usage, et qui a fait ses preuves, c'est de s'occuper par soi-même de gens qui sont plus démunis que soi, car cela repose sur deux constations plus ou moins conscientes lorsque l'on s'y attelle, la première que nous sommes privilégiés par rapport à eux ( on exploite si j'ose dire le relativisme sus-cité ) et d'autre part, apporter son aide à autrui est une récompense intrinsèque de part notre nature fondamentale d'êtres sociaux, quand bien même, on n'a rien changé d'autre à sa vie dans le même temps. Ce qui n'empêche nullement d'essayer aussi d'améliorer sa propre condition, mais de manière plus raisonnable, plus pragmatique, c'est-à-dire moins tiré·e par le bout du nez de nos envies suscitées par tous ces autres qui s'exhibent et donnent l'illusion d'être heureux.

Pour finir, je dirais qu'il faut (s')apprendre à faire la distinction entre paraitre, avoir et être, seule la dernière qualité est digne d'être vécue, ou est effective, et vaut la peine de se battre ou d'accepter, suivant les cas. Autrement dit, de sortir de l'illusion pour se rencontrer vraiment, de savoir qui l'on est, comme dans la célèbre sentence/maxime de la Grèce antique: Connais-toi toi-même !

L'authenticité est plus durable et profonde, voire salutaire, que toute autre chose...

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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il y a 58 minutes, deja-utilise a dit :

Intéressant, je n'en n'avais pas entendu parlé, du moins, sous ce vocable.

 

Selon la présentation qui en est faite, je sens les racines bouddhistes derrière, car le Japon a embrassé les spiritualités chinoises il y a quelques siècles seulement, qui elles-mêmes étaient issues d'Inde plus loin encore dans le temps. Il me semble que nous sommes en droite ligne des " quatre nobles vérités " de Siddhartha Gautama, plus connu sous le nom de Bouddha ( L'éveillé ).  

 

Il faut bien avoir à l'esprit que tout être humain normalement constitué, aime dans des proportions variables à la fois être vu et voir, autrement dit est aussi bien exhibitionniste que voyeuriste.

 

L'Internet ne fait donc qu'accentuer ou rendre plus facile ces propensions naturelles, et il est vrai que sur ce point des réseaux sociaux, nombre d'expériences en psychologie sociale ont montré l'effet pervers que pouvait produire des séances virtuelles de socialisation, en général les personne se sentent moins bien après consultation qu'avant, et sont en bien plus piteux états que si elles avaient réellement rencontré des individus Irl.

 

 

Ces deux phénomènes conjugués sont sans doute responsables d'un mal-être, que la pandémie ne fait que dévoiler au grand jour, par le nombre de personnes touchées ou par l'ampleur. D'ailleurs, il y a quelques temps, j'avais nommé cet effet: le comparasitivisme.

D'autres expériences concomitantes ont aussi montré que le bonheur est relatif ! C'est-à-dire que c'est le surplus par rapport aux autres auxquels on se compare qui nous donne ce sentiment positif, et non par son caractère absolu, comme on peut le voir par exemple lors d'une compétition de sport où le second de la compétition est bien moins heureux que le premier, quand bien même elle était d'envergure mondiale, le deuxième voit surtout qu'il n'a pas la première place, non qu'il est devant tout le monde à une seule exception près ! Ou encore quand un employé reçoit une augmentation et qu'il est tout excité, jusqu'à ce qu'il apprenne qu'un collègue en a eu une aussi un peu plus élevée, il sombre littéralement, passant d'un extrême à l'autre !

 

 

Pour remédier à tout ces états de faits, il existe une parade assez simple d'usage, et qui a fait ses preuves, c'est de s'occuper par soi-même de gens qui sont plus démunis que soi, car cela repose sur deux constations plus ou moins conscientes lorsque l'on s'y attelle, la première que nous sommes privilégiés par rapport à eux ( on exploite si j'ose dire le relativisme sus-cité ) et d'autre part, apporter son aide à autrui est une récompense intrinsèque de part notre nature fondamentale d'êtres sociaux, quand bien même, on n'a rien changé d'autre à sa vie dans le même temps. Ce qui n'empêche nullement d'essayer aussi d'améliorer sa propre condition, mais de manière plus raisonnable, plus pragmatique, c'est-à-dire moins tiré·e par le bout du nez de nos envies suscitées par tous ces autres qui s'exhibent et donnent l'illusion d'être heureux.

Pour finir, je dirais qu'il faut (s')apprendre à faire la distinction entre paraitre, avoir et être, seule la dernière qualité est digne d'être vécue, ou est effective, et vaut la peine de se battre ou d'accepter, suivant les cas. Autrement dit, de sortir de l'illusion pour se rencontrer vraiment, de savoir qui l'on est, comme dans la célèbre sentence/maxime de la Grèce antique: Connais-toi toi-même !

L'authenticité est plus durable et profonde, voire salutaire, que toute autre chose...

Bonsoir déjà-utilisé !

Je suis totalement en phase avec ton propos ce soir.

Il est démontré que dans les sociétés plus égalitaires les gens sont plus heureux.

La France est inavouablement élitiste et n'aime pas se l'entendre dire : aux yeux d'un français, même s'il dit le contraire, un manuel n'égalera jamais un intellectuel, et certains métiers sont glorieux quand d'autres sont le reflet de l'échec de toute une vie.

Au Danemark il y a quelques temps, le roi était charpentier et allait au travail en vélo en saluant les passants sur son chemin. C'est un des pays les plus heureux au monde, car tout le monde évite de mal juger les gens sur leur métier. Sagesse nordique pour le coup.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 027 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Quasi-modo,

Le 29/03/2021 à 20:44, Quasi-Modo a dit :

Il est démontré que dans les sociétés plus égalitaires les gens sont plus heureux.

Je crois qu'il n'y a pas que ce paramètre qui rentre en ligne de compte, la grandeur de la communauté joue également, la centralisation du pouvoir également, la reconnaissance, le sentiment d'utilité ou d'inclusion ( de faire corps, comme je l'entends souvent de personnes venant du monde militaire ou équivalent ), etc...

Il me semble que naturellement, les gens acceptent la hiérarchisation des sociétés ou groupement d'individus, ce qu'ils acceptent moins ou pas du tout, c'est que leurs sentiments ou avis soient ignorés, bafoués, minimisés ou jugés axiologiquement, et par dessus tout, une aversion innée pour l'injustice - même si celle-ci est biaisée. 

 

Le 29/03/2021 à 20:44, Quasi-Modo a dit :

La France est inavouablement élitiste et n'aime pas se l'entendre dire : aux yeux d'un français, même s'il dit le contraire, un manuel n'égalera jamais un intellectuel, et certains métiers sont glorieux quand d'autres sont le reflet de l'échec de toute une vie.

En Inde ou en Chine, il existe aussi une forte disparité et valeurs entre les strates sociales, en plus de tous les pays individuo-captitalistes.

C'est je pense un phénomène macroscopique issu de phénomènes microscopiques, à commencer par le besoin impérieux de se différentier d'autrui et donc d'être envié in fine ( si il existe la schadenfreude il faut avoir à l'esprit qu'il existe également son pendant: la beneidetefreude ), de défendre ses intérêts et aussi d'avoir une aversion pour la perte - de ses privilèges entre autres. Ces micro-phénomènes individuels poussent ainsi, en plus de ne pas savoir se contenter ou s'empêcher, à toujours plus et/ou mieux qu'autrui et donc à une course sans fin de dédifférentiation à tous niveaux.

 

Le 29/03/2021 à 20:44, Quasi-Modo a dit :

Au Danemark il y a quelques temps, le roi était charpentier et allait au travail en vélo en saluant les passants sur son chemin. C'est un des pays les plus heureux au monde, car tout le monde évite de mal juger les gens sur leur métier. Sagesse nordique pour le coup.

Il me parait clair que si nos élus - représentants de la voix du peuple - avaient à l'esprit, et même dans celui de bon nombre de citoyens, qu'ils sont nos serviteurs et non nos dirigeants ou gouverneurs, alors peut-être pourraient-ils se comporter comme d'autres citoyens ordinaires, et non comme des membres d'une néo-oligarchie, par perversion du vote démocratique.

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