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Philosophie du langage et ses surprises


Invité Groenland

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Il y a 2 heures, Talon 1 a dit :

Et ceux qui prient à haute voix ? A qui ils parlent sans espoir de réponse ?

Ils parlent à Dieu, il croient en le fait que Dieu les entend et les comprend.

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Demsky Membre 11 701 messages
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Il y a 23 heures, Groenland a dit :

 pour accueillir cette parole en nous, nous devons absolument pouvoir nous imaginer un être humain qui serait à l’origine de cette parole. et pour vous ?

 

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 001 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
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Le 15/01/2021 à 20:51, Groenland a dit :

J’ai découvert deux aspects surprenants du langage humain que je voudrais partager ici :

Premièrement c’est le fait que nous pouvons utiliser notre langue seulement en présence d’un auditeur, qu’il soit réel ou virtuel. En effet il suffit de s’imaginer dans une situation où on est complètement seul, par exemple on peut s’amuser à s’imaginer complètement seul sur une autre planète, on se rend compte alors que l’utilisation de notre langue devient impossible. Ma propre expérience de cela me montre une impossibilité totale de l’utilisation du langage dans une telle situation jusqu’à en perdre ma propre humanité, je sens comme une lente régression vers une condition animale dépourvu de toute conscience car il me devient impossible d’utiliser ma langue.

Deuxième chose intéressante, c’est que si nous entendons une « parole » quelque part, pour accueillir cette parole en nous, nous devons absolument pouvoir nous imaginer un être humain qui serait à l’origine de cette parole. Ainsi lorsqu’on écoute une émission radio ou même lorsque vous lisez ces lignes que j’écris vous devez pouvoir vous imaginer dans votre esprit quelqu’un qui serait à l’origine de ces paroles ou de ces lignes. Pour se rendre compte de cela, il suffit de s’imaginer devant un robot comme par exemple un endosquelette de « Terminator » (sans sa peau humaine) une pure création d'une intelligence artificielle et l’imaginer en train de nous adresser une parole quelconque : « Ceci est un arbre ! », on se sent alors envahi par une sensation étrange, presqu’un dégoût ou peut-être une angoisse profonde.

Dans ces deux cas de figures, les exemples (être seul sur une autre planète et le robot qui parle) fonctionnent très bien en ce qui me concerne, et pour vous ?

Bonsoir,

100 % d'accord.

L'anthropomorphisme est un automatisme mental.

Impossible de lire une phrase cohérente sans lui attribuer une personnalité émettrice, personnalité encadrée par sa nécessité et sa suffisance a priori.

On pourrait même parler de biais cognitif inné, tant cette projection est systématique.

Lorsque vous regardez les nuages, ne tentez-vous pas automatiquement de reconnaître des visages parmi toutes ces formes pourtant entendues comme aléatoires ?

Cet automatisme est sans doute du même ordre : c'est une induction spontanée.

Le théisme et le conspirationnisme serait-il des biais cognitif du même ordre, sans que cela n'engage leur vérité ni leur fausseté ?

Plutôt que de biais cognitif, je parlerais plutôt de conflit entre la perception et l'entendement, sachant que la perception a son propre système d'interprétation, indépendant de l'entendement.

 

Quant à l'homme seul au monde, qui ne saurais se parler à lui-même sans imaginer un interlocuteur, je peux témoigner.

En effet, étant un adepte des monologues psychotiques, j'ai toujours besoin d'objectiver et de personnifier une audience.

Cet aval est nécessaire à la motorisation de la communication et de l'information, ainsi qu'à son inhibition, ses tabous.

A chaque public, à chaque audience, correspond des combinaisons de moteurs et d'inhibiteurs.

Et si la solitude dissout les tabous, la pensée peut parfois aller à la vitesse de la lumière tant les feux rouges et les stops peuvent alors disparaître par axiomatisation gratuite, dont le doute s'opèrera ensuite d'aval en amont.

Cordialement, Fraction

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 42 minutes, Fraction a dit :

Bonsoir,

100 % d'accord.

L'anthropomorphisme est un automatisme mental.

Impossible de lire une phrase cohérente sans lui attribuer une personnalité émettrice, personnalité encadrée par sa nécessité et sa suffisance a priori.

On pourrait même parler de biais cognitif inné, tant cette projection est systématique.

Lorsque vous regardez les nuages, ne tentez-vous pas automatiquement de reconnaître des visages parmi toutes ces formes pourtant entendues comme aléatoires ?

Cet automatisme est sans doute du même ordre : c'est une induction spontanée.

Le théisme et le conspirationnisme serait-il des biais cognitif du même ordre, sans que cela n'engage leur vérité ni leur fausseté ?

Plutôt que de biais cognitif, je parlerais plutôt de conflit entre la perception et l'entendement, sachant que la perception a son propre système d'interprétation, indépendant de l'entendement.

 

Quant à l'homme seul au monde, qui ne saurais se parler à lui-même sans imaginer un interlocuteur, je peux témoigner.

En effet, étant un adepte des monologues psychotiques, j'ai toujours besoin d'objectiver et de personnifier une audience.

Cet aval est nécessaire à la motorisation de la communication et de l'information, ainsi qu'à son inhibition, ses tabous.

A chaque public, à chaque audience, correspond des combinaisons de moteurs et d'inhibiteurs.

Et si la solitude dissout les tabous, la pensée peut parfois aller à la vitesse de la lumière tant les feux rouges et les stops peuvent alors disparaître par axiomatisation gratuite, dont le doute s'opèrera ensuite d'aval en amont.

Cordialement, Fraction

Ça fait plaisir de lire ces lignes ! 

Ceci étant, j'attribue le phénomène décrit dans le sujet au "soi" de l'humain. Le "soi" ne peut se former qu'en présence de l'autre. Ainsi personne ne peut être totalement seul, on est seul ou isolé "par rapport" aux autres, on a besoin des autres même lorsqu'on souhaite être et rester seul sinon notre solitude n'a pas de sens.

Maintenant, est-ce que vous voyez un lien entre le "soi" et la capacité à la parole chez l'homme ? Comment expliquer que le "soi" puisse avoir une telle influence sur le langage de l'humain ? À première vue il n'y a aucun lien visible entre notre "soi" et le fait qu'on peut "parler" ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Flower00 Membre 5 116 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
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il y a 4 minutes, Groenland a dit :

Ça fait plaisir de lire ces lignes ! 

Ceci étant, j'attribue le phénomène décrit dans le sujet au "soi" de l'humain. Le "soi" ne peut se former qu'en présence de l'autre. Ainsi personne ne peut être totalement seul, on est seul ou isolé "par rapport" aux autres, on a besoin des autres même lorsqu'on souhaite être et rester seul sinon notre solitude n'a pas de sens.

Maintenant, est-ce que vous voyez un lien entre le "soi" et la capacité à la parole chez l'homme ? Comment expliquer que le "soi" puisse avoir une telle influence sur le langage de l'humain ? À première vue il n'y a aucun lien visible entre notre "soi" et le fait qu'on peut "parler" ?

Parler de soi n'est pas un exercice facile.

Combien de personnes parlent à leurs animaux ?

 

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 001 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 49 minutes, Groenland a dit :

Ça fait plaisir de lire ces lignes ! 

Ceci étant, j'attribue le phénomène décrit dans le sujet au "soi" de l'humain. Le "soi" ne peut se former qu'en présence de l'autre. Ainsi personne ne peut être totalement seul, on est seul ou isolé "par rapport" aux autres, on a besoin des autres même lorsqu'on souhaite être et rester seul sinon notre solitude n'a pas de sens.

Maintenant, est-ce que vous voyez un lien entre le "soi" et la capacité à la parole chez l'homme ? Comment expliquer que le "soi" puisse avoir une telle influence sur le langage de l'humain ? À première vue il n'y a aucun lien visible entre notre "soi" et le fait qu'on peut "parler" ?

Je ne suis pas encore certain que l'homme soit une créature nécessairement sociale.

Mais il est vrai que deux de nos appareils organiques sont là pour en témoigner : l'appareil sexuel et l'appareil vocal.

Soit, un homme absolument solitaire serait un homme mutilé, mais serait-il pour autant menacé de dégénérescence ?

Ou existe-t-il un niveau d'énergie viable et pérenne qui serait parfaitement asocial ?

L'ermite et l'abstinent ont-ils une âme en putréfaction, une volonté en déchéance ?

Ou alors cherchent-ils un niveau d'énergie inférieur, entre eux-mêmes et les absolus ?

Ceux qui en sont sûrs ne savent pas grand chose, tout comme ceux qui sont sûrs du contraire.

 

N'y a-t-il pas un autrui en soi-même qui permette à l'ermite d'utiliser la parole comme un support formel à sa pensée, sans pulsion communicatrice proéminente ?

Je constate que nombre de communicateurs ont beaucoup de choses à prouver, et beaucoup d'âmes à séduire.

Mais qu'en est-il de ceux qui s'en affranchissent ?

Finalement, séduire les autres est plus aisé que de se séduire soi-même, et l'annonce de la mort d'un homme est souvent plus douloureuse pour ses proches que pour lui-même.

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Invité Groenland
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Il y a 1 heure, Flower00 a dit :

Parler de soi n'est pas un exercice facile.

Combien de personnes parlent à leurs animaux ?

 

Il m'est arrivé à moi aussi parler à des animaux. Mais d'après mon expérience dans cet exercice on reste conscient de ce qu'on est en train de faire on n'oublie pas vraiment que l'animal à qui on parle il ne nous comprend pas au final. C'est comme une maman qui parle à son nourrisson. D'ailleurs j'ai remarqué qu'on parle souvent de ses problèmes avec les autres avec les animaux, en quelque sorte j'ai l'impression qu'on ne fait que "se vider" par notre parole devant l'animal, il ne s'agit donc aucunement d'une conversation ou d'une tentative de conversation.... et si on essaie parfois de converser avec un animal, on s'en rend compte très rapidement de notre bêtise. Bref, en temps normal on parle à un animal en toute connaissance de cause.

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Posté(e)
Il y a 2 heures, Fraction a dit :

Je ne suis pas encore certain que l'homme soit une créature nécessairement sociale.

Mais il est vrai que deux de nos appareils organiques sont là pour en témoigner : l'appareil sexuel et l'appareil vocal.

Soit, un homme absolument solitaire serait un homme mutilé, mais serait-il pour autant menacé de dégénérescence ?

Ou existe-t-il un niveau d'énergie viable et pérenne qui serait parfaitement asocial ?

L'ermite et l'abstinent ont-ils une âme en putréfaction, une volonté en déchéance ?

Ou alors cherchent-ils un niveau d'énergie inférieur, entre eux-mêmes et les absolus ?

Ceux qui en sont sûrs ne savent pas grand chose, tout comme ceux qui sont sûrs du contraire.

 

N'y a-t-il pas un autrui en soi-même qui permette à l'ermite d'utiliser la parole comme un support formel à sa pensée, sans pulsion communicatrice proéminente ?

Je constate que nombre de communicateurs ont beaucoup de choses à prouver, et beaucoup d'âmes à séduire.

Mais qu'en est-il de ceux qui s'en affranchissent ?

Finalement, séduire les autres est plus aisé que de se séduire soi-même, et l'annonce de la mort d'un homme est souvent plus douloureuse pour ses proches que pour lui-même.

J'aime beaucoup le caractère de l'érmite. Mais l'érmite reste un type ingrat, car il a vécu un temps de sa vie parmi les hommes, son soi y est formé, sa personnalité aussi. Mais à la fin il donne un coup de pied à tout et s'en va pour vivre en solitaire. Le soi de l'érmite est donc déjà bien formé avant qu'il ne décide d'aller vivre en forêt....

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 001 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 19 heures, Groenland a dit :

J'aime beaucoup le caractère de l'érmite. Mais l'érmite reste un type ingrat, car il a vécu un temps de sa vie parmi les hommes, son soi y est formé, sa personnalité aussi. Mais à la fin il donne un coup de pied à tout et s'en va pour vivre en solitaire. Le soi de l'érmite est donc déjà bien formé avant qu'il ne décide d'aller vivre en forêt....

Bonsoir,

Là, vous moralisez la démarche de l'ermite alors que je voulais seulement rationaliser son mode de vie.

Oui, le contrat social avec notre pays d'origine est impérissable.

Mais dans le cas de l'ermite, il ne s'agit pas de rompre avec son pays en tant que nation, mais en tant qu'environnement.

La France est un "qui" avant d'être un "quoi".

Ce "qui" environnemental est susceptible d'antagonismes, de l'opposition à la rupture, en passant par la défiance.

Or, je perçois la rupture comme préférable au mépris, qui ne grandit jamais personne.

Et que le tribut que nous devons à notre condition initiale n'est, quoiqu'il en soit, pas honorable, faute d'insolvabilité.

Cordialement, Fraction

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Membre, 153ans Posté(e)
Flower00 Membre 5 116 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 20 heures, Groenland a dit :

Il m'est arrivé à moi aussi parler à des animaux. Mais d'après mon expérience dans cet exercice on reste conscient de ce qu'on est en train de faire on n'oublie pas vraiment que l'animal à qui on parle il ne nous comprend pas au final. C'est comme une maman qui parle à son nourrisson. D'ailleurs j'ai remarqué qu'on parle souvent de ses problèmes avec les autres avec les animaux, en quelque sorte j'ai l'impression qu'on ne fait que "se vider" par notre parole devant l'animal, il ne s'agit donc aucunement d'une conversation ou d'une tentative de conversation.... et si on essaie parfois de converser avec un animal, on s'en rend compte très rapidement de notre bêtise. Bref, en temps normal on parle à un animal en toute connaissance de cause.

Le nourrisson comprend le langage de sa maman, c'est même la base de son éducation.

Quant au chien, un SDF disait : Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien.

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il y a 22 minutes, Fraction a dit :

Or, je perçois la rupture comme préférable au mépris, qui ne grandit jamais personne.

 

La rupture est la pire des mépris. Je suis sûr que vous le savez mais peut-être que vous ne le réalisez pas.

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 001 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Groenland a dit :

La rupture est la pire des mépris. Je suis sûr que vous le savez mais peut-être que vous ne le réalisez pas.

Parfois il vaut mieux se quitter plutôt que se dénigrer, réciproquement ou pas.

Moralement, la dignité d'une relation de dépendance précède son amour.

Lorsque cette dignité est compromise, ou lorsque la relation de dépendance est trop inégale, inique, ou inéquitable, que l'autre envahit votre espace mental et moral, même inconsciemment, ou que l'antipathie s'insère jusqu'à notre adn, la rupture peut être souhaitable.

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Posté(e)
il y a 1 minute, Fraction a dit :

Parfois il vaut mieux se quitter plutôt que se dénigrer, réciproquement ou pas.

Moralement, la dignité d'une relation de dépendance précède son amour.

Lorsque cette dignité est compromise, ou lorsque la relation de dépendance est trop inégale, inique, ou inéquitable, que l'autre envahit votre espace mental et moral, même inconsciemment, que l'antipathie s'insère jusqu'à notre adn, la rupture peut être souhaitable.

C'est tout à fait exacte ce que vous dites, parfois il n'y a guère le choix.

Mais imaginez vous aussi dans la peau de celui ou celle qui se fait éjecter, c'est plus que terrible pour lui.

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 001 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
à l’instant, Groenland a dit :

C'est tout à fait exacte ce que vous dites, parfois il n'y a guère le choix.

Mais imaginez vous aussi dans la peau de celui ou celle qui se fait éjecter, c'est plus que terrible pour lui.

L'amour a les défauts de ses qualités.

Son amplitude contractuelle va de la fusion à l'aliénation.

Son amplitude morale va du sacrifice à la cruauté.

Oui, c'est terrible d'être quitté, et celui qui en fait le choix doit savoir user de diplomatie, faire la paix avant ou après la faillite.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Flower00 Membre 5 116 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
Posté(e)

L'idéal, c'est d'avoir le cœur suffisamment pur pour pouvoir parler avec son accord.

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