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L'improvisation en philosophie


HegelProblem

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Nouveau, 23ans Posté(e)
HegelProblem Nouveau 3 messages
Baby Forumeur‚ 23ans‚
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Bonjour,
Je suis en train de rechercher en quoi l'improvisation, dans son sens le plus large, peut être analysée en philosophie. Se rapporte-t-elle principalement à l'art ? à la liberté ? Quel point de vue philosophique peut-on avoir sur l'improvisation ?

Merci de votre aide !

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 402 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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il y a 8 minutes, HegelProblem a dit :

Bonjour,
Je suis en train de rechercher en quoi l'improvisation, dans son sens le plus large, peut être analysée en philosophie. Se rapporte-t-elle principalement à l'art ? à la liberté ? Quel point de vue philosophique peut-on avoir sur l'improvisation ?

Merci de votre aide !

L'improvisation fait sens en musique parce que justement ce n'est pas vraiment un langage (personne ne peut commander une pizza uniquement en jouant de la musique). En philosophie improviser impliquerait de ne plus réfléchir et de parler sans trop savoir ce qui va suivre. En musique on ne pensera plus en terme théorique, en suivant le cercle des quintes, improvisation modale ou tonale, in vs out etc. On aura néanmoins une idée du temps que nous avons pour improviser (4 ou 8 mesures par exemple) et on sait qu'il faudra fabriquer une ou plusieurs émotions dans ce laps de temps. L'improvisation est un moment où on lâche la partition pour des variations autour du thème principal.

Est ce qu'il est possible d'improviser en philosophie? Sans doute oui, si j'ai une conférence à faire sur "la liberté" et que j'ai 1h, j'aurais chronométré ma lecture pour tenir 50 minutes et je me garde 10 minutes pour "sentir la salle" pour rebondir sur l'émotion de ma salle, utiliser des anecdotes afin de récupérer mon audience si elle s'endort un peu... Mais je ne vois pas comment mon improvisation pourrait apporter un élément essentiel auquel je n'aurais pas pensé durant mes semaines de travail en amont.

L'autre option est basé sur une ancienne tradition juive consistant à pousser une conversation jusqu'à l'absurde afin d'en faire totalement le tour... ça implique plusieurs improvisateurs. 

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
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il y a une heure, HegelProblem a dit :

Bonjour,
Je suis en train de rechercher en quoi l'improvisation, dans son sens le plus large, peut être analysée en philosophie. Se rapporte-t-elle principalement à l'art ? à la liberté ? Quel point de vue philosophique peut-on avoir sur l'improvisation ?

Merci de votre aide !

Est-ce que notre langage par exemple peut-être considéré comme une improvisation ? Lorsqu'on parle et qu'on prononce des phrases les unes apres les autres, est-ce qu'on réfléchit ou bien on improvise. Il y a aussi une idée qui consiste à dire que la parole précède la pensée, on est des êtres capables de penser parce qu'on est capable de parole et non l'inverse... mais bon la philosophie du langage est un univers à part, il ne s'agit là que de quelques pistes.

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 272 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
il y a 56 minutes, HegelProblem a dit :

Bonjour,
Je suis en train de rechercher en quoi l'improvisation, dans son sens le plus large, peut être analysée en philosophie. Se rapporte-t-elle principalement à l'art ? à la liberté ? Quel point de vue philosophique peut-on avoir sur l'improvisation ?

Merci de votre aide ! 

Étymol. et Hist. 1642 « chanter ou composer sans préparation » (Oudin Fr.-Ital.). Empr. à l'ital. improvvisare « id. » (dep. 1547, La Gigantea ds Batt.), dér. de improvviso « qui arrive de manière imprévue », empr. au lat. imprōvīsus « id. », composé de in- et de prōvīsus, part. passé de prōvidēre « prévoir ».

https://www.cnrtl.fr/etymologie/improviser

A. − Dans le domaine artistique
1. MUS.
a) Art, action de composer et d'exécuter simultanément.

2. LITT.

a) Art, action de composer et d'exprimer simultanément.
 

 

B. − P. ext.

1. Action de créer, de réaliser subitement (quelque chose).

2.

a) Le fait de préparer ou de réaliser (quelque chose) en grande hâte et au pied levé.

b) Ce qui est préparé hâtivement, au dernier moment.
 
Prévu, imprévu, imprévisible.
"Prévoir", "pourvoir" ? 
Étymol. et Hist.1. 1284 [ms.] «concevoir, imaginer d'avance ce qui doit arriver» (Brunet Latin, Trésor); 2. a) 1537 [éd.] «envisager les événements à venir et prendre les mesures, les précautions nécessaires» (J. Marot, Sur les deux heureux voyages de Genes et Venise, Lyon, F. Juste, fol. 63 ro); b) α) 1669 «disposer, organiser d'avance» (Racine, Britannicus, IV, 4, 1391 ds OEuvres, éd. P. Mesnard, t.2, p.322); β) 1960 comme prévu (Univers écon. et soc., loc. cit.). Empr. au lat. praevidere «voir auparavant, apercevoir d'avance, prévoir» (de prae-, v. pré- et videre, v. voir), francisé d'apr. voir. L'a. fr. employait, de préférence à prévoir, le verbe pourvoir* au sens de «concevoir, envisager»
 
.........
 
"Gouverner, c'est prévoir" a dit quelqu'un.  
 
Et il y a le fait de la substantivation. L'"improvisation" peut-elle être ou devenir une technique ? Y a-t-il un art d'improviser ? Quels sont leurs rapports ? L'impro est-elle une lacune dans la technique ?
 
Dans tous les cas, il me semble que vous êtes confronté au problème du temps et de la création (art, politique...). Ainsi que des canons (en art), règles, modèles, représentations...  
 
C'est à vous de décider sur quel registre vous allez jouer, selon la problématique que vous identifierez.
 
Pensez peut-être aussi aux différentes valeurs que prend le terme selon les contextes et l'intention : dans certains cas c'est l'improvisation comme simultanéité entre composition et réalisation (et on y associera le talent voire le génie, l'inspiration et la spontanéité, etc.) dans l'autre c'est l'impréparation, la négligence voire l'incompétence qui sont pointées (en politique, par ex.). 
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Invité riad**
Invités, Posté(e)
Invité riad**
Invité riad** Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, Groenland a dit :

 Il y a aussi une idée qui consiste à dire que la parole précède la pensée, on est des êtres capables de penser parce qu'on est capable de parole et non l'inverse...

Et toi tu penses quoi de cette théorie, Parce que comme disait...., merde j'ai oublié son nom, c'était sur le bout de ma langue, mais bon selon cette théorie je suis en train de mentir, puisque la langue précède la pensée je ne peux pas penser à une personne dont j'ai oublié le nom.

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Invité Groenland
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Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 29 minutes, riad** a dit :

Et toi tu penses quoi de cette théorie, Parce que comme disait...., merde j'ai oublié son nom, c'était sur le bout de ma langue, mais bon selon cette théorie je suis en train de mentir, puisque la langue précède la pensée je ne peux pas penser à une personne dont j'ai oublié le nom.

Je ne te connais pas plus que ça mais oui riad, tu as raison ! Tu as oublié son nom, or il n'y a de lui que le nom... :hi:

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Invité riad**
Invités, Posté(e)
Invité riad**
Invité riad** Invités 0 message
Posté(e)
il y a 23 minutes, Groenland a dit :

Je ne te connais pas plus que ça mais oui riad, tu as raison ! Tu as oublié son nom, or il n'y a de lui que le nom... :hi:

Même si le problème n'est pas encore définitivement résolu, beaucoup de philosophes et de cogniticiens reconnaissent aujourd'hui la possibilité d'avoir des pensées plus ou moins élaboré sans langage, d'autres pensent qu'il existe même un langage caché dans lequel le cerveau pense.

Naïvement il nous a tous arrivé qu'on trouve pas les mots pour dire ce qu'on pense, preuve qu'on avait des pensées sans mots.

j'ai vu un cours sur le sujet de Stanislas Deahen sur le site du collège de France il y a quelques jours, je te mets  le lien :

https://www.college-de-france.fr/site/stanislas-dehaene/course-2020-09-08-09h30.htm

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 621 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, HegelProblem a dit :

Bonjour,
Je suis en train de rechercher en quoi l'improvisation, dans son sens le plus large, peut être analysée en philosophie. Se rapporte-t-elle principalement à l'art ? à la liberté ? Quel point de vue philosophique peut-on avoir sur l'improvisation ?

Merci de votre aide !

Bonjour,

Il n'existe pas de méthodologie péremptoire prompte à résoudre tous les problèmes d'une discipline.

Tout est art, même la rigoriste programmation informatique, de telle sorte qu'il n'existe pas deux codes identiques.

La méthode n'est que bribes tautologiques.

 

Le fil directeur de l'œuvre entretient une relation rétroactive avec son formalisme, son plastique.

L'auteur présume un premier jet, puis il le fait mûrir telle une embryogenèse douée d'appétits architecturaux.

L'auteur demande à son œuvre d'exprimer ces appétits, il est son serviteur autant qu'il est son maître.

C'est une relation symbiotique.

 

Aucune méthode rationnelle ne peut se substituer à cette rétroaction empirique.

C'est un peu comme la rétroaction nerf-muscle inhérente à la motricité : sans nerfs, sans retour d'expérience, pas de motricité cohérente.

Si bien qu'aucun cours magistral encyclopédique ne pourrait remplacer le labeur rétroactif de travaux pratiques supervisés.

L'improvisation est davantage une maturation de l'intuition qu'une écriture spontanée.

Elle fait corps avec son épreuve de réalité.

Cordialement, Fraction

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