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Procès des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher

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January

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Le président lit la déposition initiale d'Eric U. agent de propreté de Montrouge blessé le 8 janvier 2015 au niveau du visage par un tir d'arme à feu. Voici quelques extraits : "J'ai vu l'homme à moins de 10 mètres qui tient une arme au niveau de l'abdomen. IL a tiré. J'ai été touché au visage; "Je sens le sang dans la bouche et je sens que je suis blessé"; "Je n'ai même pas vu que la policière avait été touchée". 

Le 18 novembre 2015, cinq jours après les nouveaux attentats, Eric U. est réentendu par le juge d'instruction.  Le président en lit des extraits : "On a pensé que c'était quelqu'un qui avait la haine contre la police et qui jetait des cailloux sur la voiture de police", "J'ai pris une balle dans le visage. C'était irréel". "Je coulais du sang partout (sic). J'ai demandé à Laurent comment était mon visage, il m'a répondu: "Tu as de la chance, tu es en vie".

Le président lit l'expertise médicale pratiquée sur l'agent blessé : "plaie balistique faciale droite"."mise en place d'implants", "opération de chirurgie dentaire", "soin dentaire". 

Le président lit les dépositions de témoins des événements survenus à Montrouge le 8 janvier 2015. La plupart se sont constitués parties civiles.

 

Le président demande à Willy Prévost de se lever : Les Kouachi, vous nous avez dit que vous ne les connaissiez pas. Mais Amedy Coulibaly, il ne vous était pas étranger.  Vous êtes étonné que la personne que vous connaissiez soit implliquée ?

WIlly Prévost : bah oui  je suis choqué, quand j'ai vu ça.. A l'Hyper Cacher. Le jeudi . J'étais choqué, j'étais par terre. C'est pire que criminel, c'est un monstre. Ils ont détruit des vies, des gens qui se levaient pour aller travailler.. Jamais de ma vie j'aurais pu penser qu'il puisse faire un truc comme ça. Y'a pas de mots pour décrire ce qu'il a fait. Des gens après cinq ans ils sont encore dévastés. 

Le président vous avez partagé beaucoup de choses avec lui, ça vous a fait quoi quand vous avez appris ça ? 

WIlly Prévost: J'étais choqué, je  n'y croyais pas, j'ai cru qu'il y avait une erreur. Je compatis pas avec ce qu'il a fait. Aucun signe ne m'est venu à la tête de me dire que c'était un terroriste. Je le connaissais en tant que braqueur, délit de droit commun. 

Le président : Vous l'avez vu le 6 janvier pour la dernière fois ?

Willy Prevost: Je me suis trompé sur lui comme il m'a trompé, je me suis fait avoir. 

Le président demande à tous les accusés s'ils connaissaient Amedy Coulibaly ? Certains disent ne l'avoir jamais vu, d'autres, une ou de rares fois. 

Ali Riza Polat : Coulibaly je pensais le connaître, un ami, on a fait des trucs ensemble, on a couché avec des meufs. Apparemment c'est un pédophile, un terroriste. On a retrouvé des images pédophiles dans son ordi.  Coulibaly on était ami, il venait chez moi, y 'avait pas de problème. Je projetais de faire d'autres trucs mais pas un truc comme ça. Quand je l'ai connu, c'était un criminel déjà, moi aussi j'avoue. Il sortait de prison. Attention, c'était un criminel de droit commun, pas un criminel sanguinaire. Non sanguinaire, je pensais pas qu'il tuait des gens. Dès qu'il y avait des magouilles à faire on le faisait, mais pas ça. Tuer des gens, non. Moi je savais pas qu'il avait un double.... Il était costaud, s'il avait un problème avec quelqu'un il suffisait de le frapper.  Je ne le connaissais pas sous cet angle-là. En plus tuer une femme. A la rigueur... 

Le président le reprend : tuer un homme c'est pas mieux non plus.. 

Ali Riza Polat: Non.. Tu tues personne.

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Amar Ramdani connaissait lui aussi Coulibaly, il en était 'relativement proche.

Régis de Jorna demande : Quand vous apprenez-ça, les actes d'Amedy Coulibaly, ça vous fait quoi ? 

Amar Ramdani : Je tombe du 5e étage quand j'ai appris ça. C'est de la traîtrise (..) Je m'en veux d'un certain côté. Je sais pas ce que j'aurai pu faire. Peut-être être plus à l'écoute. Je l'ai vu le 6 janvier au soir. On s'est fait une poignée de main, il a été plus tactile. Mais j'ai rien décelé. Peut-être que j'ai pas été un bon pote, que j'ai pas su écouter.

Pastor Alwatik : Oui je connaissais Amedy Coulibaly. Jamais j'aurais cru qu'il puisse faire de telles atrocités. Moi je l'ai connu en détention, c'était quelqu'un de normal. J'ai pas vu de signe..

Le président : vous l'avez vu après la détention, assez proche des faits. 

Pastor Alwatik : Forcément pour faire ce gendre d'atrocités, c'est pas : "tu te réveilles un matin et.." Mais moi j'ai rien vu, c'est une vérité qui va me poursuivre toute ma vie et c'est comme ça. J'ai rien vu. J'ai rien vu du tout. Même si j'aurais vu, je me serais écarté de lui. Jamais j'aurais pu pensé qu'il puisse faire de telles monstruosités. 

 

Le président indique que la cour examinera à partir de lundi les faits commis à l'Hyper Cacher le 9 janvier 2015. Il répète que "ne seront pas diffusées les images des assassinats de Coulibaly filmées avec sa Go pro. "J'ai décidé qu'elles ne seront pas diffusées car elles ne sont pas utiles à la manifestation de la vérité. Il est inutile de rajouter de l'horreur à l'horreur, on comprend très bien ce qu'il s'est passé. Certaines photos choisies, permettant de s'apercevoir de ce qu'ont été les lieux et certaines scènes de crimes seront projetées. Certains photographies peuvent heurter la sensibilité de certains, je l'indique pour que les conseils des parties civiles puissent les avertir". 

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14ème jour... 

Le commissaire divisionnaire de la SAT

Les enquêteurs ont identifié Amedy Coulibaly grâce à son ADN sur une cagoule perdue sur le trottoir de Montrouge.

Des mandats de recherche dès le 8 janvier 2015 contre Amedy Coulibaly, mais il est introuvable. Et il surgit, dans l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2015 à 13h05.

La première victime d'Amedy est Yohan Cohen, mortellement blessé par les premiers tirs de Coulibaly dans le magasin Hyper Cacher. Amedy Coulibaly a eu ensuite un incident de tir, dans les premières minutes. A 13h13, trois personnes réussissent à s'enfuir. D'autres se cachent au sous-sol du magasin dans des chambres froides. D'autres sont pris en otage au rez-de-chaussée par Coulibaly. Il tue Philippe Braham père de famille de 45 ans, Michel Saada, Yoav Hattab, qui héroïquement a tenté de tuer le terroriste avec une arme posée dans le magasin. L'arme s'est enrayée. Le terroriste a abattu le jeune homme, qui n'avait que 21 ans.

L'enquêteur explique que Lassana Bathily, employé héroïque du magasin a tenté de convaincre des otages de fuir avec lui, il ne les a pas convaincus, mais lui est sorti par le monte-charges et va ensuite aider la police dehors. Il explique que la caissière, Zarie, est forcée par le terroriste de descendre chercher des otages au sous-sol. Vers 14h, il y aura 17 otages au rez-de-chaussée face au terroriste. Dont un père et son jeune enfant de moins de trois ans.

A 13h30, le terroriste cherche une connexion internet, puis il détruit des caméras de vidéosurveillance. Il cherche à savoir sur ordinateur ce que disent les chaînes de télé d'info en continu. L'enquêteur déplore 600 appels en une heure à l'Hyper Cacher, une gêne, énorme, pour les enquêteurs. Ce n'est qu'à 15h40, qu'un négociateur de la police (RAID et BRI sur place) a pu entrer en contact avec Amedy Coulibaly, qui était d'après le négociateur "calme, serein, sans aucune empathie et très déterminé". Coulibaly décrit son armement.

A 15h10, Coulibaly a lui-même appelé BFM pour "rectifier" ce qu'il entendait. BFM parlait d'otages, Coulibaly a tenu à faire savoir qu'il avait tué quatre otages à l'Hyper Cacher. A 16h, le terroriste a fait sa prière. Il dit qu'il est en lien avec les Kouachi.

A l'Hyper Cacher, l'assaut RAID et BRI est donné juste après 17h. Début de l'assaut par la porte arrière du magasin, pour faire "diversion", expliquait Jean-Michel Fauvergue alors chef du RAID. Puis le RAID a tué le terroriste par l'avant, après avoir ouvert le rideau de fer.

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Prsdt : Quelles étaient les revendications d'Amedy Coulibaly ? 

Témoin : Que viennent "François Hollande et Manuel Valls",  il a aussi demandé la libération de condamnés pour terrorisme.

L'enquêteur à la barre ne sait pas à quel moment Amedy Coulibaly a voulu affronter les forces de l'ordre, mais l'affrontement avec les forces de l'ordre est presque toujours ce qui est recherché, à la fin.

 

La cour va visionner des images choquantes de la scène de crime à l'Hyper Cacher, et cette fois le président de la cour prévient très clairement, ce qu'il n'avait pas assez fait il y a deux semaines, provoquant un choc pour des parties civiles face aux images de Charlie Hebdo.

Des caisses vertes, puis les rayons du magasin, avec des caddies renversés, des cartons éventrés, signes de la panique à l'arrivée du terroriste. Sur le sol carrelé, des traces de sang. Zoom sur le rayon 1 du magasin Hyper Cacher : on y voit les caddies renversés, et une chaise de bureau sur laquelle Amedy Coulibaly s'est assis, précise le policier. Et l'enquêteur montre les téléphones portables des otages posés dans un petit carton. L'enquêteur montre aussi la caméra GoPro avec laquelle Amedy Coulibaly a filmé ses premiers crimes à l'Hyper Cacher. La caméra est au milieu des chips et autres gâteaux apéritif. Au milieu de cartons éventrés. L'enquêteur montre ensuite le local de réception des marchandises. On voit des sacs de farine, qui ont servi à bloquer l'entrée du magasin, précise le policier. Au pied des palettes, un sac de sport avec des explosifs dans l'Hyper Cacher.

"vingt bâtons de dynamite de cent grammes chacun". L'enquêteur précise : "s'ils avaient été utilisés, c'est un effondrement d'immeuble".

L'enquêteur montre aussi, sur grand écran, les détonateurs et les mèches lentes, qu'avait apportés Amedy Coulibaly à l'Hyper Cacher ce 9 janvier 2015.

Dans un ordinateur, les enquêteurs ont retrouvé des messages avec un commanditaire présumé, écrit en phonétique. 1er message du 7 janvier 2015, qui demande de "faire" puis "travailler tout seul", "pas possible amis"... Message attribué dans l'enquête à Mohamed Belhoucine. Mohamed Belhoucine est un des quatorze accusés de ce procès, mais l'un des trois absents. Il est présumé mort en Syrie, comme son frère Mehdi. Ce sont eux qui avaient emmené en Syrie, juste avant les attentats, Hayat Boumeddiene, veuve de Coulibaly. 

Taser, chargeurs, pistolets Tokarev, Kalachnikov, l'arsenal de Coulibaly.. 

Les images montre le cadavre du terroriste, on visionne ensuite les images de la vidéosurveillance depuis le début jusqu'à la fin. 

Bande son : "Personne bouge ! Elle est où la clé ? Celui qui bouge, il va voir !"

"Tu t’appelles comment ? - Philippe - Philippe comment ? - Braham". A l’énoncé de cette identité, Amedy Coulibaly ouvre le feu.

"Que tous viennent ici ! Levez-vous ou je vais tous vous allumer ! Qui a la clé ?"

Le terroriste réclame le directeur (qui s'est enfui au tout début). Coulibaly dit : "va me le ramener, et avance-toi là-bas, sinon je t'en mets une aussi. Un geste brusque et je tue les femmes".

A une femme otage qui s'inquiète et dit que son bébé est dans la voiture, le terroriste répond : "Tu veux quoi le ramener ici ? Ils vont venir, la police, ils vont le prendre". 

"Vous êtes de quelle origine ?" Un otage répond : "Juif !" Le terroriste qui enchaîne : "Vous savez pourquoi je suis là alors ! Allah Akbar".

C'est Régis de Jorna qui lit le compte-rendu, les avocats pc se plaignent : pourquoi n'écoute-t-on pas la voix du terroriste ?

-Prsdt : on l'entendra plus tard, sur la vidéo de revendication. 

Sur ce, suspension d'audience. 

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On écoute l'appel de Coulibaly à BFM TV

Le journaliste demande : "Qu'est-ce que vous comptez faire ? Pourquoi vous êtes là ?

- Je suis là parce que l’Etat français a attaqué l’EI, le califat

Le journaliste : Vous avez reçu des instructions ? 

Le terroriste : Oui.

Le journaliste de BFMTV demande de qui vienne les instructions. Le terroriste répond qu'elle viennent de la part du calife, à l'époque Abou Bakr Al Baghdadi, calife depuis la création du califat de Daech en juin 2014.

Journaliste : Vous êtes en lien avec les deux frères ?

Coulibaly : oui on s'est synchronisé pour faire les opérations".

Le journaliste demande aussi à Coulibaly s'il a mené l'action avec une femme, la sienne, Hayat Boumeddiene ? Coulibaly nie. Ce 9 janvier 2015, sa femme a déjà fui en Syrie. Elle est l'une des accusés de ce procès, la seule femme, la grande absente, toujours en fuite.

Le journaliste demande à Coulibaly s'il sait combien de personnes sont avec lui, et on entend à travers le combiné, le terroriste qui demande aux otages combien ils sont. Et Coulibaly se vante d'avoir fait quatre morts. Il parle de 16 autres otages à l'Hyper Cacher. Le journaliste demande à Coulibaly s'il est prêt à négocier. Le terroriste prétend que oui, ce 9 janvier 2015. Le journaliste lui demande le groupe auquel il appartient. Coulibaly répète l'EI. Le journaliste lui demande s'il est allé en Syrie ou en Irak avec EI ? Non, répond Amedy Coulibaly.

Le journaliste demande s'il a visé le magasin pour une raison particulière ? Le terroriste répond qu'il a visé spécifiquement ce magasin juif.

Le journaliste demande si d'autres individus sont liés ? Coulibaly refuse de répondre. Commence à s'énerver. Demande à ce qu'on transmette son numéro à la police et raccroche. Le journaliste de BFMTV dit "OK, on transmet".

 

Pendant cet appel, on entend d'autres téléphones qui sonnent. Apparemment des téléphones du magasin. Jusqu'à 1300 appels se désole l'enquêteur à la barre, il peste  "un négociateur de la police, c'est tout l'inverse" de ce qu'on a entendu. Le négociateur aurait tout fait pour ne pas énerver le terroriste armé et avec des explosifs alors qu'il est face à des otages".

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La maire de Paris, Anne Hidalgo à la barre

L'élue parisienne est entendue sur pouvoir discrétionnaire du président de la cour d'assises. Les avocats de la défense ont déjà fait savoir qu'ils s'offusquaient. Les voilà qui quittent la salle, à demi-bruyamment.

Anne Hidalgo se retrouve donc devant la cour d'assises dans une salle aux bancs clairsemés, côté avocats de la défense. Il en reste néanmoins.

Anne Hidalgo "Merci beaucoup, M. le président".

La Maire de Paris a été sollicitée par SOS Racisme, le CRIF et l'UEJF.

Anne Hidalgo : Le 7 janvier 2015, je présentais mes voeux aux Parisiens et à la fin mon directeur de cabinet est venu me dire à l'oreille que des événements très graves se passaient au siège de Charlie Hebdo. Je me suis rendue immédiatement sur les lieux. En arrivant près de Charlie Hebdo, c'était la sidération. Nous ne savions pas encore ce qu'il s'était passé. J'ai croisé le regard du procureur François Molins. Il était livide. J'ai vu très vite aussi Patrick Pelloux, un ami, sortir de Charlie Hebdo se précipiter dans les bras de François Hollande et dire Charb est mort."

Anne Hidalgo se souvient d'avoir vu arriver la femme de Cabu et a pris conscience que Cabu devait être parmi les victimes. "Je suis restée longtemps avec les victimes", dit la maire de Paris. Elle explique que c'était le premier attentat auquel elle faisait face. "Mon rôle en tant que maire, je l’improvise". Elle essaye de faciliter les choses, à son niveau.

 

 

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Anne Hidalgo explique que le 9 janvier 2015, elle remet un titre de citoyen d'honneur pour Charlie Hebdo quand on lui dit "ça recommence" : nouvel attentat, cette fois, la prise d'otages par Amedy Coulibaly à l'Hyper Cacher.

Anne Hidalgo dit à la barre qu'elle se demande comment aider. Et elle dit qu'elle donne alors les plans du magasin Hyper Cacher, qui était un magasin de la ville de Paris.

"En tant que maire, je suis préoccupée par la montée de l'antisémitisme". Je sens une immense proximité avec l'équipe de Charlie Hebdo".

Elle dit qu'elle aime les caricatures depuis qu'elle est étudiante. Qu'elle se sent "des leurs". Elle veut dire à la barre ce que les attentats de janvier 2015 ont changé : "Notre ville a basculé, a perdu sa légèreté".

Elle parle des victimes, et redit l'importance des "valeurs de la République". Me Klugman, avocat pc, ex-adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie, s'offusque d'avoir entendu parler de récupération politique. Anne Hidalgo répond qu'elle est venue pour les valeurs de la République.

Avocat pc : Vous vous associez à la lutte contre l'islamisme radical ?

- bien sûr. Avec ces attentats qui venaient de loin... Je continue de défendre la laïcité, les valeurs de la République. Tout ce qui vient fracturer cette République ne va pas dans le sens des valeurs républicaines. L'islamisme radical a modifié nos sociétés. Ce combat pour les valeurs républicaines et la liberté d'expression va à l'encontre de cet islamisme radical." 

Elle parle de "combat contre cet islamisme radical et politique qui ne s'intègre pas dans les valeurs de notre République". 

Un avocat de la partie civile revient sur quelques mots déclarés au début du proc!s par la dessinatrice Coco. Elle avait dit à la barre : "J'en veux aussi aux complices dans la société qui ferment les yeux devant l'islamisme et qui baissent leur froc devant une idéologie. Je voulais pouvoir le dire ici". 

Me Cechman avocate d'une des parties civiles : "madame Hidalgo, vous connaissez les noms des victimes, vous les avez lus. Mais connaissez-vous les noms des accusés dans le box ?" 

Anne Hidalgo : "Non je ne les connais pas et je ne souhaite pas les connaitre", répond la maire de Paris "Je préfère m'attacher à la mémoire des victimes (..) Notre pays s'honore d'être un pays de droit". Les accusés protestent dans les deux box mais leurs avocats ne sont pas là pour réagir, une partie ayant décidé en signe de protestation de ne pas assister au témoignage d'Anne Hidalgo. 

L'avocat demande à l'édile parisienne si, à l'instar de la dessinatrice, elle pense que certains se sont "défroqués". 

Anne Hidalgo : "Je ne sais pas si on s'est défroqué mais en tout cas il faut se ressaisir." 

Anne Hidalgo termine, elle sort de la salle. Tous les avocats de la défense qui étaient sortis reviennent. 

 

Sans déconner y en a marre quand même de se crisper pour tout et pour rien ... 

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Ali Riza Polat prend la parole. Il revient sur cet individu, "qui assassiné le petit en bas de" chez lui.

"Ce mec c'est un indic. c’est pas des fanfaronnades. Il a tué le petit. Je l'ai balancé, on va sortir la vérité". Trente ans vas-y je les prends il n'y a pas de problème. ce que je fais c'est pour le petit (...)". 

L'accusé semble avoir des choses à dire mais est toujours aussi confus dans son propos. Il continue :  "La prison je vais la faire  vas-y je suis en prison pour rien, je vais la faire. Je vais faire tomber tout le monde. Je vous demande de déclassifier des photos. Un indic comme Hermant encore on peut le couvrir, mais un assassin non. Je vous demande juste, sortez moi ces deux documents et après je vais aller au JIRS et tout expliquer (...) Cette personne là se présente à la DGSI parce que c'est leur indic et dit qu'elle a des choses sur moi (...).

Le président essaie de le stopper mais impossible. 

Ali Riza Polat continue : Moi je vais aller voir la mère du petit, je vais lui dire de porter plainte.

Le président : On verra s'il y a un lien avec ce dossier, il y a un enquêteur de la DGSI qui va venir. Aujourd'hui on vous écoute mais tout ce que vous nous dites ne concerne pas ce dossier.

Ali Roza Polat : Si, ça concerne ce dossier car moi je suis dans les deux trucs. Il y a un indic qui est venu raconter des salades sur moi pour se couvrir de l'assassinat !

Le président : Monsieur Polat, on vous a entendu, on a entendu les conclusions de votre avocat. Ca suffit, merci.

Ali Riza Polat est intarissable. Du coup, on lui coupe son micro.

Le président : Monsieur Polat on ne vous entend pas. (le président a coupé son micro il y a quelques secondes). 

 

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Jour 15

On entend aujourd'hui les parties civiles dans l'attentat de l'hyper cacher.

Le président lit la déposition du directeur de l'hyper-cacher (il est parti en Israël peu après l'attentat). 

Le père de Yohan Cohen 

"Ce fameux 9 janvier je me trouvais sur mon lieu de travail, à 13 heures on me dit qu'il y a une prise d'otages à l'Hyper Cacher. Je prends ma voiture je vais là-bas. A 14 heures, on est pris en charge par la Croix-Rouge. [...] Entre 14h30 et l'assaut, il y a eu des fuites au niveau des médias, à 16 heures quelqu'un sort dit aucun mort, aucun blessé. je me dis que je vais voir mon fils. Puis après, on nous dit il y a 4 morts, c'est double peine. IL y a l'assaut à 17 heures, mais après plus aucune parole jusqu'à 20 heures.

Eric Cohen, papa de Yohan Cohen : "Puis une femme arrive et dit :" les gens que je vais appeler vous me suivez. Le premier nom qu'elle annonce c'est Cohen. Elle nous emmène ç la banque en face. je lui dis : "Mais dites-moi pour mon fils". je lui dis :"Mon fils il est parti". Elle acquiesce. Ma réaction a été très violente. J'ai frappé partout dans la banque. ma réaction était incontrôlable. Une réaction de papa. J'avais ma fille à la maison avec une partie de ma famille. On nous a mis dans une voiture.

Le soir ça a été des pleurs, des hurlements. Le pire a été le réveil le lendemain matin On a l'impression d'être des autres gens. 

Le président : Vous avez eu des détails sur la mort de votre fils ?

- Non on n'a eu aucun détail. A ce jour, j'ai toujours voulu préserver ma femme et ma fille, notre fille. La maman est toujours dans l'incapacité d'entendre quoique ce soit. 

J'ai dit à ma femme que Yohan n'avait pas souffert. Quand vous voyez toutes ces émissions, Zarie, c'est pas elle que j'incrimine... Moi pendant 6 ans, ma fille a cru que Yohan n'avait pas souffert. Quand là j'entends que Yohan a crié "au secours j'ai mal" et qu'il a agonisé pendant 30 minutes, imaginez le choc pour ma fille. J'en veux à personne. Pas à Zarie. Mais tous ces médias. Tout ce que j'ai essayé de cacher, ma fille sait maintenant que son frère a souffert. Quand votre fille voit ça dans une émission et se met à pleurer, qu'est ce que vous pouvez faire ?..

 C'est pas possible d'enlever la vie à un enfant de 20 ans, c'est là que c'est difficile. Cette facilité qu'il a eu à enlever la vie à mon fils et à trois autres personnes, je ne pardonnerai jamais. Pourquoi cette haine du juif ? Cette violence gratuite ? Je n'arrive pas à le cerner. Je ne prononcerai même pas son nom. Ceux dans la salle, je ne ceux même pas les regarder. Comment on peut aider à enlever la vie des gens ? 

Je veux m'exprimer bien, poliment, mais quand vous avez perdu votre fils. C'est difficile de le faire. Vous vous  rendez compte, ils ont aidé à tuer des personnes. Je ne sais même pas comment ils peuvent continuer à vivre". 

J'ai été indigné de voir la camaraderie entre les avocats de la défense et les prévenus. Vis-à-vis de nous, c'est un grand manque de dignité. Comment rigoler comme ça? Nous on a perdu des proches. Là ils sont accoudés comme à un bar, et ça rigole, et ça rigole. Moi j'ai perdu mon fils de 20 ans, et là ça rigole, c'est indécent". 

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Valérie Braham, veuve de Philippe Braham

Quand j'ai appris pour la policière de Montrouge, mes enfants étaient scolarisés à Montrouge. J'ai eu très peur et je ne voulais pas les envoyer à l'école. Mon mari m'a dit: "Mais pas du tout, on ne va pas arrêter de vivre à cause d'un petit con !". 

Vers 13h10, ma soeur m'appelle et me dit: Valérie tu es au courant, il y a une prise d'otages à l'Hyper Cacher à Vincennes. Je dis : c'est bon, Philippe il a fait les courses hier."

A 15h, elle va au commissariat et dit que son mari était là-bas : "Ils ne m'ont pas prise au sérieux, je n'avais aucune preuve". 

Elle doit attendre: "Ca a été les heures les plus longues de toute ma vie". Quand il y a eu l'assaut, j'ai regardé l'écran. j'ai même cru le voir. On nous a dit pas de victimes. Tout était chamboulé. J'ai appelé les gens, les hôpitaux, personne ne pouvait me répondre. Le président de la communauté a réussi je ne sais comment à avoir la réponse. Je vois mon beau-frère discutait avec lui. J'ai dit : "mais qu'est ce qu'il se passe ?? Mon beau-frère ne pouvait même pas me regarder.. Je n'y croyais pas. Tant que je ne le voyais pas, je ne pouvais pas y croire". 

"Je ne sais pas ce que je vais leur raconter à mes enfants plus tard. Il savent que leur papa est parti, que c'est un méchant monsieur qui l'a tué mais ils ne comprennent pas pourquoi un méchant voulait tuer papa. Je leur dis qu'on ne peut pas comprendre. Les conflits entre les pays, je n'y suis pour rien, mon mari il n'y était pour rien. Je suis en colère et je ne pardonnerai jamais". 

Elle ajoute : "Pour mes enfants, c'est fini les parcs, les Disneyland. ca fait cinq ans et demi que mes enfants n'ont pas été dans un parc". 

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Oncle de Yohan Cohen

 "Aujourd’hui, j’essaie d’accompagner mon beau-frère. Je l’ai quatre à cinq fois au téléphone par jour. Cet attentat a détruit sa vie. Aujourd’hui, vous allez chez ma mère, c’est un sanctuaire. Elle n’a plus que la peau sur les os. C’est pas qu’un enfant qui est mort, c’est toute une famille qui est morte. 

Ma sœur, quand elle vient en France, c’est un enfer. Ce n’est plus possible pour elle. Des fois elle vient le matin et repart le soir. Ma soeur, il faut l'accompagner chaque jour".

Au  sujet des accusés il dit : "moi je les juge pas des gens-là, mais je trouve que la justice a bien fait son travail. Coulibaly c’était pas la fin de l’histoire. Et ça me rassure de savoir qu’ils sont là, je pense que la justice sera faite. Moi je suis pour une police répressive. Hier, quand il y a eu des photos projetées, j'ai dit à mon beau-frère de sortir. J'ai reconnu le corps de mon neveu, je n'ai plus que cette image en tête. Je n'ai pas de souvenirs.

Aujourd'hui j'espère qu'on va trouver les coupables, apparemment ils sont dans le box. Enlever la vie à des gens, il n'y a rien de plus terrible. Ce procès ne fera pas avancer mon beau-frère et encore moins ma soeur. La colère, oui on a de la colère, mais surtout de l'impuissance. Etre impuissant et subir. Un enfant de 20 ans, Yohan. Il y a eu Charlie Hebdo, Montrouge. Yohan c'était son dernier jour, on ne voulait pas qu'il aille travailler ce jour-là, on lui a dit que c'était dangereux, il a voulu y aller. 

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Zarie Sibony

Caissière à lHyper Cacher, elle a été en contact direct avec Amedy Coulibaly.

"Je tiens à m'excuser auprès des familles des victimes en espérant que ce que je vais raconter en va pas faire grandir leur souffrance. Je témoigne au nom des victimes, parties ce jour-là, que je n'oublierai jamais. J'ai été là du début à la fin. Je faisais passer un poulet surgelé à la caisse. J'ai entendu la détonation, j'ai lâché le poulet qui s'est explosé par terre". 

"Si yohan n'avait pas été là en train de ranger un caddie, c'est sur moi que le terroriste aurait tiré. Yohan était blessé, il tenait sa joue dans sa main et il disait : "Au secours, Patrice, ça fait mal" (Patrice est le patron du magasin, il a été blessé mais a réussi à s'enfuir).

Puis j'entends le terroriste dire à quelqu'un : "comment tu t'appelles ?". J'entends une détonation. Je suis sous ma caisse. Philippe Braham est mort. j'entends les pas lourds du terroriste. Je vois sa tenue militaire, ses armes. Il m'a dit: "ha t'es pas encore morte toi, tu veux pas mourir ; et il a tiré. C'est quand j'ai vu l'impact dans ma caisse que j'ai compris que j'ai failli mourir.

J'ai vu les corps de Yohan et de Monsieur Braham. Je pensais qu'il faisait ça pour de l'argent. Je lui ai proposé de tout prendre. Il a rigolé il m'a dit :" tu crois vraiment que je suis venu pour de l'argent ?'. Puis il m'a expliqué qu'il faisait parti de la même équipe que les Kouachi, qu'ils s'étaient coordonnés. Puis il m'a dit: "vous les juifs vous aimez trop la vie, vous pensez que la vie c'est le plus important, alors que c'est la mort le plus important". 

Je voulais survivre, j'allais tout faire pour. Tout ce qu'il allait me demander j'allais le faire. Il a dit aussi: "vous êtes les deux choses que je déteste le plus au monde, vous êtes juifs, et français." 

Le terroriste a braqué l'arme sur l'autre caissière, Andrea. Il m'a dit: "tu as 10 secondes sinon je la tue". Je descends voir les autres en bas. J'étais paniquée, je criais, je leur disais de monter sinon il allait tuer d'autres personnes. En bas les gens ne comprenaient pas ce qu'il se passait en haut. Je leur disais qu'il avait tué des gens, qu'il fallait monter. Personne ne m'a écouté. Je suis remontée. Mes dents claquaient, s'entrechoquaient, j'avais tellement peur,  je n'arrivais même pas à parler.

J'ai récupéré mon téléphone, par réflexe j'ai appelé le 17 comme me l'a demandé le terroriste.  L'attente a été assez longue, tellement longue qu'il se permettait de se moquer de nous en disant qu'on était apparemment pas assez important pour la police pour qu'ils répondent. J'ai fini par appeler le commissariat de Saint-Mandé. Ils ont été en lien avec le preneur d'otages. 

Le terroriste a dit à Andrea d'aller fermer la porte. Elle bougeait pas elle était pétrifiée. J'ai dit il n'y a pas de problème, je vais la fermer. Puis j'ai vu Monsieur Saada, je lui ai dit: "Ne rentrez pas, vous ne pouvez pas rentrer". Il ne m'écoutait pas. Il m'a dit, ne vous inquiétez pas mademoiselle, je fais très vite, je prends juste une petite chose. L'heure correspondait à la fermeture pour Shabbat. Puis il a vu Monsieur Braham au sol, et le terroriste. Il s'est retourné mais le terroriste lui a tiré une balle dans le dos. Il est tombé en arrière, il tremblait et il est mort. Le terroriste a poussé le téléphone de monsieur Saada qui bloquait le rideau. et j'ai fermé le rideau de fer. Je me suis dit que j'étais en train de tous nous enterrer vivants. 

 

Zarie Sibony raconte comment Yoav Hattab a tenté de prendre l'arme. Il s'est fait tuer. 

 

"Le terroriste nous a demandé à Samuel et moi d'arracher toutes les caméras. Je pense qu'on en a oublié deux. Un des otages les a enlevées. Puis le terroriste a renversé les caddies, nous a demandé de s'assoir dessus.. Il nous a demandé quels étaient nos noms, âges, profession, religions. On était tous juifs français sauf deux. Il leur a dit qu'ils avaient mal choisi leur jour pour faire leurs courses.  Puis il nous a parlé de la Syrie, où l'armée française se permettait de tuer. On a dit qu'on n'y était pour rien. Il nous a dit: mais vous payez vos impôts, en cela vous êtes coupables".

Zarie Sibony va décrocher le téléphone qui sonne "Au bout du fil, des journalistes, un musulman qui dit du mal du terroriste. "On a enlevé les téléphones pour qu'ils s'arrêtent de sonner. Puis le terroriste est allé un moment dans le bureau sur un ordinateur. J'ai pleuré. Il m'a dit: "Ha tu pleures, mais pourquoi". Il osait faire des blagues, il disait : "allez-y mangez, c'est gratuit". En bas dans la chambre froide il y avait 6 personnes dont Sarah et son bébé. J'ai dit qu'il y avait personne en bas, et il m'a cru. En haut il y avait un autre enfant, un de 3 ans qui vomissait. J'ai demandé si je pouvais nettoyer; IL m'a dit oui, qu'on ne dise surtout pas que je fais du mal aux enfants. Son discours est si irrationnel, il vient de tuer des gens, sans coeur. 

Zarie Sibony a l'impression que les autres sont morts à cause d'elle, elle culpabilise.  "Le terroriste les a tués comme si c'était des objets alors que c'était des personnes, il a détruit des familles. Les familles des victimes, je pense à elle tous les jours". 

"A un moment, le terroriste nous a dit : 'Je vais prier dans le fond du magasin, ne tentez rien'. Samuel m'a dit : Zarie tu entends ? On entendait des coups et des voix sur la porte de secours. C'est la police qui essayait de rentrer. Mais la porte était bloquée par les palettes de farine que le terroriste avait voulu que l'on mette là. Des personnes avaient réussi à se sauver un peu avant. J'ai dit à Samuel: 'Je pense que la police est en train d'essayer de rentrer'. Les coups ont cessé. Je vois le terroriste qui avance vers nous; Toujours avec une arme dans une main'. 

 "Le terroriste a dit à la police: 'si vous essayez de continuer de rentrer, je les tue tous'. Pendant ces 4 heures, j'étais sûre de mourir. Je priais juste que ce soit une balle dans la tête, rapide, pas comme Yoav. Puis le rideau de fer s'est ouvert très lentement. Je ne sais pas pourquoi il ne nous a pas tués; Il avait le temps de le faire. J'ai vu les lasers rouges. Il y a eu trente détonations environ. Ça s'est arrêté. Un des otages a dit : 'c'est bon c'est terminé ils l'ont tué'. Je n'arrivais pas à le croire. Il fallait que je vois son corps mort. C'est la police qui a du nous pousser dehors. On nous a emmenés dans un endroit sécurisé, une banque. Là-bas, ils nous ont posé plein de questions. Moi, j'étais complètement déconnectée. Je regardais Andrea je lui disais : 'c'est fini, on est en vie'". 

 

Zarie Sibony vit aujourd'hui en Israël.

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Bruno L. 

"Michel (Saada) nous manque toujours depuis plus de 5 ans. Il a été assassiné alors qu'il allait acheter les pains de Shabbat. Chaque Shabbat qui passe on pense à Michel. Michel était quelqu'un de droit, de très honnête. Son humour nous manque à tous. Ma soeur a quitté la France. Quelques temps après, il manquait les lunettes de mon beau-frère, des petites choses, et  à ce moment-là on a appris que des organes n'avaient pas été restitués, son cerveau et du sang. Il explique que Michel Saada a dû être à nouveau enterré, avec tout ses organes. Dans la religion juive le repos ne peut se trouver qu'ainsi, il faut que le corps repose en paix dans son intégralité. 

Bruno L. s'adresse aux " inculpés": "dans la vie, on doit choisir ses amitiés (...) Dans un acte de terrorisme, de banditisme, si on vend une arme, une grenade, un gilet pare-balles, c'est qu'il y aura un but pas très clairs, du terrorisme au pire. IL faut assumer ce que va faire cette personne". 

 

La soeur de Michel Saada

Michel avait une grande lucidité sur ce qu'il se passait en France et en Europe. Il était très sensible à la menace antisémite. il se préparait à aller vivre en Israël et pourtant il aimait beaucoup la France. En 2014 il m'avait dit qu'ils allaient avec sa femme bientôt partir, d'ici "deux trois ans". Il m'a dit : "tu devrais faire pareil". cette phrase, elle revient sans cesse (...) Michel était un ange-gardien.

Cet attentat nous a détruits, fracassés en mille morceaux. Je voulais au début me protéger, me tenir à l'écart de l'instruction, du procès. Et puis je n'avais pas le courage non plus d'entamer les démarches. J'ai attendu le plus longtemps possible. Je n'ai rien fait pendant des années. (...) Finalement j'ai considéré qu'il était naturel de venir au procès. Pour mes enfants notamment. J'avais peur de regretter par la suite de ne pas l'avoir fait. Après des années de réflexion, nous nous sommes tous les trois, moi et mes enfants, constitués parties civiles car nous avons été impactés tous les trois. 

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Le père de Yoav Hattab

Mon fils a pris une balle dans la tête, il avait 21 ans. Depuis, notre vie a changé. On a eu une période très difficile". J'ai vécu avec les musulmans à Tunis, je ne peux pas oublier. Je ne supporte pas. Pourquoi la haine ?  Mon fils est rentré dans le magasin acheté une bouteille de vin ça lui a coûté la vie. 

Yoav Hattab est enterré à Jérusalem. J’ai perdu mon fils à l’âge de 21 ans mais je suis fier qu’il ait essayé de sauver ses frères français. Je suis fier. La communauté musulmane à Tunis, ils ont pleuré avec moi. Pour mon fils.

J'ai été reçu par monsieur François Hollande. Ils nous ont promis beaucoup de choses, la nationalité, j'ai rien eu, ils n'ont rien donné. Je demande la justice pour les gens qui ont fait mal à mon fils. Ils m'ont déchiré. Je veux qu'ils prennent ce qu'ils méritent.

La petite soeur de Yoav Hattab

En France en 2015, nous vivons la Shoah dans un Hyper Cacher. Yoav est allé au front, il a combattu pour tous. Venant de lui, cela ne m’étonne pas, il était toujours là pour les autres. (...)  L'histoire doit laisser place à Yoav Hattab, ce héros sans bouclier.

Lassana Bathily

Ma directrice était arabe, elle a été mutée porte de Vincennes et m'a demandé de la suivre. Quand je suis arrivée porte de Vincennes, c'était un magasin juif. Moi je suis musulman pratiquant. Je faisais le ramadan, j'avais mon tapis de prière. Il n'y a jamais eu de problème. Tout se passe très bien.(...) Aucun souci au niveau de la religion. Pour moi, c'est le respect qui compte.

Fin 2013, je suis parti au Mali. Quand je suis rentré, Yohan Cohen était là. Il avait été recruté. C'est devenu un ami, ça se passe très bien. Il aime la musique, le sport.

Lassana Bathily précise que Yohan lui avait dit que les juifs étaient mal vus. Il raconte qu'en sortant de l'Hyper Cacher, Yohan Cohen enlevait sa kippa, qu'il mettait une casquette, et qu'il retournait les sacs en plastique du magasin pour qu'on ne voit pas le logo. 

Le 9 janvier 2015, je suis arrivé le matin, avant Yohan (Cohen). On a ouvert le magasin, on est rentré. On avait fait une commande de surgelés. La commande est arrivée vers 12h20. On l'a mis dans les rayons avec Yohan". Lassana Bathily devait finir à 13 heures ce jour-là. 

Puis Lassana Bathily descend des produits au sous-sol. Puis il voit "une foule de personnes qui se bousculait pour descendre, parmi laquelle une maman et son enfant". "J'ai vu tous les gens étaient rouges, J'ai dit : 'Mais qu'est ce qu'il se passe. Ils m'ont dit: les terroristes sont rentrés dans le magasin. Je leur disais de se calmer. "

Ils s'enferment dans la réserve. "J’ai tiré la porte de l’intérieur pour bien bloquer. J’entends dans l’escalier quelqu’un qui descend, j’ai ouvert discrètement pour savoir, j’ai vu Zarie qui m'a dit 'Lassana est ce que tu as les clés sur toi ?'" 

Lassana Bathily explique que des personnes sont dans la chambre froide, d'autres dans la salle congélateur. Puis Lassana Bathily voit le patron Samuel. Il dit :" mais qu'est ce qu'il se passe ? C'est un braquage. Il m'a répondu : "non Lassana, c'est pas un braquage, il y a des gens qui sont tombés". 

Lassana Bathily appelle des personnes à l'extérieur et tente d'alerter sur les événements dans l'Hyper Cacher. "Le terroriste a envoyé Zarie en bas. Elle nous dit : si vous montez pas, il va faire un carnage. Tout le monde posait des questions, les gens cherchaient des portes, des issues de secours. Ca devenait stressant". 

Lassana Bathily propose de sortir en empruntant le monte-charge. "Ils ont préféré rester en bas". "J'ai proposé à ces personnes d'aller dans la chambre congélateur, en coupant le moteur. J'ai dit à ces personnes de mettre leur téléphone en mode avion". 

"Dans la vie, faut tenter". Il emprunte le monte-charge et "fonce vers la porte de secours". "Mon idée quand je sors du monte-charge c'est de prendre le périphérique et d'aller à la station essence à côté sur le périphérique."

Les policiers appellent Lassana Bathily quand il sort de l'Hyper Cacher : "J'ai montré mes mains pour montrer que j'avais rien sur moi. Les policiers me criaient: 'Arrêtez-vous, arrêtez-vous!'. Ils m'ont fouillé, ils n'ont rien trouvé. Ils m'ont demandé : 'Vous êtes combien dans le magasin?' J'ai dit une vingtaine. Ils m'ont dit : 'Quoi ? 20 terroristes ??'. J'ai compris qu'ils m'avaient pris pour un terroriste. Ils m'ont gardé pendant une heure trente dans une voiture. J'ai répété tout ce temps-là que je n'étais pas un terroriste".

Finalement Lassana Bathily aidera la police, en dessinant notamment le plan du magasin.

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Lassana Bathily explique avoir fait une demande de naturalisation en 2014. Il obtiendra la nationalité après l'attentat. 

Il déclare à la cour : "Avant d'obtenir la nationalité française, je me voyais déjà Français. La France m'a tout donné. Aujourd'hui, je vais dans les écoles, je parle de mon parcours. Je veux que les jeunes qu'ils ont la chance d'être nés en France, d'être éduqués en France".

Le président : Vous êtes du Mali. On apprend qu'Amedy Coulibaly est de la même origine que vous. Il est musulman. Il a dit qu'il avait tué ces quatre personnes à l'Hyper Cacher parce qu'elles étaient juives. Vous vous viviez en bonne intelligence avec ces personnes là, vous étiez musulman, elles juives, il n'y avait pas de problème. 

Lassana Bathily : En ile-de-France, il y a une dizaine de magasins Hyper Cacher. Ils sont tenus par des musulmans. Pour nous musulmans les juifs c'est des Frères, sauf les personnes qui se trompent. On se respecte. L'Hyper Cacher, c'est comme Franprix, Monoprix, c'est ouvert à tout le monde il y a des chrétiens, des juifs, des musulmans. La personne qui a tué mon frère, Yohan, elle vient de mon pays, (le Mali), quand je l'ai su, ça m'a fait très mal. Amedy Coulibaly n'a pas eu la même éducation que moi, il est né et a grandi en France, pas moi. (....) Il a du être entouré par de mauvaises personnes, avoir de mauvaises fréquentations. J'ai toujours du mal à comprendre son attitude". 

 

"Les terroristes ils sont là pour nous diviser, pour créer la haine entre les religions, les juifs les musulmans. Il y a eu des morts des blessés, mais nous on est plus fort, on continue de sortir, d'aller au bar. Ceux qui ont fait du mal, ce sont les terroristes, ce sont les ennemis de la République". "Les gens doivent arrêter de dire que les musulmans et les juifs c'est des ennemis. C'est pas les terroristes qui vont nous diviser. Il faut qu'on se donne la main. On ne juge pas une personne sans la connaître, sur sa tête. Pour moi, la religion c'est privé. je rentre chez moi, je fais ma prière. Avant d'être musulman, juif, chrétien, athée, on est des humains". 

"Après les attentats, la mairie de Paris m'a proposé de faire une formation". Il est aujourd'hui fonctionnaire pour le service de la jeunesse et des sports. 

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Me Szwarc, avocate PC : Vous nous avez dit que vous aviez dessiné les plans de l'Hyper Cacher. Les policiers avaient déjà des plans avant que vous ne leur en fournissiez ? 

Lassana Bathily : non je ne pense pas. Sinon ils ne m'en auraient pas demandé je pense.

Me Szwarc: Je vous pose cette question car hier Anne Hidalgo nous a dit qu'elle avait fourni les plans !"

Me Coutant-Peyre: Vous avez été traité comme un suspect quand vous êtes sorti de l'Hyper Cacher. On vous a passé des menottes. On vous a placé dans une voiture, en garde à vue pendant 1h30. Pourtant vous expliquiez aux policiers que vous étiez un employé. Après on vous demande de faire le plan. N'est-ce pas une heure et demie de perdu pour sauver les otages ? 

Lassana Bathily : je peux comprendre. Avant d'avoir les informations sur moi, ça prend du temps. Ils ont vu un noir rentrer dans le magasin. Ils m'ont fait comprendre pourquoi j'avais été arrêté, maltraité, et se sont excusés auprès de moi. Ils m'ont vraiment pris pour un complice mais même-moi si j'avais été à leur place, j'aurais peut-être fait la même chose. 

Me Coutant-Peyre: Vous êtes un homme tolérant monsieur. 

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Noémie S.

"J'étais dans le magasin, dans le fond, quand j'ai entendu la détonation. Au départ j'ai pensé à un accident de voiture. J'ai vu des gens courir, dire 'Vite il est armé'. J'ai suivi le mouvement, des gens qui couraient dans l'escalier. Je me suis retrouvée avec d'autres dans la réserve. On a cherché une sortie de secours, Zarie la caissière est venue nous voir en bas. Elle nous a dit de monter, elle nous a dit que c'était juste pour la caisse, que l'homme voulait l'argent. Nous on savait que c'était pas ça. Il y avait eu Charlie, Montrouge, on était dans un magasin Hyper Cacher.

Zarie est revenue nous voir et nous a répété de remonter que sinon il allait tuer tout le monde. Yoav et deux autres personnes sont montés.  Je suis restée dans la chambre froide pendant 4h avec 5 autres personnes dont un bébé. On s'est dit que s'il était seul il y avait des chances qu'il ne descende pas, qu'il ne laisserait pas les otages seuls en haut". 

[...]

"Ces 4 heures dans la chambre froide. C'était 4 heures de chuchotement, de murmure, il ne fallait pas faire de bruit. 

Vers 17 heures mon mari (avec qui elle communique par tél) me dit qu'il se passe quelque chose avec la police. J'ai compris que c'était l'assaut qui se préparait. On a entendu les détonations, puis plus rien. Impossible d'ouvrir la porte, on était figé, on ne savait pas ce que l'on allait trouver derrière. Nous avons été pris en charge.  Il fallait suivre les policiers, têtes baissées, pour ne pas voir ce qu'il s'était passé. C'était difficile, mes pieds marchaient dans des mares de sang. 

[...]

Noémie S. raconte qu'elle a beaucoup de mal à travailler (elle est infirmière), elle explique notamment : "J 'ai mon nom écrit, mon badge. Mon nom a une consonance juive, j'ai peur que l'on s'en prenne à moi. Je voulais témoigner pour montrer à la cour ce que nous avons vécu. Nous avons pas les images horribles que les gens ont vues en haut. Je remercie aussi Zarie d'avoir dit qu'il n'y avait personne en bas. Je voudrais dire aussi que ça n'est pas que l'attentat de Charlie Hebdo, c'est aussi celui de Montrouge et de l'Hyper Cacher. Ça n'est pas parce qu'on est juif qu'on mérite de mourir". 

 

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 Claire N.                                                                                                                                                                        

"J'ai entendu : ceci est un attentat. J'ai eu un éclair fulgurant. J’ai tout lâché. Je me suis jetée par terre te je me suis dit : je ne meurs pas aujourd'hui. J'avais l'impression qu'il me suivait du bout de son fusil, je rampais J'ai vu un monsieur allongé, pétrifié, les mains sur la tête il ne bougeait pas. J'ai tiré sur son pantalon pour lui dire de bouger que je puisse passer .J'ai vu au loin une porte entrouverte, je m'y suis engouffrée; c'était une réserve, très sombre. j'ai vu deux personnes blotties l'une contre l'autre, je suis allée avec eux. Une jeune fille pleurait et disait  : 'ma mère ne m'a pas suivie, ma mère ne m'a pas suivie, elle est dans le magasin'. L'homme avec elle passait des coups de fil doucement. La jeune fille était dans un état épouvantable.

On est resté là un bon moment. On était adossé à une porte. Un monsieur nous a dit qu'une barre empêchait la sortie. A trois on a soulevé la barre et on s'est retrouvé sur le parking fermé, sans issue, sauf à repasser par l'entrée. On a vu un hélicoptère dans le ciel, on a vu les forces de l'ordre arriver par la pelouse du périphérique. On s'est retrouvé là avec d'autres personnes, je ne sais pas d'où elles venaient. Les forces de l'ordre nous ont dit de rester là le temps qu'elles aillent chercher une pince pour ouvrir la grille. Elles nous ont permis de sortir par la grille, on a été au petit pont qui mène à Saint-Mandé et on a été reçus dans un restaurant pour nous réconforter. Nous allions tous être amenés au quai des Orfèvres. J'ai téléphoné à mes enfants. Il n'était au courant de rien, j'ai hurlé: Je suis vivante, je suis vivante. Mes enfants m'ont pris pour un peu folle." 

Claire N. elle aussi explique le stress post-traumatique et la peur permanente.. 

 

Elie O. 

Elie O. a tenté de faire ami-ami avec le terroriste, il explique : Mon but est de me faire passer pour un arabe, je parle très bien l'arabe. Les gens autour n'ont pas compris mon jeu. Il m'a pas lâché. Une dame m'a dit il y a de la dynamite. En tant que militaire j'ai regardé mais j'ai rien vu".

Elie O. explique qu'il échange avec Amedy Coulibaly. Il est officier dans l'armée israélienne, "mais je me fais passer pour un arabe." Il dit qu'il parle couramment  l'arabe. "J'étais en train de le charmer Amedy, de le fatiguer. (...) Je lui ai dit que je m'appelais Ali. Il voulait manger, j'ai dit aux autres de lui amener à manger. Il m'a dit : "c'est sec", j'ai dit aux autres : "Apportez lui de la mayonnaise". Le petit monsieur à la barre n'arrête pas de parler et livre une version inédite des faits. 

"Amedy a distillé un discours antisémite de première classe. Il a dit : "Je suis venu tuer les hommes mais pas les femmes. Je lui ai dit: "écoute Amedy, on va tous mourir. Viens on va regarder Internet. Je lui ai dit : regarde tout le monde dehors avec l'armement, on va tous mourir.

Je lui ai dit : "moi je connais le Coran comme ma poche". J'ai fait mes études à Fès.  Le prophète a dit : il faut faire la prière. On est allé au fond du multi. Le Raid et la BRB m'ont appelé plusieurs fois. Dès qu'il a fait deux fois la 2e sourate, j'ai dit aux autres otages de se coucher, je leur ai dit : "ca va péter de partout". C'est ce qui s'est passé. Le Raid rentre, ils ont coupé le courant; En avant, en avant en avant, j'ai dit : il est à droite. Ils ont tiré". 

"J'ai le don de capter toujours les situations, entre parenthèse, je suis toujours dans la défense (.. ) Je ne partirai pas de France, je suis fier d'être Français".

Prsdt : Zarie Sibony ne nous a pas parlé de tout ça..

Elie O. : Moi je vous donne le côté sécuritaire de ce qu'il s'est passé à l'Hyper Cacher. Moi j'ai vu la dame qui pleure à la télé hier, je la connais pas. 

Prsdt : elle n'a pas fait état de certains points, par exemple que vous avez fermé les yeux de monsieur Saada, est-ce qu'elle se trompe ? Vous nous donnez les éléments que personne ne nous a donnés. 

Elie O : Tout le monde était paralysé de peur.

Elie Korchia, avocat de Zarie Sibony, fait remarquer que personne ne s'est approché des corps. Il souligne par ailleurs que le corps de Monsieur Saada a été retrouvé avec les yeux ouverts. 

Elie O. Sur la prière qu'il aurait faite avec le terroriste: "J'ai dit Amedy, on va monter tous là-haut. En tant que musulman, on va faire la prière. Et il a répété les sourates".. 

Elie O. sur Amedy Coulibaly après l'assaut :  "Il avait 37 balles dans le corps, j'invente pas, c'est la police qui me l'a dit. il s'est levé comme un tigre, il est sorti". Elie O. explique que depuis, il  est resté très proche des policiers. "J'ai des entrées à la BRI quand je veux". (rires dans la salle). 

"J'ai eu la chance de secourir ces gens-là, j'en suis fier. Si jamais ça recommence, je fais pareil", conclut Elie O. avec un accent marqué. 

 

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Jean-Luc

Il explique comment il s'est retrouvé face au terroriste. Il dit qu'il est resté en bas du magasin après s'y être réfugié avec d'autres  "Je préfère être tétanisé en bas qu'en haut. Pour certains ça a été peut-être fatal. Il y a eu une deuxième détonation. Je reste au pied de l'escalier en colimaçon. J'entends encore deux coups de feu. Je me dis qu'il se passe encore quelque chose. Vu sa froideur, j'avais compris qu'il n'était pas là pour prendre la caisse, armé comme il était. A ce moment-là, personne ne peut penser qu'on ne va pas mourir, on attend notre mort.

On est resté 1h30 dans le congélateur, dans le noir, à genoux, on est dans une température basse, ça ne va pas se décongeler tout de suite. Il y a des crevettes... C'est la panique, surtout au niveau des femmes. Il nous fallait de la force, toutes ces paroles de peur, il fallait les enlever. On attend notre mort, on a envie que ça s'accélère. C'est compliqué, le temps devient infernal. On a les pieds dans l'eau, ça commence à décongeler.

On a eu le Raid plusieurs fois au téléphone. Ils nous disent de nous mettre à genoux, que dans 10 minutes ça va se faire. On leur dit alors où ont les clés, comme s'ils avaient besoin des clés pour rentrer ! Ils sont arrivés, on a vu des points rouges partout."

Il raconte l'évacuation vers le Crédit Mutuel, le retour chez lui, il retrouve sa femme, sa fille, et le lendemain, la peur qui s'installe... 

"Même vos proches ne vous comprennent pas, on a un mal solitaire, on est isolé".

 

Brigitte C. 

"Nous étions avec mon fiancé à l'époque, devenu mon mari, dans une voiture. On revenait d'un rendez-vous professionnel. On voulait prendre quelque chose à manger. On est sorti porte de Vincennes en direction de l'Hyper Cacher. Je lui dis "j'en ai pour 5 minutes", qu'il m'attende dans la voiture. Je suis dans un rayon au fond et je vois mon fiancé qui vient et je lui dis: 'Mais qu'est ce que tu fais là, je t'avais dit de pas venir.

A un moment, j'entends comme des pétards, mais comme des pétards assez lourds. On se dit que c'est pas des pétards d'enfants. Il y a des gens qui crient. Je me dis c'est pas possible. Je vois le début d'une Kalachnikov en train de tirer sur tout le monde, sans voir le terroriste. Je me suis dit il y a quelque chose de grave. Je reste ancrée dans le sol. A ne plus pouvoir bouger. A ce moment-là, je pèse 300 kilos, j'étais comme une statue. Mon fiancé m'attrape par la doudoune. Il a vu les gens descendre en bas. On descend tous. Tout le monde a peur, tout le monde crie. Dans l'escalier on tombe les uns sur les autres. je tombe sur des bouteilles de vin, je perds ma chaussure. Le verre me blesse au pied. 

On se dirige vers le frigo de droite. Le papa me donne le bébé qui est là. Je l'enroule dans ma doudoune pour ne pas qu'il ait froid. Les deux hommes prennent une bouteille de vin, pour la casser sur la tête du terroriste s'il descend. On s'assoit sur les cartons, j'ai le bébé dans les bras. Je dis à Serge mon fiancé d'appeler un ami, en lui demandant d'envoyer des hélicoptères. On est dans un délire, on espère pourvoir sortir indemne.

On a entendu des tirs, quelqu'un était mort. Une femme nous dit: 'je vous en supplie, montez". Je dis à mon mari : 'on monte'. On ne peut pas encore entendre des coups de feu. Nous sommes montés avec mon mari, l'enfant et le père de l'enfant".  On a du mal à pousser la porte. Pourquoi? Parce qu'il y avait Yoav, mort, une mare de sang. Mon mari me dit : 'Surtout ne regarde pas, c'est terrible". Mais on a l'instinct de regarder, il y a une mare de sang, il y a un jeune homme qui git, on marche dans son sang. A ce moment-là on se dit c'est sérieux, c'est pas un simple.

Le terroriste nous dit : "vous étiez en bas. Il y a un homme qui a essayé de me tuer, il n'a pas réussi. Voilà ce qui est arrivé. Si vous essayez de faire pareil, je vous tuerai et je tuerai d'autres otages".

 

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January Modérateur 61 965 messages
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Bien sûr on entend Yohan Cohen derrière les caddies. Il était criblé de balles. Avec un son qu'on ne peut pas imaginer. Je dis un son....  Devant les familles j'ai peut-être peur de... Un gémissement inimaginable. J'ai eu honte de moi, d'avoir mis mes mains sur les oreilles mais je ne pouvais pas. Il est vivant mais on se dit qu'il va partir. Il faut qu'il parte. Il souffre, ça ne doit pas durer. On a proposé à Yohan un médicament pour qu'il aille mieux mais c'était tellement... On essaye de faire quelque chose à notre façon. Coulibaly dit: "Ca nous prend la tête". Il en a marre de l'entendre.  Coulibaly a dit ensuite :" Vous voulez que je l'abatte, on lui a dit, non, on vous en supplie non". 

Coulibaly nous a dit pourquoi il était là, il nous parle des Kouachi, du calife... Il était fou, énervé, agacé, ça n'allait pas assez vite pour lui. Que la police n'arrive pas à le contacter, que ça mette trop de temps. Il a dit : "on a qu'à manger". Il dit qu'il voulait une table. On lui a fait une table de fortune avec un carton, les hommes ont été chercher à manger. Il nous a dit : 'Profitez-en, comme on va tous mourir ici dans la joie, la gaieté'. Puis il allait dans le bureau et revenait. Avant de mourir, il voulait absolument envoyer ses images de 'héros' comme il nous a dit. Il nous a demandé de poser tous nos portables dans un carton et est parti faire sa prière. Il a dit : "si quelqu'un bouge je tue". J'ai pris un portable, j'ai appelé ma maman pour lui dire au revoir et lui demander de s'occuper de mes enfants. (...) Puis j’ai appelé mon ex mari pour lui dire de s’occuper de nos trois enfants car je savais que je ne sortirais pas.

Puis le rideau s'est levé. On s'est dit qu'il allait tous nous tuer. Il était dans le bureau, il a avancé, il y a eu des échanges de balles. C'était une scène encourageante pour nous mais terrifiante. De la poudre, des tirs de Kalachnikov, un brouhaha. Les forces de l'ordre tirent un peu partout.  Je sens une balle, une brûlure. Je me dis j'ai reçu une balle, je suis morte.

Je dis à mon mari : "Pars, je vais mourir sous cette caisse. Pars, et refais ta vie et raconte ce qu'il s'est passé". Il (Coulibaly) était venu pour accomplir ce qu'on lui avait demandé de faire (elle suffoque et pleure).

Un CRS vient, me prend par le bras. je dis : 'non, de toute façon je vais mourir'. Il me dit que je suis consciente, qu'il ne va pas me laisser là. Moi je dis que le terroriste n'est pas mort, qu'il va se réveiller. Il m'extrait, mes jambes c'était du coton. Là on est plusieurs à courir. Mon mari me dit : "Cours". Je peux pas, je suis blessée. Là quelqu'un des forces de l'ordre m'a pris sur son épaule comme un sac à patates et m'a emmenée dans un camion du Samu. Je n'avais pas de balle dans le dos mais j'avais été fortement égratignée".  

Brigitte C. a été hospitalisée et sa plaie recousue.

 

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