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Procès des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher

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January

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Jour 10

Commissaire de la SDAT (Sous Direction Anti Terroriste)

Il a été saisi très rapidement, s'est rendu sur place, explique la scène - qui l'a marqué à vie. 

Le commissaire SDAT donne quelques chiffres sur cette enquête "hors norme", enquête en flagrance dès le 7 janvier avant la désignation de juges d'instruction. En 14 jours d'enquête en flagrance, autour de 18000 feuillets, 1400 PV, plus de 2000 scellés, 400 témoignages...

Le commissaire de la SDAT explique qu'une "ligne verte" avait été mise en service, avec 2 plateformes, 35 postes de téléphone branchés. Plus de 5000 appels ont été reçus. 244 signalements. Mais "le site a été piraté, saturé par un pirate"

Le commissaire explique qu'au début de la fuite des Kouachi, ils cherchent un troisième homme. "Le prénom Mourad a été entendu par des témoins". Le frère de la femme de Chérif Kouachi s'appelle Mourad : il est placé en garde à vue.

Ce premier gardé à vue est un jeune de 18 ans, lycéen, explique aux enquêteurs qu'il pratique l'islam et a regardé des vidéos de propagande mais sans être adepte. Il dit aux policiers qu'il ne reconnaît pas le califat de Daech, dit le commissaire.Pendant sa garde à vue, Mourad a expliqué aux enquêteurs qu'il était allé en cours, avait pris une leçon de conduite. Tout a été vérifié, explique le commissaire à la barre. Tout ce que disait Mourad était vrai. Il a été relâché le 9 janvier 2015 à 17h.

Le commissaire poursuit : son comportement a continué à interroger les enquêteurs, après. "Il a fait l'objet pendant de nombreux mois de surveillances techniques, il était très discret dans l'usage de son téléphone" note le policier. Le commissaire poursuit : "disparition inquiétante en 2016" de Mourad. Une de ses soeurs craint un départ en Syrie pour rejoindre l'EI. Il est arrêté en Bulgarie. Jugé en France en 2019, condamné à 9 ans de prison pour avoir voulu rejoindre une organisation terroriste, Daech.

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Le commissaire évoque la deuxième garde à vue : un beau-frère de Saïd Kouachi, prénommé Tarek B., es policiers se concentrent sur l'entourage familial, et les proches sont souvent parmi les premiers entendus, ou placés en garde à vue. La garde à vue de Tarek B. a aussi été rapidement levée, puis il a été surveillé pendant des mois, puis il a été de nouveau placé en garde à vue, pour ses liens avec deux des accusés présents aujourd'hui dans un box.

Dans la nuit du 7 au 8 janvier 2015, la soeur des frères Kouachi et son mari ont aussi été entendus, en GAV. La soeur des frères Kouachi leur déclare alors qu'elle estime ne pas pouvoir pratiquer sa religion musulmane en France, qu'elle songe à retourner vivre au Qatar, où elle s'est déjà rendue. Elle explique qu'elle a récemment regardé la télé avec son frère Saïd. Une émission qui parlait de l'animatrice Dorothée et de Cabu. Saïd lui aurait dit que Cabu était le dessinateur des caricatures de Mahomet dans CharlieHebdo.

La soeur des Kouachi parle des problèmes de vue de Saïd Kouachi, qui ne voit pas à un mètre. Elle parle aussi de la relation fusionnelle entre Saïd et Chérif Kouachi. Elle, avait des relations difficiles avec son frère Chérif.

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La femme de Saïd Kouachi explique aux enquêteurs que son mari est parti de chez eux à 7h30 le 7 janvier 2015. Elle dormait encore, ne savait pas comment il était habillé. Elle expliquait qu'il avait une gastro ce jour-là, avait pris un anti-vomitif en partant à Paris. Saïd Kouachi avait dit à sa femme qu'il allait faire les soldes avec son frère Chérif. Elle pensait que son mari Saïd allait rentrer le soir-même après avoir vu Chérif Kouachi. Ce qu'elle a expliqué aux enquêteurs. Elle n'avait jamais vu d'armes chez elle, ni de gilet tactique.

Le commissaire évoque plusieurs fois les problèmes de vue de Saïd Kouachi. L'enquêteur conclut qu'on ne sait pas si Saïd Kouachi a tiré, ou alors "on peut considérer qu’il a tiré au juger, ce n'est pas complètement anodin avec fusil d’assaut. Le commissaire explique qu'ils ont confirmation à l'imprimerie de Damartin qu'un lance-roquette fait partie de l'arsenal des Kouachi.

Le commissaire relate la fuite et la traque des Kouachi, jusqu'à l'imprimerie. Ils voulaient en découdre, ils voulaient mourir en martyrs. Quant à Amedy Coulibaly, lui ne sera repéré que le 9 janvier, jour où il entre dans l'hyper cacher..

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Me Coutant-Peyre reparle de l'ADN masculin non identifié retrouvé sur une sangle dans les affaires des Kouachi et sur la plaque de la C3 abandonnée rue de Meaux. 

Le commissaire de la SDAT : Cet ADN a été retrouvé aussi sur l'un des fusil d'assaut utilisé par les Kouachi . Il n'a pas été identifié.

Me Coutant-Peyre : il y a une procédure en 2010 dans laquelle apparaissent à de multiples reprises Monsieur Coulibaly et Chérif Kouachi. Savez-vous qui a demandé le non-lieu pour Chérif Kouachi pour 2013 ? C'est le parquet ! Amedy Coulibaly est un braqueur, il a de nombreuses condamnations. Notamment pour vols à main armée; Cinq ou six condamnation. Ca veut dire qu'il sait se fournir en arme. Pourquoi en 2014 tout s'arrête, la surveillance ?... 

Le commissaire : ces individus ont été jugés pour ces affaires. Ils n'ont pas fait l'objet d'investigation de la police judiciaire.

Me Coutant-Peyre évoque la commission parlementaire menée par Georges Fenech. Il y ait dit que la surveillance des Kouachi s'arrête en juin 2014. Me Coutant-Peyre ajoute que Chérif Kouachi serait allé faire un entraînement militaire en 2012. 

Le commissaire de la SDAT : c'était en 2011. Chérif Kouachi s'est rendu sur site. ces éléments ont été versés en procédure par la DGSI

Me Coutant-Peyre : ces informations ne surgissent pas en 2015 !

Le commissaire: Je les ai découverts quand ils ont été versés en procédure au moment de l'enquête.

Me CP : Ca représente quel budget (une enquête comme ça)?

Le commissaire de la SDAT  : Le budget de cette enquête hors-normes ne m'a pas intéressé au premier chef. Sachez Madame qu'à chaque mise en place du plan attentat comme Thalys, Strasbourg... à chaque fois il y a un retour d'expérience pour que l'on puisse s'améliorer.

 

L'AG interroge le commissaire sur les déclarations d'Aïcha Kouachi, soeur de Chérif et Saïd.

Témoin : "ils fonctionnaient comme un couple. C'était une blague entre nous". 

Sa soeur a évoqué Chérid, comme le "gourou de Saïd".  Chabane Kouachi, un des frères a dit que "Saïd était avant plutôt sage mais que plus il trainait avec Chérif, plus il était con". 

L'enquêteur au sujet de l'emprise de Chérif sur son frère Saïd  acquiesce. 

 

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A priori c'est le moment des révélations d'Ali Riza Polat... 

Ali Riza Polat : Je voudrais savoir ce qu'il a dit sur Tarek B. et le garage et Martinez.

Le commissaire:  Tarek B a été placé en gav dans le cadre de la recherche des Kouachi. Il nous explique qu'il est allé avec Saïd Kouachi dans un garage où il a rencontré Miguel Martinez et Abdelaziz Abbad. 

Ali Roza polat veut savoir quand son nom arrive.

Le commissaire: c'est par rapport à l'enquête, aux investigations à Fleury, à la fourniture de matériels. C'est grâce au témoignage de Willy Prévost que l'on s'intéresse à Monsieur Polat. Son nom n'était pas connu de la SDAT avant.

Ali Riza Polat : Monsieur le président, ça fait 5 ans et demi que je suis en prison. Il y en a dans le box qui disent n'importe quoi. Il y a trois-quatre mois, je suis tombée sur une cote (il donne son numéro).   (Ca n'est pas très clair...)

Il parle de deux frères pakistanais, indics de la police, "il y en a qui a tué un petit", "j'ai balancé au parquet de Paris". "Je vais tout balancer, ne vous inquiétez pas!. Pourquoi il n'y a pas l'audition déjà ??"

Le commissaire : l'audition de Monsieur Polat ressort après la garde à vue de WIlly Prévost. Ce sont des éléments qui nous permettront de l'identifier".

AG : on va essayer de communiquer le maximum d'informations par rapport aux éléments qui nous ont été donnés par Monsieur Polat cet été. Une enquête est en cours par la Jirs de Paris, nous apporterons le maximum d'éléments. Monsieur Polat dit que la personne qui témoigne sous X et qui le met en cause dans cette affaire est une personne qu'il pense avoir identifiée.

Ali Riza Polat : "Non c'est lui, je suis sûr que c'est lui."

L'avocat général poursuit : "Et cette personne a également commis des infractions importantes et Monsieur Polat les dénonce. Voilà les éléments transmis à la Jirs par Me Coutant-Peyre. Il s'agit de deux affaires différentes qui à mon sens n'ont pas grand chose à voir mais les investigations qui sont en cours nous éclaireront."

Ali Riza Polat Cette personne est un indicateur de la SDAT. Il disparait dans des rendez-vous. Il parle d'escroquerie immobilière, "de l'assassinat du petit". Il dit avoir donné le nom d'un avocat véreux,  d'un témoin... Ces gens-là ils ont assassiné quelqu'un d'une balle dans la tête !! 

Le président : quelle est la question que vous souhaitez poser au commissaire dans le dossier dans lequel vous êtes accusé?

Ali Riza Polat : Comment ça se fait qu'une fois qu'ils ont trouvé l'ADN, le 1er avril, avant que toute la clique se fasse attraper, Abbad, Martinez... Comment de Gennevilliers à la Belgique, Charleville, on revient vers moi ???  Les personnes là-bas sont des grosses merdes. Balances mythomanes.

Prsdt : S'il vous plait, vous êtes correct quand vous vous exprimez. Saïd Kouachi et Chérif Kouachi, vous les connaissez ?

- Je ne les connais pas et j'en ai jamais entendu parler avant. Si j'avais ces armes j'aurais fait un braquage, un fourgon blindé que j'ai trouvé moi-même. On me met en face de 17 familles de victimes qui pensent que j'ai cherché des armes, c'est moi qui passe pour complicité d'assassinats. Comment on passe de la C3 à Monsieur Polat ?! Dites-moi ! J’ai pas cherché des armes pour tuer des gens. Je cherchais des armes pour faire des braquages, vous êtes venus me chercher pour cette affaire.

Me Coutant-Peyre au sujet de ce témoignage sous X: Ces gens-là ont chargé mon client, ils l'ont chargé en se disant qu'il irait en prison jusqu'à sa mort.

Prsdt : Monsieur Polat, des questions en lien avec cette affaire s'il vous plait.

Ali Riza Polat : Comment de la voiture volée dans le 95 avec un ADN inconnu on est arrivé à moi ? Je suis là devant votre cour d'assises pour complicité des crimes commis par deux enculés que j'ai jamais vu !!!!

Le commissaire de la SDAT : "L'ADN n'est pas celui d'Ali Riza Polat. Le véhicule est une doublette parfaite.

 

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Le commissaire témoigne maintenant sur les évènement à l'imprimerie de Dammartin.

"Quand les frères Kouachi, ils sonnent à l'interphone, interphone ils déclenchent tous les téléphones, explique l'enquêteur. Monsieur Catalano (patron de l'imprimerie) attendait un fournisseur et descend pour ouvrir. Il constate que son chef d'atelier Stéphane T. discute avec un homme muni d'un fusil d'assaut. Il en voit un autre dans une voiture. Il fait le rapprochement avec les hommes recherchés; Il se dirige vers eux. Saïd Kouachi  explique au chef d'atelier Stéphane T. qu'ils ont "vengé le prophète". Saïd lui dit d'aller prévenir la police et la gendarmerie.

 

Michel Catalano repart dans l'imprimerie, prévient Lilian. Veut appeler le 17 mais n'a pas le temps car les deux terroristes montent les escaliers. Chérif Kouachi dit à Michel Catalano : 'Vous nous reconnaissez ?'. Monsieur Catalano dit oui. Pendant ce temps Lilian Lepère se cache dans un placard d'1,10 m de haut et 45 cm de profondeur, il y restera pendant plus de 8 heures.

Chérif Kouachi dira à Michel Catalano : "je suis un membre d'Al-Qaïda et je ne tue pas les civils et les femmes, lisez le Coran, vous verrez, c'est bien, c'est la faute des juifs ".

Selon Michel Catalano, les deux terroristes étaient calmes mais exaltés et le rassuraient en lui disant qu'ils le laisseraient partir.

Michel Catalano appelait à la demande des Kouachi  les gendarmes pour prévenir qu'ils étaient à l'imprimerie et qu'ils étaient "beaucoup".

 

Chérif Kouachi est blessé. Il s'asseoit et dit qu'il va mourir. Saïd Kouachi tente de rassurer son frère, en lui disant que la balle était ressortie. Il demande à Michel Catalano de soigner son frère. Michel Catalano peut ensuite partir. 

Chérif Kouachi a déclaré à un journaliste (BFMTV) qu'ils étaient  "les défenseurs du prophète" ; qu'il avait été envoyé par Al- Qaïda au Yémen ; qu'il était allé là-bas et que c'était le cheikh Anwar Al Awlaqi qui l'avait financé. Le terroriste a ajouté que lui et son frère Saïd " n'étaient pas des tueurs, mais des défenseurs du prophète, qu'ils ne tuaient pas les femmes, qu'ils ne faisaient que défendre le prophète contre ceux qui l'offensent ; qu'ils n'étaient pas comme 'nous" qui tuons les enfants des musulmans en Irak, en Syrie, en Afghanistan, qu'ils ne faisaient pas ça, qu'ils avaient des codes d'honneur dans l'islam ".

Des gendarmes à la brigade de Dammartin en Goële s'étaient rendus sur place peu après. Chérif Kouachi était sorti de l'imprimerie  avec son fusil d'assaut en criant "Allah Akbar". Il  ouvrait le feu sur la voiture de gendarmerie, répétait Allah Akbar. Un gendarme tire et l'atteint au cou. Chérif Kouachi s'écroule puis rentre dans l'imprimerie.  

Le GIGN se positionne ensuite. A 16h50, l'assaut est donné. Les frères Kouachi sortent de l'imprimerie en ouvrant le feu sur les militaires GIGN qui répliquent et les neutralisent.

 

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Le président, aux accusés : qui connait ou a eu des relations avec les Kouachi ?

Monsieur Martinez : Pour ma part je les connais pas. Je tenais à signaler, moi, Monsieur Miguel Martinez, je n'ai jamais eu un contact avec les terroristes, mon ADN n'a été retrouvé nulle part sur un objet leur appartenant, il n'y a pas eu de bornage. Je ferai en sorte que la lumière soit faite. C'est petit, minable, ce qu'a essayé de faire Monsieur Polat. c'est minable ce que tu as fait tout à l'heure !

Willy Prevost : je les connais pas, jamais entendu parler avant les attentats, aucun lien. 

Abdelaziz Abbad : je connais pas les frères Kouachi. On veut nous imputer des choses parce qu'ils seraient du secteur de chez nous. j'ai pu les apercevoir mais je n'ai jamais parlé avec eux. Pareil pour Coulibaly. 

Metin Karasular : je les ai jamais vus les Kouachi. J'ai vu Coulibaly quelques fois dans mon garage. 

Michel Catino : J'ai rien à dire, je connais pas ces gens je connais personne. 

Ali Riza Pola t: je les connais pas. Il faut déclassifier beaucoup de documents, maintenant vous allez voir qui ment. J'ai pas donné une seule arme ! Je vais tout expliquer. Il faut interpeller certaines personnes. 

Monsier Ramdani : je connais pas ces gens.

Monsieur Makhlouf  : je les ai jamais vus ni entendus.

Monsieur Alwatif: Je connais pas les frères Kouachi. 

Monsieur Raumel: je connais pas je les ai jamais vus non plus. 

 

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Aujourd'hui un changement de planning prévu la semaine prochaine met le feu aux poudre immédiatement. Une avocate de la défense demande pourquoi une audition d'Anne Hidalgo est prévue le 28.

Prsdt Tout ce qui est du ressort du pouvoir discrétionnaire du président ne fait pas forcément l'objet d'un débat.

- C'est quand même la maire de Paris, je demande, elle est témoin de quoi ? demande l'avocate.

Prsdt : bon, l'incident est clos, lorsque j'aurais ce courrier, vous pourrez faire toute observation utile.

Isabelle Coutant-Peyre  : On pourrait aussi entendre F. Hollande, qui disait qu'il était inutile de laisser une voiture devant Charlie Hebdo.

Un autre avocat de parties civiles s'élève contre ce changement de planning, parce que le témoignage d'Anne Hidalgo est prévu le jour des victimes de l'Hyper Cacher, et que cela va empiéter sur le temps qui leur est accordé. Cela pose aussi problème car lundi est la journée de Yom Kippour, donc beaucoup de parties civiles ne viendront pas ce jour là. Un avocat regrette que cette journée n'ait pas été neutralisée.

Avocat PC : Beaucoup de victimes ont été tuées pour la seule raison qu'elles étaient juives !

Régis de Jorna rappelle que cela avait été soulevé au début, et qu'il avait été décidé que le principe de laïcité doit l'emporter.

Le regret des avocats de victimes de l'Hyper Cacher, c'est que des auditions aient été ajoutées précisément ce jour-là, qui intéressent leurs clients.

Prsdt : J'entends vos observations. 

 

Ca commence bien la journée... 

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L'employé de la station service braquée par les frères Kouachi n'a pas pu venir, il est plongé dans une profonde dépression et depuis la reparution des caricatures, il a une peur panique d'un nouvel attentat. Le président lit sa déposition.

On entend une gendarme de la brigade de Dammartin

"On avait un simple pistolet, eux ils avaient des kalachnikov. S'ils nous tirent dessus leur cartouches passent à travers, nos gilets c'est comme une feuille de papier".

"Je n'ai pas voulu d'arrêt maladie, je ne voulais pas apparaître comme quelqu'un de faible psychologiquement, avoir un dossier".

Elle ne veut surtout pas voir un "psychologue gendarmerie". Elle en voit quand même une : "elle a rien compris, j'ai refusé de continuer à la voir, ça m'intéresse pas de re-raconter la même chose et d'avoir un 'dossier' avec écrit "psychologiquement faible".

Elle dit que sa hiérarchie ne l'a pas soutenue, que certains collègues lui auraient également maladroitement dit qu'elle "avait de la chance". 

 

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Un gendarme de Dammartin 

Il dépose d'une voix calme, il explique ses prises de décision, ses réflexions par rapport à la situation, où sont les issues, quelle possibilité de repli, etc. Il dit qu'il fait appel à ses réflexes de l'armée, ils font le tour du bâtiment avec sa collègue (qui a témoigné juste avant) par la gauche. Il voit l'un des frères Kouachi sortir et tirer. Il anticipe son tir en sa direction et riposte. Il le blesse "il s'effondre dans l'allée".

Il réfléchit ensuite très vite, il sait qu'il y a des otages, s'il le tue, comment va réagir son frère à l'intérieur, il risque de tuer les otages. "Pour les otages, je ne peux pas le tuer, je le laisse ramper et entrer à l'intérieur".

Témoin : "je peux pas entrer, je ne connais pas la configuration des lieux, et où est le 2ème". Je dis à ma collègue, "extraction". Tous les termes militaires me reviennent".   Il crève les pneus de la 206 au passage.

Arrive l'adjudant qui lui "gueule" dessus", leur demande de reculer la voiture. Ensuite on lui dit d'aller à l'arrière, il refuse car il faut boucler la zone, empêcher les gens d'approcher, ce qu'il fait en attendant le GIGN. 47 minutes d'attente. 

Témoin : "Si vous n'avez pas connu une préparation militaire, vous ne pouvez pas faire face à ça. Ma collègue m'a dit "j'ai pas dit au revoir à mon fils" je lui ai dit c'est pas le moment de penser à ton fils, tu te concentres !' 

Il se souvient de ce moment comme d'une "expérience au combat". On l'a félicité d'avoir ramené sa collègue en vie.

Il explique que sa hiérarchie n'a pas été à la hauteur ensuite, jusqu'à le renvoyer faire de la garde là où il avait fait feu. Il a reçu des médailles, et pour la distinction honorifique de la gendarmerie, il l'a refusée, sa collègue n'étant pas citée à ses côtés. Il ne monte pas en grade non plus, ça, c'est pour les gendarmes morts.

"Je demandais pas des félicitations, juste un 'ça va ? tu vas bien ? J'ai rien eu'" 

Il termine en rendant hommage aux victimes gendarmes et dit qu'il aime toujours son métier. 

C'est sympa la gendarmerie..

 

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Cet après-midi c'est reparti avec le planning d'audience et Yom Kippour. Le président répète qu'il entend les inquiétudes et que le planning peut changer encore d'ici là. 

Michel Catalano (propriétaire imprimerie)

Il explique son métier, son souhait à l'époque avec sa famille d'acheter une petite maison de campagne, histoire de vouloir souffler. 

Il arrive à la journée du 9 janvier, il raconte, il buvait son café, ça sonne il va ouvrir, il jette un regard à son employé "cache-toi, coupe ton portable ! ". 

Les terroristes lui demandent d'appeler les gendarmes. Il a une femme au téléphone qui lui demande "combien ils sont ?" 

- Ils sont plusieurs.

- ils sont devant vous et vous ne savez pas combien ils sont ?"

Michel Catalano raccroche. 

M. Catalano : Je les regardais dans les yeux pour anticiper ce qu'ils allaient faire. je pense que le sport m'a aidé à garder ce sang froid, ce calme. Moi je pensais que j'allais mourir, mais de toutes mes forces je voulais tout faire pour que Lilian (son employé caché) reste vivant. Le plus grand (Chérif) s'est assis et m'a expliqué qu'il était d'Al Qaïda au Yémen, qu'il était un enfant de la République, qu'il ne tuait pas les femmes et les enfants. Son frère pose la kalach à 1 m de moi. Je la regarde... Je me suis dit non ce n'est pas la bonne solution.

Il m'a parlé de Michel Onfray, je ne sais plus pourquoi.. J'écoutais moins, car le petit était en train de fouiller les pièces.. '"vous êtes sûrs que vous êtes seul ?" j'ai dit oui, je prenais tellement sur moi pour rester calme.

C'est là que le commercial, Didier, arrive, " je l'entends se garer; je leur dis " laissez le partir ". Il descend l'escalier, les frères dans son dos. Didier lui serre la main, ainsi qu'au plus grand. Je lui dis : "Didier, faut que tu partes." Dans mes yeux, il a compris. Il m'a regardé avant de redémarrer, je me suis dit "c'est la dernière personne qui me voit en vie". De retour dans le bureau, les terroristes lui demandent "vous êtes juif ?" je dis je suis français d'origine italienne. Pour moi, c'est évident que si j'avais été juif, je ne sera pas là pour parler.

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Après les tirs échangés avec les gendarmes, il les entend remonter dans l'escalier le bruit de leurs pas lourds dans l'escalier me hante encore.

Les frères l'appellent "monsieur, monsieur, vous êtes où ?"

Il ne veut pas qu'ils trouvent Lilian alors "j'ai rouvert la porte. C'était tellement dur"...

Chérif avait l'arme pointée sur lui, les yeux noirs, effrayants, surexcités. "Je me suis décalé de la ligne de tir. J'ai regardé la blessure (causée par le tir du gendarme) j'ai dit 'je peux vous soigner'. Le petit a dit "soignez le".

"Je lui dis : asseyez vous là". Il refait trois fois le pansement, le premier ne tient pas, le deuxième est trop serré, pour le 3e il trouve les ciseaux de sa femme. Avec le recul, il dit que c'est surréaliste, c'était lui l'otage, et il disait "faites ci, faites ça".

Le grand dit à son frère "je vais mourir". L'autre lui répond :"non, on a pas fini."

Michel Catalano demande s'il peut partir. Ils acceptent après le 3ème pansement. Il descend l'escalier.

"Un frisson m'a traversé le corps. Je les ai entendu prendre la kalach. J'ai cru mourir, encore."

Il explique qu'il avait peur que Lilian ne s'en sorte pas. Il espérait que les terroristes le suivraient et sortiraient du bâtiment pour affronter les gendarmes.

Michel Catalano dit des choses très intéressantes sur la relation entre les deux frères. Pour lui c'est un vrai binôme, entraîné, où l'un veille toujours sur l'autre. Le grand est plus excité, mais au moment d'aller vers les gendarmes c'est le petit qui lui dit d'y aller. C'est plus complexe que la relation dominant (Chérif) dominé (Saïd) qu'on a souvent racontée.

 

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Michel Catalano raconte le contre-coup difficile. La perte de son père en 2015, qui lui dit : "tu m'as donné la plus belle chose, tu n'es pas mort avant moi".

Aujourd'hui il remonte son entreprise qui fin 2019 n'était pas à l'équilibre et devait faire face à beaucoup de crédits. 

"Je lâcherai pas.. c'est ce qui me fait tenir".

 

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Lilian employé de Michel Catalano

Michel Catalano lui dit "c'est eux".

Témoin "J'ai compris tout de suite". Il s'est caché dans un placard, sous l'évier, recroquevillé du mieux qu'il peut. Caché sous l'évier, dans un placard, où il est resté 8 heures et demie. Lilian avait, la veille, repéré cet endroit pour s'y cacher. Ce matin là, quand Michel Catalano dit "c'est eux", il comprend. Ils parlaient des Kouachi, imaginaient qu'ils pourraient venir dans la région.

Lilian a demandé avant l'audience et redemande maintenant à la barre à tous les journalistes de ne plus donner son nom de famille, et de flouter son visage, y compris dans les archives. 

"On a envie de garder une carapace pour se protéger soi-même, son entourage".

 

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 Didier R. fournisseur de l'imprimerie

"J'allais faire une proposition à Michel ce jour-là. je me suis garé en marche avant, j'ai rassemblé les documents. Quand je suis sorti de la voiture, j'ai vu des  Michel arriver avec un homme avec une Kalachnikov. Michel m'a demandé de partir. J'ai réalisé dans son regard qu'il fallait que je parte. Je suis remonté dans la voiture. Michel était au portail pour le fermer. j'ai roulé un peu dans la zone industrielle. J'ai paniqué. J'ai pris mon téléphone et j'ai appelé la police".

Le témoin dit avoir pensé d'abord qu'il s'agissait d'un policier, du fait de sa tenue et de son arme.Il précise que le terroriste lui a, comme Michel Catalano, serré la main en disant : "On ne tue pas les civils". 

 

Un dernier témoignage est lu par le président, celui de Stéphane T. employé de l'imprimerie. "Le 9 janvier, à cause des différents dispositifs de police et de gendarmerie dans les environs, je suis arrivé en retard. J'ai vu la présence de deux personnes. J'ai cru que c'était des policiers. Avant de reconnaître formellement les deux frères. J'ai baissé ma vitre. Un des deux individus m'a parlé et dit de ne pas m'inquiéter et dit qu'il n'était  pas là pour tuer des civils. Il a parlé de Charlie Hebdo et de la vengeance du prophète, du Coran de l'islam". 

Le terroriste le laisse partir et lui demande d’avertir les forces de l’ordre. Stéphane T. quitte les lieux à bord de sa voiture, terrifié à l'idée que les terroristes allaient lui tirent dessus. Il se rend à la gendarmerie pour donner l'alerte.

 

Le président demande aux accusés s'ils souhaitent s'exprimer sur les faits du jour. 

A.Abbad : leurs idéologies je ne les partage pas, je les ai jamais partagées. Je ne vois pas comment un humain psychologiquement constitué peu adhérer à ce genre d'idée. 

Un autre: On ne peut que constater la bêtise du discours des Kouachi, c'est des assassins. Il se prennent pour des héros, mais ce ne sont pas des héros.  (...) Pour moi c'est inqualifiable les assassinats qu'ils ont commis". 

M.Karasular : Pour moi c'est pas des musulmans. Heureusement il y a le GIGN pour les arrêter ces gens-là. J'en ai vu dans les prisons, il y en a beaucoup des gens comme ça dans les prisons et je ne sais pas comment ça va faire tout ça".

 

Tous les accusés saluent les témoignages émouvants, touchant. Beaucoup se distinguent des Kouachi, les qualifiant d'assassins. Ils disent compatir avec les victimes.

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Assassinat de Clarissa Jean-Philippe assassinée le 8-01-2015 par Amedy Coulibaly

Jonathan B. évoque el 16 novembre 2015, quand il a vu des policiers en nombre intervenir à Montrouge. "Un ami m'a dit, 'fais attention, il y a une ceinture explosive à Montrouge'. Je me suis dit :'c'est pas possible, ils sont encore là'". 

Aujourd'hui, cinq ans après Jonathan B. est suivi tous les 15 jours. Pour lui Clarissa est "toujours vivante". Il ne se passe pas un jour sans qu'il ne pense à elle.  "C’est ma force du matin pour aller travailler, elle est à côté de moi" 

L'avocat de Marie-Louisa Jean-Philippe, rappelle que les Kouachi ont dit qu'ils ne tuaient pas les femmes". L'insigne de police était visible sur la tenue? 

Jonathan B. "Oui c'était marqué police municipale. 

L'avocat PC: A votre avis, on tue la femme ou le symbole. 

Jonathan B. Je pense qu'on tue le symbole

 

Marie-Louisa Jean-Philippe, la maman de Clarissa Jean-Philippe est à la barre. Elle à 54 ans et vit en Martinique. Elle est très émue.

"Ma fille avait beaucoup d'ambition d'être policière, toute sa vie c'est ce qu'elle voulait faire (...) Elle a été à Montrouge et a réussi le concours de police municipale. Malheureusement.  Avant de venir en métropole, Clarissa a été à l'école, a passé son bac. Elle est arrivée en métropole à 19 ans. Elle est décédée à l'âge de 26 ans.

En 2015, Clarissa Jean-Philippe devait passer le concours de police nationale : "elle n'a pas eu le temps de le fair. Ma fille n'est plus là. Les gens qui ont fait ça ont des complices. Moi je cherche la vérité. Pourquoi ils ont fait ça ? Pourquoi ils ont tué ma fille ? On me l'a enlevée mais elle reste toujours là. Elle ne va pas partir. Elle est partie trop tôt et j'espère que les gens qui me l'ont enlevée vont payer.

Pour moi celui qui a donné l'arme est le plus coupable. S'il a donné l'arme c'est qu'il avait l'intention de tuer.

La veille de sa mort, je lui ai dit de faire très attention avec ce qu'il s'était passé à Charlie Hebdo. Elle m'a dit: 'Maman ne t'inquiète pas, ils nous ont donné des gilets pare-balles'".

Le président : On l'a vu les jours précédents. Un Sig Sauer face à une Kalachnikov ne fait pas le poids. Mais un tonfa face à une Kalachnikov, il n'y a rien.

Jonathan B., collègue de Clarissa Jean-Philippe On était nu.

Un peu + tôt, Jonathan. B. policier municipal & collègue de Clarissa Jean-Philippe avait déclaré: Malheureusement (le 8 janvier 2015) sur mon ceinturon,je n'ai qu'un tonfa ,une bombe lacrymo et des menottes,je ne suis pas armé". Face à lui, Amedy coulibaly.

 

Annonçant la suspension d'audience le président annonce que les images de la GoPro de Coulibaly ne seront pas diffusées. Pas nécessaires à la manifestation de la vérité, et pour ne pas ajouter d'horreur à l'horreur.

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Laurent J., 46 ans, à l'époque,  est maintenant à la barre. Il était chef d'équipe des services propreté de la ville de Montrouge. Il s'est constitué partie civile.  Il indique que son service était souvent appelé quand il y avait des accident pour nettoyer les débris.

"Je pars avec mon collègue Eric (ce dernier devait venir témoigner aujourd'hui mais il a finalement renoncé). Je suis diabétique, je n'avais pas mangé. Il y avait une boulangerie, j'étais en hypoglycémie. Je leur ai dit que j'allais m'acheter un truc à manger. je vois un gars capuché, mais bon il n'y a rien, j'avais la même doudoune que lui. Je sors avec mon sandwich. Je le vois plus. je me mets à côté de mes collègues, on discute avec Clarissa de ce qui s'est passé la veille.

" Là j'ai l'impression qu'on me fouillait la poche. Et là, je vois Coulibaly. L'écusson de sa doudoune touchait la mienne; on venait de m'offrir exactement la même. Il sort une arme. J'avais jamais vu une arme de guerre. Là je vois des étincelles, comme un feu d'artifice. J'ai tapé sur le canon de l'arme. Je lui ai dit: "Avec ce qu'il s'est passé hier, tu fais une blague t'es con ou quoi ?!". J'appuie sur le canon. Et là je vois Eric, la mâchoire déchiquetée. Il avait la tête ovalisée, avec des bouts de mâchoire qui pendaient, il pissait le sang, sa tête était explosée.

"Je comprends pas que c’est un attentat. J'ai eu une montée de haine. Je me suis dit qu'il aurait le temps de m'abattre. J'ai un voile noire je me souviens plus. Je me souviens pas lui avoir sauté dessus. C'est les témoins qui l'ont raconté. Il est sur le trottoir, moi sur la voie de bus. Je me prends les pieds dans le trottoir, je me retrouve à genou devant lui avec la Kalachnikov dans les mains. Je me dis 'si tu lâches t’es mort, si tu lâches t’es mort'. 

Amedy Coulibaly m'a dit: "tu veux jouer tu vas crever". Il a plongé la main dans la poche de sa doudoune. Comme je n'avais plus la force de saisir son poignet j'ai attrapé sa manche. Il sortait un pistolet automatique. Je voyais le canon du pistolet qui passait comme ça devant ma tête. Il a tiré son bras et m'a mis un gros coup sur la tête. Je pas perdu connaissance car j'avais un bonnet. Je me suis retrouvé les mains et les genoux à terre. J'ai focalisé le canon du calibre. Je  m'attendais à ce qu'il me finisse. Il a fait demi-tour, il a rangé ses trucs et il est parti en courant. 

J'ai vu Clarissa inerte au sol et mon collègue Eric qui pissait le sang. On a foncé dans le Midas à côté. J'arrêtais pas de parler. Le mec  du magasin était choqué, il avait assisté à la scène depuis son magasin. 

Au niveau du sang, quand j'ai récupéré Eric, il faisait nuit. Mais dans le Midas, c'était du lino par terre, on s'est retrouvé dans une mare de sang, ça giclait par là, ça giclait par là (il montre le visage). La blessure était tellement énorme que c'était pas avec du coton que... Mon collègue m'a dit quelque chose comme:" est-ce que j'ai encore mon visage". J'ai répondu : t'es pas beau mais le principal est toujours là. Les pompiers sont arrivés, ils ont du me chasser de l'arrière boutique, je voulais rester avec mon collègue.

J'ai appelé ma famille, ma copine de l'époque pour leur dire qu'ils allaient voir un truc de dingue à la télé et les rassurer en leur disant que je n'avais rien. Je suis allé à Pompidou passé un scanner. J'ai fait ma déposition.

 

Les enquêteurs m'ont demandé : "A votre avis, qu'est ce qu'il venait faire ?". Comme je travaillais dans ce quartier depuis cinq ans, j'ai dit que pour moi, la seule cible c'était l'école juive. Un terroriste ne va pas braquer une boulangerie ou une roue de secours chez Midas. Je pense que le terroriste avait repéré les lieux à l'avance mais qu'il est arrivé trop tôt. Il y a personne devant l'école à 7h30. Comme il avait sa Kalach, s'il restait statique, il y avait de grande chance qu'une patrouille de police le contrôle, on ne peut pas rester statique avec tout cet arsenal sur cette petite doudoune.

Les attentats de janvier, il y a une logistique derrière. Ce gars-là il est venu parce qu'il avait une cible, ce qu'il a fait le lendemain, il y a une preuve de plus. Le lendemain il n'a pas attaqué un commissariat. L'accident de voiture qu'a eu cette femme a changé ces projets. Son timing était plus le bon.

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Laurent J. : Le matin du 8 janvier, ma copine de l'époque m'a dit de faire attention ce jour-là, après les événements de la veille à Paris. Je lui ai dit: "Quel gogol va venir faire une action à Montrouge alors qu'il y a Paris jusqu'à côté ?". 

(La ceinture explosive retrouvée à Montrouge en novembre 2015 a été retrouvée à 30 mètres de chez Laurent J. Il apprend qu'un des terroristes a aussi passé une nuit dans un immeuble près de chez lui.)

Laurent J. dit avoir du mal aujourd'hui à dormir. Il repère toujours la sortie quand il se trouve dans un lieu clos. Il indique que même faire la queue devant l'entrée du tribunal lui faisait peur. "Je ne suis qu'un survivant" a-t-il dit. Comme d'autres victimes, il pense que le terroriste allait venir "finir le travail". Il avait la Go pro. Il y a des gens qui sont venus sur mon lieu de travail, des gens bizarres. Je me sens une cible depuis le 9 janvier 2015". 

Le fait d'avoir frôlé la mort l'a beaucoup changé  "J'ai plus de passion, avant je faisais beaucoup de choses. Maintenant, je vis là-dedans. Je vais sur Internet, je regarde les histoires de terrorisme, je n'arrive pas à me sortir de ça. Si on creuse sur le net, on trouve. Je vis dans ce sujet-là, j'écoute plus de musique, je sors plus. j'ai été obligé de quitter mon ancienne compagne. Elle m'aimait toujours, mais j'étais devenu quelqu'un d'autre. Ca fait 25 ans qu'on était ensemble. Mais j'étais quelqu'un qui riait beaucoup. Je suis devenu un caillou. J'ai essayé de voir des psy mais ça n'a pas marché avec moi. Je n'ai pas trouvé de solution pour sortir de ça". 

Laurent J. indique qu'il savait que son collègue Eric ne viendrait pas aujourd'hui  : "Il voulait sans doute préserver son fils. En France aujourd'hui, on respecte plus un assassin qu'un victime. On vit une époque bizarre en France". 

 

Avocate de la défense: quand vous sautez sur cette homme qui a une arme de guerre, vous vous dites quoi ? 

Laurent J. : Ma dernière pensée a été si je tourne le dos, il va m'abattre, si je veux survivre, il faut que je lui rentre dedans. (...) J'ai eu un mélange d'adrénaline, de haine, de ce qu'il avait fait à mon collègue. C'est pas de l'héroïsme, je suis devenu fou, c'est ça qui m'a sauvé. 

L'avocate de la défense : c'était bien de l'héroïsme monsieur. 

Laurent J. : il y a eu un quart de seconde avant qu'il tire. Peut-être que si j'avais attrapé le canon à ce moment-là... J'ai jamais parlé avec la mère de Clarissa mais je l'ai vue à plusieurs reprises très très mal. je me dis que j'aurais pu faire mieux, voilà. 

Laurent J. décrit Amedy Coulibaly tel qu'il l'a eu sous les yeux, ce 8 janvier 2015, à quelques centimètres de lui.  "Son visage c'était comme de la cire. Il n'y avait pas d'expression. mais il avait un regard très bizarre. Il avait les yeux qui s'écarquillaient. Je ne sais pas s'il avait pris quelque chose. Il y avait une espèce de joie dans le regard. Quand il m'a dit :"Tu veux jouer tu vas crever" j'ai pas senti de haine, c'était militaire.

Avocat PC :  Vous avez dit que quand vous parliez de l'écore juive "on vous a interdit de penser". ca veut dire quoi ? 

Laurent J.: en fait à chaque fois que j'essayais d'évoquer cette hypothèse, on m'a dit : faut pas dire ça, on n' en sait rien'. Moi j'ai dit :"comment il pouvait savoir qu'il y aurait des policiers à cet endroit-là. Ca veut dire que Coulibaly c'était madame Soleil ? ". Personne n'a pu m'apporter un argument concret,  ils voulaient tous croire que c'était des policiers qui étaient visés. 

L'avocat : vous n'êtes pas le seul à le penser, la juge d'instruction a retenu cette hypothèse. 

Laurent J. : Pour moi la seule cible c'était l'école juive, les autres n'en sont pas.

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Samia S., chef de la police municipale explique que ce 8 janvier 2015, elle s'est levée plus tôt que d'habitude, qu'il faisait un froid glaçant. Elle était dehors quand un homme lui a dit d'arrêter d'avancer parce que "ça tirait". Elle s'approche de la scène. 

"Clarissa était au sol, elle a déjà les yeux révulsés". Plus loin, elle voit un homme qui git au sol. "Il avait une tête, pour moi c'était fini". 

Samia S. décrit une scène avec des voitures partout, des gens qui veulent aider, une circulation à réguler. Elle dit aux gens de se sauver. Une infirmière est là. "C'est l'effet tunnel, voilà ce que je vois ce jour-là".  

Le président: Vous êtes inquiets de savoir que ça peut encore tirer ?

Samia S . : Tout à fait. Le deuxième blessé est un blessé par balle. Il a plus de tête..

Le président : Votre audition arrive 18 mois après. C'est tard. Vous vous êtes présentée à la police de vous même, vous considérant comme victime". 

Le président lit la déposition de Samia S. 

Samia S. : "J'ai une relation privilégiée avec Clarissa. Je l'ai reçue en entretien. J'avais senti chez elle très vite cette motivation. Cette fierté d'avoir ce concours. Clarissa est quelqu'un d'extrêmement à l'écoute, je deviens sa tutrice dans le cadre de sa formation. Elle étudie, a de très bonnes notes. Opérationnellement, j'ai eu l'occasion de sortir 2 à 3 fois avec elle. Elle m'a confiée n'avoir jamais eu de problème avec l'uniforme (...) " Clarissa est un formidable gardien. Qui plus est, c'est un soleil"

Le président  :Qu'est ce qui fait que quelqu'un avec une arme va délibérément dans ces circonstances là tuer une policière municipale sans défense, pourquoi? Soit c'est de la folie, soit il y a une raison qui amène ce projet criminel...

Samia S. . Je me suis posée cette question combien de fois.. Quand je vois le corps de Clarissa, je me dis que l'on a peut-être affaire à quelqu'un qui a perdu ses moyens. C'est au vu du corps de la 2e personne, de sa tête, j'ai immédiatement pensé à un attentat. Pas tant sur Clarissa mais sur la seconde personne. J'ai également pensé à l'école juive Yaguel Yaacov. Comment le meurtrier pouvait savoir que Clarissa allait se trouver là ?"

Aujourd'hui après avoir été arrêtée 24 mois, Samia n'a pas repris son travail de terrain. Impossible. Elle travaille dans l'administration, elle est toujours sous anti-dépresseurs. 

 

"Si je suis là aujourd'hui c'est pour qu'on oublie pas. Faut pas qu'on oublie la mort des gens. Faut pas qu'on oublie ces trois jours d'horreur. Ceux qui ont fait ça ce sont des monstres.Cette horreur a été destructrice, pour tous les parents des victimes. Témoigner c'est aussi ça, ne pas oublier. Ceux qui ont commis ça ce sont des monstres. 

Me Garbarini, avocat de la défense : Vous ne vouliez pas venir témoigner au départ, pourquoi avez-vous changé d'avis ? 

Samia S.: La volonté de la manifestation de la vérité

Me Coutant-Peyre : Vous avez indiqué tout à l'heure qu'il y avait un car de CRS tous les jours devant l'école juive

Samia S. : l'école était effectivement surveillée par sa sortie et ses entrées. Tous les jours je ne sais pas.

Me Coutant-Peyre : vous deviez être informée de ce genre de dispositif ? 

Samia S. : Pas totalement

Me Coutant-Peyre : L'information que vous aviez est que cette école était protégée depuis les événements de Toulouse 

Samia S. : Oui.

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