Aller au contenu

Procès des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher

Noter ce sujet


January

Messages recommandés

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Gala Renaud

"Michel aimait la vie, Michel aimait les gens. Michel était tout pour moi, Michel était mon amour, le papa de notre enfant, de notre fille, qui n'avait pas encore 16 ans à ce moment-là. [...]  Michel était ma vie, Michel était ma France. C'est grâce à lui que j'aime la France comme je l'aime aujourd'hui". 

[...]

"Michel était invité le 7 janvier 2015 par Cabu, qui était venu au rendez-vous du Carnets de Voyages en novembre 2014. Quand avec Gérard Gaillard, ils se sont rendus chez Charlie, Michel voulait rencontrer Georges Wolinski. 

Gala Renaud explique que Michel Renaud lui a dit le 6 janvier  "je pars pour deux jours, mais demain à 19 heures, je serai avec vous".  "Il n'est jamais revenu.  J'ai appris ce qu'il s'était passé après 14 heures. Notre fille avait fini l'école à midi, elle avait des activités après. On était pressée. Nous sommes venus à la maison, elle a mangé vite, je n'ai pas allumé la télé, ni la radio".

Gala Renaud dépose sa fille au centre d'activités. Elle voit quelqu'un de très triste. Alors qu'elle se rend à son travail, elle reçoit un appel du maire, qui veut lui parler. "Je devais installer une exposition dans un lycée. A mi-chemin, j'ai reçu le coup de téléphone. Mon interlocuteur avait une voix calme, mais j'ai compris qu'il se passait quelque chose. Il m'a dit: Gala courage, Gala courage. j'ai dit pourquoi tu me dis ça. Il me dit: "Michel a été assassiné dans un attentat. Je lui ai dit: "Jean-Pierre tu mens, Michel ne peut pas mourir. J'ai crié crié, pendant 300 mètres, ma voix devait être atroce, et je me suis effondrée sur le sol".

Gala Renaud dit n'avoir reçu aucun mot de soutien de la part de la direction de Charlie Hebdo. "Je n'ai pas senti beaucoup de fraternité. Ils ne m'ont pas contactée". Elle dit s'être sentie "oubliée".

Avocat partie civile à Gala Renaud: Etes-vous toujours Charlie?

Gala Renaud : Je n'ai jamais été Charlie, je lis d'autres journaux. Mais je suis Charb, Georges Wolinski et les autres.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Denise Charbonnier

"Stéphane dessinait tout le temps, depuis la maternelle il dessinait, il a toujours voulu dessiner. Il était très littéraire, très joyeux, on était très unis tous les quatre, son papa et son frère Laurent" .

"Stéphane était un être généreux, humains, toujours prêt à aider tout le monde; Chez nous c'était l'annexe du lycée, tout le monde venait déjeuner". 

"Charb nous manque, on nous l'a tué,  on nous l'a arraché, il nous manque énormément, c'est une souffrance, et c’est un chagrin énorme, une souffrance tous les jours, une plaie ouverte qui ne se refermera jamais". 

"Charb son engagement c'était la laïcité, la liberté de la presse, il était contre le racisme. Il était travailleur, mais on riait beaucoup". 

"On a été reçus à l'Elysée après et on m'a expliqué que même s'il y avait eu la voiture de police, ça n'aurait rien changé tellement ils étaient déterminés. Voilà, c'est l'argument qu'on m'a donné."

"Charlie Hebdo c'était sa vie. Il a beaucoup voyagé, Liban, Palestine Iran. Il nous manque, et on est fier de lui, on a toujours été fier de lui". 

"Les tueurs, c'étaient pas des êtres humains, des animaux, c'était des riens. Comment des êtres soi-disant humains ont pu aider de près ou de loin des assassins".

Depuis quelques minutes sont projetés à l'écran des dessins de Charb. Ils ont été sélectionnés par la famille notamment. Silence dans toutes les salles) la salle principale et celles de retransmission- ponctué de rire à la vue de certains dessins. Il y est question notamment de religions, du capitalisme, de la gauche, la droite, le FN, la justice, Bayrou.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Marie-Catherine Bret

"Je suis venue vous parler du journaliste, du dessinateur".

Elle parle d'une  "une relation intime de plus de quinze ans" avec Charb. Elle était aussi membre de l'équipe de Charlie Hebdo, où elle est la responsable des ressources humaines. 

"Charb et moi avons défilé, je ne sais combien de fois, le poing levé, aux côtés des sans-papiers, privés de tout. Toute sa vie, il n'aura cessé de dénoncer les idées qu'il trouvait nauséabondes : celle du Front national, l'antisémitisme, le racisme." 

"Charb était également un féministe. Qui n’a aucune couleur, ni noir, ni blanc, ni vert, ni bleu. Ce féminisme de l’émancipation et qui dit qu’une femme n’est pas que soit victime soit coupable, elle est bien d’autre chose et doit pouvoir le dire".

Marie-Catherine Bret : "Ils ont tué des hommes mais ils n'ont pas tué nos idées."

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

"Depuis 5 ans, les menaces sur ce journal n'ont jamais cessé, jamais; Un dessin qui déplait et ces des montagnes de menaces et d'insultes, des" fdp". Depuis cinq ans, et réitéré depuis la semaine dernière, certains ont un objectif et ils l'annoncent : "Il faut que soit terminer le travail des frères Kouachi". C'est en permanence ça.

Hier encore, dans la messagerie de la rédaction des kilomètres de... Il est écrit que nous sommes des criminels, que nous sommes en guerre contre les musulmans, qu'ils vont nous tuer, nous, violer, nous cramer. Notre réaction depuis cinq ans, et ça me prend du temps, c'est de ne laisser passer aucune menace de morts et aucun message faisant passer l'apologie du terrorisme. Certains me disent c'est une goutte d'eau dans la mer moi je dis on ne peux plus rien laisser passer".

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Hélène Fresnel

A 11h45, le 7 janvier 2015 une collègue d'Hélène Fresnel, qui travaille elle aussi dans une rédaction vient lui taper sur l'épaule et lui dit: "Il y a une fusillade à Charlie"

Hélène Fresnel part rue Nicolas Appert;  "Je me souviens de Patrick Pelloux qui m'a dit  : "Bernard est mort". Hélène Fresnel se souvient de Chloé Verlhac qui criait. "Je cois que je claquais des dents". 

"Nos vies ont été dévastées.", ajout-t-elle en pleurs.

Hélène Fresnel : "Après, je crois que je suis devenue un petit peu folle après, je le voyais partout, je lui parlais. Je crois que j'ai été sauvée par mes enfants et par la psychologue de la police, Sandrine, qui m'a suivie pendant un an et demi. Je m'en serais vraiment sortie difficilement sans elle. Je tiens à le dire. 

C'est comme un trou à l'intérieur de soi" (elle pleure)". 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Gabrielle Maris

"Ca a été compliqué de venir à la barre. Puis je me suis décidée. C'est important pour moi de l'évoquer ici. Ca a été un père merveilleux".

[...] Je le remercie d'une chose, j'avais une chance. Il m'a appris que la vie est belle. Que c'était beau. Il y a dix ans, on se promenait à Paris il m'avait dit :" j'adore voir les gens qui sourient dans la rue". On venait de croiser un homme qui souriait. Mon père était un être profondément vivant, heureux, protecteur. J'étais protégée par mon père. Il était formidable".

On ne peut pas perdre son père dans ses conditions, là. Je pense qu'il a eu peur, ça fait tellement mal, d'imaginer, une des personnes les plus importantes, d'imaginer cette terreur. C'est horrible à dire mais j'aurais aimé être avec lui. Lui tenir la main. Lui dire : "Ne t'inquiète pas, allez, c'est rien". Je me disais que si j'avait été là (le 7 janvier) ça aurait été plus doux peut-être". 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Raphaël Maris

"j'ai su dans le regard de ma mère que c'était fini, qu'il était mort. J'ai pleuré j'étais complètement perdu. EN plus, nous ne pouvions pas aller le voir car nous étions à Toulouse. Nous avons regardé les médias. Nous n'étions pas sûr qu'il était décédé, on garde toujours un petit espoir. Puis on a vu son image dans les médias, on a sur que c'était fini".

"Je n'ai pas voulu voir le corps de mon père. Je voulais garder une image de lui. Son sourire (..) "

"Je me suis rapproché de mon père entre mes 15 et mes 18 ans. Ca a été arraché. Ces attentats, j'ai l'impression de ne pas avoir pu profiter de lui plus longtemps, avoir plus de discussions avec lui, je pense que les gens qui ont vécu plus longtemps avec leur père (...) J'ai l'impression qu'il manque...(Il cherche ses mots) On m'a arraché quelque chose de très cher. J'étais dans la fascination, j'étais en admiration de ce qu'il était".

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

L'audience a du être suspendue..

Le principal accusé Ali Riza Polat s'est levé demandant à prendre la parole, très énervé. "Ces deux enculés de Kouachi, je les connaissais pas. Amedy Coulibaly, c'était un ami, mais pas les Kouachi". 

Pendant la suspension, l'accusé s'est de nouveau levé, il parle de l'audition de l'enquêteur de la Sdat  prévue mardi prochain. "Je vais tout balancer. Ces deux fils de pute de Kouachi je ne les connaissais pas, venez mardi s’il vous plaît". 

Puis il évoque un individu qui n'a toujours pas été arrêté dans cette affaire. Au début du procès, l'avocate générale avait précisé qu'Ali Riza Polat avait fait des "révélations" au cours de l'été.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Chloé Verlhac

Le 7 janvier, elle raconte avoir eu un coup de fil l'informant de la fusillade à Charlie. "Je suis allée chercher les enfants à l’école et à 11h45 mon téléphone a sonné, c’était le cousin de Tignous et il m’a dit 'Chloé, il y a eu une fusillade à Charlie est-ce que tu as eu des nouvelles de Tignous ?' Je n’ai pas réussi à joindre Tignous, il ne m’a pas répondu. J

Elle dit que des gens l'ont ensuite appelée pour lui souhaiter la bonne année. ll lui disaient "Ça va ?", elle avait beau dire "non, ça ne va pas", les gens étaient dans l'euphorie de la nouvelle année et ne l'écoutaient pas. 

Puis elle a appelé Patrick Pelloux et les autres de la rédaction de Charlie mais personne ne répondait. Elle est arrivée rue Nicolas-Appert".  Elle a répété : "Je suis la femme du dessinateur Tignous, j'ai deux enfants en bas âge, je veux savoir s'il est vivant ou blessé. Personne ne pouvait me répondre. On a fini par pouvoir rentrer avec la fille aînée de Tignous, qui m'avait rejointe avec son amoureux. Il a fallu se battre pour rentrer dans le Théâtre de la Bastille, le chef des psychologues du Samu m'a regardée bien dans les yeux et m'a dit : "On ne sait pas pour l'instant, on ne peut pas vous répondre". Une infirmière de la Croix-Rouge a dit : "Répondez-lui, c'est insupportable". C'est moi qui ai verbalisé. J'ai dit "Mais il est mort ?". Luz a hoché de la tête."

[...]

"Quand on connaissait Tignous, son sourire, il était impossible qu’il meurt, il était trop vivant pour mourir" 

[...]

"Ils sont morts pour rien. Si on a peur, ils ont gagné, alors on n'a pas peur, on est là. Nous sommes des gens humanistes, libres."

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Les filles de Tignous

L'une des filles de Tignous commence:  "Aujourd'hui, nous voulions parler de Bernard Verlhac, notre papa. Nous, ça fait cinq ans qu'on ne peut plus dire 'papa'. 

"Il nous emmenait souvent à l'école. La seule coiffure qu'il arrivait à nous faire le matin avant de partir, c'était un palmier sur la tête". (Tout le monde rit dans la salle). "Il disait toujours "pas de chagrin, pas de tristesse, jamais jamais, dans cette maison". 

On se disait 'je t’aime tous les jours tout le temps. Si tout le monde avait un papa pareil, le monde serait bien meilleur. Ils nous rendaient fières, il était toujours là pour nous. On a été entourées d’amour, on l’est toujours grâce à lui."

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

La fille de Mustapha Ourrad, Jean-François Kahn, viennent encore s'exprimer sur Tignous. Jean-François Kahn est interrogé sur le terrorisme

"il y a quelque chose que je ne comprends pas c'est qu'on qualifie les assassins de barbares. S'ils sont barbares ils sont innocents quelque part. Ils ne font pas partie de la civilisation. C'est des fanatiques, pas des barbares. Ce fanatisme qui monte, qui monte et qui devient toujours criminel et massacreur. "

"Les auteurs du crime ne sont pas là. J'aimerais que ce soit le procès de cette horreur qui massacre et qui massacre tout le temps: le fanatisme." 

Le terrorisme pour le coup, l'idée est dans l'expression même; C'est de substituer à d'autres formes de rapports, d'arguments, la terreur. C'est un des concepts que le mot résume très bien.

(pourquoi est-ce que parfois l'état fançais fait partie des listes de cibles?)

" Vous savez tout le monde peut être la cible du terrorisme. Dès lors qu'il y a un désaccord (.. )Toute institution, personne, collectivité peut devenir victime". 

 

(une sorte de soumission dans la classe politique face à l'islamisme?)

"C'est un problème fondamental et très complexe cette question. Je sais ce que ça a provoqué. Des drames.(...)  Je suis extrêmement opposé aux positions d'Edwy Plenel sur ces questions mais je ne pense  qu'il soit ni de près ni de loin responsable de ces crimes."

(Pour mémoire, Edwy Plenel - Médiapart, avait affirmé que le journal satirique prenait part à une «campagne générale» de «guerre aux musulmans»)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le beau-père de Raphaël Maris, Anne C., Claude D. , Antonio Fischetti, viennent parler de Bernard Maris, d'Elsa Cayat.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le président interroge les accusés sur la semaine écoulée. 

Willy Prevost: C'était une semaine avec des témoignages qui ont ému. On a vu les photos de ce qu'il s'était passé à Charlie, c'était dur à voir. 

Abdelaziz Abbad : Les photos ça a été un choc, surtout  les  photos. Ce qu'ont dit les victimes, c'est très fort émotionnellement et j'espère que ce procès leur apportera des réponses et qu'elles pourront faire leur deuil.

Miguel Martinez: J'aimerais présenter mes condoléances. J'admire leur courage. J'ai croisé leur regard mais je n'ai pas vu de haine. On a parlé de la liberté d'expression. Avant l'attentat, je savais que Charlie n'était pas un journal raciste. J'ai été impressionné par la dignité et le courage des personnes venues ici.

Michel Catino : Je ne sais pas quoi vous dire. Je connais pas tous ces trucs là, fascistes, nazis. Je connais que Jésus. Je connais la douleur, j'ai perdu mon fils il y a 14 ans. Je comprends les témoins qui sont venus témoigner pour leur famille, je comprends leur douleur, je connais pas tout ça. Je ne saurais pas quoi vous dire. 

Metin Karasular Je ne m'attendais pas à un procès comme ça. 6 ans après, les familles sont toujours touchées, elle souffrent. Je suis musulman et je ne comprends pas que l'on puisse tuer au nom du prophète. Je ne comprends pas les gens aujourd'hui. A chaque fois que ces gens frappent la France, la France devient encore plus forte. Je n'ai pas de pardon pour ces gens là. Wallah on ne tue pas les gens parce qu'ils font un dessin.

Ali Riza Polat : Désolé pour mon comportement depuis le début. Je suis désolé pour les familles. Je me désolidarise de ce qu'ils ont fait les trois, j'ai hâte que la vérité elle sorte. Les familles ne pourront jamais faire leur deuil. Je vais essayer de dire la vérité... Non pardon, je vais dire la vérité. Je vous l'ai dit, elle viendra à partir de mardi.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Amar Ramdani : "J'ai entendu le discours de gens intelligents, des témoignages dignes. Les faits, c'est innommables, les images parlent d'elles-même. Charlie Hebdo, je connaissais pas, j'ai jamais lu. Club Dorothée, on en a parlé, c'est ma génération, un dessinait là-bas, je crois que c'est Cabu.

Les femmes des victimes, c'est difficile. Parler d'une voix tremblante, se mettre à pleurer. Des mères de famille, des femmes, c'est pas commun. Des témoignages m'ont touché plus que d'autres, je me retrouve en eux, celui de Sigolène Vinson en particulier. On doit être de la même génération.  Les mots de Fabrice aussi, ils m'ont touché. C'est  quelqu'un qui s'offusque, moi aussi je  m'offusque quand on m'accuse de terrorisme.

J'ai une histoire avec le terrorisme. Je suis pas renvoyé pour ce qui s'est passé à Charlie Hebdo. Je suis dans le box et ça fait mal. Je déteste réellement cette idéologie mortifère. Et je voudrais remercier la femme de Renaud (Gala Renaud, femme de Michel Renaud) qui nous a regardés et qui a dit qu'elle avait de la compassion pour nous. Je crois que c'est la seule qui nous a regardés ; personnellement ça m'a profondément touché. La fille d'Honoré aussi m'a touché. Je voudrais aussi féliciter son témoignage digne et super intelligent.

Sigolène Vinson m'a touchée, moi je l'ai lu le dossier ; Ca fait 5 ans et demi que je suis dans cette affaire, j'ai voulu lire le dossier. Sa déposition m'a touché. Elle a dit "j'ai trouvé ses yeux doux" (ceux de Kouachi ). je me suis dit comment on peut trouver de la douceur dans l'horreur. (...) Quand j'ai lu la déposition de Sigolène Vinson, je me dis qu'elle a du voir une montagne de textile noir et de fer elle a du flipper. Elle a du voir la peau, puis ses yeux, elle a vu de la douceur. On les a vus les images, il n'y a pas de douceur. Et en plus elle s'est excusée. Moi cette femme-là m'a touchée pour son intelligence. Elle a dit que quand son équipe parlait, elle se taisait. Je n'ai pas vu son visage elle avait les cheveux sur le côté. On vit une drôle d'époque, on est tous masqués. (...) Tous les témoignages m'ont touché, certains plus que d'autres, je sais pas pourquoi.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Mohamed-Amine  Fares: La tristesse des parties civiles m'a grave fait mal au coeur, m'a grave touchée. Le témoignage des parties civiles étaient très importants à mes yeux.

 

Saïd Makhlouf : Moi premièrement c'est par rapport aux familles des victimes, ils sont très courageux, les discours, ils m'ont vraiment touchés. Et les victimes qui racontent seconde par seconde ce qu'ils s'est passé, ça m'a vraiment touché. (…) Je peux que compatir à leur souffrance. Maintenant comme ça a été dit, je ne suis pas lié aux frères Kouachi. C'est inacceptable de tuer quelqu'un pour un dessin. Je ne parle pas des photos qui étaient atroces. IL n'y a pas de mots pour décrire ça.

 

Christophe Raumel : Bonjour, moi je voudrais dire que je n'ai rien à voir avec les Kouachi, Je n 'avais aucun lien avec eux. Je connaissais pas Charlie avant c'est ici que j'ai appris comment ils rigolaient. Les témoignages des familles ça m'a touché au plus profond de moi-même : Coco, Simon, Jérémy de la maintenance. Eux ils disent que c'est des survivants, moi je dis que c'est de bons vivants. Après tout ce qu'ils ont traversé, tout le monde ne pourrait pas encaisser ça. Toute ma force que je peux leur donner et je leur donne à tous. Je suis désolé pour eux ; Je compatis vraiment, je leur donne tout mon soutien, toute ma force. Ca m'a touché au plus profond de moi-même. Quand j'ai vu ça à la télé, je pensais pas que c'était intense comme ça. Ils supportent beaucoup de choses.

 

Pastor Alwatik :  Comme tout le monde, ça a été une semaine bouleversante; Il n'y a pas de mots pour décrire la tristesse, la peine des gens qui sont venus témoigner à la barre. C'est courageux, plus que courageux. Décrire des atrocités c'est déjà dur, mais décrire comment ils ressentent la perte de leur proche.. 

Après bien évidemment je condamne tout ce qu'il s'est passé, les attentats du 7, du 9, ça coule de source. Moi je crache sur ces gens-là. Je connaissais pas les Kouachi, je connaissais Coulibaly (…)  Il y a une chose qui a été dite par une dessinatrice qui s'appelle Coco, elle a dit qu'après ces actes commis par des fous, elle a dit que malgré tout ça elle n'était pas terrorisée. C'est la meilleure réponse à donner à tout ça. J'espère que le temps pourra guérir ses blessures.

Personne ne peut se remettre de la perte d'un proche dans la vie,  pire dans ces conditions. J'ai aussi appris à connaître des dessinateurs, Charb notamment. Je connaissais pas Charlie Hebdo tout ça. Je pensais pas que j'allais rire, sourire pendant ce procès mais ça a été le cas (au moment de la diffusion des dessins de Charb) et ça a été une bonne chose que l'on puisse voir ces dessins qui leur ont couté la vie parce qu'il voulaient faire rire les gens. Personne sur terre ne mérite d'être assassiné et encore moins pour des dessins qui ont pour but de faire rire.

L'hyper Cacher me touche plus parce que ma sœur et mes nièces sont de confession juive. Il y a des sentiments qui font qu'on est un peu plus touché, c'est la vie qui veut ça. J'espère que le procès saura donner une réponse d'abord aux victimes, ensuite aux accusés mais aussi à la société. Malgré tout, on n'est pas à terre. Je vous remercie.

 

Avant la clôture de l'audience, qui reprendra lundi à 9h30, Maître Marie-Laure Barré a tenu à s'exprimer : Je suis très mal à l'aise. Je voulais vous le dire. L'appréciation du témoignage d'une victime n'a pas sa place ici. 

 

Merci Madame. Moi aussi je trouve qu'il y a des choses qui n'auraient pas du être dites. Il y a de la maladresse, mais pas que.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

L'assassinat du policier Ahmed Merabet 

le président lit l'OMA"Chérif Kouachi montait sur le trottoir et s'approchait du policier. Il lui criait:"Tu voulais me tuer ?"Ahmed Merabet tournait la tête en sa direction et lui répondait :"Non, c'est bon chef" en levant les mains, paumes ouvertes. Chérif Kouachi continuait de courir vers le policier, pointait le canon de son arme en direction de la tête du policier et tirait". Le policier est décédé, sur le trottoir. La scène a été filmée par un riverain & diffusée sur Facebook.

Nabiha Merabet

"J'en veux énormément à cette personne qui a diffusé cette vidéo (l'assassinat de son frère).Comment peut-on diffuser 1 vidéo d'horreur comme ça?J'en veux aussi aux chaînes de télé qui l'ont diffusée & qui continue de le faire. On essaie de faire le deuil, d'avancer. Et tous les ans à la même période, c'est la même chose. On revoit cette vidéo, on entend sa voix. Qu'on le laisse reposer en paix !"

La compagne d'Ahmed Merabet

En larmes, au sujet de la vidéo de l'assassinat du policier diffusée sur Facebook puis sur les chaînes télé : "Comment enlever de notre tête cette vidéo? Le monde entier s'en souvient comme d'un homme à terre. Moi je m'y refuse".

Elle s'adresse aux accusés : Mais je suis debout face à vous. Je veux que vous ayez conscience (...) Je suis debout et vous n'aurez ni ma haine, ni mon pardon."

Vincent B. adjoint de sécurité

"J'ai vu Ahmed dans une mare de sang.J'ai pris son arme, je l'ai rangée.J'ai dit:est-ce que tu m'entends? Ses lèvres bougeaient mais aucun son ne sortait. Je restais avec lui, je lui mettais des claques au niveau des joues pour qu'il reste avec moi. Je voulais qu'il reste confiant. Je n'attendais qu'une seule chose, les pompiers."

A l'époque, le gardien de la paix de 28 ans aujourd'hui, effectuait depuis trois ans un "contrat jeune comme adjoint de sécurité pour avoir une première approche de la police nationale". 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Une policière 

J'étais sur mon vélo, je me disais : "il n'y a pas de banque, pas de commerce. Je pensais que ça devait être des enfants avec des pétards. En arrivant, sur une terrasse, on voit des gens qui nous faisaient des signes. Je me tourne et je vois deux hommes en noir cagoulés, armés, qui tirent sur nous. Des tirs précis. Coup par coup. Je jette mon vélo, je cours et j'entends le sifflement des balles. Je n'ai aucune notion de temps. Ca tirait et ça tirait. Je me suis dis : "je vais mourir." Je ne savais pas ce qu'il se passait.

J'entends "collègue blessé à terre". J'ai traversé et j'ai vu Ahmed Merabet à terre, ses yeux vitreux, il était blanc.

(Elle part en courant chercher les pompiers, coincés dans les embouteillages. Puis retourne rue Nicolas Appert) Je vois un homme les mains en sang qui me dit "là c'est Charlie Hebdo, c'est une boucherie". Je ne sais pas qui est cet homme, je ne l'ai plus revu.

La policière voit arriver François Hollande sur les lieux. "Je lui ai dit : "monsieur le président, vous marchez sur la douille." Ca me fait rire avec le recul, mais je crois qu'il n'a pas compris, lui aussi était en état de choc". La policière raconte la sortie "de Philippe Lançon, la mâchoire décrochée. Riss aussi".

"le plus dur c'est d'accepter et vivre avec. Il faut aller de l'avant. Je suis entrée dans la police en 2004. J'étais une femme de terrain, je portais la tenue. J'adorais ça, j'étais une femme d'action. Depuis, je ne peux plus porter la tenue. J'ai essayé ..."

"je ne peux plus porter l'uniforme. Je ne peux plus être en brigade. Pourtant j'adore ça. Du coup, je suis devenue responsable communication en province. Aujourd'hui, j'adore ça".

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Une policière

Appelée pour "des jets de pétards", elle arrive à pied avec deux collègues. Depuis les fenêtres les gens leur font des signes, elle voit les frères Kouachi sortir, entend tirer et les voit tirer sur les policier en VTT. 

"J'étais persuadée qu'ils me voyais que j'allais mourir. "

Elle voit Ahmed Merabet mourir, elle entre dans Charlie Hebdo et s'en veut de ne pas pouvoir soutenir le regard d'une personne blessée. 

Elle explique la difficulté à retourner travailler, la culpabilité (malgré qu'elle ait tiré sur le pare-brise des terroristes qui s'enfuyaient). Aujourd'hui elle a changé d'arrondissement, elle n'a plus fait usage de son arme depuis ce jour-là. 

 

Un policier

Appelé pour des tirs, surpris, il ne se passe jamais rien dans le coin. Comme sa collègue, il entend que des gens se sont fait tirer dessus et se demande ce qu'il peut bien y avoir dans ce bâtiment qui justifie l'irruption d'hommes armés. 

Les terroristes sortent, il se plaque au mur, vu la puissance de feu, il ne pouvait rien faire. Il est sûr, lorsqu'il voit les terroristes tirer sur la voiture de police, que ses collègues sont morts (ils sont sains et saufs).

Il entend la voix d'Ahmed Merabet et les détonations de son exécution.

Comme sa collègue précédente, quelqu'un l'interpelle en lui disant qu'il y a au moins 20 victimes dans les locaux de Charlie Hebdo. Il trouve ça gros.. Il raconte le silence de mort dans les bureaux et les mares de sang. Il raconte l'horreur, la boucherie, il demande qu'on le laisse tranquille à la radio, il sécurise les lieux en attendant les secours. Quand il ressort, il apprend la mort d'Ahmed Merabet...

Il explique les séquelles psychologiques, cette obsession après les 8 et 9 janvier, de "chasser les terroristes", l'hypervigilance et finalement, le départ de Paris et RP.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Un policier, conducteur d'une voiture 

A son tour, il raconte l'arrivée rue Nicolas Appert où "on n'avait aucune connaissance de la présence des locaux de Charlie Hebdo". Comme ses collègues, le policier de la BAC "n'a aucune info. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Alors je sors mon arme, je retire mon brassard." Lui aussi essaie de passer un message radio "mais les ondes sont encombrées".

Le policier de la BAC résume le contexte lors des premières interventions des forces de l'ordre au pied de l'immeuble de Charlie Hebdo : "c'était le chaos total, la panique totale."

Le premier assesseur lit le compte-rendu de l'expertise médicale de ce policier : "insomnie totale pendant une semaine, isolement social, pleurs, angoisse lors de la prise d'otage de l'Hyper Cacher avec ses enfants scolarisés à proximité, retentissement professionnel important".

"Il faut digérer le 7 et puis le 9, on remet le couvert, si je peux dire. On repart dans l'horreur."

 

Un autre policier, passager 

"On tombe nez à nez avec un véhicule, je pensais que c'était le véhicule de la BAC, on fait des appels de phare, ils ouvrent les portières, deux individus sortent. on comprend vite que ce n'est pas la BAC. Ils sortent des kalachnikovs. Notre seul réflexe est de s'abaisser dans l'habitacle. On commence à essuyer des tirs très cadencés, rapidement."

"je tire avec ma main droite. Ca a réduit un peu leur cadence de tir". Son coéquipier au volant réussi "une marche arrière miraculeuse, à l'aveugle. Chapeau."

"On a eu de pare-brise complètement criblé, des impacts dans les appuie-tête. C'était exigu, les Renault Megane sont très basses. Alors je me suis dit c'est un petit miracleLle véhicule bougeait énormément. La violence des impacts, ça sifflait dans l'habitacle. Ca tapait fort. C'était d'une violence inouïe."

 

Un autre policier, conducteur 

Conducteur de la voiture qui a fait face à celle des frères Kouachi. "On croise cette foutue voiture qui n'a rien à faire là. Je fais des appels de phare, ça ne bouge pas. Les 2 sortent. Des gens crient : "c'est eux, c'est eux. Ils commencent à faire feu". A son tour, le conducteur raconte la "pluie de morceau de verre dans le véhicule". Mais les trois membres de l'équipage sortent de la voiture "quasiment indemnes".

"ça nous échappe à un certain moment. On est hagard, sidéré. Moi ça a été mon état. J'ai fini par m'asseoir d'un bistrot et j'ai fumé 3, 4, 5 clopes d'affilée. On est juste une victime de plus, tout policier qu'on soit.

Comme plusieurs de ses collègues, ce policier lui aussi a quitté Paris depuis.

"J'exerce en province, sur la voie publique."

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le président demande "à l'ensemble des accusés de se lever. Pour que ceux qui souhaitent réagir, ce n'est pas une obligation, puisse le faire

Abdelaziz Abbad : je voudrais dire que c'est beaucoup de courage pour les soeurs venues témoigner au sujet du policier. Ce crime est aussi violent que ce qu'on a vu sur la vidéo de Charlie Hebdo. C'est violent et ça me touche vraiment. Je leur souhaite beaucoup de courage..

Willy Prevost : c'était des témoignages forts. Tous ceux qui sont venus témoigner aujourd'hui ont du courage

Miguel Martinez : je voudrais adresser mes condoléances à la famille Merabet, saluer le courage des policiers parce qu'il en a fallu. Et je ne me reconnais pas dans cette idéologie.

Metin Karasular : moi ma femme et mes six enfants, s'ils ont un problème, ils vont appeler la police vu que je suis en prison. Chez nous [en Belgique] c'est sacré, on ne s'attaque pas à la police.

Ali Riza Polat : je suis désolé pour les familles. Encore une fois, je ne les connais pas ces deux-là [les frères Kouachi]. J'ai hâte d'être demain pour m'expliquer avec l'enquêteur.

Mickaël Pastor : je ne peux qu'exprimer ma compassion et ma tristesse. Il faut de la dignité et du courage.

Saïd Makhlouf : la famille Merabet a été vraiment touchante. On voit que ces gens [les frères Kouachi] ont tué des musulmans.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×