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Loufiat

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Loufiat Membre 2 589 messages
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Il y a 18 heures, Don Juan a dit :

Il me semble que dieu est plus un espoir qu'une tentative d'explication, un espoir ou une consolation.

L'espoir de recréer le lien perdu.

J'ai vu tant de choses, que vous, humains, ne pourriez pas croire... De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion, j'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la Porte de Tannhaüser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir.
 

 

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Aristote, Métaphysique

Citation

 

Livre I • Α1 (980a-982a) <Sensation, expérience, art, science, sagesse.>

 

Tous les hommes désirent naturellement savoir; ce qui le montre, c'est le plaisir causé par les sensations, car, en dehors même de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes, et, plus que toutes les autres, les sensations visuelles. En effet, non seulement pour agir, mais même lorsque nous ne nous proposons aucune action, nous préférons, pour ainsi dire, la vue à tout le reste. La cause en est que la vue est, de tous nos sens, celui qui nous fait acquérir le plus de connaissances et nous découvre une foule de différences.  Par nature, les animaux sont doués de sensations, mais, chez les uns, la sensation n'engendre pas la mémoire, tandis qu'elle l'engendre chez les autres. Et c'est pourquoi ces derniers sont à la fois plus intelligents et plus aptes à apprendre que ceux qui sont incapables de se souvenir; sont seulement intelligents, sans posséder la faculté d'apprendre, les êtres incapables d'entendre les sons, tels que l'abeille et tout autre genre d'animaux pouvant se trouver dans le même cas; au contraire, la faculté d'apprendre appartient à l'être qui, en plus de la mémoire, est pourvu du sens de l'ouïe.

[...]

2 (982a-983a) <Nature de la Philosophie.>

Et puisque cette science est l'objet de notre recherche, ce qu'il faudra examiner, c'est de quelles causes et de quels principes la Sagesse est la science. Si on considère les jugements qu'on porte d'ordinaire sur le sage, la réponse à cette question pourra sans doute en recevoir beaucoup plus de clarté.

Nous concevons d'abord le sage comme possédant la connaissance de toutes les choses, dans la mesure où cela est possible, c'est-à-dire sans avoir la science de chacune d'elles en particulier. Ensuite, celui qui est capable de connaître les choses difficiles et malaisément accessibles à la connaissance humaine, on admet que celui-là est un sage (car la connaissance sensible étant commune à tous les hommes, est facile, et n'a rien à voir avec la Sagesse). En outre, celui qui connaît les causes avec plus d'exactitude, et celui qui est plus capable de les enseigner sont, dans toute espèce de science, plus sages. De plus, parmi les sciences, celle que l'on choisit pour elle-même et à seule fin de savoir, est considérée comme étant plus vraiment Sagesse que celle qui est choisie en vue de ses résultats. Enfin, une science dominatrice est, à nos yeux, plus une sagesse que la science qui lui est subordonnée: ce n'est pas, en effet, au sage à recevoir des lois, c'est à lui d'en donner; ce n'est pas lui qui doit obéir à autrui, c'est à lui, au contraire, que doit obéir celui qui est moins sage. 

Tels sont donc, en nature et en nombre, les jugements qu'on porte d'ordinaire sur la Sagesse et les sages. Or, parmi les caractères que nous venons de voir, la connaissance de toutes choses appartient nécessairement à celui qui possède au plus haut degré la science de l'universel, car il connaît, d'une certaine manière, tous les cas particuliers qui tombent sous l'universel. Ensuite, ces connaissances-là, je veux dire les plus universelles, sont, à tout prendre, les plus difficiles à acquérir pour les hommes, car elles sont les plus éloignées des perceptions sensibles. En outre, les sciences les plus exactes sont celles qui sont les plus sciences des principes, car celles qui partent de principes plus abstraits sont plus exactes que celles qui se tirent de principes plus complexes: l'Arithmétique, par exemple, est plus exacte que la Géométrie. Disons encore qu'une science est d'autant plus propre à l'enseignement qu'elle approfondit davantage les causes, car enseigner c'est dire les causes pour chaque chose.

De plus, connaître et savoir pour connaître et savoir, c'est là le caractère principal de la science qui a pour objet le suprême connaissable: en effet, celui qui préfère connaître pour connaître choisira avant tout la science par excellence, et telle est la science du suprême connaissable; or, le suprême connaissable, ce sont les premiers principes et les premières causes, car c'est grâce aux principes et à partir des principes que tout le reste est connu, et non pas, inversement, les principes, par les autres choses qui en dépendent. Enfin, la science maîtresse, et qui est supérieure à 5toute science subordonnée, est celle qui connaît en vue de quelle fin chaque chose doit être faite, fin qui est, dans chaque être, son bien, et, d'une manière générale, le souverain Bien dans l'ensemble de la Nature.

Toutes ces considérations montrent que c'est sur la même science que vient s'appliquer le nom en question: il faut que ce soit une science qui spécule sur les premiers principes et les premières causes, car le bien, c'est-à-dire la fin, est l'une des causes. —Qu'elle ne soit pas, d'autre part, une science poétique [ποιειν], c'est ce que montre aussi l'histoire des plus anciens philosophes. C'est, en effet, l'étonnement qui pousse, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à 15des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l'Univers. Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (c'est pourquoi même l'amour des mythes est, en quelque manière, amour de la Sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve: presque toutes les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre. Je conclus que, manifestement, nous n'avons en vue, dans notre recherche, aucun intérêt étranger. Mais, de même que nous appelons libre celui qui est à lui-même sa fin et n'existe pas pour un autre, ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est à elle-même sa propre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut estimer plus qu'humaine sa possession. De tant de manières, en effet, la nature de l'homme est esclave, que, suivant Simonide,

Dieu seul peut jouir de ce privilège,

et qu'il ne convient pas que l'homme ne se borne pas à rechercher la science qui est à sa mesure. Si donc il y a quelque vérité dans ce que racontent les poètes, et si la jalousie est naturelle à la divinité, c'est bien dans ce cas qu'elle devrait, semble-t-il, surtout s'exercer, et tous ceux qui excellent dans ce savoir auraient un sort misérable. Mais il n'est pas admissible que la divinité soit jalouse (disons même, avec le proverbe, que les poètes sont de grands menteurs), et on ne doit pas non plus penser qu'une autre science puisse surpasser celle-là en dignité. En effet, la science la plus divine est aussi la plus élevée en dignité, et seule la science dont nous parlons doit être, à un double titre, la plus divine: car une science divine est à la fois, celle que Dieu posséderait de préférence et qui traiterait des choses divines. Or la science dont nous parlons est seule à présenter, en fait, ce double caractère: d'une part, dans l'opinion courante, Dieu est une cause de toutes choses et un principe, et, d'autre part, une telle science, Dieu seul, ou du moins Dieu principalement, peut la posséder. Toutes les autres sciences sont donc plus nécessaires qu'elle, mais aucune ne l'emporte en excellence.

Cependant son acquisition doit, en un sens, nous faire aboutir à un état d'esprit qui est à l'opposé de celui où nous nous trouvions au début de nos recherches. Tout homme, avons-nous dit, commence par s'étonner de ce que les choses sont ce qu'elles sont; il en est comme dans le cas des marionnettes, qui se meuvent d'elles-mêmes aux regards de ceux qui n'en ont pas encore considéré la cause, ou pour les solstices, ou encore pour l'incommensurabilité de la diagonale: il semble, en effet, étonnant à tout le monde qu'une quantité donnée ne puisse être mesurée même par l'unité minima. Or, on doit finir par l'étonnement contraire, et, suivant le proverbe, par ce qui est meilleur, comme cela arrive aussi dans nos exemples, dès qu'on est instruit de la cause: car rien ne surprendrait autant un géomètre que si la diagonale devenait commensurable !

Nous avons ainsi établi la nature de la science que nous cherchons, et aussi le but que doivent atteindre notre recherche et toute notre investigation.

 

la philo est recherchée pour elle-même au-delà de toute utilité mais ce n'est pas dire que c'est une spéculation gratuite et sans importance réelle, au contraire c'est dire que sa fin ne lui est pas donnée par l'extérieur, comme c'est le cas d' une recherche et une connaissance motivées par un problème pratique. Il faut en comprendre que dans la philosophie tout doit se jouer jusqu'à la finalité de l'existence, qui reste extérieure aux sciences particulières. Et ce n'est pas non plus une connaissance sans importance, le sage est celui auquel on tendra à obéir, ce n'est pas lui qui reçoit les lois, mais lui qui les donne, etc.

Dans le même ordre d'idée elle doit entraîner une transformation, le passage d'un état à un autre puisque les principes premiers (et causes dernières) sont en jeu. Kierkegaard parlera de conversion. Et on retrouve à nouveau cette idée (chez Démocrite aussi) que sa recherche débute par l'étonnement, entendu comme reconnaissance d'une ignorance. C'est ainsi que débute chaque science ou art particulier, et en élargissant et en approfondissant cet étonnement, on arrive à l'étonnement devant les principes et causes premières et dernières, englobant tout. 

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Maroudiji Membre 6 485 messages
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Il y a 2 heures, Loufiat a dit :

Et ce n'est pas non plus une connaissance sans importance, le sage est celui auquel on tendra à obéir, ce n'est pas lui qui reçoit les lois, mais lui qui les donne, etc.

Comment peut-il donner des lois s'il ne les reçoit pas? 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
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Le 03/06/2020 à 19:52, Maroudiji a dit :

Comment peut-il donner des lois s'il ne les reçoit pas? 

Bonne question... qui me met dans l'embarras. As-tu la réponse ?

Bon d'abord c'est évident, disons pour la navigation : celui qui connaît la direction, peut lire les cartes et interpréter l'environnement, sait le fonctionnement du bateau, etc., peut le mieux diriger et l'expliquer à celui qui l'ignore.
Mais cette autorité est limitée à une compétence dans les circonstances particulières de la navigation. 
Ici on parle des lois, c'est différent ; et il s'agit d'une science dont le but est elle-même !
Y a-t-il à tirer, de la philosophie, des lois impératives ?
Et de toute façon, pour celui qui ignore, comment reconnaître le "vrai" du "faux" sachant ?
 

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
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Le 05/06/2020 à 07:33, Loufiat a dit :

Bonne question... qui me met dans l'embarras. As-tu la réponse ?

Je t'ai répondu et tu m'as fait encore une réponse, mais je ne vois pas... 

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
Posté(e)
Le 07/06/2020 à 08:51, Maroudiji a dit :

Je t'ai répondu et tu m'as fait encore une réponse, mais je ne vois pas... 

Loufiat a déserté le forum? 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
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Le 07/06/2020 à 14:51, Maroudiji a dit :

Je t'ai répondu et tu m'as fait encore une réponse, mais je ne vois pas...

Oui, notre échange a disparu ! Ce n'est pas à ma demande, j'ignore pourquoi.

Si tu es capable de me remémorer ta réponse après mon petit développement sur la relation entre intelligence et expérience (et la part de création dans la formation d'une intelligence des choses), je ne m'en souviens que trop vaguement pour reprendre.

 

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
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Ah, je suis heureux de voir que ce n'est pas un virus qui t'a emporté! Mais aussi parce que ce n'est pas toi qui est à l'origine de cette disparition pour le moins bizarre. Qui peut s'adonner à ce genre de manip si incivile? Comment la modération pourrait-elle agir ainsi sans nous avertir?!? 

Ce matin je prenais la voiture, laquelle j'avais fait le plein hier, et l'aiguille indique que le réservoir est à zéro?! Pourtant personne n'a utilisé la voiture entre temps...

Nous avons depuis quelques jours une invitée un peu spéciale, une femme de 50 ans. Peut-elle être à l'origine de cette énigme ? Mais je ne le crois pas.

Tu me demandais au sujet de la mémoire, tu voulais savoir ce que j'en pensais de son état aujourd'hui. J'en discute sur mon site Web profusément mais la modération de Forum.fr m'interdit d'y référer par un lien, sous peine de bannissement. 

J'en ai souvent parlé ici de la mémoire, et je t'avais donné un lien dans lequel j'aborde la question avec déjà-utilisé. Je ne l'ai plus sous la main mais je me souviens de cette autre discussion, si cela répond à ton attente...

Je te félicitais également pour ton résumé de l'échange entre Arjuna et Krishna dans la Bhagavad-gita.

Mais à part la mémoire, en ce moment je débats beaucoup sur l'instinct. Pourrais-tu nous dire ce que tu en penses? 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
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il y a 16 minutes, Maroudiji a dit :

Ah, je suis heureux de voir que ce n'est pas un virus qui t'a emporté! Mais aussi parce que ce n'est pas toi qui est à l'origine de cette disparition pour le moins bizarre. Qui peut s'adonner à ce genre de manip si incivile? Comment la modération pourrait-elle agir ainsi sans nous avertir?!? 

Ta sollicitude me touche mais je suis en pleine forme. Quant à nos messages, je suis aussi perplexe que toi, je ne vois pas qui ni pourquoi on aurait délibérément effacé cet échange ? En tout cas, c'est un rappel que nos écrits ici ne nous appartiennent pas et peuvent disparaître du jour au lendemain. 

il y a 40 minutes, Maroudiji a dit :

Tu me demandais au sujet de la mémoire, tu voulais savoir ce que j'en pensais de son état aujourd'hui. J'en discute sur mon site Web profusément mais la modération de Forum.fr m'interdit d'y référer par un lien, sous peine de bannissement. 

J'en ai souvent parlé ici de la mémoire, et je t'avais donné un lien dans lequel j'aborde la question avec déjà-utilisé. Je ne l'ai plus sous la main mais je me souviens de cette autre discussion, si cela répond à ton attente...

Ça ne répond pas vraiment à ma question mais ça apporte matière à réflexion.

il y a 42 minutes, Maroudiji a dit :

Mais à part la mémoire, en ce moment je débats beaucoup sur l'instinct. Pourrais-tu nous dire ce que tu en penses? 

Je ne sais pas si j’aurais grand-chose d'éclairant à dire de l'instinct. Je me contenterai de remarquer que bien qu'ils communiquent, les animaux n'ont pas la parole. Celle-ci est centrale à mon avis. Elle dépasse la fonction de communication, elle est largement indéterminée, elle recouvre à la fois la logique proprement dite et le symbolique. C'est à elle que j'aurais tendance à rapporter la civilisation, l'histoire et la qualité d'être "humain".

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
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il y a 54 minutes, Loufiat a dit :

Ça ne répond pas vraiment à ma question mais ça apporte matière à réflexion.

Tu n'as pas été plus spécifique que ça. Ma préoccupation sur la mémoire est plus philosophique que technique, elle s'insère dans l'histoire de l'humanité.

Je viens aussi de lire sur la mémoire, ici en Science.

Je pense que tu y trouveras ton compte. Je t'avais donné aussi, dans le message qui s'est volatilisé, le lien où je discute avec déjà-vu, ici, sur mon fil concernant l'obscurantisme.

 

 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
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Il y a 2 heures, Maroudiji a dit :

Tu n'as pas été plus spécifique que ça. Ma préoccupation sur la mémoire est plus philosophique que technique, elle s'insère dans l'histoire de l'humanité.

Je viens aussi de lire sur la mémoire, ici en Science.

Je pense que tu y trouveras ton compte. Je t'avais donné aussi, dans le message qui s'est volatilisé, le lien où je discute avec déjà-vu, ici, sur mon fil concernant l'obscurantisme.

Oui j'ai manqué de précision. Comme je sais que tu es capable de prendre sérieusement les systèmes anciens, c'est bien ta préoccupation philosophique au sujet de la mémoire que j'interrogeais, en rapport à la réminiscence et à l'alternative socratique dont il était question au départ de ce sujet. 

Comment répondrais-tu à cette alternative, qui regarde le progrès de la connaissance ? 

Dans un cas, il y a un maître qui, avec son enseignement, donne aussi la condition (pour qu'un rapport s'établisse entre celui qui reçoit l'enseignement et la vérité enseignée) - et dans l'autre cas, il n'y a pas à proprement parler de maître, celui-ci n'est jamais que l'occasion par laquelle l'âme retrouve ce qu'elle sait de toute éternité. 

Je suis curieux de savoir ce que tu en penses, ou même si tu penses que cette alternative n'a pas de sens.

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
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il y a 12 minutes, Loufiat a dit :

Dans un cas, il y a un maître qui, avec son enseignement, donne aussi la condition (pour qu'un rapport s'établisse entre celui qui reçoit l'enseignement et la vérité enseignée) - et dans l'autre cas, il n'y a pas à proprement parler de maître, celui-ci n'est jamais que l'occasion par laquelle l'âme retrouve ce qu'elle sait de toute éternité. 

Théoriquement, dans le premier cas on avance dans la connaissance spirituelle et matérielle, le discipline avance dans la lumière. Dans le deuxième cas, c'est le philosophe, il part de rien et tâtonne dans l'obscurité jusqu'à ce qu'il touche qqch. Si ça sert ses intérêts et ceux du peuple, il garde. Tout le reste tombe dans l'oubli. 

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Maroudiji Membre 6 485 messages
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il y a 24 minutes, Loufiat a dit :

et dans l'autre cas, il n'y a pas à proprement parler de maître, celui-ci n'est jamais que l'occasion par laquelle l'âme retrouve ce qu'elle sait de toute éternité. 

Il y a surtout une naïveté extraordinaire et si commune qui s'imagine à la façon des positivistes qu'en travaillant encore plus fort et avec plus d'investissement nous arriverons à percer les mystères de l'Univers. 

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Maroudiji Membre 6 485 messages
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À noter qu'accepter un maître, c'est accepter une tradition et des textes antérieurs à lui. Quand le maître parle, il transmet l'enseignement de son propre maître, des sages et des écritures sacrées. Jamais il n'invente comme le fait un philosophe. Quand il interprète ou adapte, il s'y prend selon une méthode scientifique. 

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Loufiat Membre 2 589 messages
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il y a une heure, Maroudiji a dit :

Théoriquement, dans le premier cas on avance dans la connaissance spirituelle et matérielle, le discipline avance dans la lumière. Dans le deuxième cas, c'est le philosophe, il part de rien et tâtonne dans l'obscurité jusqu'à ce qu'il touche qqch. Si ça sert ses intérêts et ceux du peuple, il garde. Tout le reste tombe dans l'oubli. 

Je crois comprendre. Dans ce cas, comment discerner l'enseignement véritable d'une connaissance déterminée sociologiquement ? Comment t'y prends-tu ?

il y a une heure, Maroudiji a dit :

Il y a surtout une naïveté extraordinaire et si commune qui s'imagine à la façon des positivistes qu'en travaillant encore plus fort et avec plus d'investissement nous arriverons à percer les mystères de l'Univers. 

Le monde scientifique dépend financièrement de cette croyance. Et quand on investi des milliards dans une expérience, il est sans doute d'autant plus difficile d'accepter qu'il n'en résulte rien de réellement significatif.

il y a 49 minutes, Maroudiji a dit :

À noter qu'accepter un maître, c'est accepter une tradition et des textes antérieurs à lui. Quand le maître parle, il transmet l'enseignement de son propre maître, des sages et des écritures sacrées. Jamais il n'invente comme le fait un philosophe. Quand il interprète ou adapte, il s'y prend selon une méthode scientifique. 

Et les écritures sacrées sont révélées. C'est ce qui est rédhibitoire, par principe, pour les esprits dits cartésiens.

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Maroudiji Membre 6 485 messages
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Il y a 1 heure, Loufiat a dit :

Et les écritures sacrées sont révélées. C'est ce qui est rédhibitoire, par principe, pour les esprits dits cartésiens.

Surtout quand on ne connaît pas le contenu, alors on fait des généralisations. Krishna révèle le plus haut des savoirs à Arjuna. Il lui donne encore et encore des explications. Puis il lui dit, maintenant tu fais ce que tu veux. Tu as lu la Bhagavad-gita ? Parce que cette connaissance a été révélée par Krishna, il faudrait l'ignorer? Parce qu'un homme a tué, tous les hommes ont tué, c'est ça la logique. Quelqu'un me disait que puisqu'il connaissait la Bible, il connaît tous les autres livres révélés. C'est tout du pareil au même. 

Pour ce qui est du domaine sociologique, je ne sais pas comment te dire... Disons, la méthode est la même que celle des philosophes dont j'ai dit ce que j'en pensais. 

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Loufiat Membre 2 589 messages
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Il y a 2 heures, Maroudiji a dit :

Surtout quand on ne connaît pas le contenu, alors on fait des généralisations. Krishna révèle le plus haut des savoirs à Arjuna. Il lui donne encore et encore des explications. Puis il lui dit, maintenant tu fais ce que tu veux. Tu as lu la Bhagavad-gita ? Parce que cette connaissance a été révélée par Krishna, il faudrait l'ignorer? Parce qu'un homme a tué, tous les hommes ont tué, c'est ça la logique. Quelqu'un me disait que puisqu'il connaissait la Bible, il connaît tous les autres livres révélés. C'est tout du pareil au même. 

Pour ce qui est du domaine sociologique, je ne sais pas comment te dire... Disons, la méthode est la même que celle des philosophes dont j'ai dit ce que j'en pensais. 

Je demandais seulement comment tu t'orientes ou qu'est-ce qui te guide au travers de ces enseignements. Lorsque, par exemple, tu rencontres des gurus et les membres de sectes, comment fais-tu la part des choses ?

Sur tes conseils, je reprends et approfondis la Bhagavad-gita et entame une exploration plus méthodique des Upanishads. Nous aurons surement l'occasion d'en discuter.

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Maroudiji Membre 6 485 messages
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il y a une heure, Loufiat a dit :

Je demandais seulement comment tu t'orientes 

Prenons un exemple fictif. On est tous les deux et on arrive devant quelqu'un qui nous aborde et dit qu'il est possible de parler avec Dieu. C'est tout con. Mais le type est bien habillé et possède une splendide voiture. Et de la façon dont il s'exprime, il a l'air sûr de lui. Il nous prévient, nous sommes filmés. 

En partant, dans ce contexte, Dieu ne veut rien dire. J'ai besoin d'en apprendre plus. Je veux surtout savoir à quelle tradition il est lié. Chaque groupe, aussi sectaire qu'il est, appartient à une histoire. Et à partir de ces histoires, je juge. Évidemment, il faut bien connaître l'histoire. Il faut avoir de la culture et confiance en soi. Quand tu cherches et que tu veux t'imprégner de l'objet de ta recherche pour en connaître le fond, il faut plonger et accepter de goûter objectivement, et si c'est agréable, avec entrain les fruits de l'expérience. Seulement après tu peux dire si tu aimes ou pas ces fruits. J'ai appris cela de la littérature, du roman. 

Mais il y a quelque temps déjà que je ne m'intéresse plus à ce genre d'interactions. Je connais les limites de ces expériences et les tabous. Bon, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question... 

Peut-être devrions-nous recommencer avec quelqu'un qui fait partie d'un groupe qui croit que les extra-terrestres existent et qu'ils influencent l'humanité, positivement ou négativement peu importe. 

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Maroudiji Membre 6 485 messages
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Il y a 19 heures, Loufiat a dit :

Si tu es capable de me remémorer ta réponse après mon petit développement sur la relation entre intelligence et expérience (et la part de création dans la formation d'une intelligence des choses), je ne m'en souviens que trop vaguement pour reprendre.

Voilà, pour en revenir à la mémoire. 

C'est la même chose que pour toi. Sans mémoire pas d'intelligence. Petite mémoire, petites gens. Lire ou entendre et s'en souvenir est supérieur à lire et oublier, n'en déplaise à tous ces philosophes qui font de l'oubli une vertu.* Le progrès, dans le sens positif de l'évolution, se juge avant tout à la qualité de la mémoire et à la possibilité d'en faire profiter le plus de monde, tout comme on l'a fait pour l'apprentissage de la lecture obligatoire pour tous.

* Luis Borgès, à la suite d'une tradition spéculative qui favorise l'évacuation souhaitée de la mémoire vers les poubelles de l'histoire, promouvait l'oubli comme technique d'avancement intellectuel et moral, un lavage de cerveau volontaire et désiré apprécié des démocraties dont le passé laisse à désirer tellement il est sanglant et misérable.

Je place un lien vers une discussion à ce sujet qui tourne au ridicule avec le prolifique deja-utilisé et cela malgré le potentiel singulier de pouvoir lever la couverture sur notre construction de l'histoire et d'en explorer les arcanes oubliés.

Bravo pour ton résumé de cet échange relatif à la Bhagavad-gita!

 

 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
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Il y a 14 heures, Maroudiji a dit :

Prenons un exemple fictif. On est tous les deux et on arrive devant quelqu'un qui nous aborde et dit qu'il est possible de parler avec Dieu. C'est tout con. Mais le type est bien habillé et possède une splendide voiture. Et de la façon dont il s'exprime, il a l'air sûr de lui. Il nous prévient, nous sommes filmés. 

En partant, dans ce contexte, Dieu ne veut rien dire. J'ai besoin d'en apprendre plus. Je veux surtout savoir à quelle tradition il est lié. Chaque groupe, aussi sectaire qu'il est, appartient à une histoire. Et à partir de ces histoires, je juge. Évidemment, il faut bien connaître l'histoire. Il faut avoir de la culture et confiance en soi. Quand tu cherches et que tu veux t'imprégner de l'objet de ta recherche pour en connaître le fond, il faut plonger et accepter de goûter objectivement, et si c'est agréable, avec entrain les fruits de l'expérience. Seulement après tu peux dire si tu aimes ou pas ces fruits. J'ai appris cela de la littérature, du roman. 

Mais il y a quelque temps déjà que je ne m'intéresse plus à ce genre d'interactions. Je connais les limites de ces expériences et les tabous. Bon, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question... 

Peut-être devrions-nous recommencer avec quelqu'un qui fait partie d'un groupe qui croit que les extra-terrestres existent et qu'ils influencent l'humanité, positivement ou négativement peu importe. 

Merci pour tes réponses Maroudiji. Que sont les tabous, dans ta phrase ? je ne suis pas sûr de saisir.

Il y a 10 heures, Maroudiji a dit :

Voilà, pour en revenir à la mémoire. 

C'est la même chose que pour toi. Sans mémoire pas d'intelligence. Petite mémoire, petites gens. Lire ou entendre et s'en souvenir est supérieur à lire et oublier, n'en déplaise à tous ces philosophes qui font de l'oubli une vertu.* Le progrès, dans le sens positif de l'évolution, se juge avant tout à la qualité de la mémoire et à la possibilité d'en faire profiter le plus de monde, tout comme on l'a fait pour l'apprentissage de la lecture obligatoire pour tous.

* Luis Borgès, à la suite d'une tradition spéculative qui favorise l'évacuation souhaitée de la mémoire vers les poubelles de l'histoire, promouvait l'oubli comme technique d'avancement intellectuel et moral, un lavage de cerveau volontaire et désiré apprécié des démocraties dont le passé laisse à désirer tellement il est sanglant et misérable.

Je place un lien vers une discussion à ce sujet qui tourne au ridicule avec le prolifique deja-utilisé et cela malgré le potentiel singulier de pouvoir lever la couverture sur notre construction de l'histoire et d'en explorer les arcanes oubliés.

Bravo pour ton résumé de cet échange relatif à la Bhagavad-gita!

Je reste pour ma part stupéfait du manque d'intérêt, au moins apparent, pour l'Inde antique. Je vais commencer à réunir des références, en même temps que j'explore les Upanishads. J'ai mis la main sur une traduction française de Martine Buttex ; sais-tu ce que ça vaut ?

Parles-tu le sanscrit ?

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