Aller au contenu

« valeurs » sans dignité


Invité Groenland

Messages recommandés

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)

"Le fait de caractériser quelque chose comme « valeur » dépouille de sa dignité ce qui est ainsi valorisé."

Que faut-il penser d'une telle affirmation ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...", 62ans Posté(e)
BadKarma Membre 15 154 messages
62ans‚ Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...",
Posté(e)

Apprécier la valeur d' une chose c' est la réduire au profane objet d' une simple marchandise, bien loin de la dignité de ce qui caractérise le sacré... ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)

J'ai par exemple pensé à la devise "Liberté, Égalité, Fraternité". 

Liberté et Égalité sont considérées de nos jours comme "valeurs" alors que la Fraternité ne l'est pas forcément. Or, paradoxalement dans la société on voit que la solidarité comme du moins un trait de la Fraternité est réellement considérée comme valeur. Dans le même temps on voit souvent des inégalités et aussi des privations de libertés notamment individuelles dans la société. N'est-ce pas la une preuve de ce qu'affirme le sujet de ce topic ?

Un autre exemple : le féminisme. Considérer le "féminisme" comme étant une valeur, n'est-ce pas que de dépouiller la femme de sa dignité ? De même pour ceux qui considèrent la virilité comme une valeur... ne sont-ils pas entrain de dépouiller l'homme de sa dignité ? 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 574 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

Valeur se comprend soit au sens matériel du terme soit au sens moral voire spirituel.

La valor a été au Moyen âge la bravoure, la vaillance, ce pour quoi quelqu'un était estimé: son mérite, ses vertus, ses qualités morales.

Le même mot désigne ce que vaut quelque chose pécuniairement. On pourrait imaginer la valeur comme un axe d'abscisses: d'un côté du zéro les valeurs pécuniaires des choses de l'autre les valeurs morales.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 17 minutes, sovenka a dit :

Valeur se comprend soit au sens matériel du terme soit au sens moral voire spirituel.

Ici il est question de valeur au sens moral ou spirituel (féminisme, humanisme, etc.) je pense.

il y a 18 minutes, sovenka a dit :

La valor a été au Moyen âge la bravoure, la vaillance, ce pour quoi quelqu'un était estimé: son mérite, ses vertus, ses qualités morales.

La bravoure ou la vaillance n'avaient-ils pas tous deux un côté "sacré" qui les sauvait de toute perte de dignité ? Tout comme par exemple une personne (dans le sport par exemple) recevant une médaille où il n'y a rien de moral, spirituel ni même matériel mais rien que le "sacré".

il y a 23 minutes, sovenka a dit :

Le même mot désigne ce que vaut quelque chose pécuniairement. On pourrait imaginer la valeur comme un axe d'abscisses: d'un côté du zéro les valeurs pécuniaires des choses de l'autre les valeurs morales.

Les choses physiques (matériels) d'un côté et la métaphysique de l'autre... y-a-t-il une place pour la "vérité" dans tout cela ?

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Groenland a dit :

"Le fait de caractériser quelque chose comme « valeur » dépouille de sa dignité ce qui est ainsi valorisé."

Que faut-il penser d'une telle affirmation ?


Lorsqu'un "chose" est établie comme valeur, elle devient un intermédiaire dans des rapports sociaux et ne "vaut" plus en elle-même ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 000 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Groenland a dit :

"Le fait de caractériser quelque chose comme « valeur » dépouille de sa dignité ce qui est ainsi valorisé."

Que faut-il penser d'une telle affirmation ?

Bonjour,

Le fait d'intellectualiser, de rationaliser les mœurs, comme l'inceste, la pédophilie ou le cannibalisme, est une façon de les légitimer.

Les mœurs s'inscrivent dans une tradition riche d'une évolution millénaire, voire éternelle, et la notion contemporaine de la vertu est ,en soi, aveugle de cet évolutionnisme salutaire.

 

Intellectualiser la torture suppose d'en accepter l'éventuel bien-fondé.

Ce comportement mental est incriminable d'un pragmatisme exclusif et despotique.

Il ne faut pas tout rationaliser : "le cœur a ses raisons que la raison ignore", et le cœur des hommes, tout comme leur nervosité, n'est pas un terrain de jeu.

 

Objectiver la vertu est dénaturant, dans la mesure où la vertu n'est pas une chose, mais une dimension notionnelle.

Objectiver la vertu est une façon de lui imputer une date de péremption, de la désacraliser.

Il est vrai que la plupart des vérités sont conjoncturelles et circonstancielles.

Mais l'absolu est infiniment inductible, et les mêmes causes produisent les mêmes effets.

 

Dieu n'est pas un chef de tribu, sa qualité empirique ne le précède pas.

Dieu est un transcendantal notionnel, dimensionnel, et son éternité ne relève pas de sa biologie parfaite, mais plutôt de sa nécessité et de sa suffisance intemporelles.

Dans mon esprit païen, le Bien a tué Dieu, et dieu que c'était bien.

Mais c'est du pareil au même, dans la mesure où le neurone du Bien est infiniment personnifiable, et d'une éloquence totipotente.

 

Cordialement, Fraction

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 23 minutes, Loufiat a dit :


Lorsqu'un "chose" est établie comme valeur, elle devient un intermédiaire dans des rapports sociaux et ne "vaut" plus en elle-même ?

Exactement ! C'est là la métaphysique, on désigne une "chose" comme valeur et on n'arrête plus de "construire" par-dessus. Alors qu'on a oublié la vérité de cette chose qui n'a aucune vocation à être considérée de la sorte.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, Groenland a dit :

Exactement ! C'est là la métaphysique, on désigne une "chose" comme valeur et on n'arrête plus de "construire" par-dessus. Alors qu'on a oublié la vérité de cette chose qui n'a aucune vocation à être considérée de la sorte.

Donc la métaphysique c’est constituer une chose comme valeur. Intéressant.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 2 minutes, Annalevine a dit :

Donc la métaphysique c’est constituer une chose comme valeur. Intéressant.

Oui ceci est ma définition. Quelle est la vôtre? 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Groenland a dit :

Oui ceci est ma définition. Quelle est la vôtre? 

Je ne définis pas. J’apprends. Je suis Candide et je demande : c’est quoi la valeur ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 4 minutes, Annalevine a dit :

Je ne définis pas. J’apprends. Je suis Candide et je demande : c’est quoi la valeur ?

J'ai besoin d'apprendre moi aussi. Dites ce qu'est la métaphysique d'après vous et je vous donnerai ma définition de valeur. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)

La technique en tant qu'achèvement de la métaphysique n'est-elle pas basée sur des valeurs (la rapidité, la compacité, la puissance, etc.) qui constituent sa seule raison d'être. La technique n'est-elle pas elle même considérée comme "valeur" aujourd'hui (en opposition à tout ce qu'on imagine être comme "archaïque") ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Groenland a dit :

Exactement ! C'est là la métaphysique, on désigne une "chose" comme valeur et on n'arrête plus de "construire" par-dessus. Alors qu'on a oublié la vérité de cette chose qui n'a aucune vocation à être considérée de la sorte.

J'avoue ne pas bien saisir moi non plus le lien que vous faîtes avec la métaphysique ?

Il y a 1 heure, Groenland a dit :

La technique en tant qu'achèvement de la métaphysique n'est-elle pas basée sur des valeurs (la rapidité, la compacité, la puissance, etc.) qui constituent sa seule raison d'être. La technique n'est-elle pas elle même considérée comme "valeur" aujourd'hui (en opposition à tout ce qu'on imagine être comme "archaïque") ?

Comment ça, la technique en tant qu'achèvement de la métaphysique ? Comme sa réalisation ultime ? Ou comme achever dans achever un ennemi ?

Edit : ce n'est pas Heidegger qui pourra vous guider dans une réflexion fertile sur la technique. Il y a un auteur français auquel je pense particulièrement, qui lui ne s'est pas trouvé, à la fin de la guerre, du côté des nazis et qui de façon générale a eu une vie exemplaire, composant sur tous les plans une seule œuvre également inspirante pour nous aujourd'hui, à l'opposé, d'ailleurs, d'écrivains parisiens plus à la mode comme Sartre... Je vous laisse chercher :clapping:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, Loufiat a dit :

J'avoue ne pas bien saisir moi non plus le lien que vous faîtes avec la métaphysique ?

Il s'agit en fait d'une question métaphysique de manière intuitive pour moi en tant qu'elle est universelle et philosophique. Caractériser quelque chose comme valeur est le fondement de la caractérisation d'une nouvelle série de choses comme valeurs, création de tout un système qui sera basé sur un au-delà de l'étant puisque basé sur une "valeur". Et ceci jusqu'à ce qu'on se rendre compte (ou pas) qu'on est passé à côté de quelque chose, c'est-à-dire à côté de l'Être.

Il y a 2 heures, Loufiat a dit :

Edit : ce n'est pas Heidegger qui pourra vous guider dans une réflexion fertile sur la technique. Il y a un auteur français auquel je pense particulièrement, qui lui ne s'est pas trouvé, à la fin de la guerre, du côté des nazis et qui de façon générale a eu une vie exemplaire, composant sur tous les plans une seule œuvre également inspirante pour nous aujourd'hui, à l'opposé, d'ailleurs, d'écrivains parisiens plus à la mode comme Sartre... Je vous laisse chercher :clapping:

Merci. À vrai dire ce n'est pas tant la question de la technique qui me hante ces temps-ci, mais il faut que l'orage Heidegger passe... 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 574 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)
Il y a 8 heures, Groenland a dit :

Ici il est question de valeur au sens moral ou spirituel (féminisme, humanisme, etc.) je pense.

L'humanisme est un mouvement intellectuel, une conception philosophique, pas une valeur, pas plus que le féminisme qui est une doctrine de l'égalité des sexes. C'est bien de s'engager dans un mouvement ou de lutter pour une doctrine si on a des valeurs morales, si on n'en a pas cela risque de nuire (au mouvement, à la doctrine...). Quand on parle de valeurs morales ou spirituelles effectivement cela sous-entend le caractère sacré qui les imprègne, et ces valeurs sont ce qui grandit la personne qui en est dotée. Il peut s'agir de sa bonté, de son courage, de sa très grande dignité dans une situation dégradante, de sa foi sincère... Quand on dit de quelqu'un qu'il est humaniste ou féministe on ne parle pas de ses valeurs morales mais de ce en quoi il croit, et qui peut être de fait porté par ses valeurs morales ou spirituelles.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, sovenka a dit :

L'humanisme est un mouvement intellectuel, une conception philosophique, pas une valeur, pas plus que le féminisme qui est une doctrine de l'égalité des sexes. C'est bien de s'engager dans un mouvement ou de lutter pour une doctrine si on a des valeurs morales, si on n'en a pas cela risque de nuire (au mouvement, à la doctrine...). Quand on parle de valeurs morales ou spirituelles effectivement cela sous-entend le caractère sacré qui les imprègne, et ces valeurs sont ce qui grandit la personne qui en est dotée. Il peut s'agir de sa bonté, de son courage, de sa très grande dignité dans une situation dégradante, de sa foi sincère... Quand on dit de quelqu'un qu'il est humaniste ou féministe on ne parle pas de ses valeurs morales mais de ce en quoi il croit, et qui peut être de fait porté par ses valeurs morales ou spirituelles.

Justement c'est par "conviction" qu'on se lance dans le féminisme ou l'humanisme. Ce qui n'est par exemple pas le cas de quelqu'un qui se lance dans le sport de manière "professionnelle". Dans un cas on croit en des valeurs alors que dans l'autre ça peut-être un gain pain, un intérêt ou simplement un métier, il n'y a aucune conviction ou croyance en des valeurs là dedans. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 574 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)
Il y a 11 heures, Groenland a dit :

Justement c'est par "conviction" qu'on se lance dans le féminisme ou l'humanisme. Ce qui n'est par exemple pas le cas de quelqu'un qui se lance dans le sport de manière "professionnelle". Dans un cas on croit en des valeurs alors que dans l'autre ça peut-être un gain pain, un intérêt ou simplement un métier, il n'y a aucune conviction ou croyance en des valeurs là dedans. 

Eh bien oui donc le féminisme et l'humanisme ne sont pas des valeurs mais il vaut mieux que ce soit des valeurs morales qui les portent. Concernant les sports ils font normalement appel aux valeurs humaines: il faut être loyal envers la règle du jeu, être fair-play. Quand des questions d'argent priment sur ça le sport s'en trouve complètement gangrené. Par exemple quand Thierry Henri avait marqué un but avec sa main la France avait malgré tout gagné alors que cela n'aurait jamais dû compter pour un but, eh bien voilà à quoi est réduit le football: des magouilles, des joueurs qui veulent gagner beaucoup d'argent, des hommes d'affaire qui pensent chiffre, des scandales... C'est comme la politique: il faudrait faire de la politique par conviction et rester intègre mais, que de combines malhonnêtes pourtant dans ce monde-là. La religion pareil: quand on se fait un renom en religion mû par des motivations autres que les valeurs morales et spirituelles on ne lui rend pas service.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×