La pitié

Il y a 5 heures, Marzhin a dit :

Mais enfin, il me semble important de faire remarquer que la pitié, donc, peut se résumer à un devoir. Or, si c'est un devoir, ce n'est pas forcément qu'elle est civilisatrice, mais qu'une civilisation la prescrit. Et évidemment, la prescrivant, la pitié devient une forme de processus civilisateur, civilisatrice par elle-même automotrice ... sans pour autant que, comme sentiment, la pitié y perde, prescrite ou non, devoir ou pas. Cette piété ! ... autant vous dire qu'elle est fortement relayée au monde monothéiste qui certes a quasiment régné sur toute la planète, et qu'elle court désormais à travers les humanitarismes laïcs - morales de la pitié sans pitié pour le dieu.

La pitié a mauvaise presse à l'heure actuelle, un peu comme le mépris auquel elle est liée. Question de vanité entre autres. La compassion est en revanche prisée, par esprit de solidarité, bien qu'elle découle à mon sens de la pitié, mais possiblement plus égocentriquement, car elle représente davantage en apparence une solidarité active qu'une affliction passive.

La pitié représente bien un devoir pour moi. D'une part parce qu'étant à la base une émotion elle appartient au potentiel naturel. D'autre part car le devoir du point de vue religieux, les actes auxquels on se doit, est un concept extrêmement vaste, auquel la solidarité humble appartient évidemment, et pas exclusivement vis-à-vis de l'humanité mais aussi de tout ce dont elle dépend consciemment ou non. Mais au même titre que la combativité, le pardon, le sacrifice, etc... peuvent occasionnellement appartenir au devoir, faute de mieux donc, et sans trop de complaisance.

Le 05/12/2019 à 17:09, Jane Doe a dit :

J'aime la compassion qui est une implication même minime à la souffrance d'autrui

Je hais la pitié qui ressemble plus à "regardes comme moi je suis heureux et toi une pauvre merde". Il n'y a pour moi aucune bienveillance dans la pitié, aucune aide

À la  différence que la pitié peut amener à un acte de générosité , la compassion non. 

à l’instant, Battue a dit :

À la  différence que la pitié peut amener à un acte de générosité , la compassion non. 

un exemple peut être ? 

il y a 1 minute, Jane Doe a dit :

un exemple peut être ? 

La compassion se rapporte bien plus à soi contrairement à la pitié dont "la tendance , la sensibilité"  est de se rapporter aux autres. 

à l’instant, Battue a dit :

La compassion se rapporte bien plus à soi contrairement à la pitié dont "la tendance , la sensibilité"  est de se rapporter aux autres. 

Pour moi c'est l'inverse. La pitié a quelque chose de narcissique, "je me compare à l'autre qui a moins que moi". Dans la compassion "on va vers l'autre pour le soutenir, l'aider, on tente de comprendre, de ressentir l'autre".

à l’instant, Jane Doe a dit :

Pour moi c'est l'inverse. La pitié a quelque chose de narcissique, "je me compare à l'autre qui a moins que moi". Dans la compassion "on va vers l'autre pour le soutenir, l'aider, on tente de comprendre, de ressentir l'autre".

Pour imager :

Face à un mendiant  , "la compassion" va   dire "oh le pauvre" et passer son chemin , "la pitié" elle va s'arrêter sans dire un mot et déposer une pièce.

Ceci dit à chacun son analyse et son propre ressenti. 

La compassion c'est souffrir de voir l'autre souffrir. Parce que sa souffrance est laide et nous gache la journée. C'est du mimétisme.

L'empathie c'est s'accaparer la souffrance de l'autre et la faire sienne, parce que l'autre ne la fait pas suffisamment resplendir. C'est du vol.

La pitié c'est enfoncer l'autre dans sasouffrance dans le but de sortir de la notre. C'est du calcul.

Il ne me semble avoir jamais connu cas de figure où l'une de ces choses fut avisée.