Le papillon.

J'ai retourné le foin.

Les parfums sont entraînés et soulevés par le vent d'été.

Les foins, la chaleur, les yeux qui clignent sous la lumière et le silence laissent l'esprit à l'école buissonnière, Il se propage sans s'éloigner vraiment, attiré par le bruit au loin des cloches, de l'âne qui braie, curieusement les images défilent sans suite logique, texte sans verbe, sans ponctuation, énumération de clichés et de souvenirs entremêlés.

Les poids en granit de la vieille horloge de l'église, les manivelles et les interrogations sur celui qui les remontait , le bénitier vide et rangé dans un coin, les nids d'hirondelles au dessus de l'autel, des femmes qui coupent des tiges de fleurs.

La fraîcheur du chemin couvert et une moto qui pétarade, la rivière ou la truite mouche , l'eau claire , l'herbe du fond dans le courant ressemble à la chevelure d'une fée.

Le silence de la vallée troublé par le tambourin des feuilles de peupliers majestueux, mes pieds dans l'eau froide.

Un tracteur qui passe au loin dont je reconnais le son, mon chien en arrêt , le renard figé qui prépare sa fuite, puis les griffes qui s'enfoncent dans le sol poussiéreux, la course effrénée pour la vie.

Le coup de sifflet .

Je ne suis maître de rien, qui me moissonnera , ceux disparus, un papillon vient se poser sur mon nez, je n'ose plus bouger, il est aligné sur celui ci, il ouvre et ferme ses ailes, puis il reste ailes repliées.

Je louche pour essayer de mieux le voir, je suis là au milieu d'un champ un papillon sur le nez et louchant.

C'est toujours cette hantise des événements incontrôlés, cette fatalité de ce qui m'entoure, cette curiosité aussi , ce sont ces moments de silence et de contraste qui me fascinent.

Un taon se pose sur mon bras, le choix.

Le vol du papillon, la piqûre du taon, je reste figé, la douleur dans mon bras, la papillon s'envole !

C'est beau, c'est simple ce que tu dis  juste ce qu'il faut.

Pour l'horloge, c'est moi !

Mon grand père est Garde Champêtre et il a comme mission de remonter le poids de de la pendule tous les lundi. Le poids qui a mis une semaine pour descendre de toute la hauteur du clocher. Il y a un manivelle et je la tourne : cli,cli,cli,cli,cli,cli,cli....

De temps en temps je regarde par la lucarne pour le plaisir du vertige... En haut du clocher, on est comme Dieu. On pourrait surveiller tout le monde et on est les maîtres du temps...

Pour ton "tavan", je m'en occupe : il fera pas de vieux os !

Après avoir bu, colique ?

Mais t'es un poète, Pascou : c'est même là que t'es le meilleur..

il y a 19 minutes, Talon 1 a dit :

Après avoir bu, colique ?

Ah c'est malin ! Notre doux Pascou joue avec les papillons et toi tu viens péter dans les marguerites ! Pfff !

Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

C'est beau, c'est simple ce que tu dis  juste ce qu'il faut.

Pour l'horloge, c'est moi !

Mon grand père est Garde Champêtre et il a comme mission de remonter le poids de de la pendule tous les lundi. Le poids qui a mis une semaine pour descendre de toute la hauteur du clocher. Il y a un manivelle et je la tourne : cli,cli,cli,cli,cli,cli,cli....

De temps en temps je regarde par la lucarne pour le plaisir du vertige... En haut du clocher, on est comme Dieu. On pourrait surveiller tout le monde et on est les maîtres du temps...

Pour ton "tavan", je m'en occupe : il fera pas de vieux os !

Les pendules me fascinent..

Il y a un magnifique film qui se passe dans une gare avec un gamin.

Faut que je retrouve..

Apprivoiser le temps ,  pas le taon.. 

il y a 44 minutes, Blaquière a dit :

Ah c'est malin ! Notre doux Pascou joue avec les papillons et toi tu viens péter dans les marguerites ! Pfff !

Monsieur  courant d'air...

@Blaquière

Le film

Hugo Cabret 

Scorsese.

Le 16/07/2019 à 14:52, PASCOU a dit :

J'ai retourné le foin.

Les parfums sont entraînés et soulevés par le vent d'été.

Les foins, la chaleur, les yeux qui clignent sous la lumière et le silence laissent l'esprit à l'école buissonnière, Il se propage sans s'éloigner vraiment, attiré par le bruit au loin des cloches, de l'âne qui braie, curieusement les images défilent sans suite logique, texte sans verbe, sans ponctuation, énumération de clichés et de souvenirs entremêlés.

Les poids en granit de la vieille horloge de l'église, les manivelles et les interrogations sur celui qui les remontait , le bénitier vide et rangé dans un coin, les nids d'hirondelles au dessus de l'autel, des femmes qui coupent des tiges de fleurs.

La fraîcheur du chemin couvert et une moto qui pétarade, la rivière ou la truite mouche , l'eau claire , l'herbe du fond dans le courant ressemble à la chevelure d'une fée.

Le silence de la vallée troublé par le tambourin des feuilles de peupliers majestueux, mes pieds dans l'eau froide.

Un tracteur qui passe au loin dont je reconnais le son, mon chien en arrêt , le renard figé qui prépare sa fuite, puis les griffes qui s'enfoncent dans le sol poussiéreux, la course effrénée pour la vie.

Le coup de sifflet .

Je ne suis maître de rien, qui me moissonnera , ceux disparus, un papillon vient se poser sur mon nez, je n'ose plus bouger, il est aligné sur celui ci, il ouvre et ferme ses ailes, puis il reste ailes repliées.

Je louche pour essayer de mieux le voir, je suis là au milieu d'un champ un papillon sur le nez et louchant.

C'est toujours cette hantise des événements incontrôlés, cette fatalité de ce qui m'entoure, cette curiosité aussi , ce sont ces moments de silence et de contraste qui me fascinent.

Un taon se pose sur mon bras, le choix.

Le vol du papillon, la piqûre du taon, je reste figé, la douleur dans mon bras, la papillon s'envole !

 

 

J'ai juste un truc qui me titille sur la première phrase « J'ai retourné le foin. »

Ce qui me titille c'est qu'elle est au passé composé alors que le reste est au présent. Ce que j'aurai plutôt fait, c'est de laisser le texte au présent, pour mieux créer une proximité et du réalisme dans le récit, puis de finir par une phrase brève à la dimension un peu proverbiale au passé composé qui agirait comme conclusion ; par exemple à la fin du texte : J'ai retourné le foin. Ou pourquoi pas : Le papillon s'est envolé. Ça donnerai un style intéressant je pense et une touche de +.

Et j'aurai un peu plus travaillé la ponctuation pour la diversifier un petit peu, au même titre que le nombre de choses que tu sembles percevoir au fil de ton récit. En tout cas tu as faire de longues énumération et c'est un bon choix, mais tu disposes toujours du point virgule, des parenthèses (ou avec des tirets c'est moins connu mais c'est pareil) ou en rajouter un devant une idée supplémentaire.

Tu peux même rajouter des idées personnelles sous forme de jugement après un tiret ou entre parenthèses qui peuvent donner une intimité au récit ou le rendre personnel/proche du lecteur - en rajoutant même un point d'exclamation ou d'interrogation.

Sinon c'est très bien 

il y a 2 minutes, yoyo95 a dit :

J'ai juste un truc qui me titille sur la première phrase « J'ai retourné le foin. »

Ce qui me titille c'est qu'elle est au passé composé alors que le reste est au présent. Ce que j'aurai plutôt fait, c'est de laisser le texte au présent, pour mieux créer une proximité et du réalisme dans le récit, puis de finir par une phrase brève à la dimension un peu proverbiale au passé composé qui agirait comme conclusion ; par exemple à la fin du texte : J'ai retourné le foin. Ou pourquoi pas : Le papillon s'est envolé. Ça donnerai un style intéressant je pense et une touche de +.

Et j'aurai un peu plus travaillé la ponctuation pour la diversifier un petit peu, au même titre que le nombre de choses que tu sembles percevoir au fil de ton récit. En tout cas tu as faire de longues énumération et c'est un bon choix, mais tu disposes toujours du point virgule, des parenthèses (ou avec des tirets c'est moins connus mais c'est pareil) ou en rajouter un devant une idée supplémentaire.

Tu peux même rajouter des idées personnelles sous forme de jugement après un tiret ou entre parenthèses qui peuvent donner une intimité au récit ou le rendre personnel/proche du lecteur - en rajoutant même un point d'exclamation ou d'interrogation.

Sinon c'est très bien 

Merci pour ton avis, je vais en tenir compte.

Mais si tu veux tu peux le modifier, pour moi c'est  un jeu et une image furtive.

Au contraire si tu peux améliorer je lirai avec plaisir.

Le renard est à l'entrée du champ, il m'observe.

Sa position indique qu'il mesure le danger ,il analyse instinctivement , par réflexe. De là ou je suis je mesure toute l'étendue du terrain bordé d'arbres hauts et de noisetiers .La fenaison est faite et les plateaux aux hautes ridelles ont emportées les bottes de foin tirées par des tracteurs bruyants..La place est nette, rasée.

Il reste là , tête le long de son corps roux, queue touffue qui traîne au sol.

Mon chien en retrait est loin, plus loin derrière moi, suit la piste, truffe au sol, il quadrille le terrain, revient repart, rapide, il se rapproche assez vite de l'entrée du champ, le renard continue de m'espionner attentif au moindre geste de ma part.

Flairant la piste, le chien ne voit pas le renard, ce dernier part subitement, il a repéré le danger imminent.

Et là c'est l'emballement, le renard court , traverse le champ en dessinant un arc de cercle.

Le chien plus haut , de deux fois son poids resté en arrêt un moment voit la proie , s'élance ;

Le renard a une belle avance, j'ai du mal à comprendre sa stratégie, parti droit, en direction de la forêt il a bifurqué en dessinant une arabesque sur le sol poussiéreux , le chien gagne du terrain , coupe au plus court, son corps élancé, son poil ras, tout en muscle, il se rapproche de plus en plus ,naît en moi un curieux sentiment  !

Cette ambivalence des postrures ,m'identifier au renard ou bien au chien, entre le chasseur ou le chassé, devenir la proie ou le tueur.

Intérieurement je me surprends à admirer mon chien, la beauté de la course, cet équilibre entre ruse , puissance  brutalité.

Je fige en moi ces images au ralenti , chien tendu au maximum comme un piège qui va bientôt se refermer, javelot blanc tacheté de noir qui va fracassé le cou de sa cible.

Et la bogue de châtaigne rousse qui roule , fuit sans se retourner vers la mort peut être qui se rapproche.

C'est un tableau champêtre qui se dessine sous mes yeux mêlé aux instincts primaires qui font surface.

Par moment, j'ai presque envie d'encourager mon chien, mais je renonce et laisse les choses se faire.

Le renard a choisi l'angle du champ où il n'y a plus de talus et juste un grillage à mouton, il se faufile entre les mailles, s'arrête, regarde le chien de l'autre coté et reprends sa course, il disparaît derrière un talus et puis je le retrouve qui grimpe un champ en pente et creuse l'écart .

Le chien reste au grillage, recule puis saute par dessus mais je sais qu'il est déjà trop tard, lui ne voit pas le renard, il devra reprendre et retrouver la piste , la queue rousse n'est déjà plus visible.

La chance était du coté proie.

Je l'ai mis en boite le coquin..

Il ira dans mes toilettes...

@yoyo95

Je l'ai pris en photo, pas mis dans une boite!

Le 23/07/2019 à 14:54, PASCOU a dit :

@yoyo95

Je l'ai pris en photo, pas mis dans une boite!

 

Tu me rassure, j'ai cru que tu l'avais vraiment capturé puis mis dans le trou des WC... 

Il y a 7 heures, yoyo95 a dit :

Tu me rassure, j'ai cru que tu l'avais vraiment capturé puis mis dans le trou des WC... 

Non, au contraire, je protège depuis longtemps les papillons.