Mort de Michel Serres

https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/06/01/le-philosophe-et-academicien-michel-serres-est-mort_5470322_3382.html

C’était un philosophe comme on en fait trop peu, un bon vivant doublé d’un mauvais caractère, un amoureux des sciences et des saveurs, un esprit encyclopédique, un prodigieux manieur de mots, un grand penseur de tradition orale, un touche-à-tout de génie, un maître plutôt qu’un professeur, un arlequin, un comédien. Michel Serres est mort samedi 1^er , à l’âge de 88 ans. « Il est mort très paisiblement à 19 h entouré de sa famille », a déclaré son éditrice Sophie Bancquart.

Je ne connais pas énormément son oeuvre mais les peu de fois lors desquelles je l'ai entendu parler (radio ou télévision) j'ai trouvé qu'il avait une attitude pédagogique touchante, presque paternaliste avec les auditeurs/spectateurs. Il transpirait la gentillesse par tous les pores, en tous cas c'est l'impression qu'il m'a toujours faite.

Un esprit original qui essayait de faire des liens inattendus entre disciplines intellectuelles. Cette tendance venait de sa polyvalence et de sa vision globale des questionnements humains.

Il s'efforçait donc de sortir des  cadres, des limites superficielles, pour penser le monde. Quelqu'un de rare à la pensée originale : entre philosophie et littérature.

Il n'a pas  été épargné par la controverse mais j'espère qu'il laissera une trace dans notre culture.

Nous avons construit un monde où l'intelligence est la premières des facultés, où la science et la technique nous tirent en avant et nous chutons, en produisant plus de misères, de famines, de maladies.

Michel Serres

Merci Monsieur SERRES de nous avoir accompagnés 88 ans !

Vous manquerez a beaucoup ....

"Tout apprentissage consiste en un metissage"

(Le tiers- instruit)

Il y a 7 heures, Henri. a dit :

"Tout apprentissage consiste en un metissage"

(Le tiers- instruit)

Je ne pense pas qu'on puisse attribuer une connaissance à un contexte culturel. Ou plutôt, le contexte culturel peut favoriser la découverte de la connaissance dont on parle, mais il ne dépend pas du contexte culturel que cette découverte soit une connaissance. Quand elle est mise à jour elle appartient à l'espèce humaine dans son entièreté. Même si les connaissances humaines sont co-construites et que nous avons emprunté aux uns et aux autres des éléments de connaissance ou de réflexion à l'échelle internationale, c'est la caractéristique du savoir que de n'appartenir à personne et d'appartenir à tout le monde à la fois.

"« Nous tenons tous à la paix »

Dans ce tableau des grands changements humains, y en a-t-il un qui vous réjouit ?

La paix ! Ma vie entre l'âge de 6 ans et 25 ans a été marquée par la guerre. La guerre d'Espagne et ses réfugiés que l'on recueillait dans mon Sud-Ouest natal. La Seconde Guerre mondiale. La Shoah. Les guerres coloniales. La guerre d'Algérie où j'étais soldat. Jamais l'Europe n'a connu soixante ans sans guerre depuis la guerre de Troie. En 14-18, on peut le lire sur les monuments aux morts, des villages perdaient tous leurs fils. En 39-45, à nouveau des victimes par dizaines de millions. Vous imaginez l'Occident sacrifier ainsi aujourd'hui ses enfants ? Impossible. Je ne connais pas meilleure nouvelle ! Fragile, l'Europe ? Non. Nous tenons tous à la paix."

https://www.ouest-france.fr/societe/nous-vivons-un-changement-decisif-comme-le-monde-en-tres-rarement-connu-ainsi-parlait-michel-serres-6378631

Le 02/06/2019 à 06:58, Quasi-Modo a dit :

Je ne pense pas qu'on puisse attribuer une connaissance à un contexte culturel. Ou plutôt, le contexte culturel peut favoriser la découverte de la connaissance dont on parle, mais il ne dépend pas du contexte culturel que cette découverte soit une connaissance. Quand elle est mise à jour elle appartient à l'espèce humaine dans son entièreté. Même si les connaissances humaines sont co-construites et que nous avons emprunté aux uns et aux autres des éléments de connaissance ou de réflexion à l'échelle internationale, c'est la caractéristique du savoir que de n'appartenir à personne et d'appartenir à tout le monde à la fois.

Le terme "métissage" de la citation s'applique à l'apprentissage, Non à la culture. Michel Serres veut signifier que l'apprentissage est fondamentalement tans-disciplinaire. L'apprentissage des mathématiques par exemple, trouve son sens dans l'application des connaissances acquises à d'autres disciplines : l'architecture, le dessin par exemple. L'apprentissage comme fin en soi n'a aucun sens. C'est son application qui le lui donne. C'est toute la différence entre culture et intelligence...

Il y a 3 heures, Henri. a dit :

Le terme "métissage" de la citation s'applique à l'apprentissage, Non à la culture. Michel Serres veut signifier que l'apprentissage est fondamentalement tans-disciplinaire. L'apprentissage des mathématiques par exemple, trouve son sens dans l'application des connaissances acquises à d'autres disciplines : l'architecture, le dessin par exemple. L'apprentissage comme fin en soi n'a aucun sens. C'est son application qui le lui donne. C'est toute la différence entre culture et intelligence...

OK je comprends mieux !