Le principe d'individualité

Le principe d'individualité, aussi appelé principe de Kirk en police scientifique, indique que deux objets de notre univers sont en pratique toujours discernables par quelque moyen d'observation qui soit. Cela implique que chaque objet soit unique, que deux événements aléatoires ne se dérouleront jamais de façon totalement similaire, ni qu'aucun objet ne se casse comme le ferait un autre. Donc quand on dit que deux objets dans l'univers sont identiques, ce n'est qu'un abus de langage, ce qu'on veut dire par là c'est seulement qu'ils sont fonctionnellement identiques au sens où ils peuvent se substituer l'un à l'autre lorsqu'on poursuit un certain objectif donné.

D'où l'intérêt de comprendre que le langage, qui s'exprime au travers de concepts, n'est qu'un moyen pratique par lequel nous regroupons ensembles des objets sous le même terme, comme s'ils répondaient d'un principe transcendant, ou qu'ils sortaient du même moule (c'est la querelle des universaux qui opposa réalistes et nominalistes). C'est là toute l'erreur des croyants que je soupçonne d'être dupes du langage, de prendre le terme Dieu notamment comme s'il était porteur d'une réalité en soi et indépendante de toute expérience. En quelque sorte, le principe d'individualité c'est la réfutation des religions et de Dieu, qui appartient aux concepts abstraits et n'existe donc pas, et non aux concepts concrets et empiriques, à moins de se targuer d'avoir vécu une expérience directe et mystique avec Dieu.

Mais ce principe est-il vrai, et comment le saurait-on ? Ce principe est-il métaphysique ou scientifique ? D'ailleurs ne s'oppose-t-il pas au matérialisme pour lequel les particules élémentaires sont, par la force des choses, indiscernables ? On comprendra mieux pourquoi certains penseurs ont affirmé que Dieu était ancré dans le langage, puisque chaque mot suppose ou permet de suggérer l'existence de l'être qui ne serait alors qu'une illusion.

Le langage est la cage de mon esprit qui s'exprime par lui.

Dieu est un mot tellement insaisissable qu'il est la porte de la cage.

Fermée ou Ouverte.

Quoi qu'il en soit, personne ne sort de cette cage et il y a sans doute plus d'écart entre un Dieu ontologique eventuel et nous qu'entre un pigeon et un colombophile.

D'ou cette idée que Colombo mène l'enquête pour trouver le responsable de nos morts.

Deux choses peuvent paraître semblables par l'aspect extérieur. Elles peuvent aussi être similaires par analogie, par leurs propriétés physiques.