Nietzsche et les nazis

Le 14/02/2019 à 05:46, satinvelours a dit :

A l’attention de ceux qui encensent Nietzsche 

Généalogie de la morale :

«  Abordons notre conclusion. Les deux valeurs opposées « bon et mauvais », « bon et méchant » ont combattu un dur combat des millénaires durant sur terre… Il ne manque pas d’endroits maintenant encore où le combat continue dans l’incertitude...Le symbole de ce combat s’appelle Rome contre la Judée, la Judée contre Rome. Rome sentait dans le Juif quelque chose comme la contre-nature même, en quelque sorte le monstre qui lui était diamétralement opposé ; à Rome le Juif passait pour convaincu de haine contre tout le genre humain avec raison pour autant qu’on ait raison de lier le salut et l’avenir du genre humain à la domination inconditionnelle des valeurs aristocratiques, des valeurs romaines. Les Romains furent les forts et les nobles...A l’inverse les Juifs étaient ce peuple sacerdotal du ressentiment par excellence… quel peuple a vaincu provisoirement , Rome ou la Judée ? »

Bon j’arrête là parce que c’est un incroyable délire ce qui suit. C’est d’autant plus délirant que le combat entre Rome et la Judée ne fut pas un combat religieux mais un combat politique, la Judée revendiquant son indépendance devant l’occupant romain. Le religieux ne fut jamais présent comme motif de haine au temps des Grecs et des Romains. C’est Nietzsche qui délire, tout cela parce qu’il a la haine du christianisme dont il rend responsable les Juifs ! (Paul, Pierre, Marie, Jésus). Que je sache les Juifs n’ont pas converti de force les païens au christianisme, ce sont les païens qui se sont soumis au christianisme.

Je ne suis pas un adorateur de Nietzsche mais sa critique est essentiellement dirigée contre les valeurs du judaïsme et non contre les juifs en tant qu'individus.

Voici ce qu'il écrivait dans une lettre adressée à sa sœur en 1887 (il la surnommait "son lama"):

« Car vois-tu bien, mon bon lama, c’est pour moi une question d’honneur que d’observer envers l’antisémitisme une attitude absolument nette et sans équivoque, savoir : celle de l’opposition, comme je le fais dans mes écrits […]. Ma répulsion pour ce parti (qui n’aimerait que trop se prévaloir de mon nom !) est aussi prononcée que possible, mais ma parenté avec Förster et le contre-coup de l’antisémitisme de Schmeitzner, mon ancien éditeur, ne cessent de faire croire aux adeptes de ce désagréable parti que je dois être un des leurs […]. Et je ne peux rien faire pour empêcher que les feuilles antisémites utilisent le nom de « Zarathoustra » : cette impuissance m’a déjà presque rendu malade plusieurs fois »

Bon déjà ce que l'on peut dire c'est que Nietzsche était le philosophe de la force, de la grande santé.

Tout ça parce qu'il a eu a lutter aprement contre lui-même ( santé fragile, souffrance physique et morale, celle ci due a une grande sensibilité ) pour ne pas basculer dans l'abime.

Il a traqué tout ce qui pouvait affaiblir l'homme, jusqu'à élaborer son concept de surhomme " l'homme est quelque chose qui doit etre surmonté", y compris selon lui la croyance en Dieu, la soumission aux religions.

Pour ne pas tomber dans la faiblesse il est tombé dans l'exaltation.

On peut dire que la voie qu'il préconisait est l'inverse de celle du Bouddhisme : exaltation du moi vs annhilisation du moi.

Pour en revenir au nazisme, Nietzsche n'est pas un penseur politique, c'est le penseur de l'individu ( donc bien au dela du politique).

Il ne s'agit pas pour lui de conquérir le pouvoir, de dominer les autres, mais de se dominer soi-même, de se surmonter.

Alors que les nazis aient voulu s'approprier-détourner-réduire sa philosophie a travers le concept déformé du surhomme, il n'y a rien d'étonnant, il est a signaler que lui-même méprisait les "chemises brunes", précurseurs des nazis.

il y a 12 minutes, hell-spawn a dit :

On peut dire que la voie qu'il préconisait est l'inverse de celle du Bouddhisme : exaltation du moi vs annhilisation du moi.

Bonjour,

Seulement en partie d'accord avec votre phrase, car chez Nietzsche comme dans le Bouddhisme il y a la notion commune et principale de la maîtrise de soi.

Là où à mon avis il y a une différence et c'est quelque chose d'assez fondamentale c'est à dire que là où la philosophie occidentale donne de l'importance à la vie et au monde matériel, la philosophie orientale va plutôt dans le sens spiritualisation voire du mysticisme... C'est là que réside d'après moi la différence fondamentale entre la philosophie de Nietzsche et le Bouddhisme.