Lecture partagée - La cité perdue du dieu singe

à l’instant, Blaquière a dit :

Blaquière ? Non, je rigole !

Ah ah ah je me marre  

il y a 1 minute, January a dit :

C'est lui : 

 Vrai de vrai hein ? C'est Harrison Ford

Nan c'est vrai.... j'ai un doute là. Tu nous fais marcher !!!!  

il y a 3 minutes, January a dit :

C'est lui : 

 Vrai de vrai hein ? C'est Harrison Ford

On est mal barrés ! Tout le monde sait qu'il a une peur panique des serpents !!!!

il y a 4 minutes, Kâli a dit :

Ah ah ah je me marre  

Nan c'est vrai.... j'ai un doute là. Tu nous fais marcher !!!!  

Ah non je ne vous fais pas marcher, c'est vraiment lui  

https://www.umsl.edu/~hwec/WEArecipients/fordci.html

il y a 3 minutes, January a dit :

Ah non je ne vous fais pas marcher, c'est vraiment lui  

https://www.umsl.edu/~hwec/WEArecipients/fordci.html

 

Moi, j'ai confiance !

(Bon, à plus, je file...)

Il était l’heure de rendre publiques les découvertes. L’article officiel se répandit comme une traînée de poudre : huit millions de consultations et huit cent mille partages sur les réseaux sociaux. L’histoire fit la une des journaux en Amérique Centrale. Comme on pouvait s’y attendre, plusieurs des organes d’information rapportèrent que la Cité Blanche avait été découverte.

Le président Hernandez, après une visite sur place, promit que le site serait préservé coûte que coûte. Plusieurs sénateurs appelèrent les états-unis à prêter main forte au Honduras.

Une controverse se fit jour. On accusa l’expédition de « revendiquer à tort une découverte » en exagérant l’importance du site, en ne tenant pas compte des précédentes recherches archéologiques conduites dans la Mosquitia et on l’accusa de s’être montrée irrespectueuse envers les peuples indigènes et en n’admettant pas que ces derniers connaissaient déjà le site.

La triste vérité est que jusqu’à récemment, bon nombre d’archéologues faisaient preuve d’un manque de sensibilité et d’une arrogance crasse dans leur travail de terrain, faisant peu de cas des sentiments, croyances et traditions des peuples autochtones. Ils fouillaient les sépultures sans permission, allant parfois jusqu’à piller les tombes de défunts tout juste inhumés, exposaient des ossements humains et du mobilier funéraire sensible aux yeux de tous dans des musées, ou emportaient des objets sacrés sur lesquels ils n’avaient aucun droit.

Ils parlaient des « indiens préhistoriques », comme si ceux-ci n’avaient pas d’histoire avant l’arrivée des Européens. Ils se permettaient d’apprendre aux peuples autochtones leur propre passé et d’où ils venaient, faisant fi de leurs croyances fondatrices, qu’ils reléguaient au rang de mythes. Ils s’attribuaient la « découverte » de sites que les natifs connaissaient déjà, l’insulte ultime consistant à dire que les Européens avaient « découvert » le Nouveau Monde, comme si les peuples qui y vivaient n’existaient pas avant que les conquistadors ne posent les yeux sur eux. Des expressions indélicates comme « cité perdue » et « civilisation perdue » étaient associées à l’archéologie de la vieille école.

Il y a 1 heure, January a dit :

C'est lui : 

 Vrai de vrai hein ? C'est Harrison Ford

Il compte se faire obéir avec son fouet ou son Faucon Millénium ?

(C'est juste pour blaguer...)

Beaucoup y allèrent de leurs commentaires désobligeants. « Ce genre de mentalité de chasseurs de trésor découvreurs de cités perdues met les ressources archéologiques en danger. » Les membres de l’équipe furent comparés à des « enfants qui se prenaient pour les héros d’un film d’aventures. « La plupart des chercheurs sont outrés par leur discours colonialiste. »

Les dix scientifiques qui avaient pris part à l’expédition furent abasourdis. L’équipe exhorta les archéologues et tous ceux qui s’intéressaient au Honduras et à son patrimoine culturel exceptionnel à la rejoindre dans un effort décisif, nécessitant la bienveillance de toutes les parties prenantes. »

La National Geographic Society publia une longue réponse des membres de l’expédition.

Il y avait des raisons plus profondes à cette polémique. Un grand nombre de ceux qui l’alimentèrent avaient été des soutiens du président Zelaya. Après la destitution de celui-ci lors du putsch de 2009, le nouveau gouvernement avait limogé le directeur de l’IHAH, pour mettre à sa place…Virgilio Paredes. Cette polémique était une attaque déguisée contre le gouvernement hondurien en place.

Seul un petit nombre de sites archéologiques ont été identifiés dans la Mosquitia et aucun n’a été intégralement fouillé. Les travaux qui y ont été menés ne suffisent pas à répondre aux questions même les plus simples au sujet de ce peuple.

Si cette ancienne civilisation de la Mosquitia a été négligée par les chercheurs, c’est en partie à cause de sa proximité avec les Mayas. Cette négligence a biaisé notre compréhension de la région qui représente la clé permettant de faire le lien entre les Amérique, parce qu’elle est à la frontière entre la Méso-Amérique, la basse Amérique centrale et l’Amérique du Sud.

Une autre raison de ce désintérêt est que les monticules enfouis dans la jungle de la Mosquitia sont, de prime abord, beaucoup moins alléchants que les temples en pierres taillées des Mayas ou la remarquable orfèvrerie des Muisca. Les habitants de la Mosquitia, même s’ils ont laissé derrière eux d’imposantes sculptures en pierre, n’ont pas utilisé la pierre pour ériger de grands bâtiments ou monuments, le genre de structures à même de devenir de magnifiques ruines qui feraient l’admiration des visiteurs cinq siècles plus tard.

Il y a 2 heures, January a dit :

Seul un petit nombre de sites archéologiques ont été identifiés dans la Mosquitia et aucun n’a été intégralement fouillé. Les travaux qui y ont été menés ne suffisent pas à répondre aux questions même les plus simples au sujet de ce peuple.

Si cette ancienne civilisation de la Mosquitia a été négligée par les chercheurs, c’est en partie à cause de sa proximité avec les Mayas. Cette négligence a biaisé notre compréhension de la région qui représente la clé permettant de faire le lien entre les Amérique, parce qu’elle est à la frontière entre la Méso-Amérique, la basse Amérique centrale et l’Amérique du Sud.

Une autre raison de ce désintérêt est que les monticules enfouis dans la jungle de la Mosquitia sont, de prime abord, beaucoup moins alléchants que les temples en pierres taillées des Mayas ou la remarquable orfèvrerie des Muisca. Les habitants de la Mosquitia, même s’ils ont laissé derrière eux d’imposantes sculptures en pierre, n’ont pas utilisé la pierre pour ériger de grands bâtiments ou monuments, le genre de structures à même de devenir de magnifiques ruines qui feraient l’admiration des visiteurs cinq siècles plus tard.

 

Mais ce qui a été trouvé, en tout, sur le peu qui a été fouillé ça doit bien avoir un intérêt ? Il n'est pas exclu qu'on trouve des trucs remarquables ailleurs...

on se retrouve tous là bas au printemps 2019  !!

pour faire avancer une certaine personne , je mettrais une plaque de chocolat sous son nez !!!!!!!!

Du chocolat.... Où ça ? Où ça ?  

Ils ont construit avec des galets, de l’adobe, du clayonnage enduit de torchis et probablement du bois tropical, de précieuses essences, comme l’acajou, le bois de rose, le cèdre, le liquidambar. Vous imaginez un temple construit en bois tropicaux polis, avec des murs d’adobe savamment enduits de plâtre, peints, incisés, décorés et drapés de riches étoffes aux couleurs chatoyantes ? Il est fort possible que ces temples aient été aussi somptueux que ceux des Mayas, mais une fois abandonnés, ils ont été dissous par la pluie et se sont décomposés, laissant derrière eux de médiocres monticules de terre, à leur tour engloutis par la végétation. Dans les sols acides de la forêt tropicale, aucun déchet organique ne survit, pas même les ossements des morts.

La cité de T1 devait être grandiose. Il y avait des villes densément peuplées, des milliers d’habitants. Puis, vers 1500, cette culture s’est évaporée. Mais contrairement aux Mayas, dont l’effondrement se fit par étapes, avec plusieurs cités-Etats déclinant à différents moments, la civilisation de la Mosquitia a disparu partout en même temps, lors d’une catastrophe soudaine qui l’a touchée dans son intégralité. Nous n’avons qu’un aperçu de cette formidable culture qui semble s’être évanouie dans la forêt.

Lorsque Chris Fisher et son équipe retournèrent dans la jungle, ils entamèrent les fouilles de la cache dès l’arrivée de la saison sèche, en janvier 2016. Et en l’espace d’un mois, ils avaient mis au jour un trésor comptant plus de deux cent artefacts en pierre et en céramique, en fragments pour la plupart, tandis qu’il en restait des centaines sous terre.

La cache était un lieu d’offrandes, une sorte de reliquaire. Ces objets étaient précieux, ils avaient été sculptés par des artisans dans de la rhyolithe ou du basalte, des matériaux durs.

Imaginez là aussi ce travail fastidieux : ils n’avaient pas d’outils en métal pour graver la pierre et ils devaient recourir à un laborieux procédé de polissage, en utilisant des cailloux et du sable pour éroder manuellement un bloc de pierre jusqu’à lui donner la forme désirée.

Le reliquaire était loin d’être un amoncellement désorganisé : tout avait été soigneusement agencé autour d’une pierre centrale, un mystérieux vautour aux ailes tombantes. Celui-ci était entouré de récipients rituels en pierre dont les bords étaient ornés de serpents et de vautours.

La cache n’a pas pu être datée au carbone 14, car le fort taux d’acidité et d’humidité de la jungle avait détruit tous les objets organiques et les ossements. Mais d’après le style et l’iconographie,ces objets remonteraient au postclassique méso-américain, de 1000 à environ 1500 après J.-C.

La plupart des objets étaient des métates (une pierre utilisée pour moudre le maïs). Mais ceux-là, personne ne sait exactement à quoi ils pouvaient servir, ils sont trop grands et malcommodes pour concasser quoi que ce soit efficacement.

John Hoopes, autorité mondiale en la matière, nous parle de ces pièces : « Je pense qu’ils ont pu servir à broyer des os. Les peuples chibchas plus au sud, au Costa Rica et au Panama collectionnaient les têtes et les corps comme des trophées. Peut être qu’ils utilisaient ces métates pour pulvériser les têtes et les corps de leurs ennemis et « annihiler ces personnes à tout jamais. »

Dans l’empire Maya, lorsqu’un roi était vaincu, avant d’être exécuté, il était parfois contraint d’assister au meurtre de toute sa famille et à la profanation des tombeaux de ses ancêtres, dont les corps étaient retirés et détruits rituellement en place publique. Non seulement c’est la destruction de la famille, mais également l’anéantissement de la dynastie toute entière.

Certains métates du Costa Rica sont décorés de minuscules têtes trophées qui indiqueraient un lien avec les cérémonies de pulvérisation des os et d’anéantissement. La représentation de ce qui ressemble à des prisonniers ligotés sur certains pots retrouvés dans la cache de la Mosquitia abonde en ce sens.

A terme, nous pourrons conduire une analyse des résidus, qui pourrait déterminer les offrandes que les pots ont contenues ou les substances qui y ont été broyées, si tel était leur usage.

Cette théorie de John Hoopes fut entièrement réfutée par Rosemary Joyce, autorité en matière iconographique dans l’art préhispanique au Honduras. La figure humanoïde n’est pas un prisonnier, selon elle, la forme semble avoir une érection et c’est exactement comme ça que sont représentés les singes sur les anciennes poteries honduriennes : mi-homme mi-animal, avec des cercles à la place des yeux et de la bouche et une érection.

Dans la mythologie de certaines tribus indigènes du Honduras, les singes étaient le peuple primordial, banni dans la forêt à l’arrivée des humains. C’est probablement de là que vient l’idée d’une « Cité du dieu singe ».

La cache présente une riche imagerie animale : vautours, serpents, jaguars et singes. Dans toute l’Amérique, les chamanes et les prêtres traditionnels assuraient entretenir une relation privilégiée avec certains animaux. La tête « d’homme-jaguar » constitue un exemple typique de représentation d’êtres mi-hommes mi-animaux sur les poteries et sculptures anciennes.

Dans la cosmogonie des peuples du Honduras, ces différents animaux étaient tous dotés de grands pouvoirs, et ils étaient choisis par les chamanes comme leur avatar ou leur double spirituel.

Chaque espèce d’animal a un être spirituel, un « maître » qui veille sur elle et la protège. L’homme doit apaiser le maître de ces animaux pour réussir à chasser cette espèce en particulier. Après avoir tué l’animal, il doit implorer le pardon du maître et lui faire une offrande. Le maître s’assure que les hommes ne tuent pas gratuitement les animaux placés sous sa protection et récompense les chasseurs qui sont respectueux, observent les rituels et ne prennent que ce dont ils ont besoin.

Un chamane qui a choisi son animal totem peut communiquer (parfois en s’aidant d’hallucinogènes) avec ce maître. C’est de là que viennent les pouvoirs du chamane : de sa capacité à se transformer en homme-jaguar, par exemple, et de communiquer avec le maître des jaguars.

Un grand nombre d’anthropologues pensent que les métates ornés de têtes d’animaux étaient des sièges de pouvoir utilisés par les chamanes ou les rois sacrés pour naviguer entre les plans terrestre et spirituel, une passerelle vers la puissance de leur animal totem.

Le vautour découvert dans la cache et positionné à la place d’honneur, les ailes pendant le long du corps comme des bras, est un homme en partie devenu vautour, un chamane qui s’est transformé en son animal totem. Les vautours étaient souvent représentés en train de se nourrir de dépouilles humaines ou gardant les têtes décapitées d’ennemis tués au combat. On attribuait au vautour la capacité de passer du royaume terrestre à celui des cieux, le vautour central pourrait être associé à la mort, à la transfiguration et la transition vers le monde des esprits. Tout cela suggère que la signification de la cache avait à voir avec la mort et la transition. Mais la mort et la transition de qui ou quoi ?

Selon d’autres indices et le raisonnement de Joyce, la cache aurait été axée sur la naissance, la mort et la transition vers le monde spirituel. Mais pourquoi les habitants de cette cité auraient laissé là une telle concentration d’objets sacrés et puissants ayant probablement appartenu à l’élite dirigeante, aux chamanes ou aux rois sacrés ?