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Il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales


Ai ton nu dieu

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Membre, 51ans Posté(e)
Ai ton nu dieu Membre 158 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Il s'agit d'un petit extrait tiré du journal Le Parisien à propos de Picasso.
 

Le premier âge d'or de Picasso

Du bleu à l'âme
"essayez de croiser un regard dans les tableaux de Picasso vous n'y arriverez jamais?", note Claire Bernardt, l'une des commissaires de l'exposition . Dans un chef-d’œuvre peu connu venu du musée d'Hiroshima deux femmes perdues nous tournent même le dos. Le poids d'une vie concentré dans l'échine. Le peintre se rend souvent à la prison de Saint Lazare où les filles de mauvaise vie sont détenues. Atteintes souvent de maladies, encagées, elles n'importunent plus personne. Picasso était client. Il les suivrait en enfer.


L'espagnol a choisi son camp celui de la douleur, et de la fureur, plus taureau que torero. Il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales. Certains historiens, y compris dans le catalogue de l'exposition , parlent de période "misérabiliste" ou "doloriste" fin de siècle. Comme si n'était pas encore le vrai Picasso, on leur demanderait bien s'ils ont eu un ami suicidé, s'ils ont fréquenté ou à des prostituées, comme lui. Ils éviteraient le débat un peu vain sur la différence entre compassion et dénonciation, et se prendraient en pleine tête ce mélange de dureté, de douceur, de fin du monde et de la sexualité . Quand même la période bleu est sublime parce qu'elle n'est pas datée. Picasso nous a paru très contemporain. Il pointe du doigt, de son doigt génial, les cours des miracles d'hier et de tout temps.

 

Comment interprétez vous il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

Merci pour votre aide.

 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 132 messages
Forumeur expérimenté‚
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Il y a 2 heures, Ai ton nu dieu a dit :


L'espagnol a choisi son camp celui de la douleur, et de la fureur, plus taureau que torero. Il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales. Certains historiens, y compris dans le catalogue de l'exposition , parlent de période "misérabiliste" ou "doloriste" fin de siècle. Comme si n'était pas encore le vrai Picasso, on leur demanderait bien s'ils ont eu un ami suicidé, s'ils ont fréquenté ou à des prostituées, comme lui. Ils éviteraient le débat un peu vain sur la différence entre compassion et dénonciation, et se prendraient en pleine tête ce mélange de dureté, de douceur, de fin du monde et de la sexualité . Quand même la période bleu est sublime parce qu'elle n'est pas datée. Picasso nous a paru très contemporain. Il pointe du doigt, de son doigt génial, les cours des miracles d'hier et de tout temps.

 

Comment interprétez vous il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

Merci pour votre aide.

 

"Charger" = attaquer

"en rafales" = en portant des séries de coups successifs.

Au sens figuré, "charger" = critiquer avec violence; Picasso n'a de cesse de "dénoncer", de "pointer du doigt" les cours des miracles de tout temps.

"tant sa peinture est dynamique" = tant il est vrai que sa peinture est dynamique.

(tant il est vrai que = et c'est tellement vrai que sa peinture est dynamique = et c'est si vrai que sa peinture est dynamique)

"dynamique" = qui suggère le mouvement et la force.

Ce verbe "charger" est un verbe d'action/mouvement/tension qui à lui seul corrobore le fait que la peinture de Picasso est dynamique. Un peintre qui accuse avec violence ne peut pas être l'auteur de peintures statiques et hiératiques.

 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 132 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Ai ton nu dieu a dit :


L'espagnol a choisi son camp celui de la douleur, et de la fureur, plus taureau que torero. Il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales. Certains historiens, y compris dans le catalogue de l'exposition , parlent de période "misérabiliste" ou "doloriste" fin de siècle. Comme si n'était pas encore le vrai Picasso, on leur demanderait bien s'ils ont eu un ami suicidé, s'ils ont fréquenté ou à des prostituées, comme lui. Ils éviteraient le débat un peu vain sur la différence entre compassion et dénonciation, et se prendraient en pleine tête ce mélange de dureté, de douceur, de fin du monde et de la sexualité . Quand même la période bleu est sublime parce qu'elle n'est pas datée. Picasso nous a paru très contemporain. Il pointe du doigt, de son doigt génial, les cours des miracles d'hier et de tout temps.

 

Comment interprétez vous il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

Merci pour votre aide.

 

Bonjour,

Je reviens sur ce sujet parce qu'il me semble, après réflexion, que deux interprétations de "tant sa peinture est dynamique" sont possibles :

1/ Soit nous interprétons "tant" comme signifiant "tant il est vrai que". Cette locution introduit alors une vérité qui découle de ce qui vient d'être dit. C'est parce que Picasso charge en rafales que son art de la période bleue est dynamique.

2/ Soit nous interprétons "tant sa peinture est dynamique" comme étant au contraire une proposition causale/justificative. C'est parce que son art est si dynamique que Picasso charge en rafales. C'est parce qu'il a choisi d'être acteur (et non spectateur passif) et parce que son art est engagé que Picasso n'a de cesse d'attaquer/accuser avec véhémence.

Finalement, j'opte pour la seconde interprétation.

 

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 165 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Il aurait été plus clair d'écrire : il charge en rafales, tant sa peinture est dynamique.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 132 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Talon 1 a dit :

Il aurait été plus clair d'écrire : il charge en rafales, tant sa peinture est dynamique.

Cette formulation gagnerait en clarté mais elle perdrait en vivacité et en puissance expressive. La formulation de l'auteur de l'article me semble bien plus vivante et nuancée : le simple fait d'employer ce verbe d'action "charger" permet d'établir un lien immédiat de cause à effet avec le dynamisme de la peinture de Picasso sans même qu'il soit nécessaire de décrire la manière dont le peintre charge. 

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