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La langue d'oc

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Blaquière

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Blaquière Membre 18 862 messages
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Le 13 Février 1541

 

 

 

 

« IL SERAIT GRANDEMENT DÉPLAISANT À DIEU... »

 

 

Faite exposition par Messieurs les Syndics, que

 

 

En ce village

Il y a beaucoup de pauvres gens

qui n’ont ni blé, ni farine

ni argent

ni aucune chose

qu’ils puissent mettre à cuire

pour leur servir de nourriture ou de potage

et qu’ils sont en grand danger de mourir de faim

et qu’il serait grandement déplaisant à Dieu

si par notre défaillance

quelqu’un venait à mourir de faim.

Pour cela, ce serait bien faire

que de faire moudre deux charges1

de blé de la ville

à détailler aux pauvres gens,

livre à livre2

afin qu’ils se fassent de quoi manger.

 

 

 

Entendue cette exposition bien dite

ils ont accepté que le trésorier pèse les sacs

Et envoie au moulin deux charges de blé

et puis quand la farine sera faite nous la pèserons

et verrons combien il faut payer par Livre

Et qu’on la donne contre de l’argent à qui en aura besoin.

 

Item, (Idem) que s’il y a quelque(s) pauvre(s) personne(s)

qui n’ai(en)t pas d’argent,

que le Trésorier leur (en) donne (quand même) et le note.

À Dieu plaise, qu'avec le temps, ils paieront...

 

1Environ 150 kg 'entre 100 et 150kg) la charge d'une ânesse = "saumo"

2Environ 1/2 kg

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Bellaud de la Bellaudière...

Je me souviens de ce mot de "fachuriero" que je ne connaissais pas et n'arrivais pas à traduire. Je viens de trouver, à l'instant !

J'ai retrouvé un enregistrement ! C'est sûr c'est pas très gai ! Mais le sujet ne s'y prête pas !

que non m'a de son dailh3.mp3

 

Que non m'a, de son dail


Que non m'a, de son dail, la Parquo filandiero
Dins l'estuch maternaou mon vioure destramat!
Ou ben, coum' un rasin, per que non m'a poudat
Senso tant far languir lou pauro Belaudiero?

(Que ne m'a de sa faux la Parque fileuse

Dans l'étui maternel, ma vie "détramée" (détricotée?)

Ou bien comme un raisin pourquoi ne m'a-r-elle taillé

Sans faire autant languir la pauvre Bellaudière)


Que non m'a la dondon de bailo fachuriero (1),
Quand premier m'allachet, dins lou bres estoufat
Ou ben que de pouison non m'age desmamat
Afin que jouvenet passessi la ribiero.

(Que ne m'a ma grosse sorcière de nourrice

Avant de m'allaiter étouffé dans le berceau

Ou bien sevré avec du poison

Afin que tout jeune je passe la rivière.)


Non saubriou que vaudrié pan, vin, sau ni farino
Limasso ni perdrix, anchoio ni tounino,
Ni l'amour femellan non auriou esprouvat,

Je ne saurais pas ce que vaut le pain, le sel ni la farine

Les escargots ni les perdrix, les anchois ni le thon

Ni l'amour féminin je n'aurais éprouvé


Ni tant, pauc de preson la fouorto clavadisso,
Mais coum'un agnelet auprès d'uno cebisso
Au camp Elisian mi sariou jardinat

(Pas plus que de la prison le terrible enfermement

Mais comme un gentil agnelet auprès d'une haie

Aux Champs Élyséens, j'aurais pris du bon temps...)


1. Fachuriero, mot que le provençal moderne ne semble pas connaître; en vieux prov., fachurier, relevé dans le Diction, de Lévy, signifie sorcier. Mistral n'enregistre que fachiniero, sorcière. L'ensemble de l'expression se traduirait: "ma grosse sorcière de nourrice".
2. Se jardinar, s'installer, prendre pour séjour, usuel chez Bellaud.

 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Je viens de voir Poutine qui s'agenouillait devant "son" soldat inconnu et j'ai pensé :

"The Russian love their children too !"

Ô scandale ! l'anglais m'est venu avant le français !

(Les russes aussi aiment leurs enfants)

Puis je me suis ravisé : ça donnerait quoi cette phrase en provençal ? :smile2:

On doit pouvoir tout dire dans une langue alors j'ai concocté :

"Lèï Russous parier, li voueloun bèn a seï pichouns !"

(Mais que je suis con !)

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  • 1 mois après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
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Allez savoir pourquoi l'envie, le désir ou le besoin d'écrire ne me sont venus au tout début que par l'intermédiaire du provençal. (De la "langue provençale".)

(En fait je le sais très bien, mais là n'est pas le propos !)

Encore fallait-il savoir comment l'écrire ce provençal !

 Au début des années 70, on avait le choix entre deux possibilités. Soit opter pour la graphie mistralienne, soit pour la graphie occitane.

La graphie mistralienne, nommée ainsi mais que Mistral n'appréciait pas particulièrement, je la trouvais un peu enfantine, patoisante, dépendante de la façon d'écrire le français. Quand le même mot, "canta"= "chanter, chanté, chantez", on est un peu pris de vertige ! Et puis à cette idée de ne pas noter les "s" du pluriel, j'y trouvais des relents de mauvais élève qui s'était fait taper sur les doigts pour les avoir oubliés !

La graphie occitane ou occitaniste, était certainement plus solide, plus exacte plus étymologique, mais un peu trop éloignée du provençal contemporain. (Quand on vous dit que la même lettre "a" se prononce parfais "a", parfois "é", parfois "o", j'étais pris d'un doute !

Je me suis alors demandé comment était écrit le provençal quand il n'était pas encore devenu qu'une langue.orale.

 Il m'a fallu chercher dans les archives de nos village et... Bingo ! Bien sûr la graphie classique médiévale correspondait tout-à-fait à la graphie occitane, mais au XVIème siècle et particulièrement sa première moitié,  m'est apparue une façon d'écrire cette langue d'une façon très "digne" simple, intelligente qui correspondait parfaitement au provençal, naguère encore parlé par nos parents.

Et je me suis alors demandé, 'Mais pourquoi donc personne en Provence n'a fait l'effort d'aller consulter les archives de son propre village ?!!!

 

Exemple : archives de La Roquebrussanne

(Dessous la version en clair et dessous encore la traduction française.)

"le dimanche 11 juin 1536"

( 1536, c'était François Ier, le roi de France )

 

image.thumb.png.ad78d0d6b945df57bfb86c231e93e29c.png

Avec un peu d'entraînement cela reste bien compréhensible car le dessin des lettre (il suffit de le connaître!), reste très rigoureux :

 

1536

 

( NOTA )

 

Lo dimenge XI de Jun, en presensio de lo

discret home Mr. Petre Desparro, luoc-

tenent de Baile, fom hespausat per los

Mesenhos Sendegues que los homes que son

annas a Marseilho, s’afanar als baloars,

non an hargent car non son paguas

e faut que la Villo los noyro hellos pastisson

grandoment faut que lur manden d’ar-

gent que vivon e pagon l’oste.

fom hordenat que Mosen Hanthoni Alessi la

hanesse vaguo e lur porte d’argent e

lo diluns lod(ich) Mosen Alessi l’anet e lur

portet.

 

E aquest recort ay escrich Ieu Loys Bosc

escrivan de la Villo alla relassion de

Mosen los Sendegues.

 

'Particularités de cette graphie que j'ai mises en gras :

--les "s" du pluriel sont notés bien sûr

--le 'o" se prononce toujours "ou" (lo = [lu] , exceptions "home","recort" et "Bosc" ("o" ouvert))

--"r" des infinitifs, "t" des participes sont notés (qui devaient encore se prononcer.

-- Le son "gn" français est noté "nh" et le "ill", "ilh" et parfois simplement "lh".

 

 

Le texte donne en français :

 

1536

 

( NOTE )

 

Le dimanche 11 juin, en présence du

discret homme Mr. Petre Desparra, lieu-

tenant de Bailli, fut exposé par les

Messieurs Syndics que les hommes qui sont

allés à Marseille, travailler aux remparts,

n’ont pas d’argent car ils ne sont pas payés

et il faut que la Villo les nourrisse. Ils pâtissent

grandement, il faut que nous leur envoyions de l’ar-

gent pour vivre et qu’ils payent l’hôtel (l’hôte).

Il fut ordonné que Monsieur Antoine Alexis y

allât aille et qu’il leur porte de l’argent et

le lundi ledit Monsieur Alexis y alla et (le) leur

porta.

 

Et ce compte rendu j’ai écrit, moi, Louis Bosc

secrétaire de la ville à la relation de

Messieurs les Syndics.

 

Mise à part la manie de notre cher « écrivain » Louis Bosc de semer des « h » un peu partout et des

quelques petites évolutions de la langue depuis le début du XVIème siècle (als>eis, aux, los>lei, les,

fom>fuguet, il fut) Il s’agit bien de notre provençal que l’on retrouve ici, parfaitement écrit selon son

génie propre.

 

 

 

 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il n'est pas inintéressant de savoir ce que Mistral pensait de la graphie dite "mistralienne" :

 « Ah ! Quels regrets ! Quels amers regrets ! Si vous saviez à présent que le bandeau est tombé, si vous saviez combien ridicule me paraît notre orthographe ! Vous seriez stupéfait !

En effet je vous le demande, quelle est la langue qui n’a ni singulier, ni pluriel, et qui peut établir de pareilles équivoques :

Ama : aimer

Ama : aimé

Ama : vous aimez

C’est se moquer de toutes les règles ! C’est vouloir transformer notre belle langue en affreux patois incompréhensible pour tout autre que pour l’auteur. .Je ne puis concevoir quelle divinité malfaisante nous avait rendus si obtus, si bornés si obstinés dans un tel pathos ! Je m’en arracherais les cheveux ! Quelles merveilles, quels chefs-d’œuvre inimitables et gravés dans l'airain du bon sens et de la logique ne laisseriez-vous pas à nos descendants si vous aviez suivi le système Honnorat avec quelques adoucissements. C'est fait, il n'y a plus de remèdes. (…)

Tandis qu’avec le système régulier, on sait que « ar » est la terminaison des infinitifs, « at » des participes et « as » des deuxièmes personnes du pluriel et on ne se méprend pas. »

(Frédéric Mistral, lettre à Roumanille, du 9 janvier 1852)

 

Il s'agit donc bien d'une "graphie Roumanille" et non de la graphie mistralienne !

 

Dans :

https://www.litteratur.fr/stephane-mallarme-auteurs-en-touraine/24/5/

Je trouve ce commentaire :

"En 1868, le Rapport de Théophile Gautier Sur les progrès de la poésie consacre un long paragraphe à Mistral, quelques lignes à Aubanel mais ne dit rien de Roumanille."

 

Charles Maurras écrit, à sa mort, en 1891 : « C’était (Roumanille …) un réaliste catholique et un légitimiste militant ; il correspondait avec Henri V et, dans un journal avignonnais : La Commune, il combattit avec acharnement le fouriérisme et le socialisme qui étaient en vogue vers 1848. » puis il ajoute : « Ayant combattu les « partageux », il fonda le félibrige. »

La vache ! :smile2:

 

Ce qui me permet de découvrir Fourier...

Les théories de Charles Fourier restent en partie méconnues. Certaines œuvres ont été publiées très tardivement, alors qu’elles éclairent des éléments importants de sa pensée. Ainsi, Le Nouveau Monde amoureux, écrit en 1816 est resté inédit jusqu'en 1967

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Fourier

 

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  • 5 mois après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

C'est pile le moment !

J'ai enfin trouvé des versions quasiment originales des noëls de Saboly !

XVII ou XVIIIème siècle....

 Biens sûr l'orthographe est un peu fluctuante puisqu'à partir du début XVIème l'écriture du provençall s'est francisée.  Mais ça permet d'avoir une idée de la prononciation .

Voilà le bijou  : "Saint Josèph m'a dit". Je mets la traduction dessous (qui permettra de comprendre la malice de Saboly !)

838899963_SantJousfin.thumb.jpg.64f65b16cabdcacc5e8a09e9a5c3fe59.jpg

 

Le berger est sensé monter la garde autour de l'étable (le jas) où est né le Petit Jésus. Il en bat pas large le brave homme ! Il parle au vide dans le noir qu'il croit rempli de monstres et de démons...

 

Saint Joseph m'a dit

"Prends toi garde, prends toi garde

Saint Joseph m'a dit

Prends-toi garde par ici,

Quand il gèle, quand il neige, les mauvaises gens

Sont de sortie avec ce temps !"

Il m'a mi aussitôt

La hallebarde, la hallebarde

Il m'a mis aussitôt

La hallebarde dans les mains !

Qui marche ? Qui vive ? Je vois trois voleurs !

Qui va là ? On n'est plus en sécurité !

Je les ai vu de près,

Qui ont des gueules, qui ont des gueules,

Je les ai vus de près

Qui ont des gueules de travers !

Des pattes des griffes comme notre chat

Et des queues comme des rats !

Vilain Belzébuth,

Qui as des cornes qui as des cornes

Vilain Belzébuth

qui as des cornes sur le dessus,

Pourquoi tu rodes ?  Qu'est-ce que tu cherches ? Ici il n'y a rien à toi !

Nous sommes tous des enfants de Dieu !

Traitre Lucifer,

Pourquoi sors-tu de l'enfer ?

La chasse, la pêche, ne valent rien pour toi,

Maintenant que Dieu est venu !

Malheureux Satan,

Qui as les ailes, qui as les ailes

Malheureux Satan,

Qui as les ailes d'un taon !

Que dis-tu ? Pourquoi tu grondes ? Ne fais pas le malin ,

Ton Maître est ici dedans !

Bel ange Michel,

Sortez vite, sortez vite !

Bel ange Michel,

Sortez vite et venez tout de suite !

Les diables vadrouillent tout autour du jas,

Envoyez-les (plutôt) dans la plaine !

(Un peu chez les autres !!!)

 

 

Quand je lis ça, j'ai envie de croire ! les "Noëls de Saboly" c'est un bonheur !

Si j'ai le courage, demain je décortique le texte provençal !

 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Es ènsïn Nouvè :

Un mès avant

sèmblo que lou moundé

li viro aoutourn

É l'èndéman

Li soundjas plus !

 

(C'est comme ça Noël !

Un mois avant

On pense que le monde

lui tourne autour

Et le lendemain

Vous n'y pensez même plus !)

 

(Faoudra espérar l'an qué vèn per s'estasiar sus Saboly !)

(Il faudra attendre l'année prochaine pour s'extasier sur Saboly !)

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  • 3 semaines après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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A côté, on parlait des chiffons, des "dons" d'affaires qu'on n'utilise plus.

 Et on a parlé d'estrasses. En provençal, "estrasso(s)" prononcer pareil : "estrasses".

J'ai pensé à l'emploi figuré : "s'estrassa(r) dé riré" se "déchirer de rire" puis aussi une rigolade = "uno estrassado".

( @Cheragaz)

J'ai pensé à une autre expression figurée ou... métaphorique ! :dry:

Descalader ! (descalada(r). Pour quelqu'un qui mange à toute vitesse, qui se goinfre, engloutit sa nourriture : "Tu descalades !"

Comme si la nourriture dégringolait d'une calade !

Je ne trouve ces sens ce descaladar pour manger vite et s'estrassar pour rire dans aucun dictionnaire....

Je ne pense pas qu'il ne s'agisse que d'une évolution locale, puisque Cheragaz connait aussi s'estrasser de rire...

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Blaquière a dit :

A côté, on parlait des chiffons, des "dons" d'affaires qu'on n'utilise plus.

 Et on a parlé d'estrasses. En provençal, "estrasso(s)" prononcer pareil : "estrasses".

J'ai pensé à l'emploi figuré : "s'estrassa(r) dé riré" se "déchirer de rire" puis aussi une rigolade = "uno estrassado".

( @Cheragaz)

J'ai pensé à une autre expression figurée ou... métaphorique ! :dry:

Descalader ! (descalada(r). Pour quelqu'un qui mange à toute vitesse, qui se goinfre, engloutit sa nourriture : "Tu descalades !"

Comme si la nourriture dégringolait d'une calade !

Je ne trouve ces sens ce descaladar pour manger vite et s'estrassar pour rire dans aucun dictionnaire....

Je ne pense pas qu'il ne s'agisse que d'une évolution locale, puisque Cheragaz connait aussi s'estrasser de rire...

Salut !

 

En provençal, s'estrassa signifie "se déchirer", et Mistral mentionne l'expression s'estrassa dóu rire "se tenir les côtes de rire" (Lou Trésor dou Félibrige, t. 1, p. 1071).

Le rire est associé ("colexifié", comme disent les linguistes) à une déchirure.

On retrouve cette même analogie rire ~ déchirer en chinois ! (哧 chī  "déchirer; rire, glousser")

 

_________

 

A l'entrée descalada, Mistral mentionne l'expression manjo que descalado "il dévore, en parlant d'un goinfre" (t. 1, p. 741)

Modifié par tison2feu
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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, tison2feu a dit :

Salut !

 

En provençal, s'estrassa signifie "se déchirer", et Mistral mentionne l'expression s'estrassa dóu rire "se tenir les côtes de rire" (Lou Trésor dou Félibrige, t. 1, p. 1071).

Le rire est associé ("colexifié", comme disent les linguistes) à une déchirure.

On retrouve cette même analogie rire ~ déchirer en chinois ! (哧 chī  "déchirer; rire, glousser")

 

_________

 

A l'entrée descalada, Mistral mentionne l'expression manjo que descalado "il dévore, en parlant d'un goinfre" (t. 1, p. 741)

J'ai répondu et sans doute oublié d'envoyer !

Pour Mistral, j'avais pourtant cherché mais n'avais pas vu ! il faudrait que je me concentre mieux !

J'avais pas vu que "S'estrassar" était au dessous "d'estrassar" ! ça me rassure !

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 13 heures, Blaquière a dit :

J'ai répondu et sans doute oublié d'envoyer !

Pour Mistral, j'avais pourtant cherché mais n'avais pas vu ! il faudrait que je me concentre mieux !

J'avais pas vu que "S'estrassar" était au dessous "d'estrassar" ! ça me rassure !

 

En cherchant l'étymologie du provençal estrassa "déchirer" (et estrasso "chiffon"), j'ai noté que l'ancien français avait une fois encore un mot presque identique : estracier "arracher, déchirer" ; ces deux verbes étant issus du latin populaire *extractĭāre "retirer de ; arracher de".

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Membre+, Posté(e)
goods Membre+ 35 581 messages
Posté(e)
Le 16/01/2021 à 18:52, Blaquière a dit :

Pour Mistral, j'avais pourtant cherché mais n'avais pas vu ! il faudrait que je me concentre mieux !

« Lou pòu d'èr qué l'a, lou mistraou l'embalo ! » ^^

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 3 heures, goods a dit :

« Lou pòu d'èr qué l'a, lou mistraou l'embalo ! » ^^

J'essaie de traduire :

Le peu d'allure (ou de finesse) qu'il a le vent l'emporte : j'adore !

Aquelo l'ai bèn améritado !

(Celle-là je l'ai bien méritée !)

mais seulement si je fais sauter le " l' " !

car au sens propre :

"Le peu de brise qu'il y a le mistral l'emporte" : ça c'est grandiose d'absurdité : c'est provençal !

Mais j'imagine que c'est aussi la brise marine qui ne tient pas face au Mistral... Pas absurde du tout.

Quoi que le vent d'est (de la mer) me semble parfois plus terrible que le Mistral... Non... c'est pas possible !...

"Un vènt a derrabar la coa èis aïs."

(Un vent à arracher la queue aux ânes)

 

 

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  • 4 semaines après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Eternuer se dit "estarnudar" !

Tousser se dit "toussillar"

Et bâiller "badaillar"

(J'écris à la française !)

"Badar", franciser en "bader", c'est juste ouvrir la bouche.

Au figuré : Regarder avec admiration, "bouche bée" c'est aussi "badar"

Il ou elle le ou la "bade" ! c'est tout dire de son admiration ! C'est... visuel ! Regarder la bouche ouverte...

Mais il y a l'autre expression bien plus terrible :

"Faïré lei badaous" : Faire les "badaous". Quand on meurt et qu'on ouvre la bouche par à coups pour tenter de récupérer un peu d'air : "On fait les badaous..."

Est-ce qu'il y a un équivalent en français ? Je ne le trouve pas !

(Expirer, c'est le contraire : là on tente d'inspirer tant que c'est possible...)

L'autre jour j'ai vu le chat, "lou gat : Fasié lei badaus..." Il faisait les "badaous".

J'ai compris là, qu'il était foutu...

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 439 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

"toussillar"

 

Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

"Faïré lei badaous"

Au moins c'est d'actualité :hi:

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 19 minutes, sovenka a dit :

 

Au moins c'est d'actualité :hi:

Oui ! j'y ai pensé en l'écrivant !

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Membre+, Posté(e)
goods Membre+ 35 581 messages
Posté(e)

Je suis tombé par hasard sur ce groupe qui chante exclusivement en occitan.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Leï Poumos dé terro dé l'Alibran

Les pommes de terre de l'Alibran

 

Ero uno vieilho rapian coumo pas doas...

C'était une veille avare comme pas deux...

Restavo aou quartier dé l'Alibran, daou coustat dé...

Elle habitait au quartier de l'Alibran du côté de...

Eïsisto mémé pus aqueou quartier ! Adounc... sabi pas mounté !

Il n'existe même plus ce quartier ! Alors... je ne sais pas où !

É leï poumos dé terro d'aquel èndrech parèis qu'èroun pus lèou famouas.

Et les pommes de terre de cet endroit, il semblerait qu'elle étaient plutôt renommées...

Aquelo bravo frémo n'èn dounavo ènsin la meilhoua dei récétos :

Cette brave femme en donnait ainsi la meilleure recette :

"Lei poumos dé terro de l'Alibran soun "insoulèntos" (= eicélèntos !)

"Les pommes de terre de l'Alibran sont "insolentes" (= excellentes !)

FOUÉÇO  VINAÎGRÉ  É  GAÏRÉ D'OLI !"

BEAUCOUP DE VINAIGRE ET GUÈRE D'HUILE !"

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  • 2 mois après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Je suis en train de tailler la haie. Des troènes....

Mais c'est plein de ronces...Plus grosses que le pouce. Et on finit toujours même en faisant attention à y mettre les mains dessus, à s'accrocher quelque part !... C'EST INSUPPORTABLE !

 

En provençal, les ronces, c'est les... "Rouèïs"  Une triphtongue !

Je les coupe, je les coupe, ça me défoule, ça me venge, mais je pense au dicton provençal sur "leï rouèïs" !...

"Cu mi coupo

mi poudo !"

(Qui me coupe me taille !)

"Cu mi brulo

mi fumo !"

(Qui me brule me fume ->fumier-)

"Cu mi derrabo

M'acabo !"

(Qui m'arrache m'achève !)

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Comme je vois que ça intéresse beaucoup de monde ... :smile2:

J'en ai d'autres de dictons "végétaux" !

Et d'abord  un classique :

"ün pin fa pas 'n cadé"

(Un pin ne fait pas un cade !)

L'équivalent du français : "les chiens ne font pas des chats !"

Certes, le "cade" n'est peut-être pas trop connu comme arbuste ! C'est juste un cousin de genévrier et qui en plus ou plutôt en moins, ne fait même pas de baies odorantes utilisables pour les pâtés ! Mais il reste mythique...  L'huile de ca... (accent tonique sur le "a", bien sûr). Soigne toutes les maladies de peau... (D'accord, c'est ce qui se dit !) Dans nos collines provençales, nous trouvons un peu partout des "fours à cadé". L'huile de cadé, s'obtient comme la poix, en chauffant le bois de cadé dans des fours conçus à cet effet. On chauffe ce bois à 400/500 degrés, et il en dégouline une huile noire qui fleure bon la ... suie !

-- Les bergers l'utilisaient pour soigner et désinfecter les blessures aux pattes des moutons. Beaucoup de moutons, beaucoup de bergers, donc beaucoup de "fours à cadé"...

La réputation du "cadé", "cade" en français était si grande  qu'elle a servi à forger la réputation du savon "CADUM". Qui bien entendu de contenait pas une once d'huile de cade ! (Imaginez un "Bébé Cadum" qui sentirait la suie !)

 

Un autre proverbe ?

"Lo figuier a jurat sus sa fé dé brular ni vert ni séc !"

(Le figuier a juré sur sa foi de ne bruler ni vert ni sec !)

Commentaires : 1, évidemment, "lo" se prononce "lou" !

Mais 2, pas que ! Les noms des arbres sont souvent féminins en provençal, et de fait on ne dit pas "un figuier" mais "uno figuiero" ! De même "la fraï "  "le frêne", "la platano", "le platane"...   (Quoi qu'on ait "lo pin", "lo rouvé" (le chêne)...)

 Alors, pourquoi cet emprunt au masculin français pour "figuier" ? Sans doute pour rendre plus percutante la chute et pour mieux rimer !

Figuier/fé/sé. Car le "c" final de "sec"ne se prononce pas !

 

J'ai gardé le meilleur (ou le pire !) pour la fin :

"Boasc èn long é frémo èn travers régirièn l'Univers !"

Qui se traduit bien en français :

(Bois en long (vertical) et femme en travers (horizontale) régiraient l'Univers !)

NO COMMENT !

 

 

 

Modifié par Blaquière
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