Aller au contenu

Lecture partagée - Les pionniers de la conquête spatiale

Noter ce sujet


January

Messages recommandés

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le 27 janvier 1967 eut lieu une simulation du compte à rebours.

Grissom, White et Chaffee se préparent pour Apollo I. On les équipe comme pour la mission. A une heure de l’après-midi ils sont introduits dans l’Apollo. A presque trois heures, on referme l’écoutille d’accès. Sur cet Apollo, du premier modèle, il s’agit d’un double panneau dont les multiples verrous prennent une minute trente pour être manœuvrés à l’ouverture comme à la fermeture. En atelier on étudie un prototype de nouveau panneau pouvant s’ouvrir et se refermer en trois secondes par une poignée articulée manipulée par l’occupant de la couchette centrale.

Apollo est pressurisée. La radio marche mal et Grissom s’en agace : « Comment voulez-vous nous envoyer sur la Lune si vous n’êtes même pas foutus de nous brancher sur un circuit de communication au sol ?! »

A six heures le vaisseau passe sur sa génération électrique interne. Cinq minutes plus tard on doit procéder à des  manipulations de circuits électriques et le compte à rebours est une fois de plus interrompu. Les trois hommes dans l’Apollo commencent à en avoir plus qu’assez.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 8 minutes, January a dit :

Grissom, White et Chaffee

Apollo-1 crew Grissom, White, and Chaffee

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

A six heures trente, on note sur les consoles les indications de voltage. Et à six heures trente et une et quatre secondes, la voix de Chaffee résonne : « Le feu ! Ca sent le brûlé ! » La voix de White résonne à son tour, très professionnelle : « Feu dans le cockpit ! »

Au sol tout le monde est debout en une minute, tous blancs comme des linges. Le feu ? Non mais ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible.

La voix de Chaffee hurle : « on brûle ! Sortez-nous !! »

La température monte comme une inondation brutale, la pression augmente et augmente encore, la coque craque sous Chaffe, les trois hommes respirent le soleil, s’effondrant dans le fond de la cabine, se débattant dans leurs scaphandres alors que le tissu de leurs couchettes fond… Les tuyaux d’alimentation fondent, les trois hommes brûlent, leurs poumons sont saturés de flammes.

Quatorze secondes après la première intervention de Chaffee, les paramètres vitaux de White tombent à zéro sur la console médicale…

 

  • Triste 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Sur le pas de tir on se rue sur les ascenseurs, les plus rapides arrivent sur la plateforme et y découvrent une Apollo ternie, flambée, qui laisse fuser des bruits de cocotte-minute. Il fait chaud alentours, la capsule irradie, chauffée à blanc. Et pourtant à cet instant ceux qui sont là espèrent encore que quelque chose peut vivre là-dedans. Les scaphandres les ont peut être protégés ?

Ils mettront cinq minutes à ouvrir le panneau et le premier regard à l’intérieur annulera tout espoir.

Trois astronautes étaient morts brûlés vifs dans une capsule spatiale qui n’avait même pas décollé…

Il fallut savoir pourquoi, et la quête commença dès le premier soir alors que la capsule avait été emmitouflée de mylar argent et or tenu en place par de larges bandes adhésives, l’équipage toujours à bord.

Pete Conrad s’en fut frapper à la porte de la femme d’Ed White, la femme de Slayton en fit autant chez Betty Grissom et Michael Collins se fit le messager de la mort chez Martha Chaffee.

 

  • Triste 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Gus Grissom, le petit Gus qui avait failli mourir dans le naufrage de sa Mercury… Ed White, qui avait vécu la défonce de la décennie en orbite hors de la Gemini. Lui qui avait secouru les enfants de Neil Armstrong, son voisin, alors que la maison était en flammes… Roger Chaffee, le perfectionniste qui n’irait jamais dans l’espace…

Ils furent inhumés à Arlington puis la commission d’enquête touilla les multiples paramètres d’un tel drame, les tenants et les aboutissants, et plus on touillait plus apparaissait, au dessous des tonnes de paperasse, un mélange de fumier, de dollars et de merde.

Le contrat d’étude de la capsule n’aurait jamais dû revenir à North American (constructeur du X15) et des relents de pots de vin passaient. La compagnie avait fait preuve de négligences, laissant passer certains détails car Gemini semblait démontrer que le vol spatial n’était pas si compliqué.

North American était si complexe et potentiellement dangereuse qu’il était hors de question d’y tuer du monde, même au sol. Ca claqua comme un coup d’arrêt, le mea culpa fut donc général et on dut admettre qu’il ne fallait pas aller trop vite, même si la parole de Kennedy était là qui demandait d’alunir avant 1970.

Toute la colère des observateurs et des censeurs de tous bords se déversa naturellement sur la NASA.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
Révélation

Pour l’anecdote Lunar farside map made from over 15,000 LROC wide-angle camera images. Credit: Credit: NASA/Goddard/Arizona State University. Edit by Jason Major.

 

According to the Apollo 1 Memorial Foundation: There is a formation (impact basin) on the far side of the moon called Apollo. Within that formation are three craters named for the Apollo 1

 

 

 
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

La capsule était pressurisée à l’oxygène et un court-circuit se produisit sous la couchette de Grissom, là où se trouvait un câble transportant un courant continu qui frottait sur le coin d’un capot mobile qui donnait accès à un container d’hydroxyde de lithium. Un arc naquit, attisé par l’atmosphère d’oxygène pur… Huit secondes plus tard tout ce qui était combustible dans le cockpit s’embrasa. Les conduites du mélange eau-glycol et les conduites d’oxygène fondirent et dès lors il y eut  dans le cockpit autant de chalumeaux allumés qu’il y avait de tuyaux. L’équipage, inconscient en quinze secondes, périt par asphyxie.

Il fallait un panneau à ouverture rapide, il fallait des matériaux non inflammables, des conduites en acier et non plus en aluminium. Il fallait plus de sérieux dans le travail des constructeurs et celui de la NASA.

Ah oui : l’équipe anti-feu du pas de tir était en congé ce jour-là, et il n’y avait pas un seul extincteur, automatique ou manuel, à bord de la capsule…

 

  • Triste 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 1 minute, January a dit :

Ah oui : l’équipe anti-feu du pas de tir était en congé ce jour-là, et il n’y avait pas un seul extincteur, automatique ou manuel, à bord de la capsule…

f-0-206.gif?w=550 Heuuuu....comment dire ? ....f-0-0181.gif?w=550

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le contrecoup…

Les russes préparaient Soyouz. Il ne pouvait être très large ni très lourd puisqu’il devait rester dans les limites dictées par la fusée de Korolev. Les ingénieurs superposèrent deux habitacles, l’un de travail et l’autre de repos, le premier servant aussi au retour sur Terre. A l’arrière, on trouvait un module de service quasiment classique.

Le vol d’essai du nouveau Soyouz fut confié à Vladimir Komarov. Il décolla de Baïkonour le 23 avril, accrocha son orbite normalement et rentra 25 heures plus tard…mort.

La version admise du drame est que Komarov aurait eu de sérieux problèmes de pilotage et la mission aurait du être abrégée. A cause de ces problèmes, Komarov serait rentré sous un angle prononcé et une attitude discutable, entraînant lors de la rentrée une température infernale et une décélération fabuleuse, frisant les 20G. Soyouz se serait transformée en toupie folle, Komarov n’aurait pas réussi à amortir les oscillations et la rotation. Dès lors, le parachute n’aurait pu se déployer normalement sans que ses suspentes s’emmêlent. Il percuta la steppe comme une météorite poursuivie de vieux linges claquant dans le vent, soulevant un nuage de neige. Volodya Komarov était le premier mort de l’espace…

La NASA envoya ses condoléances, sans pour autant oublier que la presse soviétique l’avait traînée dans la boue après Apollo I.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 2 minutes, January a dit :

Soyouz fut confié à Vladimir Komarov.

 

Image associée

 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Wernher Von Braun allait tirer sa première Saturn V : Apollo IV allait être lancée.

Tout volerait ensemble pour la première fois de cette Saturn V : le colossal moteur FI (cinq dans le premier étage, cinq dans le deuxième étage), et le Module de Commande au sommet.

Quatre cents techniciens sont assis devant leurs centaines de consoles de la Salle de Tir. A sept heures pile, les cinq moteurs FI s’embrasent. C’est tellement violent que certains croient que la fusée explose. Pendant quelques instants, le son se propage à la vitesse de … Mach1. On n’entend rien. Le sol se met à trembler, vibrer, un souffle se propage, Saturn monte et maintenant son bruit déferle. Un bruit ? Doux euphémisme, un geyser sonore à faire éclater les membranes des hauts parleurs dans une sono géante. Pendant que certains hurlent : « Go baby, Go ! » d’autres prient…

Saturn s’éloigne, c’est (presque) la consécration de Wernher Von Braun et des allemands.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Cent cinquante secondes après le départ, le premier étage de Saturn glissa lentement en arrière et se détacha sans heurt. Les cinq tuyères du deuxième étage crachèrent alors leurs langues de feu. A son tour vide de tout fluide, juste au ras de l’orbite, le deuxième étage fut éjecté alors que le troisième étage prenait le relais. Apollo entra dans son véritable élément. Trois heures et onze minutes après le tir, Apollo IV, capsule vide garnie de ses instruments et systèmes en fonction prit enfin le chemin d’un voyage au long cours. Le troisième étage de Saturn s’arrêta et fut largué.

Pendant vingt-cinq secondes le moteur du SM poussa et Apollo IV fila vers son apogée de 18 075 kilomètres dans le silence et la paix, le petit vaisseau bruissant doucement.

Apollo IV a fait trois tours de planète, y compris une immense ellipse dont le point le plus éloigné était presque à 20 000 kilomètres !

A l’heure de rentrer, on procéda à la séparation de l’habitacle et du SM. La capsule entre dans l’atmosphère plus vite qu’aucun engin ne l’avait fait jusqu’ici et elle tomba quasiment sur la tête de l’équipe de récupération en se balançant au bout de ses parachutes, en parfait état, une peu ternie et noircie, la boule de feu essuyée pendant le plongeon n’ayant jamais augmenté la température de l’habitacle à plus de 25°C.

Huit heures et demie d’un vol impeccable.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Apollo V décolla fin janvier 1968 aux fins de tester le LM, l’affreux petit module lunaire. Il fut conduit en orbite par une Saturn petit modèle. Malgré que le LM se révela un peu capricieux, les objectifs primaires du vol furent atteints : le LM démontra que le délire technologique des ingénieurs de Grumman avait du bon : il fut prouvé cette nuit-là que tous les éléments du concept de la conquête lunaire , grâce au système Apollo étaient, miraculeusement, quasiment au point.

Les agendas de la NASA portaient un dernier rendez-vous avant le premier vol habité : Apollo VI.

Vu du côté des sorciers allemands et des astronautes, il restait des détails à régler, notamment l’effet « pogo ».

Vous savez ce que c’est l’effet pogo ?

Alors voilà : peut être gamin vous avez joué avec un pogo-stick ? Cet espèce de manche à balai monté sur ressort qu’on tient bien droit, les pieds sur des câle-pieds de chaque côté du manche. Jdoiiing, jdoiiing :D

Et bien voilà, toutes les fusées connaissaient ces vibrations longitudinales. Wernher Von Braun résolut le problème en injectant de l’hélium dans les tuyauteries qui amenaient le lox aux moteurs : l’effet pogo disparut totalement.

Le 4 avril, la deuxième Saturn V décolla du Cap et elle fonctionna tout aussi merveilleusement que la première, mieux même, et plaça son CSM sur orbite.

Les agendas portaient maintenant la mention « Apollo VII »…

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 8 heures, January a dit :

Apollo IV

Image associée

C'est beauuuuuuuuuu !! f-0-040.gif?w=550

 

 

il y a une heure, January a dit :

Apollo V

Résultat de recherche d'images pour "Apollo V"

Modifié par Petit pois
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le chariot d’Apollon…

Shepard rejoignit Slayton sur le banc de l’infamie pour un problème d’oreille interne (Slayton lui, quelques années plus tôt, pour un problème de tachycardie). Shepard fut donc rayé de la liste des astronautes et devint DRH intergalactique.

Schirra, Eisele et Cunningham furent choisis pour Apollo VII. Cette mission fut un triomphe public même s’il y avait eu quelques ratés. Le plus important était l’arrimage qui aurait dû avoir lieu entre la capsule et le deuxième étage de la fusée au sommet duquel on avait boulonné une cible simulant le LM. Quand les pétales brillants furent déployés en une fleur gigantesque pour l’arrimage, Schirra décida, en commandant de bord, de renoncer. Les pétales n’étaient pas faits de tôle légère et il ne voulait prendre de risque de dégâts au module de commande, hérissé d’antennes et des blocs moteurs d’attitude.

Il expliqua sa décision et les vols futurs remplacèrent le système par des pétales largables grâce à des boulons explosifs.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 7 heures, January a dit :

les vols futurs remplacèrent le système par des pétales largables grâce à des boulons explosifs.

C'est quoi, des boulons explosifs ? Des boulons qui explosent, vraiment ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Petit pois a dit :

C'est quoi, des boulons explosifs ? Des boulons qui explosent, vraiment ?

Même système que dans la mésaventure de Grissom lorsqu'il a failli se noyer (Le panneau qui était fixé avec des boulons explosifs et qui a sauté tout seul sans qu'il engage la mise à feu des boulons.) 

Là comme ça, plus de fleur géante. Etant donné qu'on est obligé de protéger bien sûr pendant le vol, on va remplacer ces "pétales" par des panneaux munis de boulons explosifs. Le "nez" sera alors grand ouvert sans obstacle et les panneaux s'en iront se balader dans l'espace :)

Ils explosent pour de bon oui. Il en existe deux tyes : il y a ceux qui relient deux parties qui doivent être séparées qui explosent sans poussée. Et il y des boulons qui explosent avec poussée, parce que des deux pièces devant être séparées, l'une doit être littéralement éjectée.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×