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Pourquoi la société actuelle favorise le boom de la dépression en France


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Injonction de réussir, manque de confiance... Il existe une détresse sociale rampante.

depressive-man-in-hooded-jacket-is-cryin

 

Un sondage Odoxa réalisé pour le laboratoire danois Lundbeck, (spécialisé notamment dans la dépression et la schizophrénie), vient jeter une lumière crue sur le phénomène majeur que constitue la dépression pour analyser la société française contemporaine.

Son impact est largement minoré alors que plus d'un quart des Français interrogé (28% exactement, c'était 15% il y a 20 ans) déclare être ou avoir été concerné par une dépression. Cela traduit parfois un déni pratique, à tout le moins une gêne qui, à elle seule, peut nous dire beaucoup sur ce qui est vraiment en cause (ces choses dont on ne parle pas).

La France est particulièrement touchée depuis des dizaines d'années comme le montre sa consommation mondialement record d'anxiolytique.

Le sujet n'est donc pas nouveau mais il est en augmentation. Il est largement reconnu que sa perception évolue même si cette ancienneté peut constituer un biais pour bien appréhender l'enjeu que représente la dépression dans la France contemporaine.

Cet enjeu et ses ressorts sont multiples et complexes. Sans doute est-ce une raison pour laquelle commentaires et explications paraissent souvent insuffisants. Il ne faut pas pour autant exclure que cette faiblesse traduise soit la frilosité ou les limites des méthodes rassurantes qui cherchent des causalités explicatives, soit une intentionnalité suspecte pour ranger la dépression dans des registres qui légitiment des prises en charge connues. Nous ne visons pas seulement ici les intérêts commerciaux des laboratoires pharmaceutiques par exemple, mais, tout autant la manière dont le discours politique ou l'organisation de l'entreprise s'en saisissent.

Il est particulièrement remarquable, à cet égard, que les commentaires de ce sondage Odoxa renvoient, eux-mêmes, à d'autres sondages sur la manière qu'ont les français d'analyser la situation alors même que l'on vient d'en souligner la difficulté de partage.

 

On sait maintenant que les sondés sont de plus en plus stratèges et qu'ils sont prompts à formuler des réponses qui révèlent d'autres visées que celles qu'ils expriment. Mais il faut aussi avouer que les mots sont généralement trompeurs mais plus particulièrement lorsqu'ils sont censés rendre compte de considérations psychologiques qui ne sont pas forcément valorisantes dans la société.

Si les mots sont faits pour "le dire", il y aurait ainsi beaucoup à dire sur ce "le". Ce "le" au fil des modes de la parole publique se nomme "burn out", "bore out".

Les urgentistes à l'hôpital, déjà débordés, décrivent la part croissante de la dépression et du besoin de prise en charge dans l'affluence aux urgences qui apparaissent comme le dernier arrimage de gens désorientés.

Nous voudrions ici nous concentrer sur un axe particulier de perception de ce malaise profond, individuel et collectif, que constitue la dépression. De plus en plus de voix font apparaître une analyse nouvelle de celle-ci, en concordance avec les profondes mutations que connaît notre société. Celle-ci insiste sur deux caractéristiques des processus de valorisation personnelle que constituent l'exigence de réussite, pour le dire vite, mais en lien avec un droit et une autorisation de chacun à accéder à tout. C'est ce qui caractérise ce qu'on nomme la société horizontale, l'autorisation par soi-même. Parmi ces voix, on peut citer celle de Charles Melman (L'Homme Sans Gravité, Denoël) ou Alain Ehrenberg (La Fatigue d'être soi, Odile Jacob).

Ces nouveaux droits, cette nouvelle légitimité à la revendication de la société horizontale ont pour contrepartie une grande culpabilité devant l'échec mais aussi une responsabilisation personnelle devant cette injonction à réussir.

Deux choses sont, à cet égard, à souligner dans ce sondage d'Odoxa: la réponse de 76% de personnes sur la nécessité d'accompagnement médical et psychologique et l'importance du phénomène chez les jeunes.

Il est très violent de ne pouvoir s'en prendre qu'à soi-même et de ne pouvoir désigner des responsables.

On a là le creuset du rejet du politique tout autant qu'une des causes des fake news d'"origine populaire", vengeance d'une nouvelle puissance, les réseaux sociaux, face à cette adversité de ne pouvoir cibler un ennemi, substitution à l'engagement politique.

Cette importance de la dépression et ses modalités d'émergence mettent plus en exergue un sentiment d'abandon, un manque non-dit de confiance et d'accompagnement, que la vision traditionnelle des injustices.

Le mot d'impuissance domine celui de révolte alors même que la parole publique se fait écho largement d'une révolte qui couve.

...

https://www.huffingtonpost.fr/pierre-larrouy/pourquoi-la-societe-actuelle-favorise-le-boom-de-la-depression-en-france_a_23461750/?utm_hp_ref=fr-homepage

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Invité Arielle A
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Invité Arielle A
Invité Arielle A Invités 0 message
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une réponse pourrait être que les gens sont en manque de sens et de repères ?

peut-être est-il vécu un manque de reconnaissance ? régulièrement, les procédures  semblent prendre le pas sur la considération humaine ...

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Invité
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il y a 9 minutes, fx. a dit :

Celle-ci insiste sur deux caractéristiques des processus de valorisation personnelle que constituent l'exigence de réussite, pour le dire vite, mais en lien avec un droit et une autorisation de chacun à accéder à tout. 

Voilà, c'est exactement ça. Tout le monde a les capacités, tout le monde peut/doit réussir, il suffit de le vouloir. Et si la personne n'y arrive pas c'est de sa faute. Tout à fait le discours ambiant propre à stigmatiser  ceux qui craquent au boulot, mais pas seulement, les chômeurs et les pauvres aussi. 

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Membre, 70ans Posté(e)
jacky29 Membre 38 078 messages
Maitre des forums‚ 70ans‚
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encore faudrait-il savoir de quoi on parle... quel type de dépressions? qui en sont les victimes? niveaux de stress? panels des sondés? etc etc... 

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Membre, Animal sauvage, Posté(e)
Mr_Fox Membre 18 189 messages
Animal sauvage,
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La dépression vient de la déshumanisation des humains par "le système".

De la robotisation des échanges soit via un formalisme intransigeant, soit parce que la machine fait directement l'interface entre les hommes.

L'interface mécanique c'est le machin téléphonique qui te dit d'appuyer su 1 pour le service des impayés et sur 2 pour connaitre tes garanties. Face à ça l'être humain est impuissant et démuni, on le prive de tout pouvoir. C'est la boite à voler. Tu passes devant et elle t'enlève de l'argent ou des points sociaux, tu devient socialement dégradé par une chose. C'est le truc qui t'appelle à toute heure du jour et de la nuit pour te mettre en attente d'un conseiller qui va essayer de te fourguer une chaudière à condensation en lisant un argumentaire automatisé. C'est l'homme asservi physiquement par l'outil.

Le formalisme intransigeant c'est le gouvernement des esprits par les choses dans leurs échanges. Combien ça coûte ?  A-t-on bien respecté la procédure point par point ? Les cases du tableau de bord sont-elles bien remplies ? Untel a-t-il dévié de la seule chose pensable selon le protocole et est il selon le protocole disqualifié en tant qu'humain  ?  L'homme psychologiquement asservi par la chose.

L'interdiction totale de l'humour par respect de la bonne pensée protocolaire, c'est à dire l'interdiction d'être un humain dans quelque aspect que ce soit de sa vie au nom du respect du machinisme, c'est ça qui fait la dépression collective de la France.

Et il n'y a aucun partisan de la glasnost même pas ceux qui écrivent ces articles et encore moins ceux qui les postent.

 

 

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Membre, Esprit de contradiction, 46ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
46ans‚ Esprit de contradiction,
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Il y a 16 heures, fx. a dit :

Injonction de réussir, manque de confiance... Il existe une détresse sociale rampante.

depressive-man-in-hooded-jacket-is-cryin

 

Un sondage Odoxa réalisé pour le laboratoire danois Lundbeck, (spécialisé notamment dans la dépression et la schizophrénie), vient jeter une lumière crue sur le phénomène majeur que constitue la dépression pour analyser la société française contemporaine.

Son impact est largement minoré alors que plus d'un quart des Français interrogé (28% exactement, c'était 15% il y a 20 ans) déclare être ou avoir été concerné par une dépression. Cela traduit parfois un déni pratique, à tout le moins une gêne qui, à elle seule, peut nous dire beaucoup sur ce qui est vraiment en cause (ces choses dont on ne parle pas).

La France est particulièrement touchée depuis des dizaines d'années comme le montre sa consommation mondialement record d'anxiolytique.

Le sujet n'est donc pas nouveau mais il est en augmentation. Il est largement reconnu que sa perception évolue même si cette ancienneté peut constituer un biais pour bien appréhender l'enjeu que représente la dépression dans la France contemporaine.

Cet enjeu et ses ressorts sont multiples et complexes. Sans doute est-ce une raison pour laquelle commentaires et explications paraissent souvent insuffisants. Il ne faut pas pour autant exclure que cette faiblesse traduise soit la frilosité ou les limites des méthodes rassurantes qui cherchent des causalités explicatives, soit une intentionnalité suspecte pour ranger la dépression dans des registres qui légitiment des prises en charge connues. Nous ne visons pas seulement ici les intérêts commerciaux des laboratoires pharmaceutiques par exemple, mais, tout autant la manière dont le discours politique ou l'organisation de l'entreprise s'en saisissent.

Il est particulièrement remarquable, à cet égard, que les commentaires de ce sondage Odoxa renvoient, eux-mêmes, à d'autres sondages sur la manière qu'ont les français d'analyser la situation alors même que l'on vient d'en souligner la difficulté de partage.

 

On sait maintenant que les sondés sont de plus en plus stratèges et qu'ils sont prompts à formuler des réponses qui révèlent d'autres visées que celles qu'ils expriment. Mais il faut aussi avouer que les mots sont généralement trompeurs mais plus particulièrement lorsqu'ils sont censés rendre compte de considérations psychologiques qui ne sont pas forcément valorisantes dans la société.

Si les mots sont faits pour "le dire", il y aurait ainsi beaucoup à dire sur ce "le". Ce "le" au fil des modes de la parole publique se nomme "burn out", "bore out".

Les urgentistes à l'hôpital, déjà débordés, décrivent la part croissante de la dépression et du besoin de prise en charge dans l'affluence aux urgences qui apparaissent comme le dernier arrimage de gens désorientés.

Nous voudrions ici nous concentrer sur un axe particulier de perception de ce malaise profond, individuel et collectif, que constitue la dépression. De plus en plus de voix font apparaître une analyse nouvelle de celle-ci, en concordance avec les profondes mutations que connaît notre société. Celle-ci insiste sur deux caractéristiques des processus de valorisation personnelle que constituent l'exigence de réussite, pour le dire vite, mais en lien avec un droit et une autorisation de chacun à accéder à tout. C'est ce qui caractérise ce qu'on nomme la société horizontale, l'autorisation par soi-même. Parmi ces voix, on peut citer celle de Charles Melman (L'Homme Sans Gravité, Denoël) ou Alain Ehrenberg (La Fatigue d'être soi, Odile Jacob).

Ces nouveaux droits, cette nouvelle légitimité à la revendication de la société horizontale ont pour contrepartie une grande culpabilité devant l'échec mais aussi une responsabilisation personnelle devant cette injonction à réussir.

Deux choses sont, à cet égard, à souligner dans ce sondage d'Odoxa: la réponse de 76% de personnes sur la nécessité d'accompagnement médical et psychologique et l'importance du phénomène chez les jeunes.

Il est très violent de ne pouvoir s'en prendre qu'à soi-même et de ne pouvoir désigner des responsables.

On a là le creuset du rejet du politique tout autant qu'une des causes des fake news d'"origine populaire", vengeance d'une nouvelle puissance, les réseaux sociaux, face à cette adversité de ne pouvoir cibler un ennemi, substitution à l'engagement politique.

Cette importance de la dépression et ses modalités d'émergence mettent plus en exergue un sentiment d'abandon, un manque non-dit de confiance et d'accompagnement, que la vision traditionnelle des injustices.

Le mot d'impuissance domine celui de révolte alors même que la parole publique se fait écho largement d'une révolte qui couve.

...

https://www.huffingtonpost.fr/pierre-larrouy/pourquoi-la-societe-actuelle-favorise-le-boom-de-la-depression-en-france_a_23461750/?utm_hp_ref=fr-homepage

 

 

La société actuelle favorise la dépression et les maladies psychiques à cause de la multiplication des boulots sans intérêts, de service pour la plupart, de l'absence totale de pensée spirituelle, du confinement à un matérialisme déprimant, à une perte des libertés individuelles (notamment la liberté d'expression), à une exaltation des faux combats, palliatifs, vendus au bon peuple pour lui donner l'impression d'exister, et à un évident décalage entre la réalité et l'idéologie dominante. Quand le peuple voit dans la réalité le contraire de ce qu'on lui répète sur radio Paris ou autre Pravda officielle, ça créé du paradoxe, de la dissonance cognitive, et donc de la névrose.

C'est pas pour rien que l'antonyme de la cohérence, c'est la folie.

 

(évidemment je ne suis pas surpris que ce torchon du huffington post résume ça à une névrose issue d'une injonction à réussir. Ils font parti du problème, donc ils sont incapables de l'analyser objectivement.)

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