Aller au contenu

« Boire un grand bol de sommeil noir... »

Noter ce sujet


satinvelours

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Mon amour pour avoir figurer mes désirs
Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre
Tes baisers dans la nuit vivante
Et le sillage de tes bras autour de moi
Comme une flamme en signe de conquête
Mes rêves sont au monde

Clairs et perpétuels.


Et quand tu n’es pas là 
Je rêve que je dors je rêve que je rêve.
 
 
C’est le poète de l’amour, celui qui chante la femme, celui qui éterniseses i stands amoureux,  ses émotions amoureuses dans le langage, dans la poésie. S’il s’inscrit bien dans le mouvement surréaliste, il ne perd pas pour autant sa propre individualité. Les images lui sont propres, il reste toujours fidèle à son inspiration à travers les orages du surréalisme.
Modifié par satinvelours
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j’ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent 
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l’attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent.
 
 
Il faut préciser cependant au sujet du sens de l’amour, que l’amour pour lui se définit par son accomplissement physique. Il n’y a aucun amour platonique chez Eluard, on le voit bien dans sa poésie par l’abondance de références au corps de la femme et aux gestes amoureux.
Modifié par satinvelours
  • Like 1
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 913 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, satinvelours a dit :
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j’ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent 
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l’attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent.
 
 
Il faut préciser cependant au sujet du sens de l’amour, que l’amour pour lui se définit par son accomplissement physique. Il n’y a aucun amour platonique chez Eluard, on le voit bien dans sa poésie par l’abondance de références au corps de la femme et aux gestes amoureux.

Évidemment !

"Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent."

Évidemment (encore !)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Je suis tombé de ma fureur, la fatigue me défigure, mais je vous aperçois encore, femmes bruyantes, étoiles muettes, je vous apercevrai toujours.

Et toi, le sang des astres coule en toi, leur lumière te soutient. Sur les fleurs tu te dresses avec les fleurs, sur les pierres avec les pierres.

Blanche étreinte des souvenirs, étalée, étoilée, rayonnante de tes larmes qui fuient. Je suis perdu.

 

La lumière réduit l’obscurité, rend tout transparent. Eluard cherche à réduire la noirceur des choses : tout devient limpide.
La femme s’offre comme exemple parfait de cette union entre l’homme et la clarté. Elle devient aussi claire et limpide que le monde dans lequel elle vit, suggérant ainsi un état de réceptivité, de liberté et d’ouverture sur le monde qui l’entoure.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire
Parler sans avoir rien à dire.

 

La femme est son ressort poétique, Eluard donne à la poésie le pouvoir de recréer la joie de l’amour physique.
Le monde réel et la femme dépendent d’abord du regard. On le voit bien dans le poème ci-dessus.

Modifié par satinvelours
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Je te le dis, gracieuse et lumineuse,
Ta nudité lèche mes yeux d’enfant.
Et c’est l’extase des chasseurs heureux
D’avoir fait croître un gibier transparent
Qui se dilate en un vase sans eau
Comme une graine à l’ombre d’un caillou.

Je te vois nue, arabesque nouée,
Aiguille molle à chaque tour d’horloge,
Soleil étalé au long d’une journée,
Rayons tressés, nattes de mes plaisirs.

 

C’est un poète qui glorifie le corps féminin. Le vocabulaire simple et concret est centré sur la femme et la nature.
Les images assimilent la femme au principe de lumière et fluidité. C’est la femme, essence même de la fécondité qui s’identifie avec la nature dans un univers où tout est limpide.

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue

Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu

L’été l’hiver je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue

Je ne te quitterai plus.

 

Les images surgissent spontanément du subconscient. L’association la plus vraie et la plus juste est celle qui est la plus lointaine. Ce rapprochement libre montre avec le plus d’efficacité le vrai fonctionnement de la pensée. C’est le règne de l’inattendu.

  • Waouh 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Je parle de te voir
Je te sais vivante
Il n’y a pas une goutte de nuit dans tes yeux
Je vis dans une lumière exclusive la tienne.

 

Il y a une vivante et heureuse harmonie de clarté et de mystère, de desserrement et de cohésion, de l’actuel et du passé. Le style s’accorde très bien à la fois à l’idéologie surréaliste et au désir d’exprimer une pensée intime et individuelle.

 

C’est un langage concret qui reflète  le monde perceptible par les sens. C’est le langage des réalités physiques, symboles visibles du sentiment et des idées.

Dans son vocabulaire, c’est le substantif qui domine, je l’ai peut-être déjà mentionné. Le substantif est la seule partie du discours qui peut imposer directement et pleinement la présence et la
substance des êtres et des choses. Eluard réduit par conséquent la portée du verbe et de l’adjectif.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Je chante  la grande joie de te chanter,
La grande joie de t’avoir ou de ne pas t’avoir,
La candeur de t’attendre, l’innocence de te connaître,
Ô toi qui supprimes l’oubli, l’espoir et l’ignorance 
Qui supprimes l’absence et qui me mets au monde,
Je chante pour chanter, je t’aime pour chanter
Le mystère où l’amour me crée et se délivre.

Tu es pure, tu es encore plus pure que moi-même.


Le verbe chanter introduit une couleur vivante aux abstractions qui l’entourent. L’emploi du pluriel des noms abstraits réduit encore la portée de l’abstrait dans la poésie d’Éluard, la pluralité confère un caractère physique et plus déterminé aux abstractions.


 

 

Modifié par satinvelours
  • Waouh 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Tous les arbres toutes leurs branches toutes leurs feuilles
L’herbe à la base des rochers et les maisons en masse
Au loin la mer que ton œil baigne
Ces images d’un jour après l’autre 
Les vices les vertus tellement imparfaits
La transparence des passants dans les rues de hasard
Et les passantes exaltées par tes recherches obstinées
Tes idées fixes au cœur de plomb aux lèvres vierges
Les vices les vertus tellement imparfaits
La ressemblance des regards de permission avec les yeux que tu conquis
La confusion des corps des lassitudes des ardeurs
L’imitation des mots des attitudes des idées
Les vices les vertus tellement imparfaits

L’amour c’est l’homme inachevé.


On a l’impression que ces états d’âme se révèlent par leurs symptômes physiques qui se répètent sans cesse au cours de l’existence ; on croirait pouvoir les compter. Ainsi, est-il plus juste d’affirmer qu’il y a dans la poésie d’Éluard une nuance ou une impression secondaire de l’abstrait.


 

Modifié par satinvelours
  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 913 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, satinvelours a dit :

Tous les arbres toutes leurs branches toutes leurs feuilles
L’herbe à la base des rochers et les maisons en masse
Au loin la mer que ton œil baigne
Ces images d’un jour après l’autre 
Les vices les vertus tellement imparfaits
La transparence des passants dans les rues de hasard
Et les passantes exaltées par tes recherches obstinées
Tes idées fixes au cœur de plomb aux lèvres vierges
Les vices les vertus tellement imparfaits
La ressemblance des regards de permission avec les yeux que tu conquis
La confusion des corps des lassitudes des ardeurs
L’imitation des mots des attitudes des idées
Les vices les vertus tellement imparfaits

L’amour c’est l’homme inachevé.


On a l’impression que ces états d’âme se révèlent par leurs symptômes physiques qui se répètent sans cesse au cours de l’existence ; on croirait pouvoir les compter. Ainsi, est-il plus juste d’affirmer qu’il y a dans la poésie d’Éluard une nuance ou une impression secondaire de l’abstrait.


 

Il faudrait avoir le courage ou l'audace ou la prétention de dire ce que chacune de ces lignes nous suggère...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

« Il faudrait avoir le courage ou l’audace ou la prétention de dire ce que chacune de ces lignes nous suggère... »

Nous ne le pouvons pas. En revanche ce que nous pouvons c’est essayer de ressentir la résonance de ces vers et d’essayer d’expliquer ce qui se passe en nous à ce moment-là.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Elle se refuse toujours à comprendre, à entendre,
Elle rit pour cacher sa terreur d’elle-même.
Elle a toujours marché sous les arches des nuits
Et partout où elle a  passé
Elle a laissé
L’empreinte des choses brisées.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines après...
Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

 J'envisageais mettre en parallèle Eluard et Desnos car ayant appartenu tous deux a la mouvance surréaliste, encore que ce dernier l’ait abandonnée assez vite. J’ai vite abandonné l’idée car l’un, Eluard, parle des femmes en général, alors que Desnos centre ses poèmes sur une femme.

 

 J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ?J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.
Ô balances sentimentales.
J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.

J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.

 

 Ce poème « A la mystérieuse » est dédiée à Yvonne Georges dont il était très amoureux, mais qui n’a jamais répondu a son amour. Ce fut une blessure profonde pour Desnos.

Robert Desnos, dans chacun de ses poèmes, fait jaillir des mots une espèce d’électricité qui éblouit. On subit sa poésie, parce qu’elle est la poésie, c’est-à-dire, d’abord un libre jeu des mots par l’effet duquel apparaît, un moment, une réalité nouvelle et plausible.
 

Et « la poésie peut parler de tout en toute liberté » écrit-il.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 913 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Il y a quelques jours, pour un autre sujet, je cherchais des peintures qui représentaient le rêve et je suis tombé sur ce dessin de Magritte qu'il avait fait pour illustrer un écrit d'Eluard : "Je rêve que je ne dors pas".

Je le trouve tout-à-fait surréaliste, mais pas... téléphoné ! On reste "saisi"...

1044667138_Le-rve-de-lu2019androgyne-by-Ren-Magritte.thumb.jpg.49b8ec3d2af941d119ef1b105f895580.jpg

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, Blaquière a dit :

Il y a quelques jours, pour un autre sujet, je cherchais des peintures qui représentaient le rêve et je suis tombé sur ce dessin de Magritte qu'il avait fait pour illustrer un écrit d'Eluard : "Je rêve que je ne dors pas".

Je le trouve tout-à-fait surréaliste, mais pas... téléphoné ! On reste "saisi"...

1044667138_Le-rve-de-lu2019androgyne-by-Ren-Magritte.thumb.jpg.49b8ec3d2af941d119ef1b105f895580.jpg

Je connaissais le poème mais bizarrement je ne connaissais pas l’illustration de Magritte.  Alors merci Blaquière.

En 1926, Éluard proclame :

 « Des rêves, nul ne peut les prendre pour des poèmes. Ils sont pour un esprit préoccupé du merveilleux la réalité vivante. Mais les poèmes, par lesquels l’esprit tente de désensibiliser le monde, il est indispensable de savoir qu’ils sont la conséquence d’une volonté assez bien définie. » 

En 1937 il ajoute :

« Le poème permet à l’homme de voir autrement d’autres choses. Il découvre un nouveau monde, il devient un nouvel homme. »

D’un point de vue surréaliste, la position que prend Éluard constitue une hérésie.

 André Breton fait la remarque suivante à ce sujet :

« Cette division par genres, avec prédilection pour le poème comme « conséquence d’une volonté bien définie », m’a paru d’emblée ultra-rétrograde et en contradiction formelle avec l’esprit surréaliste. » 

Il faut se rappeler qu’en 1924 Breton avait défini le surréalisme comme suit :

« Surréalisme, n. m. automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »

On atteint la façon idéale de penser en libérant l’imagination de toutes contraintes, le moyen principal étant l’écriture automatique. La définition suggère  de plus que le surréalisme ne vise pas l’art pour l’art : son but est extra-littéraire.

 C’est là où Paul Éluard se distingue des autres membres du groupe surréaliste par son désir ardent de communiquer .

Modifié par satinvelours
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

 Les textes de Desnos sont souvent assez longs, et il me répugne à les abréger. Néanmoins (dont celui qui suit) pour quelques uns je me suis résignée à le faire.

 

 Loin de moi et semblable aux étoiles, à la mer et à tous les accessoires de la mythologie poétique,
Loin de moi et cependant présente à ton insu,
Loin de moi et plus silencieuse encore parce que je t’imagine sans cesse,
Loin de moi, mon joli mirage et mon rêve éternel, tu ne peux pas savoir.
Si tu savais.
Loin de moi et peut-être davantage encore de m’ignorer et m’ignorer encore.
Loin de moi parce que tu ne m’aimes pas sans doute ou ce qui revient au même, que j’en doute. Loin de moi parce que tu ignores sciemment mes désirs passionnés.
Loin de moi parce que tu es cruelle.

Si tu savais.

Loin de moi, une étoile filante choit dans la bouteille nocturne du poète. Il met vivement le bouchon et dès lors il guette l’étoile enclose dans le verre, il guette les constellations qui naissent sur les parois, loin de moi, tu es loin de moi.
Si tu savais.

...
Loin de moi,

Si tu savais.

Si tu savais comme je t’aime et, bien que tu ne m’aimes pas, comme je suis joyeux, comme je suis robuste et fier de sortir avec ton image en tête, de sortir de l’univers.
Comme je suis joyeux à en mourir.
Si tu savais comme le monde m’est soumis.
Et toi, belle insoumise aussi, comme tu es ma prisonnière.
O toi, loin-de-moi à qui je suis soumis.
Si tu savais.

 

 Toujours des monologues haletants, obsédés, à la fois familiers et oratoires, et comme dictés les yeux fermés un soir d’exceptionnelle exaltation par un homme aux prises avec les lieux communs redoutables de la liberté, de la révolte, de l’amour et de la mort.

Toujours du grand style, de l'éloquence, de la rhétorique; celle d'un érotisme aigu et celle d'une sentimentalité d'adolescent, à travers lesquels toujours apparaît la même nostalgie d'un fantôme de femme jamais nommée, aussi violemment désirée qu'idéalisée.

Modifié par satinvelours
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
janacek2 Membre 252 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 29/09/2018 à 12:45, Blaquière a dit :

Il y a quelques jours, pour un autre sujet, je cherchais des peintures qui représentaient le rêve et je suis tombé sur ce dessin de Magritte qu'il avait fait pour illustrer un écrit d'Eluard : "Je rêve que je ne dors pas".

Je le trouve tout-à-fait surréaliste, mais pas... téléphoné ! On reste "saisi"...

1044667138_Le-rve-de-lu2019androgyne-by-Ren-Magritte.thumb.jpg.49b8ec3d2af941d119ef1b105f895580.jpg

Désolè ce que je vais dire ici n'a rien à voir avec le sujet mais...Ce dessin qui moi aussi m'a "saisi" en le voyant et que je découvre à l'instant, m'a fait penser à une œuvre de Klimt : Serpent d' Eau I et II. Klimt qui de toute évidence préférait peindre les femmes plus que les hommes imaginait dans ces deux tableaux un monde de lesbiennes se lovant dans les courants faits de rêves aquatiques dans lesquels les chevelures se confondaient avec les algues...

Merci pour le partage Blaquière.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 913 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, janacek2 a dit :

Désolè ce que je vais dire ici n'a rien à voir avec le sujet mais...Ce dessin qui moi aussi m'a "saisi" en le voyant et que je découvre à l'instant, m'a fait penser à une œuvre de Klimt : Serpent d' Eau I et II. Klimt qui de toute évidence préférait peindre les femmes plus que les hommes imaginait dans ces deux tableaux un monde de lesbiennes se lovant dans les courants faits de rêves aquatiques dans lesquels les chevelures se confondaient avec les algues...

Merci pour le partage Blaquière.

Je connaissais d'autres peintures de Klimt, mais pas ce "Serpent d'eau": c'est très érotique... Merci aussi ! La structure générale, (deux corps allongés suspendus l'un sur l'autre) est la même que dans le dessin de Magritte...

Je vois que le "grand bol de sommeil noir" de Satin est "décoincé" ! c'est une bonne nouvelle !

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

La guitarra

Empieza el llantode la guitarra. 
Se rompen las copas 
de la madrugada. 
Empieza el llanto 
de la guitarra. 
Es inútil callarla. 
Es imposible 
callarla. 
Llora monótona 
como llora el agua, 
como llora el viento 
sobre la nevada. 
Es imposible 
callarla. 
Llora por cosas 
lejanas. 
Arena del Sur caliente 
que pide camelias blancas. 
Llora flecha sin blanco, 
la tarde sin mañana, 
y el primer pájaro muerto 
sobre la rama. 
¡Oh, guitarra! 
Corazón malherido 
por cinco espadas.

 

Federico Garcia Lorca

Modifié par satinvelours
  • Waouh 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×