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« Boire un grand bol de sommeil noir... »

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satinvelours

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Blaquière Membre 19 162 messages
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Il y a 16 heures, satinvelours a dit :

Gustavo Adolfo Bécquer

Cette Rima, attribuant au sommeil et au rêve le pouvoir de libérer l’esprit, peuple le vide de fantômes et semble suggérer l’existence de ce mystérieux univers intérieur qui deviendra l’inconscient ( R. Pageard)

Antonio Machado disait : « quelqu’un a dit, avec une justesse incontestable : Bécker est un accordéon dont joue un ange. »


Pero sé que conozco a muchas gentes 
a quienes no conozco.

Traduction : Robert Pageard


Mais je sais que je connais beaucoup de gens
Que je ne connais pas !


Sueño

Y yo tanbien !

Esta misma noche

Alguna guapisima chica negra

Durmia en mi hombro;

Acurrucada

Y me préguntaba :

"Cuando de nueve nos veremos ?"

Yo no sé dónde

No sé quando

No sé quien :

No la conozco !

Pero digo la verdad...

Mi verdad soñada...

Aquiero volver !

 

(Un rêve

Et moi aussi !

Cette nuit même

Une très belle fille noire

Dormait blottie

Contre mon épaule

Elle me demandait :

"Quand nous reverrons-nous?"

Je ne sais où

Je ne sais quand

Je ne sais qui :

Je ne la connais pas !

Mais je dis la vérité

Ma vérité rêvée...

Je veux y retourner !)

 

 

 

PS : J'ai trouvé ce mot "acurrucado" il est trop beau ! On dirait un pigeon qui roucoule !

 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Sueño

Y yo tanbien !

Esta misma noche

Alguna guapisima chica negra

Durmia en mi hombro;

Acurrucada

Y me préguntaba :

"Cuando de nuevo nos veremos ?"

Yo no sé dónde

No sé cuando

No sé quien :

No la conozco !

Pero digo (la) verdad...

Mi verdad soñada...

Aquiero volver !

 

(Un rêve

Et moi aussi !

Cette nuit même

Une très belle fille noire

Dormait blottie

Contre mon épaule

Elle me demandait :

"Quand nous reverrons-nous?"

Je ne sais où

Je ne sais quand

Je ne sais qui :

Je ne la connais pas !

Mais je dis la vérité

Ma vérité rêvée...

Je veux y retourner !)

 

 

 

PS : J'ai trouvé ce mot "acurrucado" il est trop beau ! On dirait un pigeon qui roucoule !

 

 

Une faute : : "cuando" avec un "c", pas un "q"...

"Zou maï" une autre faute : "de nuevo" et pas "de nueve" !

ça m'apprendra à faire le malin !

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Gustavo Adolfo Bécquer

Bécquer voit pour la première fois, au cours d’une promenade dans les rues de Madrid, Julia et Josefina, les sœurs Espín Colbrandt. Un mystère entoure les suites de la rencontre. D’après son ami, Julio Nombela, qui l’accompagnait ce jour là, c’est en Julia qu’il aurait trouvé la réincarnation de l’Ophélie et de la Juliette de Shakespeare, et de la Charlotte de Goethe. Quant à une éventuelle liaison avec Josefina, rien ne permet de la confirmer. 

Il offrit à Josefina un album contenant deux dessins et une Rime :
Despierta, tiemblo al, mirarte
dormida, me atrevo a verte...

(« Éveillée, je tremble à ta vue
endormie j’ose te regarder »).
R. Pageard.


Cette Rima est présente dans le Libro de gorriones (Le livre des moineaux).

Antes que tú me moriré : escondido
en las entrañas ya
el hierro llevo con que abrió tu mano
la ancha herida mortal.

Antes que tú me moriré :y mi espíritu,
en su empeño tenaz,
sentándose a las puertas de la muerte,
allí te esperará.

Con las horas los días, con los días
los años volarán,
y a aquella puerta llamarás al cabo…
¿Quién deja de llamar?

Entonces que tu culpa y tus despojos
la tierra guardará,
lavándote en las ondas de la muerte
como en otro Jordán ;

allí donde el murmullo de la vida
temblando a morir va,
como la ola que a la playa viene
silenciosa a expirar ;

allí donde el sepulcro que se cierra
abre una eternidad,
¡todo cuanto los dos hemos callado
allí lo hemos que hablar !

Traduction : Robert Pageard

Je mourrai avant toi : caché
Dans mes entrailles,
Je porte déjà le fer avec lequel ta main
Ouvrit l’ample blessure mortelle.

Je mourrai avant toi : et mon esprit, 
Dans son attachement tenace,
S’assoira aux portes de la mort
En attendant que tu y frappes.

D’heure en heure les jours, de jour en jour
Les années voleront,
Et à cette porte tu finiras par frapper.
Qui peut s’en dispenser ?

À ce moment où la terre gardera
Ta faute et tes dépouilles,
Te lavant dans les ondes de la mort
Comme en un autre Jourdain ;

Là où le murmure de la vie
Va mourir en tremblant
Comme la vague qui vient, silencieuse,
Expirer sur la plage ;

Là où le sépulcre qui se ferme
Ouvre une éternité,
De tout ce qu’ensemble nous tûmes
Nous aurons à parler.
 

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Antonio Machado 


Ce poème  fait partie des Caminos, une série de poèmes, regroupés eux-mêmes dans Campos de Castilla.

Soñé que tú me llevabas 
por una blanca vereda, 
en medio del campo verde, 
hacia el azul de las sierras, 
hacia los montes azules, 
una mañana serena.

  Sentí tu mano en la mía, 
tu mano de compañera, 
tu voz de niña en mi oído 
como una campana nueva, 
como una campana virgen 
de un alba de primavera.

¡Eran tu voz y tu mano, 
en sueños, tan verdaderas!...

Vive, esperanza, ¡quién sabe 
lo que se traga la tierra!


Ma traduction !!! 

J'ai rêvé que tu m'emmenais
sur un chemin blanc,
au milieu d’un champ vert,
vers les montagnes bleues,
par une matinée sereine
 J'ai senti ta main dans la mienne,
ta main de compagne,
ta voix de petite fille à mon oreille
comme une cloche nouvelle ,
comme une cloche vierge
d'une aube de printemps.
C’étaient ta voix et ta main,
en rêves, et pourtant si réels ! ...

Vivre, espérer ! qui sait
ce que la terre engloutit !

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Gerardo Diego né à Santander en1896- mort à Madrid en 1987

Du livre Versos humanos, ce sonnet, dans lequel le cyprès s'élance en gerbe d’eau jaillissante, fuse comme lance ou flèche de cathédrale, devient délire d’ascension verticale, est unanimement salué comme un prodige de perfection.
G. Correa Antología de la poesía española.

 

Enhiesto surtidor de sombra y sueño
que acongojas el cielo con tu lanza.
Chorro que a las estrellas casi alcanza
devanado a sí mismo en loco empeño.

Mástil de soledad, prodigio isleño,
flecha de fe, saeta de esperanza.

Hoy llegó a ti, riberas del Arlanza,
peregrina al azar, mi alma sin dueño.

Cuando te vi señero, dulce, firme,
qué ansiedades sentí de diluirme
y ascender como tú, vuelto en cristales,

como tú, negra torre de arduos filos,
ejemplo de delirios verticales,
mudo ciprés en el fervor de Silos.

Traduction : Nadine Ly

Le cyprès de Silos

Gerbe élancée de rêve et d’ombre
Dont la lance alarme le ciel,
Flot qui fuse jusqu’aux étoiles
Et se dévide en fol effort :

Mât solitude, île prodige,
Flèche de foi, sagette d’espérance.
Aujourd’hui vient à toi, près de l’Arlanze
Pérégrine et sans but, mon âme libre.

Quand je t’ai vu, fier, doux, tenace,
Quel désir m’a saisi de me dissoudre
En pur cristal, pour jaillir comme toi !

Comme toi, noir clocher au lignes dures,
Modèle de délires verticaux,
Cyprès muet dans la ferveur du cloître.

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Miguel de Unamuno né à Bilbao en 1864- mort à Salamanque en 1936

 Le plus cultivé des écrivains de sa génération et aussi le plus combatif.

Favorable en juillet 1936, au soulèvement franquiste, il le désavoue dès le mois d’août. Le 12 octobre, fête du Día de la Raza, aux cris poussés par les militaires « À bas l’intelligence », il répond « Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas » ! 
Confiné chez lui il meurt en décembre de la même année.

 Le poème est extrait du livre Teresa. Rimas de un poeta desconocido presentadas y presentado por Miguel de Unamuno ( Rimes d’un poète inconnu présentées et présenté par Miguel de Unamuno).

 
Oigo el susurro de la Muerte que llega,
Paso aterciopelado de pie desnudo,
Cauteloso arrastrarse como de ciego
Que a tientas husmea, con olfato agudo.

 Y al sentir de su ala-mano el nimbo del aire,
Conteniendo el resuello, me apelotono ;
Del bastión del misterio, quieto al socaire 

Apretando los párpados me abandono.

 Me hago así el muerto, como un escarabajo ;
¡ Qué cobardía ! pues es morir dos veces,
Y en este juego oscuro ¡ duro trabajo !
Del poso de la vida gusto las haces.

 ¡ Ay lo que cuesta resignarnos al sino !
Por no morir, morimos huyendo muerte :
¡ Ah, caminante, que apuras el camino,
Hasta el fin no se toca toda la suerte !

 Dime tú mientas doy mis quejas al viento 
Al oído la ley de tu corazón,
Que mi pecho así cobre el último aliento,
Aliento final de la resignación !

Traduction : Yves Aguila

J’entends le bruissement de la Mort qui approche,
Pas de velours, feutrés comme ceux des pieds nus,
Glissement cauteleux tel celui de l’aveugle,
Qui flaire en tâtonnant, d’un odorat aigu.

Et quand je sens son aile-main me nimber d’air,
Je me recroqueville, en retenant mon souffle ;
Puis, tranquille à l’abri du bastion du mystère,
Je ferme les paupières et je me laisse aller.

Je fais ainsi le mort, comme le scarabée ;
Oh, lâcheté ! car c’est mourir à deux reprises,
Et à ce sombre jeu, oh ! pénible torture,
Je bois la lie, le dépôt  trouble de la vie.

Ah ! qu’il est dur de se résigner au destin !
Pour éviter la mort, mourir en la fuyant :
Ah ! voyageur, toi qui achèves ton voyage,
C’est au bout du chemin qu’on connaît tout son sort !

Toi, cependant qu’ainsi je jette au vent mes plaintes,
À l’oreille dis-moi ce qui régit ton cœur,
Pour que le mien puisse y puiser son dernier souffle,
C’est le souffle final de la résignation

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Manuel Machado né à Séville en 1874- mort à Madrid en 1947

L’ombre de son glorieux cadet Antonio et, dans un autre domaine, le fait qu’il se soit activement rallié au franquisme dès juillet 1936 alors que tout ce qui comptait dans la vie intellectuelle espagnole prenait les chemins de la lutte ou de l’exil, pèsent, sans doute injustement, eu égard à l’intérêt qu’elle présente, sur l’œuvre de ce poète.
 
Du recueil Alma de 1900, ce poème a le grand ou le triste privilège de mettre en place tout ce qui deviendra l’image stéréotypée d’une Andalousie pour touristes en quête d’exotisme hispanique : le vin et la treille, l’ombre fraîche et le garçon brun, le destin fatal et le fatalisme, forcément lié à l’ascendance maure, les notes caressantes et déchirantes de la guitare, et la mort, bien sûr, plus présente et plus noire ici qu’ailleurs. Mathilde Pomès.
 
Cantares
 
Vino, sentimiento, guitarra y poesía 
hacen los cantares de la patria mía. 
Cantares... 
Quien dice cantares dice Andalucía. 
 
A la sombra fresca de la vieja parra, 
un mozo moreno rasguea la guitarra... 
Cantares...
Algo que acaricia y algo que desgarra. 
 
La prima que canta y el bordón que llora... 
Y el tiempo callado se va hora tras hora. 
Cantares...
Son dejos fatales de la raza mora. 
 
No importa la vida, que ya está perdida, 
y, después de todo, ¿qué es eso, la vida?... 
Cantares...
Cantando la pena, la pena se olvida. 
 
Madre, pena, suerte, pena, madre, muerte, 
ojos negros, negros, y negra la suerte... 
Cantares...
En ellos el alma del alma se vierte. 
 
Cantares. Cantares de la patria mía, 
cantares son sólo de Andalucía. 
Cantares...
No tiene más notas la guitarra mía.
 
Traduction : Mathilde Pomès
 
Cantares
 
Vin, sentiment, guitare et poésie
Composent les chansons de ma patrie ;
Cantares
Qui dit cantares dit Andalousie.
 
À l’ombre fraîche d’une vieille treille, 
Un garçon brun pince la guitare ;
Cantares...
Un je ne sais quoi qui flatte et déchire.
 
La prime qui chante, le bourdon qui pleure.
Le temps en silence coulant heure à heure,
Cantares...
Reliquat fatal de la race maure.
 
Qu’importe la vie, d’avance perdue ?
Et puis, après tout, qu’est cela, la vie ?
Cantares...
En chantant sa peine, sa peine, on l’oublie.
 
Mère, peine, sort ; peine, mère, mort,
Des yeux noirs, très noirs et le sort plus noir...
Cantares...
Dans les cantares, l’âme s’y épanche.
 
Cantares, cantares de mon pays,
Cantares qui ne sont que d’Andalousie ;
Cantares...
Voilà la guitare à bout de ses notes.
 
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, satinvelours a dit :

Manuel Machado né à Séville en 1874- mort à Madrid en 1947

L’ombre de son glorieux cadet Antonio et, dans un autre domaine, le fait qu’il se soit activement rallié au franquisme dès juillet 1936 alors que tout ce qui comptait dans la vie intellectuelle espagnole prenait les chemins de la lutte ou de l’exil, pèsent, sans doute injustement, eu égard à l’intérêt qu’elle présente, sur l’œuvre de ce poète.
 
Du recueil Alma de 1900, ce poème a le grand ou le triste privilège de mettre en place tout ce qui deviendra l’image stéréotypée d’une Andalousie pour touristes en quête d’exotisme hispanique : le vin et la treille, l’ombre fraîche et le garçon brun, le destin fatal et le fatalisme, forcément lié à l’ascendance maure, les notes caressantes et déchirantes de la guitare, et la mort, bien sûr, plus présente et plus noire ici qu’ailleurs. Mathilde Pomès.
 
Cantares
 
Vino, sentimiento, guitarra y poesía 
hacen los cantares de la patria mía. 
Cantares... 
Quien dice cantares dice Andalucía. 
 
A la sombra fresca de la vieja parra, 
un mozo moreno rasguea la guitarra... 
Cantares...
Algo que acaricia y algo que desgarra. 
 
La prima que canta y el bordón que llora... 
Y el tiempo callado se va hora tras hora. 
Cantares...
Son dejos fatales de la raza mora. 
 
No importa la vida, que ya está perdida, 
y, después de todo, ¿qué es eso, la vida?... 
Cantares...
Cantando la pena, la pena se olvida. 
 
Madre, pena, suerte, pena, madre, muerte, 
ojos negros, negros, y negra la suerte... 
Cantares...
En ellos el alma del alma se vierte. 
 
Cantares. Cantares de la patria mía, 
cantares son sólo los de Andalucía. 
Cantares...
No tiene más notas la guitarra mía.
 

 

J'adore ! Je le connais par cœur, celui-là !

Sans doute est-ce stéréotypé...

(Mince, j'aime l'Espagne comme un touriste !:))

Mais on est comme ça, ICI !

 Je me souviens il y a au moins 40 ans, au sud de Madrid... On s'arrête avec la 4 L pour déjeuner, le midi, au bord d'un ruisseau d'arrosage. On entend un échange un peu vif, à quelques mètres. je me rapproche  et je demande ce qui se passe. Un type particulièrement énervé me dit que son voisin avait pris l'eau d'arrosage alors que c'était son heure à lui !

J'ai compris là qu'en Espagne, j'étais aussi chez moi !

La guitare ou la pétanque, c'est pour le folklore, pour s'amuser. C'est l'eau qui est vraiment sacrée, chez nous !

J'ai trouvé dans les archives du village au XVIème siècle que le règlement des "arrosants" précisait qu'il était interdit d'aller arroser avec une... ARME !

Muerto en 1947 ? el año de mi nacimiento ! Soy su reencarnación !

(J'aimerais bien, question poésie !)

 

Euh... Si no se trata de política !

(S'il n'est pas question de politique !)

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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je tombe sur ça, qu'est-ce que c'est beau !

 

Antonio Machado, Cantares - Traduction par Serge Pey


CAMINANTE NO HAY CAMINO

(MARCHEUR, IL N’EXISTE PAS DE CHEMIN)

Todo pasa y todo queda,
pero lo nuestro es pasar,
pasar haciendo caminos,
caminos sobre el mar.

(Tout passe et tout demeure,
mais notre sort est de passer,
passer en traçant des chemins,
des chemins comme sur la mer.

 

Nunca persequí la gloria,
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles,
como pompas de jabón.

Jamais je n’ai cherché la gloire,
ni laissé dans la mémoire
des hommes ma chanson ;
j’aime les mondes subtils,
immatériels et charmants,
comme des bulles de savon.


Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse...
Nunca perseguí la gloria.
Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.

Caminante no hay camino
sino estelas en la mar...


J’aime les voir se peindre
de soleil et de rouge puis voler
sous le ciel bleu, et encore trembler
d’un coup sec et se rompre...
Je n’ai jamais cherché la gloire.
Marcheur, ce sont tes traces
qui font le chemin et rien d’autre ;
marcheur, il n’existe pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.
En marchant se fait le chemin
et quand on regarde derrière nos épaules
on voit un sentier
sur lequel plus jamais on ne marchera.

 

Marcheur, il n’existe pas de chemin
sinon mais un sillage sur la mer...


Hace algún tiempo en ese lugar
donde hoy los bosques se visten de espinos
se oyó la voz de un poeta gritar
«Caminante no hay camino,
se hace camino al andar...
»

Ici il y a quelque temps
à l’heure où maintenant les arbres s’habillent d’épines
on a entendu la voix d’un poète en train de crier
« Marcheur, il n’existe pas de chemin,
le chemin se fait en marchant...
»


Golpe a golpe, verso a verso...

Coup après coup, vers après vers...


Murió el poeta lejos del hogar.
Le cubre el polvo de un país vecino.
Al alejarse le vieron llorar.
«Caminante no hay camino,
se hace camino al andar...»

Le poète est mort loin de sa demeure,
recouvert par la poussière d’un pays voisin.
En s’éloignant on vit couler ses larmes.
« Marcheur, il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant... »


Golpe a golpe, verso a verso...

Coup après-coup, vers après vers...


Cuando el jilguero no puede cantar.
Cuando el poeta es un peregrino,
cuando de nada nos sirve rezar.
«Caminante no hay camino,
se hace camino al andar...
»

Quand le chardonneret ne peut chanter.
Quand le poète est un pèlerin,
quand il ne sert à rien de prier.
« Marcheur, il n’est pas de chemin,
le chemin se fait en marchant...
»


Golpe a golpe, verso a verso.

Coup après-coup, vers après vers.

 

"todo passa y todo queda" : c'est exactement ce qu'on a dit un jour sur le temps !

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Posté(e)

Gustavo Adolfo Bécquer 

Cette Rima figure dans El libro de los gorriones

Como enjambre de abejas irritadas,
de un oscuro rincón de la memoria 
salen a perseguirme los recuerdos 
de las pasadas horas.

Yo los quiero ahuyentar. ¡ Esfuerzo inútil !
Me rodean, me acosan,
y unos tras otros a clavarme vienen 
el agudo aguijón que el alma encona.

(Magnifique)

Traduction : Robert Pageard

Comme un essaim d’abeilles irritées,
D’un obscur coin de la mémoire
Les souvenirs des heures passées
Sortent et me poursuivent.

Je veux les faire fuir. Effort inutile !
Ils m’entourent, ils m’acculent
Et, les uns après les autres, viennent planter
L'aiguillon acéré qui met l’âme en feu.

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Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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il y a 4 minutes, satinvelours a dit :

Gustavo Adolfo Bécquer 

Cette Rima figure dans El libro de los gorriones

Como enjambre de abejas irritadas,
de un oscuro rincón de la memoria 
salen a perseguirme los recuerdos 
de las pasadas horas.

Yo los quiero ahuyentar. ¡ Esfuerzo inútil !
Me rodean, me acosan,
y unos tras otros a clavarme vienen 
el agudo aguijón que el alma encona.

(Magnifique)

Traduction : Robert Pageard

Comme un essaim d’abeilles irritées,
D’un obscur coin de la mémoire
Les souvenirs des heures passées
Sortent et me poursuivent.

Je veux les faire fuir. Effort inutile !
Ils m’entourent, ils m’acculent
Et, les uns après les autres, viennent planter
L'aiguillon acéré qui met l’âme en feu.

"L'aiguillon !"...

Oui ? :smile2:

Beau poème et si simple et si vrai !...

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Le 26/02/2018 à 15:23, satinvelours a dit :

 Boire 

Un grand bol de sommeil noir

Jusqu’à la dernière goutte.

Il ne faut pas abuser des somnifères.

Citation

Paul Éluard –La lumière éteinte.

Oui il faut éteindre la lumière avant de prendre des somnifères, sinon bonjour le gaspillage.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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il y a 2 minutes, riad** a dit :

Il ne faut pas abuser des somnifères.

Oui il faut éteindre la lumière avant de prendre des somnifères, sinon bonjour le gaspillage.

J'ai ri (ou souri) mais je pose la question : existe-t-il un rire poétique ? Ou est-ce que le rire est a priori anti-poétique ? (Ce serait bien dommage !)

That is the question !

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Invité riad**
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Posté(e)
il y a 3 minutes, Blaquière a dit :

J'ai ri (ou souri) mais je pose la question : existe-t-il un rire poétique ? Ou est-ce que le rire est a priori anti-poétique ? (Ce serait bien dommage !)

That is the question !

S'il existe dans toutes les formes d'art alors il existe en poésie, en fin je dis ça comme ça, moi je suis allergique à toute forme d'écriture qui laisse la moitié de la ligne vide : les listes d'achats, les tickets de supermarché et les poèmes.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, riad** a dit :

S'il existe dans toutes les formes d'art alors il existe en poésie, en fin je dis ça comme ça, moi je suis allergique à toute forme d'écriture qui laisse la moitié de la ligne vide : les listes d'achats, les tickets de supermarché et les poèmes.

Je te comprends, mais c'est à toi de la remplir la moitié vide. :)

C'est presque ça la "fonction" du poème : remplir les vides de tes émotions à toi. Il faut pas le prendre au tragique, c'est juste un jeu.

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Invité riad**
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Invité riad**
Invité riad** Invités 0 message
Posté(e)
il y a 3 minutes, Blaquière a dit :

Je te comprends, mais c'est à toi de la remplir la moitié vide. :)

C'est presque ça la "fonction" du poème : remplir les vides de tes émotions à toi. Il faut pas le prendre au tragique, c'est juste un jeu.

Oui c'était le cas il y a très longtemps, quand j'étais jeune, con, et exclusivement arabophone, mais ça a changé, maintenant c'est la musique qui rempli ce role.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
à l’instant, riad** a dit :

Oui c'était le cas il y a très longtemps, quand j'étais jeune, con, et exclusivement arabophone, mais ça a changé, maintenant c'est la musique qui rempli ce role.

Tiens, moi c'était un peu pareil !

 Les vieux poèmes que je ressors, je pouvais écrire qu'en provençal à l'époque !

 Maintenant j'adore écrire en français...

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Invité riad**
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Invité riad**
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Posté(e)
il y a 1 minute, Blaquière a dit :

Tiens, moi c'était un peu pareil !

 Les vieux poèmes que je ressors, je pouvais écrire qu'en provençal à l'époque !

 Maintenant j'adore écrire en français...

Oui, je me rappelle qu'on a déjà parlé de ça, moi j'ai perdu mes anciens poèmes.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, riad** a dit :

Oui, je me rappelle qu'on a déjà parlé de ça, moi j'ai perdu mes anciens poèmes.

Quel dommage !

 Tu sais qu'ils y sont toujours quelque part dans la tête ? Comme disait le Poème présenté par @satinvelours ?

enfin, c'est pas sûr, la mémoire est fluctuante tout de même...

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Tiens, puisque @riad**s'est insinué sur ce fil :), je lui offe ça:

 

Cela ne détonne aucunement. N'est-ce pas de la musique arabo andalouse ? Et puis je me fais plaisir j'aime beaucopu cette musique..

  • Waouh 1
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