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Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristochats on les pendra !


sovenka

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 42ans Posté(e)
sovenka Membre 8 464 messages
42ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

L'affaire des chats

de la rue Saint-Séverin

         Dans la haute société française du siècle des Lumières, on aimait les chats : c'était un must BCBG.

Les dames faisaient montre d'un chagrin à nul autre pareil quand elles perdaient le leur.

En 1716, la duchesse du Maine, belle-fille du Roi Soleil, fut inconsolable lorsque mourut son chat Marmarin . Elle composa elle-même l'épitaphe qui fut gravée sur une pierre dressée en sa mémoire, au parc de Sceaux (Île de France).

Des années plus tard, ce fut une certaine duchesse de Lesdiguières, en deuil de sa chatte Ménine, qui commandait dans le jardin de son hôtel parisien un sarcophage de marbre noir surmonté de la figure d'une chatte sculptée posée sur un coussin blanc. Sur le piédestal, on pouvait lire ces deux épitaphes : "Ci gist Ménine, la plus aimable et la plus aimée de toutes les chattes" et "Ci gist une chatte jolie/Sa maîtresse qui n'aima rien/L'aima jusques à la folie/Pourquoi le dire ? On le voit bien".

tombe-de-Meinine-1.jpg

 

 

Le jeune Louis XV vouait pour sa part un amour immodéré pour ces animaux, en particulier Blanchon, son gros angora blanc.

C'est pourtant sous son règne qu'eut lieu le plus grand massacre de chats jamais commis dans la capitale française.

L'affaire débuta en 1730, rue Saint-Séverin, une nuit de novembre, avec l'assassinat de La Grise, qui appartenait à la femme d'un imprimeur.

Telle fut la vengeance de deux apprentis typographes mal nourris et exploités jusqu'à l'os.

D'autres chats du voisinage furent pendus après une parodie de jugement.

La nuit suivante, d'autres typographes rejoignirent le mouvement, bientôt suivis par d'autres ouvriers, si bien qu'en moins d'une semaine, plusieurs centaines de chats parisiens furent torturés, pendus, égorgés, étranglés... bref, exterminés, en punition d'avoir été mieux nourris et plus considérés que des humains, et pour tout ce boucan qu'ils faisaient insolemment la nuit, privant les pauvres travailleurs d'un repos bien mérité en récupération de leur dure journée de labeur.

          L'affaire n'eut guère d'écho dans les gazettes de ce temps, et la postérité ne la doit qu'au témoignage du typographe Nicolas Contat, qui la rapporta dans ses mémoires.

L'aristocratie de l'époque eût cependant bien fait d'en tirer quelque leçon puisqu'au règne suivant -celui de Louis XVI- c'est elle qui remplaça les chats dans les griffes du peuple en colère.

(Source : Les Animaux célèbres, Michel Pastoureau, éd. Arléa)

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Et la mère Michel qui se demande toujours où est passé son chat...

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 42ans Posté(e)
sovenka Membre 8 464 messages
42ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

C'est la mère Michel qui a perdu son chat... :smile2: 

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