La mythologie revisitée

Revenons à Canacé un court instant. Il existe une version où elle ne s’est pas suicidée. Elle pond cinq fils à Poséidon : Hoplée, Nirée, Epopée, Aloée et Triops. Epopée devint le roi d’une cité du sud de la Grèce, et sans avoir rien fait pour, il hérita aussi du trône d’Ephyra. Il fut un roi violent, tyrannique et injuste, on en parle encore.

Epopée eut une fille, Oïnopé, et un fils, Marathon. Le fiston partit dans le nord pour fuir son père et vécut un moment près d'Athènes, où il donna son nom à un patelin d'Attique, Marathon. Lui-même eut deux fils, Sicyon et Corinthos ; plus tard, à la mort de son père, il retournera dans le pays avec ses fils, qui donneront à la ville d'Epopée le nom de Sicyone et à Ephyra le nom de Corinthe.

Ouais nan mais je sais, c’est compliqué tous ces noms et en plus, EN PLUS, il faut qu’ils les changent, c’est fou ça !

Il y a 5 heures, January a dit :

Eole va fonder Eolia et Boéotos la Béotie. Oui, je sais, Eole ça vous dit quelque chose à tous, vous pensez à Eole maître des vents. Alors, quel rapport entre Eolos, Eole, et notre maître des vents ?

Et bien en général on pense qu’Eole, maître des vents, est bien le fils de Mélanippé et de Poséidon. MAIS .. Il y a d’autres versions. Ovide par exemple l’identifie avec son grand-père : Eolos (oui je sais c’est compliqué). Après, d’autres disent qu’Eole est le fils d’Hippotas… Ecoutez moi j’y peux rien, personne n’est d’accord, y a plein de versions, tant pis !

En tout cas : Eole est bien notre maître des vents. Il a quatre employés dont nous avons déjà vu les noms plus haut. Il vit bien peinard dans son île d’Eolia, entourée d’un grand mur de bronze. Il passe son temps à festoyer en famille, il a douze enfants, six filles six garçons et ils décident de les marier ensemble (il a l’droit, c’est un dieu).

 

Ces kitesurfeurs j'te jure, 'savent pas qui c'est ! Un type qui marie ses gosses entre eux rooo... 

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Triops eut deux enfants, Iphimédie et Erysichthon. On reparlera d’Iphimédie mais pour l’instant on va se poiler avec l’histoire d’Erysichthon (j’faix supère gaf quand j’écrit l’nom maintennant que je sé que je suis fliquer par Scénon ).

Erysichthon était (encore un) super bricoleur. Il avait le projet d’agrandir le palais de papa (qui régnait sur Dotium) en construisant une gigantesque salle tout en bois où il pourrait inviter des tas de gens à se remplir la panse. Il avait donc besoin de bois.

Ca tombe bien, pas très loin de là se trouvait un charmant bois sacré de la déesse Déméter. Oui j’explique : on pouvait aussi leur faire plaisir comme ça aux dieux, en leur dédiant des jardins, des petits bois jolis avec des bosquets tout mimis et des fleurs partout partout. Et Déméter adorait le bois sacré de Dotium, où les Dryades venaient danser.

Erysichthon se ramène dans le bois avec vingt bûcherons et ils se mettent à couper les arbres. D’horribles gémissements s’élèvent, les nymphes des forêts (Dryades donc), se mettent à implorer les tueurs.

Les bûcherons commencent à s’inquiéter : « Non mais c’est quoi ces arbres qui couinent ? »

Aïe, ouille !!!!

Alors que le prince arrive au centre du bois joli et s’apprête à abattre un splendide chêne, un des ouvriers s’approche : « Euh patron ? C’est sûr que c’est bien ce qu’on fait là ?? 

Erysichthon : Laisse moi couper toi, et va travailler !

- Non mais patron, on a une prime de risque là ? »    PAF ! le pauvre type se fait décapiter aussitôt. Il rigole pas Erysichthon, il coupe court aux négociations lui..

Il commence donc à abattre le bel arbre quand celui-ci laisse échapper des flots de sang, doublés de la voix d’une nymphe qui explique à Erysichthon qu’il vient de la tuer et qu’il le paiera. Sur ce arrive une prêtresse de Déméter : « Mon enfant n’irrite pas la déesse…  - Ta gueule la vieille, j’te bute ! »

Sauf que la vieille, c’est Déméter. Elle était déjà furax mais là elle est en mode super furax : « Ah tu veux faire des banquets ?? Et bien tu vas en faire, des banquets !! »

Déméter envoie chercher la Faim en personne et lui donne ses ordres : « Je veux en ma divine autorité que le mortel dénommé Erysichthon, fils du roi Triops de Thessalie, souffre d'une faim éternelle, une fringale permanente, je veux qu'il ait la dalle sans cesse ! Et plus il mangera, plus il aura faim ! Mouhahahaaaa ! »  (rire sardonique)

Elle rigole pas la Demeter! 

C'est horrible mais il l'a cherché 

La Faim est super contente, elle adore tourmenter les mortels. Elle s’installe avec armes et bagages dans le corps d’Erysichthon. Celui-là qui était en train de dormir tranquille se met à rêver de nourriture. Il se lève et prend un en-cas dans le frigo. Et un autre, et un autre, un autre, il vide le frigo. Il fonce au cellier et bouffe tous les jambons, et ainsi de suite...

Bientôt il faut à Erysichthon le ravitaillement de plusieurs villes entières en nourriture et boisson… Il est là dans le palais, il se gave, il se goinfre, il bâfre des tonnes de victuailles et des litres de vin. Pour rien. Il a toujours faim. Et en plus il dégobille beaucoup parce que vu les quantités l’estomac ne peut plus suivre, beurk.

A ce train-là, les finances du roi s’amenuisent, doucement mais sûrement. Le couple royal ne pouvait parler à personne de ce qui leur arrivait (cte honte…). Pendant ce temps-là leur rejeton avalait tout ce qui passait à sa portée, bœuf, cheval, chat… (Ah non pas le chaaaat ! Bah si, le chat).

C’est plus possible papa et maman décide de jeter Erysichthon à la rue. Il devient mendiant…

Erysichthon avait une fille nommée Mnestra. Celle-ci non plus n’était pas pure comme de l’évian, puisque elle fricotait avec… avec ? Poséidon évidemment ! Erysichthon a la dalle et sa fille n’est pas mariée, alors il décide de la vendre à un riche. Mais la gamine n’est pas trop d’accord, elle en appelle à Poséidon. Celui-ci l’entend et la soustrait à son maître de père en la transformant en vieux pêcheur tout laid (ah bah merci hein !). Erysichthon pense qu’il a la berlue, il y avait sa fille, là, il y a deux secondes, et maintenant paf ! Un vieux bonhomme qui sent le poisson. Il apostrophe le pêcheur : « Vous n’avez pas vu une jeune fille ??   - Ah non, pas de jeune fille. » Erysichthon est dégoûté, son acheteur qui s’en va bredouille aussi. Mnestra retrouve alors sa forme d’origine (ouf !).

Le mort de faim voit là une belle occasion de se faire du blé (et accessoirement des vaches, des cochons, des poulets, des chats, tout ce qu’il pourrait bouffer). Il se dit qu’il va proposer sa fille à plein d’acheteurs, qu’elle se métamorphosera à chaque fois et que lui aura déjà récupérer l’oseille et filer à l’anglaise. Chaque fois Mnestra suit son maître, est vendue, se métamorphose en guenon, en laurier rose ou en Donald Trump (oh p !) , revient à sa forme originelle, etc…

Mais tout ça ça ne calme pas la malédiction ! Puisque son père a tout le temps faim ! Et il finit par arriver ce qui devait arriver : Erysichthon rendu fou de fringale s’arrache un bras et le dévore. Un autre bras, une jambe etc…

Franchement, tout ça pour avoir coupé des arbres !

Remarquons que pour une fois, ç’aurait pu être pire, il aurait pu croquer sa fille avant de s’auto-bouffer…

Et hier soir, j'ai avalé les 13 pages, à pleurer de rire et m'esquinter les yeux...

Allez, Iphimédie maintenant. Alors Iphimédie met au monde les Aloades, deux fils. On sait pas qui est le père (bah oui, y a pas que pour Rachida Dati qu’on sait pas). Nan mais… On peut enquêter. On va le faire. Je m’en vais voir aux enfers.

Janu : Bonjour Iphimédie, j’aimerais vous poser quelques questions.

Iphimédie : Wwooouuu ! Wouuuu…

Janu : Euh.. Non mais arrêtez là, le mode fantôme c’est bon. Vous êtes la mère des Aloades, qui est le père ? Aloée ?

Iphimédie : non mais c’est ma vie privée ça p’tite curieuse ! Enfin… Ma mort privée HA HA HA !

Janu : nan mais c’est bon, répondez à la question quoi..

Iphimédie : Je suis la fille du roi Triops, la petite fille de Canacé, la petite fille de Poséidon. Aaah, mon papi.. Il était si grand, si beau…

Janu : Ok, abrège.

Iphimédie : Oh lalaa… Vous devez être chiante dans la vie vous !.. Mon papi me plaisait bien mais lui, il faisait pas attention à moi. Et puis comme mon frère claquait tout son fric pour manger, mon père s’est grouillé de me marier avec mon oncle Aloée. Mais c’était pas un marrant et puis d’façons moi je pensais qu’à papi, j’allais sur les bords de la mer, je m’aspergeais d’eau je l’appelais, je me déshabillais…

Janu : Bon ok, on n'y passe pas la nuit là !

Iphimédie : Vous devez être une sacrée coincée vous alors ! Bon : j’ai réussi à séduire le seul homme dont j’avais envie, voilà. Je suis tombée enceinte. Allez, bon vent ! Et profitez d’la vie mon p’tit, vous z’êtes mal barrée là ! »

Complètement toquée celle-là !  Voilà au moins vous savez : Poséidon est le père des Aloades.

 tu es allée aux enfers !!!! quelle bravoure

 original le coup de l'interview

Il y a 2 heures, Kâli a dit :

 tu es allée aux enfers !!!! quelle bravoure

 original le coup de l'interview

Bah oui, c'est pour vous, chuis descendue, même pas peur 

Merci !! 

Faut que j'innove, sinon vous allez vite vous rendre compte que toutes ces histoires, c'est (trop) souvent pareil  Mais je manque pas d'imagination, vous aurez d'autres façons de raconter comme ça, ou autrement ! 

Donc, les Aloades. Les pov’ gamins, ils ont grandi sans père ça, évidemment, un père dieu, c’est bien trop occupé pour faire cas de vous, franchement tous les psys vous diront que c’est pas bon pour les enfants. Mais bon il y avait quand même un substitut hein, Aloée.

J’ai pas encore dit leurs noms à ces gamins. Alors le premier c’est Otos et le deuxième c’est Ephialtès. Et donc leur faux père était Aloée, pas très malin et surtout très cocu.

Et oui, il n'y a rien vu le cocu. Mais un jour peut-être Aloée verra...

Bravo, je l'avais en tête mais pas moyen de le placer 

C'est comme Macarée, j'étais à deux doigts de mettre le clip de la macarena c'te honte  

Entre leur mère nymphomane et leur père absent et leur faux père cocu, les deux enfants ont atrocement manqué d’amour. Je vous le dis en vérité : ces deux enfants étaient des victimes du système. En plus côté physique c’était pas ça, ils croissaient démesurément. Pour vous dire : une toise par an en hauteur et une coudée en largeur. Quoi ? Vous savez pas ? Bah une toise c’est six pieds, deux verges, ou une aune. C'est-à-dire cent quatre vingt quatorze centimètres, et une coudée c’est cinq paumes ou un demi-pied, c'est-à-dire environ quarante-quatre centimètres.

Non mais vous imaginez ?? Comment on s’habille avec une croissance pareille ?? Il faut trouver des tuniques taille XXXXXL et des sandales pointure 157 !

Que fait l’état face à de tels drames du quotidien, hein ?

Prendre une couturière à domicile pour faire les vêtements  

Quand même, 94 cm=deux verges? C'etait des gros mythos au temps des mythes...

Alors là tout se déclenchit quand Aloée décidut de divorcer. Il se cassot et se retrouvit une femme en la personne d’Eribée. Nan mais là, c’étut trop pour les gamins. Trop d’injustices ! Ils jurirent de prendre leur revanche sur la vie. Alors les petits, les tout petits, ils n’ont pas vouli conquérer l’Elysée, non  non, pour les manoqueux ça ! Ils ont vouli conquérer l’Olympe. Ouais, rien qu’ça.

Quand ils prenurent la décision ils faisont, je sais pas, déjà quinze mètres et des brouettes de haut et puis trois mètres et des centimes de large, ouais, c’est gris. Euh ! c’est gros. Et ils sontaient que neuf ans !

OUAIS, ils veulent piquir le ciel aux dieux, prendre leur revanche sur l’existence quoi, alors ils arrivent sur le mont Olympe, et là… Ben là..

(J’ai un problème avec le Chablis, j’arrive plus à me concentrir je revenu plus tard, j’ai peur d’écrirer des con !ries)