Les Expats

Bonsoir,

Si vous êtes né ou avez passé votre enfance dorée à un endroit du monde, puis, à cause des circonstances de la vie, l'avez quitté, mais sans jamais l'oublier, si la nostalgie se fait parfois si violente qu'elle vous tire des larmes, que feriez-vous ? Retourner, et risquer de perdre ces images paradisiaques (au sens propre) ?? Ou décider de laisser dormir ce Paradis en vous forever, l'emporter avec vous au-delà de la vie terrestre, intact et vierge ??

Qu'en pensez-vous, vous tous les exilés de la terre ???

Il y a 13 heures, Cressida a dit :

Bonsoir,

 

Si vous êtes né ou avez passé votre enfance dorée à un endroit du monde, puis, à cause des circonstances de la vie, l'avez quitté, mais sans jamais l'oublier, si la nostalgie se fait parfois si violente qu'elle vous tire des larmes, que feriez-vous ? Retourner, et risquer de perdre ces images paradisiaques (au sens propre) ?? Ou décider de laisser dormir ce Paradis en vous forever, l'emporter avec vous au-delà de la vie terrestre, intact et vierge ??

Qu'en pensez-vous, vous tous les exilés de la terre ???

Si tu nous racontes un peu ton histoire qui pourrait interesser plus d'un ?  

Il y a 14 heures, Cressida a dit :

Si vous êtes né ou avez passé votre enfance dorée à un endroit du monde

Bonjour Cressida,

Tout individu entretien des liens idéalisés avec les lieux, les paysages, les odeurs, les bruits, la lumière, la température, la végétation de sa tendre enfance. D'autant plus vive et prégnante dans son esprit, lorsque cette période d'existence fut relativement insouciante, heureuse et protégée.

En fait, nous tissons tous des liens invisibles d'appartenance avec tous les lieux, les régions, les pays, ou nous vivons aujourd'hui et avons vécus hier.

Quand une personne âgée prétend avec certitude que c'était mieux hier qu'aujourd'hui cela procède de la même démarche mentale idéalisée.

Le désir et la nostalgie vient du manque et de l'absence, retourner vivre sur les lieux de son enfance c'est possible, redevenir jeune ce n'est pas possible.

Voila ce que je pense du sujet, moi qui ne suis pas un exilé...

il y a 20 minutes, Enchantant a dit :

Bonjour Cressida,

Tout individu entretien des liens idéalisés avec les lieux, les paysages, les odeurs, les bruits, la lumière, la température, la végétation de sa tendre enfance. D'autant plus vive et prégnante dans son esprit, lorsque cette période d'existence fut relativement insouciante, heureuse et protégée.

En fait, nous tissons tous des liens invisibles d'appartenance avec tous les lieux, les régions, les pays, ou nous vivons aujourd'hui et avons vécus hier.

Quand une personne âgée prétend avec certitude que c'était mieux hier qu'aujourd'hui cela procède de la même démarche mentale idéalisée.

Le désir et la nostalgie vient du manque et de l'absence, retourner vivre sur les lieux de son enfance c'est possible, redevenir jeune ce n'est pas possible.

Voila ce que je pense du sujet, moi qui ne suis pas un exilé...

 

Pas vivre, mais retourner, revoir, et risquer d'être déçue par les changements, ou au contraire -pire encore- retomber sous la magie et ne plus se sentir le courage de repartir encore... ... ... (et devoir absolument repartir malgré tout). Dans un cas comme dans l'autre (et surtout le second) douleur immense ; dans le premier, déception immense (mais je n'y crois pas).

Il y a 16 heures, Cressida a dit :

Bonsoir,

Si vous êtes né ou avez passé votre enfance dorée à un endroit du monde, puis, à cause des circonstances de la vie, l'avez quitté, mais sans jamais l'oublier, si la nostalgie se fait parfois si violente qu'elle vous tire des larmes, que feriez-vous ? Retourner, et risquer de perdre ces images paradisiaques (au sens propre) ?? Ou décider de laisser dormir ce Paradis en vous forever, l'emporter avec vous au-delà de la vie terrestre, intact et vierge ??

Qu'en pensez-vous, vous tous les exilés de la terre ???

Je serais tenté de te dire que Non Il Faut y retourner par intermittence pour ne pas oublier et se ressourcer mais les retours en arriére sont rarement productifs. Il ne faut jamais se retourner. Ce n'est que mon avis. Laisse cet endroit Dans un coin de ta tete de ta mémoire de ton coeur. Laisse cet endroit comme faisant partie de ton identité de tes racines de toi. 

Il y a 16 heures, Cressida a dit :

si la nostalgie se fait parfois si violente qu'elle vous tire des larmes

Au même titre que la lumière est indispensable à la vie, aux animaux, aux plantes, lorsque cette lumière vient à décroître, cela ce traduit par une déprime collective des individus.

Cette déprime est d'autant plus observable et remarquable sur les populations du nord de l'Europe notamment lorsque les jours deviennent de plus en plus court et de ce fait avec des nuits encore plus interminables.

Si je me réfère à ce que j'ai lu sur le sujet, les périodes ou l'on observe le plus grand nombre de suicidés, sont justement la  période de fin de l'automne et le début du printemps.

Vous me direz, cela n'a absolument rien a voir avec le débat du sujet, j'en conviens parfaitement avec vous, mais ce facteur là peut aussi expliquer cette disposition d'esprit du moment qui est la votre, se traduisant notamment par un besoin pleurer, sans cause apparente ?

il y a 46 minutes, hanss a dit :

Je serais tenté de te dire que Non Il Faut y retourner par intermittence pour ne pas oublier et se ressourcer mais les retours en arriére sont rarement productifs. Il ne faut jamais se retourner. Ce n'est que mon avis. Laisse cet endroit Dans un coin de ta tete de ta mémoire de ton coeur. Laisse cet endroit comme faisant partie de ton identité de tes racines de toi. 

Merci hanss je crois que tu as raison, j'avais besoin de me l'entendre dire, par quelqu'un qui sait. Et toi tu sais, forcément.. C'est ce qu'il faut faire (et ce que j'ai fait jusqu'ici, intuitivement, car je n'y ai pas d'attaches familiales) mais ce qui me fait douter, ce sont tous les témoignages que je lis sur internet qui montrent que la magie fonctionne toujours, actuellement, pour eux... et ça me fait rêver..j'en revoudrais une dose ! et puis aussi, ça fait mal. Mais j'imagine que j'ai eu mon temps et que ce n'est plus pour moi maintenant  -maintenant c'est pour les autres.

il y a 29 minutes, Enchantant a dit :

Au même titre que la lumière est indispensable à la vie, aux animaux, aux plantes, lorsque cette lumière vient à décroître, cela ce traduit par une déprime collective des individus.

Cette déprime est d'autant plus observable et remarquable sur les populations du nord de l'Europe notamment lorsque les jours deviennent de plus en plus court et de ce fait avec des nuits encore plus interminables.

Si je me réfère à ce que j'ai lu sur le sujet, les périodes ou l'on observe le plus grand nombre de suicidés, sont justement la  période de fin de l'automne et le début du printemps.

Vous me direz, cela n'a absolument rien a voir avec le débat du sujet, j'en conviens parfaitement avec vous, mais ce facteur là peut aussi expliquer cette disposition d'esprit du moment qui est la votre, se traduisant notamment par un besoin pleurer, sans cause apparente ?

Ah non, ce n'est pas du tout de la dépression, ni même déprime, ni ce n'est spécifiquement actuel, en ce moment, non c'est quelque chose qui habite en moi toujours ; c'est comme un grand amour, je ne sais pas un veuvage... ?? C'est la douleur de l'exil, la plaie de l'arrachement brutal qui n'a jamais cicatrisé mais en même temps c'est un souvenir merveilleux, sans aucune tache (et croyez-moi je n'idéalise rien).

il y a une heure, Cressida a dit :

Merci hanss je crois que tu as raison, j'avais besoin de me l'entendre dire, par quelqu'un qui sait. Et toi tu sais, forcément.. C'est ce qu'il faut faire (et ce que j'ai fait jusqu'ici, intuitivement, car je n'y ai pas d'attaches familiales) mais ce qui me fait douter, ce sont tous les témoignages que je lis sur internet qui montrent que la magie fonctionne toujours, actuellement, pour eux... et ça me fait rêver..j'en revoudrais une dose ! et puis aussi, ça fait mal. Mais j'imagine que j'ai eu mon temps et que ce n'est plus pour moi maintenant  -maintenant c'est pour les autres.

Ah non, ce n'est pas du tout de la dépression, ni même déprime, ni ce n'est spécifiquement actuel, en ce moment, non c'est quelque chose qui habite en moi toujours ; c'est comme un grand amour, je ne sais pas un veuvage... ?? C'est la douleur de l'exil, la plaie de l'arrachement brutal qui n'a jamais cicatrisé mais en même temps c'est un souvenir merveilleux, sans aucune tache (et croyez-moi je n'idéalise rien).

Je dis pas que ma facon de Faire est la mieux Elle est la mieux pour moi. L'arrachement brutal Comme tu dis est assez violent et ca Reste toute la vie. ma famille Se divise en 2 parties ceux qui sont nés au Maroc et ceux qui sont nés en France. 4 au Maroc Et 5 en France. Je suis née là bas c'est Moi la derniére d'ailleurs Et Je ne sais comment l'expliquer nous qui sommes nés là bas nous avons la tete sur les épaules relativement droits et assez Bien dans nos baskets nous sommes mariés et avons chacun un boulot par contre celui qui vient aprés moi la charnière Donc entre ceux nés là bas et ceux nés ici est toxicomane depuis des lustres il a toujours été mal dans sa peau. C'est un gentil garçon pourtant. Et Je pense qu'il s'est effectivement passé quelque chose pour qu'il en soit là messkine et ceux qui viennent aprés sont assez tordus j'dois dire. Et ma mére a un rapport particulier avec ceux nés. Elle les surprotége Elle les a élevés comme des rois. 

Je te raconte ca Mais Je sais pas si ça t'intéresse en fait  en tout cas ca ne répond pas à ta question. 

il y a une heure, hanss a dit :

Je dis pas que ma facon de Faire est la mieux Elle est la mieux pour moi. L'arrachement brutal Comme tu dis est assez violent et ca Reste toute la vie. ma famille Se divise en 2 parties ceux qui sont nés au Maroc et ceux qui sont nés en France. 4 au Maroc Et 5 en France. Je suis née là bas c'est Moi la derniére d'ailleurs Et Je ne sais comment l'expliquer nous qui sommes nés là bas nous avons la tete sur les épaules relativement droits et assez Bien dans nos baskets nous sommes mariés et avons chacun un boulot par contre celui qui vient aprés moi la charnière Donc entre ceux nés là bas et ceux nés ici est toxicomane depuis des lustres il a toujours été mal dans sa peau. C'est un gentil garçon pourtant. Et Je pense qu'il s'est effectivement passé quelque chose pour qu'il en soit là messkine et ceux qui viennent aprés sont assez tordus j'dois dire. Et ma mére a un rapport particulier avec ceux nés. Elle les surprotége Elle les a élevés comme des rois. 

Je te raconte ca Mais Je sais pas si ça t'intéresse en fait  en tout cas ca ne répond pas à ta question. 

Si ! bien sûr que ça m'intéresse ! Ta mère les surprotège peut-être parce qu'elle pense qu'ils sont lésés de quelque chose.. elle aurait peut-être voulu qu'ils naissent là-bas eux aussi ? De toutes manières, c'est toujours très difficile d'être tiraillé entre deux cultures, deux pays, deux vies, deux origines, deux n'importe quoi d'ailleurs. Peut-être aussi que ce sont tes parents (ta mère) qui a mal vécu l'exil (c'est bien un exil pour elle en tous cas ?) et elle a projeté son malaise sur eux qui étaient les plus fragiles ?j

Puis imagine-toi, venir en France comme ça, dans un pays gris et triste  (je le pense) quand on arrive du Maroc (je connais pas le Maroc mais j'en ai entendu parler) et devoir s'adapter, il y avait de quoi inquiéter ta mère, du coup, sur-protection (contre les ennemis lolllll).

Moi j'ai été arrachée presque du jour au lendemain, en tous cas d'un mois à l'autre, à un âge-clef d'une vie paradisiaque, d'un lieu magique, on m'a déterrée avec les racines mais alors on m'a mal replantée, la nouvelle terre était sèche, peu accueillante et trop différente surtout et ça m'a abîmée. D'ailleurs, tiens, c'est marrant que tu en parles, parce que ma mère aussi m'a sur-protégée (pourtant elle était française de chez français  ) Ce n'est pas bon pour les enfants de les sur-protéger, les parents qui font ça c'est qu'ils se sentent vaguement coupables de quelque chose... ... (même si en fait ils ne le sont pas parce que moi mes parents étaient obligés de partir (rappelés en France) mais je voulais rester, habiter chez mes amies lolllll mais ils n'ont rien voulu savoir).

La chanson ya rayah reprise par Rachid taha parle de ce sujet. 

"Oh l'émigré où vas tu? Tu t'en iras longtemps mais tu finiras par revenir. Oh combien les gens ont regretté leurs départs avant toi Et avant moi" 

"Combien de terres surpeuplées et combien de terres vides as tu vu? Combien de temps as tu perdu? Vas tu continuer ainsi et laisser de plus en plus derriére toi? Toi immigré dans le pays des autres, combien de temps vas tu encore courrir? " 

.....

" Tes nouvelles me parvenaient et ce qui m'est arrivé  t'es arrivé . Ton coeur est retourné chez ton créateur" 

Il y a 3 heures, Cressida a dit :

Si ! bien sûr que ça m'intéresse ! Ta mère les surprotège peut-être parce qu'elle pense qu'ils sont lésés de quelque chose.. elle aurait peut-être voulu qu'ils naissent là-bas eux aussi ? De toutes manières, c'est toujours très difficile d'être tiraillé entre deux cultures, deux pays, deux vies, deux origines, deux n'importe quoi d'ailleurs. Peut-être aussi que ce sont tes parents (ta mère) qui a mal vécu l'exil (c'est bien un exil pour elle en tous cas ?) et elle a projeté son malaise sur eux qui étaient les plus fragiles ?j

Puis imagine-toi, venir en France comme ça, dans un pays gris et triste  (je le pense) quand on arrive du Maroc (je connais pas le Maroc mais j'en ai entendu parler) et devoir s'adapter, il y avait de quoi inquiéter ta mère, du coup, sur-protection (contre les ennemis lolllll).

Moi j'ai été arrachée presque du jour au lendemain, en tous cas d'un mois à l'autre, à un âge-clef d'une vie paradisiaque, d'un lieu magique, on m'a déterrée avec les racines mais alors on m'a mal replantée, la nouvelle terre était sèche, peu accueillante et trop différente surtout et ça m'a abîmée. D'ailleurs, tiens, c'est marrant que tu en parles, parce que ma mère aussi m'a sur-protégée (pourtant elle était française de chez français  ) Ce n'est pas bon pour les enfants de les sur-protéger, les parents qui font ça c'est qu'ils se sentent vaguement coupables de quelque chose... ... (même si en fait ils ne le sont pas parce que moi mes parents étaient obligés de partir (rappelés en France) mais je voulais rester, habiter chez mes amies lolllll mais ils n'ont rien voulu savoir).

Ce n'est Pas Plus le déracinement qui est difficile mais plutôt de ne pas trouver son identité, de ne se reconnaître ni chez les uns ni chez les autres, de ne pas être ni Tout à Fait Comme ci ni Comme ca. Dans ces cas là Il n'y a qu'un seul truc qui peut te sauver c'est la connerie. Si Si Je t'assure. Tu te marres avec les uns et les autres Et surtout sur les uns et les autres. 

Je remercie Tous les jours le ciel de ne pas avoir été surprotégée. 

il y a 30 minutes, hanss a dit :

La chanson ya rayah reprise par Rachid taha parle de ce sujet. 

"Oh l'émigré où vas tu? Tu t'en iras longtemps mais tu finiras par revenir. Oh combien les gens ont regretté leurs départs avant toi Et avant moi" 

"Combien de terres surpeuplées et combien de terres vides as tu vu? Combien de temps as tu perdu? Vas tu continuer ainsi et laisser de plus en plus derriére toi? Toi immigré dans le pays des autres, combien de temps vas tu encore courrir? " 

.....

" Tes nouvelles me parvenaient et ce qui m'est arrivé  t'es arrivé . Ton coeur est retourné chez ton créateur" 

Alors là tu veux vraiment que je pleure  

Et, en plus, "celui qui a bu une fois l'eau du NIL jamais ne pourra se désaltérer d'une autre eau' (Mika Waltari dans Sinouhé l'Egyptien) 

il y a 51 minutes, hanss a dit :

Ce n'est Pas Plus le déracinement qui est difficile mais plutôt de ne pas trouver son identité, de ne se reconnaître ni chez les uns ni chez les autres, de ne pas être ni Tout à Fait Comme ci ni Comme ca. Dans ces cas là Il n'y a qu'un seul truc qui peut te sauver c'est la connerie. Si Si Je t'assure. Tu te marres avec les uns et les autres Et surtout sur les uns et les autres. 

Je remercie Tous les jours le ciel de ne pas avoir été surprotégée. 

Et tu sais quoi ? Etant française (pure souche,  eh ouais) c'était encore plus "pervers" comme truc parce que, pour tout le monde, ben c'était normal que je sois en France....................................  et ma souffrance, mais quelle souffrance ???????............

Alors tu vois, c'était ça ma chanson (en plus on la chantait toutes comme des folles dans la voiture qui nous emmenait aux Pyramides, après je me la rechantais toute seule  

"mais du bord du bateau, qui m'éloignait du quai, une chaîne dans l'eau, a claqué comme un fouet"

EGYPTE, MON AMOUR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Qui peut comprendre hanss ?????????????????????

Seulement nous, nous comprenons.........................................................................

(hanss........... embrasse bien ta Maman, exilée, pour moi stp  )